Conclusion
Les sciences modernes ont oublié leur origine. Ce conflit entre science et religion n'est au final que récent dans l'histoire des hommes. La science originelle trouvait ses fondements sur les principes métaphysiques, qui elle-même, trouve son origine dans la théologie, soit le discours sur Dieu.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui se convertissent à l'islam en découvrant les miracles d'ordre scientifique que l'on peut trouver dans le Coran. Ils sont innombrables, et, au fur et à mesure que les sciences avancent, la Révélation expose toute sa précision. Nous n'en avons exposés qu'une poignée dans le premier chapitre, et chaque spécialiste dans sa discipline peut y trouver son compte.
En revanche, nous avons tendance à sous-estimer les connaissances de nos ancêtres, qui, pour beaucoup n'avaient pas besoin de preuves empiriques pour construire une science. Une preuve empirique peut se faire contredire, et être détruite par un argument dialectique. Une observation juste, et un raisonnement précis amènent forcément au bon résultat.
Ces deux derniers siècles, en Europe, a eu lieu une forme de révisionnisme de l'histoire des sciences, mettant en avant, et généralisant les erreurs des savants anciens afin de justifier un soi-disant pogressisme. La théorie des quatre élèments (l'air, l'eau, le feu et la terre) est-elle si dénuée de sens, lorsqu'on sait que deux millénaires plus tard, nous découvrons qu'au final, ces éléments sont tous constitués des mêmes particules (protons, neutrons et électrons) ? L'homme n'a-t-il pas besoin de l'oxygène (l'air), de l'eau, de la chaleur et de la lumière du soleil (le feu), et enfin d'un corps (la terre) pour vivre ? La science aurait-elle à ce jour réfuter cela ?
La métaphysique, comme nous l'avions décrit dans notre second ouvrage, permet à un homme de science d'être aussi savant que celui qui l'a précédé ou qui le suivra, peu importe l'intervalle de temps. Les musulmans des premiers siècles après la révélation du Coran, ont entrepris et fonder de nombreuses sciences profanes, empiriques, et cela, conformément aux textes et aux fondements de la religion musulmane, qui appellent les érudits de l'islam à faire usage de leurs sens.
Ainsi, les savants musulmans commençaient leurs travaux et leurs écrits par la formule de la Basmala : « Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux ». Bien qu'influencés par les œuvres grecques, ils n'ont pas oublié l'origine divine de la science. Au contact de l'Occident, les musulmans d'Andalousie et d'Italie vont faire sortir celui-ci d'un âge sombre. L'erreur des chrétiens a certainement été de ne pas avoir retranscrit fidèlement en latin les écrits musulmans, en supprimant par exemple les références à Dieu, ou en occultant la propriété intellectuelle des idées.
« L'Occident, chrétien ou déchristianisé, n'a jamais vraiment connu l'Islam. Depuis qu'ils I'ont vu apparaître sur la scène mondiale, les chrétiens n'ont cessé de Ie calomnier et de Ie vilipender pour avoir des raisons de Ie combattre. On a donné de lui des déformations grossières dont les traces sont demeurées dans la mentalité européenne jusqu'a ce jour. Nombreux sont encore les Occidentaux pour lesquels l'Islam se réduit à ces trois notions : fanatisme, fatalisme, polygamie. »— Roger du PasquierLes musulmans ont également, par le passé, développé la médecine, des classifications de maladies en fonction de leur symptôme, des thérapies, des outils chirurgicaux, des strutures médicales par spécialités, qui n'ont rien à envier à ceux d'aujourd'hui. Bien évidemment, l'évolution technologique a rendu la médecine plus efficace, autant pour le diagnostique que pour les soins. Mais le corps médicale souffre d'un nouveau mal depuis ce dernier siècle et concerne son éthique. L'idéologie capitaliste a mis l'humain au second plan, et le profit au premier. La logique du capitalisme a malheureusement atteint l'industrie pharmaceutique, si bien que soigner le malade n'est pas la priorité, mais l'utilisation des médicaments ou des thérapies les plus rentables afin de générer le plus de profit.
Cette idéologie du capital, liée à la logique de la consommation et du désir, traduit la domination que prend la quantité sur la qualité. Cette hiérarchie quantitative du monde, émanant de la civilisation occidentale, est la traduction de l'emprise et de l'influence qu'exerce Iblis sur le cœur des gens.
Et quand tout sera accompli, le Diable dira : « Certes, Allah vous avait fait une promesse de vérité ; tandis que moi, je vous ai fait une promesse que je n'ai pas tenue. Je n'avais aucune autorité sur vous si ce n'est que je vous ai appelés, et que vous m'avez répondu. Ne me faites donc pas de reproches ; mais faites-en à vous même. Je ne vous suis d'aucun secours et vous ne m'êtes d'aucun secours. Je vous renie de m'avoir jadis associé [à Allah] ». Certes, un châtiment douloureux attend les injustes [les associateurs]— Coran 14:22Nous souhaitons posséder, avant d'être, comme si les choses matérielles que nous acquérons construisaient notre identité. Or ce que nous sommes est du domaine de l'être, et non de la possession matérielle. Dans « être humain », il y a « être », et Iblis souhaiterait faire de nous des « avoir humain », des hommes désireux de posséder, sans limites.
Nous avons vu que les principes de l'orthodoxie religieuse avaient un impact positif sur la santé des hommes, bien que cela ne soit pas intuitif pour tous. Mais la religion a également un impact sur la santé mentale, sur le côté psychique de l'humain. Pour ne pas tomber dans le piège de la consommation, et être tenter par l'idéologie du désir, l'observance religieuse est un des meilleurs moyens pour ne pas céder aux passions de son ego. Maîtriser ses pulsions est possible seulement si l'on fait l'effort dans ce sens, et cela commence par un recentrage sur soi, et un examen de conscience perpétuel.
Notre prochain livre nous dirigera vers une critique d'une discipline scientifique qui tend de plus en plus à quantifier la qualité, la psychologie, par ses approches réductionnistes de l'âme et de l'esprit humain. Ne produisant que constat sur constat, souvent raccourcis, par des conclusions manquant de recul. Quant à l'ouvrage qui lui suivra, il marquera un retour vers la qualité, avec la dialectique. Le Verbe qui viendra redéfinir l'essence des mots, pour les faire coexister dans un Tout. Une cohésion harmonieuse sans contradiction.