Introduction
Nous essaierons dans cette deuxième partie de démontrer que tous les arguments philosophiques qui vont à l'encontre de l'existence de Dieu, sont soit illogiques, erronés, égocentrés ou incomplets. Nous ferons des rappels pour montrer que certains ont déjà était réfutés précédemment dans notre ouvrage.
Souvenez-vous, que si vous vous voulez montrer que Dieu n'existe pas, la véritable question est : Qu'est-ce qui n'existe pas ? Autrement dit, nous devons avant tout bien définir le concept de Dieu avant de démontrer que ce qui n'existe pas correspond bien à ce qu'on entend par Dieu dans le paradigme religieux.
En réalité, il est plutôt sain d'esprit de trouver des réfutations de la part de certains penseurs, dans ce qu'il pense être Dieu. Comme en témoigne la profession de foi islamique (la Chahada), il n'y a pas d'autres divinités que Dieu Lui-même, par conséquent, tout ce qui porte le nom de dieu, sans avoir une définition cohérente, ne peut pas prétendre représenter le Dieu de l'Univers et de l'Unicité en islam.
Nous déstructurerons les arguments un par un, ou, dans d'autres cas, nous montrerons alors les divergences de méthodologie et d'idéologie. Notre position ici, est qu'il est impossible de démontrer la non-existence de Dieu, puisque nous considérons que Dieu est Vérité .
Nous classerons les arguments par les mêmes catégories du chapitre précédent. Tout en apportant de plus, quelques-unes de nos propres réflexions, nous essaierons de les alimenter avec quelques exemples, si possible.
Partie 1 - Les Arguments Métaphysiques et Logiques
Nous commencerons ce second chapitre avec les arguments classés dans la catégorie logique et métaphysique.
Mais, y en a-t-il réellement ?
L'Existence de Dieu est Indémontrable ?
Un des arguments les plus utilisés, notamment par les plus grands philosophes et scientifiques occidentaux, suppose que l'existence de Dieu ne serait pas vérifiable.
Cette argumentation s'appuie sur la théorie « vérificationniste de la signification ». Elle stipule qu'un énoncé n'a de signification cognitive, c'est-à-dire n'est susceptible d'être vrai ou faux, que s'il est vérifiable par l'expérience. On parle aussi d'empirisme logique. Cette théorie provient d'un groupe de réflexion nommé le Cercle de Vienne, dont l'idéologie principale est le positivisme.
Positivisme : Système philosophique d'Auguste Comte qui, à partir d'une théorie de la connaissance reposant sur la loi des trois états, propose une classification des sciences consacrant l'avènement de la sociologie aboutissant elle-même à une morale et à une politique. Par analogie. Système, mouvement philosophique qui se rattache ou peut être rattaché à celui d'Auguste Comte, et qui se caractérise par le refus de toute spéculation métaphysique et l'idée que seuls les faits d'expérience et leurs relations peuvent être objets de connaissance certaine.
La méthodologie de cette théorie ne peut s'opérer uniquement sur des choses mesurables, quantifiables, palpables, observables. Autrement dit, elle permet de faire une impasse sur tous les raisonnements des philosophes grecques de l'Antiquité, selon lesquels on pouvait dégager des vérités à partir de simples raisonnements. Elle considère alors la métaphysique comme un non-sens.
Le positivisme met fin au monde abstrait, et réduit le monde de la Science à ce qui peut être observable uniquement. De ce fait, selon cette théorie, Dieu ne pourrait être testé empiriquement, tout comme de nombreux concepts métaphysiques, ce qui entraîne l'annulation du débat, et le non-sens de la postulation de Son existence ou non. Nous démontrerons plus loin, que nous ne sommes pas contre l'incapacité pour la Science Moderne de débattre de l'existence de Dieu. Seulement cela reste une question de paradigme et non de vérité scientifique.
L'existence de Dieu est-elle invérifiable, et dans quel sens ? Puisque nous vous avons exposé notre méthode dans le premier livre , nous avions dit que la logique simple permet d'avoir accès à des vérités sans avoir à vérifier sans cesse l'information empirique. C'est par la pensée abstraite, lorsque le raisonnement est pur, que l'on obtient des vérités infaillibles. Les démonstrations argumentaires en tant que preuves de l’existence de Dieu exposées dans la partie précédente, sont de types syllogistiques. Autrement dit, elles sont rationnellement pures, à partir du moment qu'elles n'ont pas de réfutations possibles.
Pour donner un exemple simple par analogie : lorsque vous posez le calcul suivant : 987 + 654 = (?) ; soit vous utilisez votre esprit par calcul mental, soit vous pouvez utiliser une calculatrice. Dans les deux cas, vous utilisez ce qu'on appelle des algorithmes. Vous obtenez alors le nombre 1641. Maintenant que vous avez la solution, allez-vous vérifier expérimentalement, en prenant 987 objets, puis en ajouter 654, et les compter un à un pour vérifier si l'on obtient bien le résultat obtenu. Cela serait stupide, car vous avez confiance envers votre calculatrice ou encore envers les règles de mathématiques et les méthodes de résolution simples que l'on vous a inculquées à l'école élémentaire. Par définition, un algorithme donne toujours la bonne solution. De la même manière, le raisonnement syllogistique est un algorithme. Il ne concerne pas les opérations sur les nombres, mais sur le langage, et permet alors un accès à des vérités, si l'on ne fait pas d'erreur de raisonnement.
Algorithme : Procédure pas à pas qui donne toujours la réponse correcte à un type spécifique de problème.
Ainsi, pour répondre à l'argument de l'invérifiabilité de l'existence de Dieu, nous disons, nous, qu'elle est vérifiable par la logique, autrement dit, Dieu n'étant pas perceptible par nos sens conventionnels, nous ne pouvons pas le vérifier sensitivement, mais spirituellement.
Un autre exemple : tout comme nous ne pouvons constater qu'il y a 220 volts dans une prise électrique par nos sens, nous utilisons un voltmètre, qui nous affiche un résultat chiffré, mais qui n'est qu'une conséquence de cette électricité, une simple manifestation et non l'électricité en elle-même. De la même manière, Dieu se manifeste parmi des signes simples dans la nature, et notre esprit est l'instrument qui nous permet de déceler Ses manifestations, et non Dieu en Lui-même.
En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d'intelligence,
إِنَّ فِي خَلْقِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَاخْتِلَافِ اللَّيْلِ وَالنَّهَارِ لَآيَاتٍ لِّأُولِي الْأَلْبَابِ
Le voltmètre est un outil, la calculatrice est un outil, et le syllogisme, également, en est un. Ce qui différencie ce dernier des deux autres, c'est qu'il est d'ordre immatériel. Or justement, les outils immatériels sont les plus dignes de confiance, contrairement à ceux qui sont matériels qui peuvent être défectueux. Il ne faut pas oublier que les algorithmes utilisés par le matériel, qu'il s'agisse d'une calculatrice, d'un voltmètre, ou encore d'un ordinateur, sont en réalité tous des algorithmes produits par l'homme, et ces machines ne font que les appliquer, dans une vitesse d'exécution plus rapide.
Cependant, ce qui est visible, palpable, est considéré comme étant plus rassurant, et cela fait partie des heuristiques de jugement de notre époque. L'heuristique de jugement est l'opposé de l'algorithme.
Le plus important, alors, est d'utiliser la bonne méthodologie pour décoder et comprendre le monde. La méthodologie jouera le rôle d'algorithme de notre esprit. Celui qui n'a pas la bonne méthodologie, n'a pas le bon algorithme, et aura une perception du monde biaisé, si bien qu'il sera incapable de percevoir les Signes de Dieu dans l'Univers.
L'Argument de la Régression Infinie ?
Cet argument survient en opposition à l'argument cosmologique , qui postule, rappelons-le, que toute cause à une cause mais qu'il faut qu'il y ait nécessairement une première cause sinon le monde ne serait pas explicable. Et cette première cause serait donc Dieu.
L'argument de la régression infinie se pose et se demande alors : Quelle est la cause de la première cause ? Autrement dit quelle est la cause qui a engendré Dieu ?
Encore une fois ici, cette interrogation montre un problème dans la compréhension conceptuelle de Dieu. Nous y apporterons une réponse complète qui se fera en trois étapes, et qui sont des approches se complétant les unes des autres :
Nous allons d'abord montrer qu'il est nécessaire qu'il y ait une première cause pour la compréhension du monde, et que le monde n'est pas une succession de causes infinies, mais possède forcément un début et une origine. Pour démontrer cela, nous allons l'illustrer par deux exemples :
Imaginez une personne, que l'on va appeler A1. La personne A1 vous demande si elle peut vous emprunter votre voiture. Vous lui répondez qu'il faut qu'elle demande à la personne B1. Alors A1 va voir B1, et demande s'il peut emprunter votre voiture, et B1 rétorque qu'il faut qu'elle demande à C1. Alors A1 va voir C1, et demande s'il peut emprunter votre voiture, et C1 rétorque qu'il faut qu'elle demande à D1 ; etc, etc ... Vous comprenez que si cela continue à l'infini, la personne A1 ne pourra jamais passer à l'action, et savoir, si oui ou non, elle peut emprunter votre voiture. C'est pour cela qu'il est nécessaire qu'il y ait une personne première, qui réponde, pour que l'acte puisse avoir cours, autrement dit, pour qu'il y ait une existence de la réalité présente.
Un autre exemple, plus parlant, est celui de la locomotive avec ses wagons. Si le dernier wagon se met à avancer sur les rails, c'est parce que l'avant-dernier le tire. Mais si l'avant-dernier le tire, c'est parce qu'il est lui-même tiré par celui qui est devant lui, et ainsi de suite. Jusqu'à la locomotive, qui elle, n'est tirée par aucun autre compartiment, simplement parce qu'elle est le moteur, elle est capable de produire elle-même sa propre énergie. Elle est indépendante, et n'a pas besoin des wagons pour avancer, alors que ces derniers ont besoin de la locomotive pour se mouvoir.
Comme pour l'exemple de la locomotive, toutes les causes du monde ont besoin d'une première cause, indépendante et qui joue le rôle d'un agent moteur, pour maintenir l'ensemble des causes.
De la même manière, aujourd'hui la science affirme également que le Temps de notre univers s'est créé au moment du Big Bang, et admet un début de l'Univers . Par conséquent nous soutenons que Dieu serait la cause première (cf. Schéma).
Ce qu'il faut ensuite comprendre, est que Dieu est la cause première, mais n'est pas de même nature que les autres causes de notre Univers. Car nous l'avons vu, si Dieu est un Dieu Créateur, il est également en dehors de Sa création, autrement dit, Il n'est pas soumis à l'Espace/Temps, puisqu'Il en est le Créateur. Dieu est comme le soutient de toutes ses causes.
Et parmi Ses signes le ciel et la terre sont maintenus par Son ordre; ensuite lorsqu'Il vous appellera d'un appel, voilà que de la terre vous surgirez.
وَمِنْ آيَاتِهِ أَن تَقُومَ السَّمَاءُ وَالْأَرْضُ بِأَمْرِهِ ۚ ثُمَّ إِذَا دَعَاكُمْ دَعْوَةً مِّنَ الْأَرْضِ إِذَا أَنتُمْ تَخْرُجُونَ
Enfin, pour que cela reste entièrement logique, Dieu est, par définition, Éternel, ne dépendant ni de l'espace ni du temps, dont Il est le créateur. Il échappe donc au monde des causes. S'Il est éternel, Il n'a pas été engendré et n'as pas non plus engendré, autrement dit, Dieu subsiste par Lui-même et n'a pas de cause.
Ce qu'il faut comprendre du schéma ci-dessus (Fig.3), qui peut paraître un peu complexe et fantaisiste, est qu'il est réducteur, et donc forcément erroné. Il est islamiquement parlant, non conventionnel. Il mérite toutefois quelques commentaires :
La partie jaune (à gauche) correspond à notre Univers observable, qui est aussi le monde des causes, évoluant dans le temps et dans l'espace, constamment en expansion. C'est le seul monde que nous pouvons apprécier par nos sens traditionnels, soit par le corps.
La partie verte (demi-cercle autour de la partie jaune) correspond à l'Au-Delà, elle se superpose à notre Univers, mais s'en différencie, du fait d'un Espace/Temps différent. Tout ce qui pourrait exister dans cette zone ne peut être apprécié que par leur nom, soit par notre esprit. Il n'est pas interdit d'imaginer ce qui pourrait s'y trouver, correspondant aussi à la zone de l'invisible, des anges et des djinns, et du paradis et de l'enfer. Nous pouvons accéder à certaines de ses vérités par la pratique de la métaphysique, non-spéculative.
La partie bleue, en revanche, n'a pas cette place dans la réalité, ou plutôt, ne peut être perçue ni par l'esprit ni par le corps, car elle n'est pas limitée par les dimensions d'espace et de temps. La question de lieu et de représentation ne leur convient pas, et nous avons donc fait ici un schéma réductionniste dans un but pédagogique. En réalité, la partie bleue ne peut se jauger que par le cœur de l'homme, siège spirituel de la foi.
Ni Mon Ciel ni Ma terre ne peuvent Me contenir ; seul le cœur de Mon fidèle serviteur peut Me contenir.
Ce hadith est très connu dans la littérature islamique, mais certains savants ne le considèrent pas comme Qudsi (divin) . En réalité, on peut penser que ce hadith fait partie des nombreux hadiths perdus et censurés, car leur compréhension dérangeait une certaine élite qui avait une approche d'interprétation trop littérale. Cependant, il est nécessaire que Dieu puisse être apprécié par l'homme dans le monde, sinon il n'y aurait pas de croyant. Dieu n'est connu que par l'expérience du cœur des hommes, non pas l'organe, mais l'intuition spirituelle personnelle. De ce fait, l'homme est la seule créature, dans le monde des causes, qui peut faire l'expérience de Dieu afin de s'en rapprocher, car son cœur est une sorte de canal qui le lie à son Créateur.
Cette partie bleue correspond à la première cause à l'origine des parties verte et jaune (spirituelle et matérielle).
« L’univers est constitué par deux mondes, spirituel et matériel, ou, si vous préférez, un monde des sens et un monde de l’intelligence ; ou encore un monde supérieur et un monde inférieur. Toutes ces expressions sont proches l’une de l’autre et la différence entre elle n’est qu’une question de point de vue. »
Nous avons exposé un peu plus qu'il ne le fallait pour réfuter l'argument de départ, pour fournir une vision d'ensemble des mondes. Mais pour revenir à la régression infinie, une réfutation de cette explication peut être retrouvée également dans les cinq voies de Saint Thomas d'Aquin, qu'on exposera plus loin.
Pour résumer, il faut nécessairement une première cause pour l’enchaînement de phénomène et l'existence de notre monde. Mais cette cause est forcément de nature différente, en dehors du monde des causes, elle ne doit être soumise ni au temps ni à l'espace, dont elle est censée être la cause. Elle se retrouve donc être éternelle et infinie. Ce qui nous ramène naturellement à la définition traditionnelle du Dieu Unique.
Dieu Face à un Paradoxe Logique ?
L'argument du paradoxe logique peut prêter à confusion pour le croyant. Il se présente en général sous la forme : Dieu peut-Il faire (...X...) qu'Il ne peut pas (...Y...) ? Si l'on devait prendre un exemple concret : Dieu peut-Il fabriquer une épée qu'Il ne peut pas porter ? Ceci est considéré comme un paradoxe logique.
Paradoxe : Affirmation surprenante en son fond et/ou en sa forme, qui contredit les idées reçues, l'opinion courante, les préjugés. Proposition qui, contradictoirement, mettant la lumière sur un point de vue pré-logique ou irrationnel, prend le contrepied des certitudes logiques, de la vraisemblance.
Nous savons que Dieu est par définition Omnipotent. Or répondre à la question posée, que ce soit par oui ou par non, Dieu se retrouverait alors non-omnipotent. Certain y voit un paradoxe, alors qu'en réalité, ce qu'il faut en conclure, ce n'est pas que Dieu ne peut pas tout, mais plutôt que cette question n'est pas adaptée à Dieu.
Prenons la même forme d'exemple pour élucider le raisonnement trompeur. Ce qui suit est un dialogue fictif, mais analogue :
« Journaliste : Est-il vrai que votre QI est supérieur à la moyenne normale ? Einstein : Mon QI est de 160, qui est largement supérieur à 70% des hommes dont le QI se situe entre 70 et 130. Journaliste : Vous avez l'air confiant, mais je peux vous démontrer via deux petites questions que vous n'êtes pas aussi intelligent que vous en avez l'air. Einstein : Si moi je suis confiant, alors vous vous êtes audacieux, allez-y, j'attends vos questions. Journaliste : Pouvez-vous démontrer que 1+1= 3. Einstein : Et bien non, votre question n'a pas de sens, dans une base de 10 : 1+1=2 c'est une règle fondamentale sur laquelle toute la science se base. Journaliste : Vous avez répondu non, c'est que vous n'êtes pas si intelligent que ça, deuxième question : "pouvez-vous démontrer que le total des angles d'un triangle est différent de 180 degrés ?" Einstein : Non. Journaliste : Voilà, j'ai la preuve que vous ne méritez pas votre titre de "Surdoué". »
Vous voyez alors que le problème se situe directement dans la question, comment 1+1 peut être égale à 3, si cela défie les règles fondamentales des mathématiques. De la même manière, comment Dieu ne pourrait-Il pas, lorsqu'il se trouve par définition Omnipotent.
Maintenant, pour relier tout ça avec le point de vue islamique, cet argument n'a pas de sens, puisque Dieu ne peut être comparé avec Sa création, soit avec tout ce qui constitue notre monde. Dieu n'interagit pas directement avec les objets de Sa création, car il n'est pas de même nature. Il est métaphysique, au-delà de notre monde sensible, par conséquent, demander à Dieu de fabriquer une épée par exemple, c'est réduire Son essence et s'éloigner de Sa réalité.
Pour aller plus loin, sans entrer dans les détails, d'aucuns reconnaissent pourquoi ce genre de question n'est en réalité pas un paradoxe. Ayant identifié l'erreur, ils reformulent la question de cette manière : Dieu peut-il créer un autre dieu ? Nous vous proposons ici une réponse magnifique du professeur Saad Roustoum :
« Nul doute que la puissance d’Allah est absolue et sans limite. Cependant, elle ne s’exerce que sur les choses qui sont rationnellement possibles et non sur celles qui sont rationnellement impossibles. Pour absolue et illimitée qu’elle soit, cette puissance ne s’exerce que dans la sphère des choses dont l’existence est possible; elle ne concerne pas les choses impossibles, ce qui ne revient pas à lui fixer une limite. Pour clarifier ce point, nous donnons quelques exemples: nous demandons à tous ces évêques et ecclésiastiques si Allah peut créer un autre dieu comme Lui? S’ils disent: oui; nous leur disons comment une créature peut-il devenir un dieu? Comment peut-il être comme dieu tout en étant limité dans le temps alors qu’Allah lui est éternel ? En réalité, l’expression “créer un dieu” relève du sophisme et implique une contradiction car une chose ne peut pas être créature et dieu à la fois. Il est évident dès lors que la réponse ne peut être que ceci: la puissance d’Allah ne s’exerce pas sur cela car le fait qu’une chose soit à la fois dieu et son contraire est absurde et impossible. La puissance d’Allah ne s’exerce pas sur les choses impossibles. Un autre exemple: nous leur demandons encore ceci: Allah peut Il extraire réellement quelqu’un de Son autorité? S’ils répondent par l’affirmative, ils limitent l’autorité d’Allah et Son influence. Et s’ils répondent par la négative, ce qui est juste, ils nous rejoignent sur l’affirmation selon laquelle la puissance d’Allah est absolue et ne s’exerce pas sur les choses impossibles car il est rationnellement impossible qu’une créature quelconque échappe à l’autorité et à l’emprise de son Créateur. Un troisième exemple: une fois un athée m’a interrogé en ces termes : ”Votre Maître peut-il créer un rocher si immense qu’Il sera lui-même incapable de le soulever? Pour se moquer, il a ajouté: si tu me dis : ”oui, il peut” tu reconnais que ton Maître peut être incapable de soulever un rocher, ce qui prouve qu’il n’est pas un dieu. Si tu me dis: "non, il ne peut pas”, tu reconnais qu’il n’est capable de rien. Par conséquent, il n’est pas un dieu.” Mais le fait que la puissance divine ne s’exerce pas sur la création de ce rocher potentielle ne signifie pas qu’il soit incapable. Bien au contraire, cela prouve la perfection de Sa puissance. »
al-anadjil al arba’a wa rassaïl Paul wa Jean tanfii ulùhiyata al-massih kamaa yanfiiha al-qur’an
https://islamland.com/isl/fatawas/92
Ce qu'il faut comprendre principalement, c'est que Dieu n'ayant pas de créateur, il n'est donc pas une créature, contrairement à un dieu qui serait créé par Dieu, lui, aurait un statut de créature, et n'aurait donc pas la même définition conceptuelle que Dieu. Dieu est forcément Unique. Ainsi, l'expression « créer un dieu », est forcément irrationnelle.
Mais nous verrons par la suite l'explication du fait que Dieu ne peut pas être comparé à Sa création, et donc le monde physique ne peut être comparé au monde céleste. Ce problème est de même nature que le libre-arbitre et la prédestination, dont nous nous proposerons d'expliquer pourquoi, la logique sans une grille de lecture adaptée, ne peut expliquer ce phénomène .
On remarquera juste, que les premiers arguments sur la non-existence de Dieu d'ordre logique et métaphysique, ne présentent pas les règles de logique et de syllogistique traditionnelles, ce qui peut être déjà une alerte quant à la véracité de ces argumentations. On observe qu'ils se sont principalement construits sur des illusions cognitives de l'esprit.
Partie 2 - Les Arguments Épistémologiques
Il s'agit des arguments les plus rationnels que nous allons rencontrer.
Épistémologie : Partie de la philosophie qui a pour objet l'étude critique des postulats, conclusions et méthodes d'une science particulière, considérée du point de vue de son évolution, afin d'en déterminer l'origine logique, la valeur et la portée scientifique et philosophique.
Étant purement rationnels, leur cheminement et leur conclusion seront vrais.
Cependant, ils ne constitueront en rien des preuves de l'inexistence de Dieu. Ce sont avant tout des démonstrations critiques de certaines visions de la divinité en rapport avec la science.
L'Argument de la Superfluité ?
L'argument de la superfluité pose le problème de la nécessité de Dieu pour expliquer le monde.
Superflu : Qui est en plus du nécessaire; qui n'est pas strictement nécessaire. Qui n'est pas indispensable.
La démonstration se présente sous la forme générale :
- Dieu n'est pas nécessaire pour expliquer le monde.
- Or, il ne faut croire qu'aux entités nécessaires pour expliquer le monde.
- Donc, il n'est pas nécessaire de croire en Dieu.
Nous avons pour la première fois, une argumentation en défaveur de l'existence de Dieu, de type syllogistique ; qui dit syllogisme, dit logique et rationalité pure. Cependant, pour que la conclusion soit vraie, il faut que les deux propositions soient vraies également.
La première prémisse (1) dit que Dieu n'est pas nécessaire pour expliquer le monde. Nous serons en accord avec ce point de vue uniquement dans le domaine scientifique. Mais est-ce que la Science apporterait des explications à toutes les réalités de notre monde ?
Cette approche est propre à la science profane occidentale, car la Science n'explique pas l'Art, ou la Spiritualité. La Science est limitée à devoir expliquer ce qui se passe et non à savoir pourquoi cela se passe. Les sciences modernes sont limitées également par des paradigmes qui l'empêchent de reconnaître des notions métaphysiques comme l'Amour, la Justice, l'Âme, l'Espoir, etc. Elles ne peuvent que décrire leurs conséquences manifestes, mais ne peuvent étudier la totalité de leur essence.
La proposition selon laquelle Dieu n'est pas nécessaire pour expliquer le monde, n'est pas totalement vraie. Nombreux sont les faits inexplicables qui ne sont pas une question de progrès technique. Si l'on sort du domaine scientifique, par exemple, prenons l'Histoire, qui a besoin des religions pour expliquer certains faits historiques. Sans les religions et sans Dieu, nombreux évènements n'ont aucun sens idéologique.
La seconde prémisse (2) correspond à un fondement philosophique qu'on appelle « Rasoir d'Ockham ». C'est un principe de raisonnement stipulant que « les entités ne doivent pas être multipliées par-delà de ce qui est nécessaire ». Autrement dit, ne doit être postulée l'existence que de ce qui est nécessaire pour expliquer le monde. C'est un principe que nous partageons, de ce fait la proposition (2) est vraie.
Donc, si les prémisses (1) et (2) sont vraies, mais (1) l'est uniquement dans le domaine scientifique, alors, fidèlement au principe de la logique, la conclusion (3) est vraie mais uniquement dans le domaine scientifique. C'est-à-dire que nous partageons l'avis qu'il n'est pas nécessaire d'être croyant pour faire de la Science. Puisque la Science Moderne est limitée dans sa compréhension et ses explications du monde, qui sont parfois réductionnistes.
« Comme le citoyen Laplace présentait au général Bonaparte la première édition de son Exposition du Système du monde, le général lui dit : "Newton a parlé de Dieu dans son livre. J'ai déjà parcouru le vôtre et je n'y ai pas trouvé ce nom une seule fois." À quoi Laplace aurait répondu : "Citoyen premier Consul, je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse". »
Hervé Faye, Sur l'origine du monde : théories cosmogoniques des anciens et des moderne, 1884 (lire en ligne [archive]), p. 109-111.
Comme le disait Pierre-Simon de Laplace, mathématicien, astronome et physicien français du XVIIIème, il n'est pas nécessaire de postuler l'hypothèse de Dieu. Les paradigmes des sciences profanes ne permettront jamais la connaissance de Dieu. Cela rejoint l'explication de la boite noire que nous avons déjà formulée , même si nous en viendrions à expliquer toutes les règles et les lois qui régissent notre Univers, cela n'affecterait en rien la foi, et l'espoir d'un homme dans la croyance en un Dieu Créateur.
L'Argument du Dieu « Bouche-Trou » ?
Nombreuses sont les réalités de notre monde qui ne peuvent être expliquées par la Science. Certaines de ces réalités sont dues à une immaturité du progrès technologique, quand d'autres sont indépendantes de ce même progrès. Ces deux types de faits ne sont donc pas à confondre. Certains relèvent de la science, et trouveront une explication dans le futur, d'autres relèves de la métaphysique et de la théologie, des vérités indiscutables, dogmatiques, reconnus par tous, et pourtant inexplicables d'un point de vue scientifique.
Pour donner un exemple concret, sur le second type de réalité que nous avons évoqué, il s'agit de phénomènes objectifs et observables régnant dans le monde, en particulier chez les êtres vivants. La théologie naturelle a toujours eu recours à l'explication de « l'intervention divine », car nombreux de ces faits vont à l'encontre des lois les plus fondamentales de physiques par exemple.
- l'existence du monde lui-même,
- l'existence des êtres vivants,
- l'existence de l'homme,
- l'existence de la conscience morale.
Si certains de ces phénomènes ont reçu une tentative d'explication scientifique, aucune d'entre elles ne peut être appréhendée réellement par nos sciences actuelles. Par exemple, la théorie synthétique de l'évolution proposera une explication de l'organisation du vivant et l'apparition de l'homme sans recourir à un créateur, et la conscience morale pourrait elle-même s'expliquer en termes évolutionnistes. De même, différentes théories sont avancées pour expliquer l'apparition de la vie, l'apparition du monde (théorie du Big Bang) et l'apparition de la conscience, qui posent bien plus de problèmes. Mais cela rejoint toujours notre idée de départ, que Dieu n'a pas besoin d'être mentionné pour expliquer un fait scientifique, qui n'est que descriptif.
La Science n'a pas pour but d'apporter l'explication originelle d'un phénomène, mais seulement sa description. Autrement dit, elle n'est pas là pour dire Pourquoi cela se passe ainsi, mais plutôt pour décrire ce qui se passe.
La question du Pourquoi est réservée à la philosophie, la théologie, la métaphysique, à tout ce qui réquisitionne la pensée abstraite. Or, la Science n'a quasiment pas besoin cette catégorie de pensée puisqu'elle va modéliser même ce qui n'est pas visible. C'est pour cela qu'on fait ce qu'on appelle des méta-analyses (méta = au-delà), en prenant toutes les expériences établies sur un sujet, un thème, pour essayer d'en sortir, d'en retirer une théorie explicative, qui ne sera pas d'ordre scientifique, mais philosophique, voire parfois idéologique.
« Fonder une foi sur les insuffisances de la science actuelle, c'est laisser les croyants avec rien de plus qu'un Dieu des lacunes [...] La solution raisonnable, même si elle est ennuyeuse, c'est de s'en tenir à l'idée que la science et la religion sont des sphères de compréhension bien différentes et qu'il est faux de chercher à expliquer ou à réfuter l'une par l'autre. »
Il faut bien prendre en compte, que tous les phénomènes dits naturels, qui se situent dans le monde des causes, peuvent recevoir une explication scientifique, et qu'il se peut qu'à l'heure actuelle, certains n'ont pour le moment aucune explication, par manque d'avancer technique et scientifique.
Or, un dieu « bouche-trou » qui serait là uniquement pour expliquer un phénomène naturel, ou encore pour détourner la non-compréhension d'un fait complexe, ne serait pas à la hauteur de notre définition de ce qu'est la véritable essence de Dieu.
En effet, un dieu « bouche-trou » serait un dieu qui ferait partie intégrante de la création, et rentrerait donc dans les normes naturelles. Par conséquent, il deviendrait un phénomène à expliquer. Or cela est de l'ordre de l'irrationnel et rentre totalement en contradiction avec la définition conceptuelle du monothéisme des religions traditionnelles.
L'argumentation de la critique du dieu « bouche-trou » constitue en réalité la meilleure critique que l'on puisse faire du panthéisme, une théorie qui présenterait alors un dieu des lacunes.
Partie 3 - Les Arguments Empiriques
Nous avons déjà commencé à faire une critique de l'empirisme, en remettant en question, l'opposition entre l'abstrait et le concret. Ce que nous observons, nous l'observons avec nos yeux, qui constituent le premier outil dans la méthodologie empirique. Or, l'œil humain ne perçoit pas toutes les radiations de l'univers, et est borné à capter que certaine longueurs d'ondes. Ainsi l'œil humain a ses spécificités que l'œil du chien, par exemple, ne percevra pas, et vice et versa.
Pour pallier à cette difficulté, les scientifiques vont inventer alors des outils qui transforment, ce qui est invisible pour l'œil, en un message détectable. Un exemple simple, avec un microscope ou un télescope, on peut voir ce qui n'est pas visible à l'œil nu. Cependant, il existe des éléments qu'aucune machine ne pourra jamais percevoir, ni l'œil organique, qu'il soit humain ou animal, pourtant nous savons qu'ils existent. Il s'agit des concepts métaphysiques, qui, pour être perçus par l'homme n'ont pas besoin des organes de la vue, car un aveugle peut facilement les percevoir. Ici, sont les limites de la science empirique.
Les arguments qui suivent s'appuient sur des faits empiriques, donc observables. Cependant, ils seront tous sujets à omission ou à une méconnaissance de données scientifiques et théologiques, importantes pour pouvoir articuler de manière compréhensible les vérités de notre univers et de notre conception de Dieu. Ils font partie des arguments incomplets.
L'Argument de l'Indigence de la Création ?
L'argument de l'indigence de la création part du postulat que l'Univers est imparfait. Il en découle la question suivante : Comment Dieu, un Être parfait, aurait-Il pu créer un monde imparfait ?
Il se présente sous la forme suivante :
- Dieu est parfait et créateur du monde par définition,
- Donc Sa Création est parfaite,
- Or la Création est imparfaite,
- Donc il n'existe pas un être parfait créateur du monde.
Le problème de cette argumentation reste le postulat de départ : Comment peut-on formuler aussi simplement que la Création est imparfaite, alors que l'on ne l'a pas encore comprise dans sa totalité ? Dire qu'elle est imparfaite suppose la connaître entièrement, or ceci n'est rien d'autre que de l'arrogance et de la prétention. Il suffit de demander à n'importe quel cosmologue ou physicien-astronome, pour vous montrer à quel point, du peu que l'on en sait, l'univers est loin d'être imparfait, et on en veut pour preuve notre propre existence. Ne pas reconnaître ceci, c'est avoir une vision du monde extrêmement pessimiste de sa vie, et ne pas être reconnaissant du privilège que cela représente d'être homme, dans ce monde.
La création des cieux et de la terre est quelque chose de plus grand que la création des gens. Mais la plupart des gens ne savent pas.
لَخَلْقُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ أَكْبَرُ مِنْ خَلْقِ النَّاسِ وَلَٰكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ
La Création dépasse de loin tout ce qu'est imaginable pour l'homme, puisque même l'imagination fait partie de la Création. C'est la raison pour laquelle il faut prendre un peu de hauteurs, et faire un peu de métaphysique, exercice loin d'être facile. Même si, en apparence, dans certains aspects, et dans un certain sens, elle ne semble pas parfaite, elle tend indéniablement vers la perfection. Et souvent, ce qui peut paraître imparfait à parfois une raison d'être qui peut échapper à la raison, et qui est au-delà de notre compréhension humaine.
Par exemple, le Rav Ron Chaya explique que la Shoah, période sombre de l'histoire pour les juifs d'Occident, a été selon lui, et cela dépasse complètement l'entendement humain, un bienfait dans la création de l'état d'Israël . On dit aussi parfois un mal pour un bien. Pour le religieux tout a une raison d'être, et ce qui peut être malheureux pour certains, peut devenir un événement heureux pour d'autres, dans un temps différent.
Parmi les gens il en est qui disent : “Nous croyons en Allah”; puis, si on les fait souffrir pour la cause d'Allah, ils considèrent l'épreuve de la part des hommes comme un châtiment d'Allah. Or, s'il vient du secours de ton Seigneur, ils diront certes : “Nous étions avec vous !” Allah n'est-Il pas le meilleur à savoir ce qu'il y a dans les poitrines de tout le monde ?
وَمِنَ النَّاسِ مَن يَقُولُ آمَنَّا بِاللَّهِ فَإِذَا أُوذِيَ فِي اللَّهِ جَعَلَ فِتْنَةَ النَّاسِ كَعَذَابِ اللَّهِ وَلَئِن جَاءَ نَصْرٌ مِّن رَّبِّكَ لَيَقُولُنَّ إِنَّا كُنَّا مَعَكُمْ ۚ أَوَلَيْسَ اللَّهُ بِأَعْلَمَ بِمَا فِي صُدُورِ الْعَالَمِينَ
De la même manière pour les musulmans, si le Califat a été détruit, notre avis est, qu'il était mieux pour l'humanité qu'il en soit ainsi, en raison de l'idéologie qui aurait pu être véhiculée, en raison des politiques du Moyen-Orient le siècle passé. Un jour, le Califat renaîtra fidèlement à la prophétie musulmane, le temps où il sera le plus bénéfique, aussi bien pour les musulmans que pour l'humanité.
Mais pour en revenir à l'indigence de la Création, l'homme peut-il créer quelque chose de semblable à l'Univers ? Peut-il créer quelque chose à partir de rien ? Critiquer la création avec des critères sensibles humains est quelque chose de facile, mais si vous demandez à celui qui pense que cet Univers est indigent, demandez-lui alors comment imaginerait-il un Univers parfait. À partir de là, il se rendra surement compte de la difficulté, et qu'il suffit d'enlever une seule chose à notre Univers pour qu'il devienne imparfait. Soit, imaginer un Univers autre que celui-ci, vous ferez tomber dans des contradictions qui mèneraient à un Univers chaotique et forcément injuste.
Cette indigence de la création se décline sous plusieurs formes. Il s'agit ici d'une introduction, dont on présentera des exemples plus concrets qui peuvent sembler légitimes, comme l'argument de l'existence du mal et l'argument de l'existence de l'incroyance, constituant soit disant des imperfections du monde.
Théodicée ?
Une théodicée est une explication de l'apparente contradiction entre l'existence du Mal dans le monde, et deux attributs de Dieu qui sont la Bonté et la Toute-puissance.
Théodicée : Justification de la bonté de Dieu en dépit du mal qui existe dans le monde.
Un argument souvent avancé par les non-croyants, est l'évocation de l'existence du mal dans le monde pour nier l'existence de Dieu. Pourtant, la question de la coexistence du Bien et du Mal, semble aller de soi. Pourrait-on définir ce qui est bien sans définir ce qui est mal. À partir du moment que le Bien existe, le Mal existe également. Il s'agit du même principe lors de la création d'une échelle, en découlera nécessairement une montée et une descente. Si Dieu a créé une morale, il existe deux pôles, vers le Bien, et vers le Mal.
Le Coran illustre parfaitement dans les versets 60 à 82, de la Sourate Al-Khaf, récit coranique que nous aurons l'occasion de commenter dans un autre livre .
Il existe plusieurs théodicées, et nous ferons part que de celles qui sont dites optimistes et compatibles avec notre essence du Dieu unique. Elles sont chacune nécessaires et se complètent.
- L'argument de l'existence de Satan : le Mal du monde et de l'homme est expliqué par la présence de Satan. Dieu veut le bien de l'Homme, Satan veut son mal. Les croyants oublient parfois l'existence de Satan.
- L'argument de l'harmonie cachée : il découle immédiatement de la réfutation de l'argument précédent. En effet, certains pensent que si Dieu a créé Satan, alors Il a créé le Mal indirectement. Or, l'argument de l'harmonie cachée, vient pour dire que ce qui est en apparence mal, est en réalité un bien dans sa finalité. Pourquoi ? Tout d'abord, parce que le mal perd toujours et ne dur qu'un temps, alors que le bien est présent à l'état normal. Ensuite, lorsque par exemple une injustice s'établit, cela pousse les individus à s'informer, et à devenir plus avertis sur certains sujets de sociétés. C'est-à-dire qu'un mal commis appel un bien beaucoup plus grand. Nous avons déjà donné des exemples dans l'article précédent, notamment sur la Shoah et sur le Califat.
- L'argument de la discipline : le mal existe pour punir les pêcheurs sur la terre, mais également pour éprouver, tester la fidélité des croyants. Dans la croyance islamique, Dieu n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. C'est-à-dire que Dieu nous met uniquement des obstacles à la portée de notre potentiel. Le but dans tout cela est de rendre l'homme meilleur, car plus il franchira d'obstacles, autrement dit plus il aura l'expérience de la difficulté, moins il éprouvera de difficulté dans la vie d'ici-bas, pour se comporter de manière vertueuse.
- L'argument eschatologique : cet argument avance l'explication que le mal existe parce qu'il y a une récompense divine (enfer/paradis), après la mort, à la fin du jugement dernier. Le vertueux ne reste pas comparable aux pécheurs. Chacun sera récompensé en fonction de ce qu'il a commis le long de sa vie.
- L'argument ontologique : il prône que l'Univers dans lequel nous vivons est le plus optimal possible pour nous tester dans notre foi et dans nos œuvres. Mais un univers aussi complexe ne pourrait être sans défaut, s'il était parfait, il serait Dieu Lui-même.
- L'argument du libre-arbitre : il va de soi que Dieu a créé le libre-arbitre. De ce fait, l'homme est libre de penser, d'adhérer à certaines opinions, à certaines pratiques, à certains dogmes. Ainsi Dieu ayant apporté la révélation, n'est pas responsable du choix des hommes dans leurs agissements. L'homme peut se comporter en bien, fidèle à la révélation, ou en dévier.
À propos des catastrophes naturelles, des maladies, des souffrances, des morts prématurés, tout ce qui concerne les malheurs d'ordre naturel ne représente pas un Mal réel, mais une heuristique humaine. Le Mal vient qualifier uniquement les actes d'un être humain sur un autre. Seul l'homme est moral. Donc lorsqu'un homme tue un autre homme, c'est mal, c'est immoral. Mais lorsque un arbre tombe et tue un homme, on ne peut pas dire que c'est un mal, ni que c'est immoral, mais seulement que c'est triste et malheureux. Lorsque l'on juge ce drame comme étant mal, l'on projette notre angoisse de la mort, en rejetant la faute sur la nature. Ce qui nous rend triste n'est pas forcément un mal, mais pour le comprendre, cela demande en général un travail de décentration personnel.
Et ils assignent à Allah ce qu'ils détestent [pour eux-mêmes]. Et leurs langues profèrent un mensonge quand ils disent que la plus belle récompense leur sera réservée. C'est le Feu, sans nul doute, qui leur sera réservé et ils y seront envoyés, les premiers.
وَيَجْعَلُونَ لِلَّهِ مَا يَكْرَهُونَ وَتَصِفُ أَلْسِنَتُهُمُ الْكَذِبَ أَنَّ لَهُمُ الْحُسْنَىٰ ۖ لَا جَرَمَ أَنَّ لَهُمُ النَّارَ وَأَنَّهُم مُّفْرَطُونَ
De même pour les guerres de religions, qui n'existent pas dans la réalité, et sont souvent le fruit d'instrumentalisation politique, à des fins lucratives, par le moyen religieux, abusant de la faiblesse des hommes.
Dans la religion, c'est bien Dieu qui définit la morale, à savoir ce qui est bien et ce qui est mal, et demande ainsi à Ses fidèles de commettre le bien et d'interdire le blâmable. Comment peut-on alors reprocher à Dieu d'être à l'origine des guerres de religions, si Sa Parole appel les hommes à la Paix. C'est alors bien la transgression de Ses commandements qui amène à la guerre, d'ailleurs un religieux, qu'il soit musulman, chrétien, ou juif, peu importe, s'il n'a pas une bonne relation avec Dieu, et une bonne connaissance de sa religion, il peut alors être extrêmement manipulable, si sa foi est entièrement basé sur l'émotion, et détaché de la rationalité.
L'Existence de l'Incroyance ?
Si Dieu existe, pourquoi tolère-t-Il l'incroyance ? Pourquoi laisse-t-Il certains humains dans l'ignorance de Son existence alors qu'il pourrait se montrer à eux pour que tous soient informés de Son existence ? Ce sont des questions récurrentes que l'on rencontre chez les négateurs de l'existence de Dieu. Puisque nous nous intéresserons ici uniquement à l'incroyance en Dieu, puisque tous les hommes croient en quelque chose.
La théologie générale apporte les réponses suivantes à l'existence de l'incroyance :
- L'évidence de Dieu est possible par la simple raison. Ainsi, Jean Calvin, théologien français, allait jusqu'à dire qu'il existe un sens inné du divin (sensus divinitatis). Pour lui, il n'y avait pas de non-croyance raisonnable. Un autre théologien, Jonathan Edwards, américain du XVIIIème siècle, est assez proche de la conception de la croyance en Dieu par l'homme qu'en témoigne l'islam. Selon lui, chaque être humain possède la capacité de connaître Dieu, seulement, l'utilisation réussie de ces capacités nécessite l'exigence d'une attitude bienveillante. Cela rejoint, ce que nous avions formulé par, chercher la vérité pour la vérité, et non pour un intérêt personnel.
- Dieu nous a créés libre de Le reconnaître, et pour pouvoir profiter pleinement de cette liberté, il doit nous laisser la possibilité de ne pas croire en Lui. Pour certains théologiens, si certains ne croient pas en Dieu, c'est avant tout, parce que le péché fausse leur jugement. Dieu tolère l'incroyance pour la même raison qu'il tolère le mal, par Sa grande Sagesse, Il a créé l'homme libre. Ainsi, cela donne du sens au paradis, récompense d'une justice qu'il faut mériter.
Alors pourquoi l'incroyance existe-t-elle ? Au niveau théologique, Dieu nous a mis dans ce monde pour nous tester, afin d'accomplir de bonnes œuvres en Son nom. Il nous a également dotés du libre-arbitre, ce qui nous permet de Lui désobéir. Nous pouvons désobéir à Dieu, parce qu'Il a voulu qu'il en soit ainsi. Si Dieu est Miséricordieux, cela signifie qu'Il pardonne à ceux qui ont commis des péchés par liberté, et non pas parce que Dieu a voulu qu'ils commettent des péchés. Dans la théologie musulmane, les anges n'ont pas de libre-arbitre, contrairement aux hommes et aux djinns qui le possèdent.
Pourquoi Dieu ne se montre-t-Il pas ? Tout simplement parce que malgré cela, la liberté de nier Son existence perdurerait. Selon la tradition, les Juifs auraient été le seul peuple à avoir le privilège de percevoir une manifestation claire de l'existence de Dieu sur la terre, et pour leur esprit. Malgré cela, certains continuèrent de nier Son existence. La deuxième chose, est que si Dieu se montrait aux hommes, le test de la vie d'ici-bas n'aurait plus aucun sens, le paradis et l'enfer n'aurait plus de raisons d'être.
Il appartient à Allah [par Sa grâce, de montrer] le droit chemin car il en est qui s'en détachent. Or, s'Il voulait, Il vous guiderait tous.
وَعَلَى اللَّهِ قَصْدُ السَّبِيلِ وَمِنْهَا جَائِرٌ ۚ وَلَوْ شَاءَ لَهَدَاكُمْ أَجْمَعِينَ
Tous ces éléments sont normalement suffisants pour justifier et comprendre le phénomène de l'incroyance. Il faut toujours se souvenir que Dieu, par Sa Volonté, nous a insufflé le choix d'avoir notre propre volonté, et donc de pouvoir aller contre Sa Volonté.
L'Argument de l'Invention de l'Idée de Dieu ?
Dans cette réfutation de l'invention de l'idée de Dieu, nous allons devoir bien définir les mots que nous allons utiliser. Car nous verrons étonnement, qu'il existe une part de vérité dans la formulation de cet argument. La démonstration suivante sera fastidieuse, mais nécessaire. Pour la rendre plus simple, nous essaierons de donner des exemples concrets pour illustrer nos propos. Nous devrons faire la distinction entre cinq concepts que sont l'invention, la découverte, l'imagination, l'innovation et la création. Ces termes peuvent être classés en trois catégories différentes.
Inventer : Trouver par la force de l'imagination créatrice et réaliser le premier quelque chose de nouveau.
Si « inventer » signifie « trouver et réaliser le premier une chose nouvelle », alors le premier élément qu'il faut comprendre, pour pouvoir cerner notre première catégorie, c'est que si l'on trouve une chose, c'est que cette chose existait déjà avant que l'on ne la trouve, que ce soit en acte ou en potentialité.
Potentialité : PHILOS. Qui existe en puissance et non en acte.
Pour donner un exemple, l'Amérique existait déjà avant que Christophe Colomb ne la découvre, en acte, tandis que l'ampoule électrique existait bien avant Thomas Edison, mais en puissance, c'est-à-dire en potentialité dans notre environnement.
Abdallah Ibn Amr Ibn Al-As a rapporté : j'ai entendu le messager d'Allah (ﷺ) dire quelque chose comme : « Allah a écrit la Destinée (la Finalité) de la création cinquante mille ans avant qu'Il ne créé les cieux et la terre, et son trône était sur l'eau. »
https://sunnah.com/muslim/46/27
https://sunnah.com/urn/674600
https://sunnah.com/urn/631180
De ce fait, la première catégorie regroupe les deux concepts que sont l'invention et la découverte. Ils ont pour point commun d'être des actions liées à la réalité, et sont donc rationnels et objectifs. Pour ces deux éléments, les hommes ne créent en réalité rien de nouveau, c'est une chose fondamentale qu'il faut comprendre. Ce sont seulement de nouvelles connaissances acquises pour leur peuple, à un temps de l'histoire donné, lorsque la maturité intellectuelle et technologique de l'humain devient capable de conceptualiser et d'acquérir ces connaissances. Dans le cas de l'ampoule, il n'existe en réalité rien de nouveau, il s'agit juste de matière organisée ingénieusement dans un but utile. C'est le second élément qu'il faut retenir pour comprendre, la distinction avec la seconde catégorie.
Créer : Donner l'existence à.
Si l'acte de créer correspond à l'acte de donner l'existence, alors, cela ne devrait que se rapporter à Dieu. Seul Dieu donne l'existence aux choses. L'homme, lui, est limité à combiner les éléments de son environnement, pour découvrir toute sa potentialité, mais il ne créer rien de nouveau. Il combine, il organise, il invente, il découvre. Ce qu'il faut ici bien distinguer, c'est que « inventer », ce n'est pas créer. Créer fait partie de la seconde catégorie, qui est spécifique à Dieu. Seulement le langage courant, dans toute sa confusion, applique des termes impropres aux hommes. Car pour l'homme, tout existe déjà, en acte ou en potentialité.
Celui qui crée est-il semblable à celui qui ne crée rien ? Ne vous souvenez-vous pas ?
أَفَمَن يَخْلُقُ كَمَن لَّا يَخْلُقُ ۗ أَفَلَا تَذَكَّرُونَ
Le Coran nous rappelle que l'acte créateur est spécifique à Dieu, ce que, en français, par abus de langage, nous n'avons plus l'habitude d'entendre, et de comprendre parfois.
La troisième catégorie s'oppose à la première, regroupant les termes d'innovation et d'imagination. Contrairement à la première catégorie, qui se rapportait à la rationalité, à l'objectivité, avec des termes qui étaient liés au concret, en opposition, cette dernière se rapporte à la subjectivité, à la sensibilité humaine, et développe une certaine manifestation d'un déni de réalité allant jusqu'à la spéculation. On le retrouve beaucoup à travers les arts. Ce qu'il faut savoir, est qu'en islam, les innovations religieuses sont interdites, et il est donc important de bien formuler ce que ce concept renferme.
L'innovation, correspond à donner un nom à ce qui n'a de réalité que pour un seul homme, et qui n'est qu'une succession spéculative de forme et de sensibilité entièrement subjectives. Pour mieux comprendre, prenez n'importe quel personnage de cartoon. Tous ont un auteur, un dessinateur propre, responsable de leur réalité dans le monde. Innover est une imitation de l'acte créateur de Dieu. Puisque tous les personnages de cartoon sont le fruit d'une suite de points hasardeux dans l'espace. Or cette suite de points tient son origine d'un seul auteur. En réalité, ces personnages ne sont pas de la matière créée, mais une illusion de la matière à donner l'existence.
Rapporté par 'Abdullah (ibn Masud) : J'ai dis : « Ô Messager d'Allah (ﷺ) Quel est le pire péché ? » Il a répondu : « Que tu donnes des égaux à Allah alors qu’Il t’a créé ».
https://sunnah.com/urn/44390
https://sunnah.com/bukhari/97/145
https://sunnah.com/bukhari/97/157
https://sunnah.com/urn/640180
https://sunnah.com/urn/640190
https://sunnah.com/urn/642080
https://sunnah.com/urn/642100
C'est la raison pour laquelle débattre de l'existence d'un personnage de Cartoon comme Mickey n'a pas de sens en philosophie. La question suivante qui en découle est : qu'est-ce qui fait que Dieu se distingue de Mickey ? Comment savoir ce qui appartient à la première ou à la troisième catégorie ?
Le seul moyen de répondre à cette question est d'imaginer l'expérience suivante. Si nous devions détruire toute trace du personnage Mickey et ses origines sur la terre, et que nous fassions de même pour Dieu, quelles seront les chances pour que l'un ou l'autre resurgissent, ne serait-ce que dans l'esprit d'un seul homme ? La réponse à cette question est simple, Mickey ne resurgirait jamais, car il est un résultat d'une sensibilité subjective, propre à Walt Disney. Quant à Dieu, il réapparaîtrait dans l'esprit de l'homme de façon tout à fait naturel, car il est normal pour ce dernier de se poser des questions existentielles, dont certaines réponses le redirigeraient automatiquement vers l'Être transcendant.
Pour en revenir à l'argument principal, Dieu peut être classé dans la première catégorie, c'est-à-dire qu'il peut être découvert par les hommes. Dieu nous a donné un esprit doté de rationalité afin que nous puissions témoigner de Son existence sur la Terre. Donc on peut dire que Dieu est une invention de l'homme, si l'on se situe dans une perspective ethnocentriste, mais dans le sens que nous avons défini précédemment, c'est-à-dire, trouver le premier, et non pas, l'invention se rapportant à la fabulation.
Partie 4 - Les Autres Arguments Philosophiques
Dans la continuité de ce que nous avons fait précédemment, il est important de ne pas laisser croire qu'il puisse exister une seule argumentation allant à l'encontre de l'existence Dieu, qu'elle soit rationnelle ou non.
Nous avons vu qu'il était facile de démontrer l'inexistence d'un dieu mal définit et mal compris. C'est pour cela, que tout le long de l'histoire humaine, on peut observer fleurir une infinité de démonstrations sur l'inexistence d'un dieu, qui n'a pas de rapport avec les religions monothéistes.
Il faut savoir que les sophismes, c'est-à-dire les raisonnements erronés et trompeurs, sont la cause des dérives de toutes croyances. Raison pour laquelle, nous passerons un peu de temps à réfuter certains arguments que l'on retrouve souvent.
La chose que nous trouvons la plus étrange, est l'homme qui passe son temps à vouloir démontrer une chose qui n'existe pas à ces yeux. Il faut vraiment avoir du temps à perdre pour pouvoir se donner à ce genre d'activité. Car cela revient à consacrer son temps pour un combat que l'on ne partage pas.
Dieu est Mort ?
« Dieu est mort », voilà l'expression qu'utilise à trois reprises, le philosophe Friedrich Nietzsche, dans son ouvrage Le Gai Savoir. Seulement, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'elle a été formulée dans un contexte précis, et ne doit surtout pas être prise au sens littéral.
« Où est allé Dieu ? s'écria-t-il, je veux vous le dire ! Nous l'avons tué, — vous et moi ! Nous tous, nous sommes ses assassins ! Mais comment avons-nous fait cela ? Comment avons-nous pu vider la mer ? Qui nous a donné l'éponge pour effacer l'horizon ? Qu'avons-nous fait lorsque nous avons détaché cette terre de la chaîne de son soleil ? Où la conduisent maintenant ses mouvements ? Où la conduisent nos mouvements ? Loin de tous les soleils ? Ne tombons-nous pas sans cesse ? En avant, en arrière, de côté, de tous les côtés ? Y a-t-il encore un en-haut et un en-bas ? N'errons-nous pas comme à travers un néant infini ? Le vide ne nous poursuit-il pas de son haleine ? Ne fait-il pas plus froid ? Ne voyez-vous pas sans cesse venir la nuit, plus de nuit ? Ne faut-il pas allumer les lanternes avant midi ? N'entendons-nous rien encore du bruit des fossoyeurs qui enterrent Dieu ? Ne sentons-nous rien encore de la décomposition divine ? — les dieux, eux aussi, se décomposent ! Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué ! Comment nous consolerons-nous, nous, les meurtriers des meurtriers ? Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau — qui effacera de nous ce sang ? Avec quelle eau pourrons-nous nous purifier ? Quelles expiations, quels jeux sacrés serons-nous forcés d'inventer ? La grandeur de cet acte n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux pour du moins paraître dignes des dieux ? Il n'y eut jamais action plus grandiose, et ceux qui pourront naître après nous appartiendront, à cause de cette action, à une histoire plus haute que ne fut jamais toute histoire. »
Nietzsche, dans ce passage, met en scène le monologue d'un homme, déclaré comme fou, décrivant la mort de Dieu par la main de l'homme et ses conséquences. Il décrivait en réalité, à travers ce récit, la mort des fondements moraux de la religion chrétienne en Occident, n'étant plus la référence normée de la société. On pourrait penser que Nietzsche fait ici une critique des Lumières, qui ont travaillé dans le but de remplacer Dieu par la raison. Il termine par mettre en relief la période qui va suivre cette mort comme étant le plus grand défi que devra relever l'Occident. Cette période de l'Histoire n'est pas terminée et nous la vivons toujours actuellement.
Pour en revenir à la mort de Dieu, d'un point de vue musulman, nous ne pouvons pas partager cette formulation, même symboliquement, car elle insinue que Dieu n'exerce plus Son influence sur la terre, sous prétexte que l'homme ne suit plus Sa morale.
Or, en islam, Dieu n'a pas besoin de l'homme pour exister. Lorsque nous avions dit plus haut que l'homme avait inventé Dieu, l'on se situe dans une perspective ethnocentrique, égocentrique, que l'on retrouve chez beaucoup de penseurs en Occident. En effet, cette vision affirme, selon sa formulation, que Dieu est mort si les hommes ne Le suivent plus.
Selon la tradition, Dieu a créé le monde sans nous, et sans Lui le monde n'est rien. Nous avons besoin de Dieu mais Lui n'a pas besoin de nous. Il ne dépend de rien et encore moins de Ses créatures. Il faut bien comprendre l'indépendance de Dieu à toute chose pour comprendre l'erreur de la formulation de la mort de Dieu, même métaphysique.
Analogie : opération mentale consistant à conclure d'une ressemblance à une autre ressemblance.
Pour comprendre cette indépendance à l'homme, nous pouvons avoir recours à l'analogie de la vérité. La Vérité reste vraie même si le monde entier pense autrement. Par exemple, si, il y a 1000 ans, le monde entier pensait que la terre était plate, la vérité manifeste était qu'elle était ronde. La Vérité reste vraie peu importe le temps, ainsi la terre demeurait ronde malgré les affirmations des Hommes, et par conséquent n'importe quelle vérité ne dépend aucunement des dires, des comportements, des pensées de l'être humain.
Par raisonnement analogique, tout comme la Vérité, Dieu ne dépend pas des agissements de l'homme. De ce fait, la mort de Dieu par l'homme formulé par Nietzsche est une erreur.
Douze Preuves de l'Inexistence de Dieu ?
Douze Preuves de l'Inexistence de Dieu, est le titre d'un texte écrit par le français anarchiste Sébastien Faure, dont le but premier était une réfutation contre le christianisme . Cet écrit est l'exemple même d'une série de démonstrations et de réfutations d'un dieu imparfait, mal compris, ou même parfois irrationnel. Nous reprendrons succinctement ces douze arguments, qui se regroupent en trois séries, et leur apporterons leurs réfutations respectives. C'est un texte que l'on retrouve souvent sur internet, pour conforter les idées athées, cependant, il est important de démontrer en quoi il est fallacieux. Les chrétiens peuvent facilement réfuter tous ces arguments avec la Bible , nous ferons de même avec la théologie islamique.
Première série : PREMIER ARGUMENT : Le geste créateur est inadmissible ?Dans ce premier argument, Faure nous rejoint tout d'abord sur le fait que le concept de créer n'appartient pas aux humains. Il nous explique bien que créer, cela consiste à faire venir à l'existence à partir de rien. Il reprendra alors le fameux aphorisme de Lucrèce « ex nihilo nihil » qui signifie « rien ne vient du néant ». La question qu'il aurait fallu poser à Sébastien Faure, maintenant, si rien ne vient du néant, d'où vient alors l'Univers ?
Celui qui a créé les cieux et la terre ne sera-t-Il pas capable de créer leur pareil ? Oh que si ! Et Il est le grand Créateur, l'Omniscient. Quand Il veut une chose, Son commandement consiste à dire : « Sois », et c'est. Louange donc, à Celui qui détient en sa main la royauté sur toute chose ! Et c'est vers Lui que vous serez ramenés.
أَوَلَيْسَ الَّذِي خَلَقَ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضَ بِقَادِرٍ عَلَىٰ أَن يَخْلُقَ مِثْلَهُم ۚ بَلَىٰ وَهُوَ الْخَلَّاقُ الْعَلِيمُ
إِنَّمَا أَمْرُهُ إِذَا أَرَادَ شَيْئًا أَن يَقُولَ لَهُ كُن فَيَكُونُ
فَسُبْحَانَ الَّذِي بِيَدِهِ مَلَكُوتُ كُلِّ شَيْءٍ وَإِلَيْهِ تُرْجَعُونَ
L'Univers étant le monde connu et observable, il ne peut que provenir, par définition, de l'invisible, du méconnu et de l'inobservable. Si l'univers avait été construit à partir d'éléments observables, alors ces mêmes éléments feraient toujours partie de l'univers visible, et on pourrait se demander alors d'où viennent ces éléments. Ce qui nous conduirait à l'argument de la régression infinie que nous avons déjà réfuté.
En réalité, Dieu ne crée pas totalement à partir de rien, mais comme le montre le verset ci-dessus, Il crée par Sa Volonté et par Sa Parole, même si, il ne faut pas s'imaginer qu'il s'agit d'actes comparables à l'être humain.
DEUXIÈME ARGUMENT : Le "Pur Esprit" ne peut avoir déterminé l'Univers ?La première erreur du libre-penseur, est de formuler une totale opposition de natures entre ce que constitue l'univers, qu'il considère comme étant absolument sensible, et que, toujours selon lui, le « Pur Esprit » ne supporte aucun alliage matériel. De ce constat, il conclut qu'il ne peut y avoir de cause à effet, entre l'esprit et l'Univers. Nous avons donc ici une manifestation d'un matérialisme carabiné qui ne correspond évidemment pas à la réalité. Pour faire simple, sans évoquer Dieu, l'essence, la nature propre d'une idée quel qu’elle soit est sans forme. L'information est un élément immatériel de notre Univers. On pourrait citer aussi la Vérité, la Miséricorde, la Justice, toutes ces choses sans forme qui constituent notre monde.
Nous reconnaissons toutefois que l'acte consistant à passer de l'immatériel au matériel, est un acte propre à Dieu, et donc inconcevable même en idée pour l'homme.
La deuxième erreur, a été de s'appuyer sur son premier argument, qu'il considérera comme vrai, et donc, pour lui, la matière, ne pouvant être qu'en Dieu ou à l'extérieur de Dieu, mais nécessairement déjà existante. Le problème de cet argument, c'est que Sébastien Faure se représente l'invisible avec les mêmes propriétés que le visible. De ce fait, il s'enferme dans l'idée que l'acte créateur n'existe pas. Il n'est surement pas conscient que dire cela, revient à nier la matière de l'univers qui a forcément surgi de l'immatériel.
TROISIÈME ARGUMENT : Le Parfait ne peut produire l'imparfait ?Nous avons également déjà réfuté cet argument d'une arrogance néfaste pour la raison, proclamer l'imperfection du monde suppose une compréhension totale de ce dernier. Nous ne développerons pas plus puisque nous l'avons déjà évoqué.
QUATRIÈME ARGUMENT : L'Être éternel, actif, nécessaire, ne peut, à aucun moment, avoir été inactif ou inutile ?Cet argument fait une confusion dans le concept d'Éternité appréhendé par le croyant. Il existe deux types d'éternité. Celle qui est limitée dans la dimension du Temps, qui est donc comprise dans notre Univers, et celle qui hors de la dimension temporelle. C'est une subtilité qu'il faut savoir saisir, pour comprendre que Dieu n'est pas soumis au temps, de ce fait, le terme de chronologie ne lui convient pas. Ainsi, Dieu n'est pas actif durant un temps, et inactif durant un autre, encore une fois, dire cela est une ineptie. En faisant cela, nous rabaissons la nature de Dieu, en Le soumettant aux conditions de notre monde.
CINQUIÈME ARGUMENT : L'être immuable ne peut avoir créé ?Nous ferons ici la même réfutation que l'argument précédent, l'auteur nous décrit un dieu immuable limité par l'espace et le temps. Or, n'étant pas atteint par ces dimensions, l'immuabilité de Dieu est bien réelle, et Son intention de créer les Cieux et la Terre, n'ont en rien changé Sa nature.
SIXIÈME ARGUMENT : Dieu ne peut avoir créé sans motif ; or, il est impossible d'en discerner un seul ?Il est vrai que nous ne savons pas dans quel but l'œuvre de l'univers a été conçue, seulement cela ne constitue aucunement une réfutation de l'inexistence de Dieu. Le Coran nous enseigne à plusieurs reprises que Dieu sait des choses que nous ne savons pas, ce qui semble normal.
Vous avez bel et bien disputé à propos d'une chose dont vous avez connaissance. Mais pourquoi disputez-vous des choses dont vous n'avez pas connaissance ? Or Allah sait, tandis que vous ne savez pas.
هَا أَنتُمْ هَٰؤُلَاءِ حَاجَجْتُمْ فِيمَا لَكُم بِهِ عِلْمٌ فَلِمَ تُحَاجُّونَ فِيمَا لَيْسَ لَكُم بِهِ عِلْمٌ ۚ وَاللَّهُ يَعْلَمُ وَأَنتُمْ لَا تَعْلَمُونَ
Maintenant le problème de cet argument, est le fait d'attribuer des désirs à Dieu, soit qu'Il aurait fait une chose forcément par intérêt, or ceci encore est un rabaissement de la divinité. D'ailleurs, Faure nous produit une analogie avec l'homme ce qui montre encore une méconnaissance du Dieu que nous défendons.
OBJECTIONS DE LA SERIE 1Dans son texte, Faure reprend des arguments réfutant les siens. Dans sa démarche, il va commencer à se retrouver face à des contradictions dont il ne semble pas avoir conscience. Notamment dans l'affirmation que l'Univers ne serait pas un effet, et en le démontrant par le fait de dire que nous ne connaissons pas assez l'univers pour le comprendre, ce qui vient contredire son troisième argument.
Deuxième série :PREMIER ARGUMENT : Le Gouverneur nie le Créateur ?
Pour Sébastien Faure, être Gouverneur et Créateur en même temps sont deux choses incompatibles. De nouveau, une vision matérialiste se dégage de cet argument, lorsqu'il décrit un univers comme étant une énorme machine, faite simplement de matière, entièrement dépourvu de liberté, comme si Dieu avait besoin d'intervenir sur Sa création, parce qu'elle serait imparfaite. Or, encore une fois, l'illusion se situe dans l'assujettissement de Dieu à la chronologie. Or l'acte Créateur n'est qu'un seul et même acte, et la souveraineté de Dieu, est aussi intemporelle, malgré que nous les percevons, nous humains, à travers le filtre de la temporalité.
DEUXIÈME ARGUMENT : La multiplicité des Dieux atteste qu'il n'en existe aucun ?En l'occurrence, la souveraine protection appartient à Allah, le Vrai. Il accorde la meilleure récompense et le meilleur résultat.
هُنَالِكَ الْوَلَايَةُ لِلَّهِ الْحَقِّ ۚ هُوَ خَيْرٌ ثَوَابًا وَخَيْرٌ عُقْبًا
Cet argument montre toute la méconnaissance de l'auteur sur le sujet. Le Dieu Unique est partagé par l'ensemble des trois grandes religions monothéistes. La multiplicité des dieux comme durant la Grèce Antique par exemple, n'a pas sa place dans la rationalité même philosophique. Lorsque nous approfondissons sérieusement nos connaissances sur les grandes religions du monde, elles se rejoignent en des vérités communes, et parfois ne diffèrent que d'un point de vue sémantique, et non sur le plan conceptuel. Dans la tradition musulmane, Dieu a envoyé un messager à chaque peuple, répandant le même message de l'unicité de Dieu. Ainsi, on ne peut accuser Dieu d'être injuste ou de faire preuve d'iniquité.
TROISIÈME ARGUMENT : Dieu n'est pas infiniment bon ; l'Enfer l'atteste ?Pour que Dieu soit infiniment bon, il faut également qu'il soit infiniment juste, or il existe des gens sur la terre qui s'octroient des privilèges illégitimes, et créant l'impuissance des autres. Ainsi, cette injustice, qui peut durer toute la vie d'un homme ne peut être réparée sur la terre. D'où la nécessité du Jugement Dernier, avec l'Enfer comme punition pour ceux qui ont empêchés les autres de pouvoir profiter de la vie d'ici-bas. Dieu a créé un monde libre pour l'homme de pouvoir commettre l'injustice. L'homme qui a le plus de pouvoir et qui commettra l'injustice méritera plus que les autres l'Enfer, quant à celui à qui on a subtilisé son pouvoir, étant dépourvu de privilèges, et qui commet malgré cela de la justice, méritera plus que quiconque le Paradis.
Dieu n'a pas créé des bons d'un côté et des méchants de l'autre, cette vision manichéenne n'est pas réaliste. Une dernière erreur commise, c'est que Dieu nous accepte par défaut à entrer au paradis, en témoigne le fait que les enfants qui perdent la vie avant l'âge de raison sont destinés automatiquement pour le paradis. Dieu nous a transmis ce qu'il faut faire et éviter pour aller au paradis, et de même pour l'enfer. De manière innée, nous connaissons le mal et le bien par la fitra, seul l'environnement nous influence . De ce fait, Dieu est bon et juste, car seul l'ignorant sera pardonné.
QUATRIÈME ARGUMENT : Le problème du Mal ?Dans cet argument, Sébastien Faure suit ses passions, en traduisant tout ce qui est mal, par tout ce qui l'angoisse. Or Dieu ne crée pas une chose sans raison. La souffrance est liée au bonheur, la maladie à l'endurance, toutes les difficultés seront récompensées dans l'au-delà, et même parfois, dans la vie d'ici-bas. Tout le monde sait que les efforts réels fournissent des résultats. Nous avions déjà apporté une argumentation sur l'existence du mal, en y apportant différentes théodicées.
Troisième série :PREMIER ARGUMENT : Irresponsable, l'homme ne peut être ni puni ni récompensé ?
Dieu nous a créés libres et responsables de nos actes. Dieu n'est pas responsable des mauvaises actions que nous exécutons, Il est seulement responsable des conditions de potentialité, si bien qu'un homme a toujours le choix entre commettre un bon comportement ou un mauvais comportement. Seulement, on remarquera que faire le mal arrange toujours les intérêts premiers des hommes dans des sociétés construites sur la corruption, si bien qu'il pense que faire le bien est impossible, à tel point qu'il se sentirait en danger. Ce qu'il faut conclure, est que Dieu ne contrôle pas l'esprit des gens, nous ne sommes pas des marionnettes complètement irresponsables de nos actes.
DEUXIÈME ARGUMENT : Dieu viole les règles fondamentales de l'équité ?Ce qui ressort de cet argument est encore l'angoisse manifeste de l'anarchiste, et notamment sur l'éternité de la récompense ou de punition, quels que soient les actes. Or, dans la théologie musulmane, même dans l'éternité de l'enfer et de paradis, il existe des degrés différents. Chacun n'accédera pas à la même récompense ou à la même punition selon la gravité, l'engagement et la sincérité des actes commis, c'est-à-dire que plus vous montez les niveaux du paradis, plus vous accédez à des privilèges, et plus vous descendez dans l'enfer, et plus les châtiments sont importants. De cette manière Dieu ne viole pas les lois de l'équité.
On peut résumer l'ensemble de nos réfutations avec les trois versets suivant :
(27) Nous n'avons pas créé le ciel et la terre et ce qui existe entre eux en vain. C'est ce que pensent ceux qui ont mécru. Malheur à ceux qui ont mécru pour le feu [qui les attend] ! (28) Traiterons-Nous ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres comme ceux qui commettent du désordre sur terre ? Ou traiterons-Nous les pieux comme les pervers ? (29) [Voici] un Livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu'ils méditent sur ses versets et que les doués d'intelligence réfléchissent !
قَالَ سَنَنظُرُ أَصَدَقْتَ أَمْ كُنتَ مِنَ الْكَاذِبِينَ
اذْهَب بِّكِتَابِي هَٰذَا فَأَلْقِهْ إِلَيْهِمْ ثُمَّ تَوَلَّ عَنْهُمْ فَانظُرْ مَاذَا يَرْجِعُونَ
قَالَتْ يَا أَيُّهَا الْمَلَأُ إِنِّي أُلْقِيَ إِلَيَّ كِتَابٌ كَرِيمٌ
Comme en témoigne cet ouvrage, mal comprendre Dieu, et surtout mal comprendre le monde dans lequel nous vivons, peut nous amener à renier Son existence. Ce qui est fondamental à comprendre, c'est qu'il ne renie non pas le Dieu des religions, mais un concept erroné de son esprit auquel il attribue le nom de Dieu.
Insatisfaction et Incroyance ?
Les arguments qui vont suivre sont assez récurrents dans le monde occidental. Ils sont la résultante d'un manque d'informations, très souvent occultées par les médias de masses et les politiques, si bien qu'aujourd'hui nous arrivons presque à penser que certains phénomènes, comme la pauvreté, seraient naturels et inévitables. Cette omission de connaissance, réside dans le fait de ne pas aller chercher la cause des causes, ce qui a pour conséquence d'influencer directement sur la compréhension du monde construit par les hommes tel qu'il fonctionne.
« En ce siècle nouveau, des millions de citoyens des pays les plus pauvres de la planète restent emprisonnés, soumis et enchaînés. Ils sont pris au piège de la pauvreté. Il est temps de les libérer. Comme l’esclavage et l’apartheid, la pauvreté n’est pas naturelle. Elle est produite par l’homme, et l’homme peut la surmonter et l’éliminer. Vaincre la pauvreté, ce n’est pas un acte de charité. C’est un acte de justice. C’est protéger un droit humain fondamental, le droit à la dignité et à une vie décente. Tant que la pauvreté persiste, il n’y a pas de vraie liberté. »
Nous diviserons notre développement en deux parties. Tout d'abord, une première approche explicative de l'insatisfaction de notre perception du monde qui pousse les hommes à ne pas croire en Dieu. Puis nous commenterons un passage du Coran de la Sourate Al-Kahf, rapportant l'histoire de deux musulmans, ayant chacun leur jardin, pourvu de biens inégaux.
Dans la manière de penser de certains athées, tout ce qui les ennuie dans la vie, les amène à la conclusion que Dieu n'existe pas. Autrement dit, tout ce qui les gêne constitue alors une preuve de plus contre l'existence de Dieu, sous prétexte qu'ils mériteraient mieux, ou simplement parce que le monde serait imparfait, et qu'ils n'y pourraient rien. Au-delà du fait que nous avons déjà répondu sur l'imperfection du monde, et l'existence du mal sur la terre, n'étant aucunement en contradiction avec un Dieu bon et juste, cette façon de concevoir les choses est assez irrationnelle et fataliste, puisqu'il suffirait de voir que la croyance en Dieu n'est pas une question de richesse et de bien matériel, ni même de bien-être. Les athées ne savent pas choisir entre savoir s'il est plus facile de croire en Dieu lorsque l'on est riche, ou plutôt lorsque l'on est pauvre. La question n'est évidemment pas là, et penser de cette manière révèle la cupidité de celui qui adopte cette position.
Une autre allégation : « Dieu ne me récompense pas, alors que je pense bien me comporter, Dieu ne m'accorde pas ce que je souhaite ». Contrairement au système occidental, en islam, ce n'est pas celui qui possède le plus de bien matériel qui est le plus respecté. L'accumulation de biens n'est pas critère de réussite sociale, et cela ne sert à rien, si l'objectif consiste à épargner, et non à investir dans la société pour contribuer à son bon fonctionnement. La richesse de l'islam est celle du comportement, du bien-être et de la connaissance utile à la société. Ainsi, Dieu ne récompense pas forcément sous forme de don matériel, mais peut par exemple vous accorder la santé, vous permettant d'être plus endurant et vigoureux, pour réussir socialement. Cela peut aussi être sous forme d'harmonie avec le monde, avec ses proches, le bien-être psychologique, des événements heureux, de bonnes « coïncidences ». Mais cela peut tout aussi bien, selon le bon vouloir de Dieu, être effectivement la récompense sous forme de biens matériels, qui vous seront en générales utiles et fonctionnels.
D'ailleurs, les arguments qui reviennent souvent : « Dieu n'existe pas parce qu'il y a des guerres, parce qu'il y a de la misère, parce qu'il y a de la souffrance, parce que ma vie ne me plait pas, parce qu'un de mes proches est mort ». En réalité toutes ces pseudo-argumentations ont la particularité d'avoir en commun un égocentrisme démesuré, autrement dit, dans cette vision, Dieu n'existera pas tant qu'il ne m'aura pas donné la vie que je souhaite, la santé, de l'amour en abondance, des biens matériels comme il faut, un travail convenable, pas de problèmes familiaux, et la paix sur la terre. Tout doit bien se dérouler dans ma vie, sinon Dieu n'existe pas. Voilà ce à quoi conduit ce type de raisonnement.
« Un homme va chez le coiffeur pour se faire couper les cheveux et la barbe comme d'habitude. Il commence une bonne conversation avec le barbier qui l'attendait. Ils parlent de divers sujets. Soudain, ils touchent le sujet de Dieu. Le barbier dit : " Ecoutez monsieur. Je ne crois pas en l'existence de Dieu comme vous le dite. — Pourquoi dites-vous cela ? Demande le client. — Et bien, c'est très facile, vous n'avez qu'à sortir dans la rue pour réaliser que Dieu n'existe pas. Oh, dite moi, si Dieu existait, y aurait-il tant de personnes malades ? Y aurait-il des enfants abandonnés ? Si Dieu existait, il n'y aurait pas de souffrances ni de peines. Je ne peux pas croire à un Dieu qui permet toutes ces choses." Le client arrêta un moment pour penser mais il ne voulait pas répondre afin d'empêcher d'autres arguments. Le barbier fini son travail et le client sorti. Juste après avoir quitté le coiffeur il vit un homme dans la rue avec de longs cheveux et une longue barbe (il semblait qu'il y avait longtemps qu'il n'avait pas été chez le coiffeur et il avait l'air désordonné). Alors le client retourna chez le coiffeur et dit au barbier : — Vous savez quoi ? Les coiffeurs n'existent pas. — Comment ça ils n'existent pas ? - répondit le barbier. Bien, je suis là et je suis un barbier. — Non ! - s'exclama le client. Ils n'existent pas, parce que si ils existaient il n'y aurait pas de personnes avec de longs cheveux et de longues barbes comme cet homme qui marche dans la rue." — Ah, les barbiers existent, ce qui ce passe c'est que les gens ne viennent pas chez moi, répondit le barbier. Exactement ! - affirma le client. C'est ça. Dieu existe, ce qui ce passe c'est que les gens ne vont pas vers Lui et ne Le cherche pas, c'est pourquoi il y a tant de peines et de souffrances dans le monde. »
Chercher Dieu, revient à chercher la Cause des causes, et en faisant ce travail, nous acquerrons des connaissances. Ainsi l'on comprend, qu'à l'origine la pauvreté n'existe pas, l'esclavagisme n'existe pas, le racisme n'existe pas, la guerre n'existe pas, toutes ces choses n'existent pas à l'état naturel, et ne sont que des conséquences de la volonté humaine, comme par exemple des choix de systèmes économiques acceptés par toute une population, grâce à une propagande massive, si bien que l'on vous cache les conséquences de vos actes. Toute la misère de la terre n'est pas le fruit du hasard. Tout a une raison d'être, y compris les choses les plus épouvantables, seulement, ce sont des choses dont il est difficile d'y introduire de la rationalité. Tous nos actes ont des conséquences, même indirectement. Des gestes ou des procédures qui peuvent nous sembler normal dans une société, peuvent en réalité être à l'origine de cette pauvreté, comme par exemple, le prêt à intérêt, qui est surement l'acte qui a causé le plus de morts indirectement ces trois derniers siècles sur toute la surface de la planète, et qui continue encore aujourd'hui.
- Dis : « Ô Allah, Maître de l'autorité absolue. Tu donnes l'autorité à qui Tu veux, et Tu arraches l'autorité à qui Tu veux; et Tu donnes la puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux. Le bien est en Ta main et Tu es Omnipotent. Tu fais pénétrer la nuit dans le jour, et Tu fais pénétrer le jour dans la nuit, et Tu fais sortir le vivant du mort, et Tu fais sortir le mort du vivant. Et Tu accordes attribution à qui Tu veux, sans compter”.
قُلِ اللَّهُمَّ مَالِكَ الْمُلْكِ تُؤْتِي الْمُلْكَ مَن تَشَاءُ وَتَنزِعُ الْمُلْكَ مِمَّن تَشَاءُ وَتُعِزُّ مَن تَشَاءُ وَتُذِلُّ مَن تَشَاءُ ۖ بِيَدِكَ الْخَيْرُ ۖ إِنَّكَ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ
تُولِجُ اللَّيْلَ فِي النَّهَارِ وَتُولِجُ النَّهَارَ فِي اللَّيْلِ ۖ وَتُخْرِجُ الْحَيَّ مِنَ الْمَيِّتِ وَتُخْرِجُ الْمَيِّتَ مِنَ الْحَيِّ ۖ وَتَرْزُقُ مَن تَشَاءُ بِغَيْرِ حِسَابٍ
Celui qui est égocentré ne reconnaitra jamais ces torts, qui lui semblent insurmontables, parce que le système des sociétés occidentales, d'une part ne lui donnent quasiment pas le choix, par exemple, aujourd'hui, si nous voulons un travail et un salaire, nous devons avoir un RIB, donc un compte bancaire, ce qui nous enchaîne automatiquement à la banque usuraire, et nous donne un statut de néo-esclave. Une des premières choses que l'on demande à un repris de justice lors de sa sortie de prison, est d'ouvrir un compte bancaire, comme pour l'asservir de nouveau.
D'autre part, la société nous a formées, dans le cadre scolaire républicain, à ne pas user du regard critique, et donc à être un citoyen irresponsable, incapable de remettre en cause une pseudo-autorité illégitime. Ce qui peut parfois nous amener à remplir des procédures, qui ne sont pas indispensables, voire même qui peuvent nous nuire.
Tout cela pour dire que si vous rendez hommage à votre Seigneur de manière sincère, Il vous le rendra sans aucune hésitation. Comme nous l'avions déjà formulé, celui qui cherche Dieu sincèrement le trouvera spontanément, et le hadith Qudsi (divin) suivant le témoigne :
D'après Abu Hurayrah, le Prophète a dit : Dieu, Exalté soit-Il, dit : "Je suis pour Mon serviteur ce qu'il croit que Je dois être, et Je suis avec lui à chaque fois qu'il évoque le souvenir de Mon Nom. Ainsi s'il M'évoque en lui-même, Je l'évoque en Moi-même. S'il M'évoque auprès d'une assistance, Je l’évoque auprès d'une assistance meilleure encore. S'il se rapproche de Moi d'un empan, Je Me rapproche de lui d'une coudée. S'il se rapproche de Moi d'une coudée, Je Me rapproche de lui d'une brasse. Et s'il vient à Moi en marchant, J'irai vers lui en accourant".
https://sunnah.com/bukhari/97/34
https://sunnah.com/bukhari/97/130
https://sunnah.com/muslim/48/1
https://sunnah.com/muslim/48/25
https://sunnah.com/muslim/48/28
https://sunnah.com/ibnmajah/33/167
https://sunnah.com/tirmidhi/36/85
Nous avons vu quelques modes de penser que l'on trouve principalement dans l'athéisme, mais nous allons continuer par une critique, du mode de penser que l'on trouve chez certains croyants également, notamment grâce à un récit spécifique du Coran :(32) Donne-leur l'exemple de deux hommes : à l'un d'eux Nous avons assigné deux jardins de vignes que Nous avons entourés de palmiers et Nous avons mis entre les deux jardins des champs cultivés. (33) Les deux jardins produisaient leur récolte sans jamais manquer. Et Nous avons fait jaillir entre eux un ruisseau. (34) Et il avait des fruits et dit alors à son compagnon avec qui il conversait : “Je possède plus de bien que toi, et je suis plus puissant que toi grâce à mon clan”. (35) Il entra dans son jardin coupable envers lui-même [par sa mécréance]; il dit : “Je ne pense pas que ceci puisse jamais périr, (36) et je ne pense pas que l'Heure viendra. Et si on me ramène vers mon Seigneur, je trouverai certes meilleur lieu de retour que ce jardin. (37) Son compagnon lui dit, tout en conversant avec lui : “Serais-tu mécréant envers Celui qui t'a créé de terre, puis de sperme et enfin t'a façonné en homme ? (38) Quant à moi, c'est Allah qui est mon Seigneur; et je n'associe personne à mon Seigneur ? (39) En entrant dans ton jardin, que ne dis-tu : “Telle est la volonté (et la grâce) d'Allah ! Il n'y a de puissance que par Allah”. Si tu me vois moins pourvu que toi en biens et en enfants, (40) il se peut que mon Seigneur, bientôt, me donne quelque chose de meilleur que ton jardin, qu'Il envoie sur [ce dernier], du ciel, quelque calamité, et que son sol devienne glissant, (41) ou que son eau tarisse de sorte que tu ne puisses plus la retrouver”. (42) Et sa récolte fut détruite et il se mit alors à se tordre les deux mains à cause de ce qu'il y avait dépensé, cependant que ses treilles étaient complètement ravagées. Et il disait : “Que je souhaite n'avoir associé personne à mon Seigneur ! ”. (43) Il n'eut aucun groupe de gens pour le secourir contre (la punition) d'Allah. Et il ne put se secourir lui-même. (44) En l'occurrence, la souveraine protection appartient à Allah, le Vrai. Il accorde la meilleure récompense et le meilleur résultat. (45) Et propose-leur l'exemple de la vie ici-bas. Elle est semblable à une eau que Nous faisons descendre du ciel; la végétation de la terre se mélange à elle. Puis elle devient de l'herbe desséchée que les vents dispersent. Allah est certes Puissant en toutes choses !
وَاضْرِبْ لَهُم مَّثَلًا رَّجُلَيْنِ جَعَلْنَا لِأَحَدِهِمَا جَنَّتَيْنِ مِنْ أَعْنَابٍ وَحَفَفْنَاهُمَا بِنَخْلٍ وَجَعَلْنَا بَيْنَهُمَا زَرْعًا
كِلْتَا الْجَنَّتَيْنِ آتَتْ أُكُلَهَا وَلَمْ تَظْلِم مِّنْهُ شَيْئًا ۚ وَفَجَّرْنَا خِلَالَهُمَا نَهَرًا
وَكَانَ لَهُ ثَمَرٌ فَقَالَ لِصَاحِبِهِ وَهُوَ يُحَاوِرُهُ أَنَا أَكْثَرُ مِنكَ مَالًا وَأَعَزُّ نَفَرًا
وَدَخَلَ جَنَّتَهُ وَهُوَ ظَالِمٌ لِّنَفْسِهِ قَالَ مَا أَظُنُّ أَن تَبِيدَ هَٰذِهِ أَبَدًا
وَمَا أَظُنُّ السَّاعَةَ قَائِمَةً وَلَئِن رُّدِدتُّ إِلَىٰ رَبِّي لَأَجِدَنَّ خَيْرًا مِّنْهَا مُنقَلَبًا
قَالَ لَهُ صَاحِبُهُ وَهُوَ يُحَاوِرُهُ أَكَفَرْتَ بِالَّذِي خَلَقَكَ مِن تُرَابٍ ثُمَّ مِن نُّطْفَةٍ ثُمَّ سَوَّاكَ رَجُلًا
لَّٰكِنَّا هُوَ اللَّهُ رَبِّي وَلَا أُشْرِكُ بِرَبِّي أَحَدًا
وَلَوْلَا إِذْ دَخَلْتَ جَنَّتَكَ قُلْتَ مَا شَاءَ اللَّهُ لَا قُوَّةَ إِلَّا بِاللَّهِ ۚ إِن تَرَنِ أَنَا أَقَلَّ مِنكَ مَالًا وَوَلَدًا
فَعَسَىٰ رَبِّي أَن يُؤْتِيَنِ خَيْرًا مِّن جَنَّتِكَ وَيُرْسِلَ عَلَيْهَا حُسْبَانًا مِّنَ السَّمَاءِ فَتُصْبِحَ صَعِيدًا زَلَقًا
أَوْ يُصْبِحَ مَاؤُهَا غَوْرًا فَلَن تَسْتَطِيعَ لَهُ طَلَبًا
وَأُحِيطَ بِثَمَرِهِ فَأَصْبَحَ يُقَلِّبُ كَفَّيْهِ عَلَىٰ مَا أَنفَقَ فِيهَا وَهِيَ خَاوِيَةٌ عَلَىٰ عُرُوشِهَا وَيَقُولُ يَا لَيْتَنِي لَمْ أُشْرِكْ بِرَبِّي أَحَدًا
وَلَمْ تَكُن لَّهُ فِئَةٌ يَنصُرُونَهُ مِن دُونِ اللَّهِ وَمَا كَانَ مُنتَصِرًا
هُنَالِكَ الْوَلَايَةُ لِلَّهِ الْحَقِّ ۚ هُوَ خَيْرٌ ثَوَابًا وَخَيْرٌ عُقْبًا
وَاضْرِبْ لَهُم مَّثَلَ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا كَمَاءٍ أَنزَلْنَاهُ مِنَ السَّمَاءِ فَاخْتَلَطَ بِهِ نَبَاتُ الْأَرْضِ فَأَصْبَحَ هَشِيمًا تَذْرُوهُ الرِّيَاحُ ۗ وَكَانَ اللَّهُ عَلَىٰ كُلِّ شَيْءٍ مُّقْتَدِرًا
À l'inverse du non-croyant insatisfait, nous avons aussi le croyant trop satisfait, que nous pourrions qualifier de vaniteux. En effet, comme en témoigne le récit coranique narrant l'histoire de deux hommes, dont le premier, extrêmement confiant, possède un jardin luxueux, paradisiaque et fructueux. Nous remarquons deux choses chez cet homme, tout d'abord, il est croyant, sans toutefois une grande conviction, ensuite, tous ses biens acquis émanent en grande partie de son appartenance clanique. Il se vante de sa propriété en se comparants au second homme, qui lui, semble avoir un jardin plus modeste, dont on nous épargne les détails. Ce dernier plus humble ne cherche pas la confrontation, et rappel au premier, que ce que chacun possède, est le fait du bon vouloir de Dieu, et que s'Il le voulait, Il pourrait en un rien de temps lui retirer tous ses biens, et retourner la situation. Et effectivement, cet avertissement, va se transformer en réalité, et le jardin luxueux va être détruit. Alors qu'il est croyant, le premier homme va s'apitoyer sur son sort pour avoir associer Dieu à une autre divinité. Quelle était cette divinité ?
Les versets 35 et 36 nous renseignent sur la faute commise par le fidèle qui se pensait intouchable. Il a commis une erreur dans son raisonnement. Il crut que, parce qu'il possédait de nombreux biens qu'il lui facilitait la vie, que Dieu l'aimait nécessairement. Jusqu'au point de penser que s'il venait à mourir, il serait encore bien plus récompensé dans l'au-delà qu'ici-bas. Or, nous l'avons mentionné plus haut, la possession de bien n'est pas un marqueur de réussite, en islam du moins.
Les versets 26 et 27 de la Sourate Al-Imran, cités plus haut, montre que Dieu donne à qui Il veut, et accorde ses bienfaits à qui Il veut, mais il n'est jamais précisé qu'il donne forcément au croyant seulement, ni à celui qu'Il aime.
Est-ce que celui qui se base sur une preuve claire venant de son Seigneur est comparable à ceux dont on a embelli les mauvaises actions et qui ont suivi leurs propres passions.
أَفَمَن كَانَ عَلَىٰ بَيِّنَةٍ مِّن رَّبِّهِ كَمَن زُيِّنَ لَهُ سُوءُ عَمَلِهِ وَاتَّبَعُوا أَهْوَاءَهُم
Ce verset démontre clairement que Dieu peut donner également de bonnes choses aux personnes mal intentionnées, en embellissant leurs actions par exemple. Penser qu'un croyant est forcément bon et riche, et qu'un non-croyant, est automatiquement pauvre et malveillant, et une erreur monumentale, et implique une divergence idéologique non-négligeable.
Pour conclure, sur tout ce que nous avons vu, l'insatisfaction qui se manifeste chez le croyant et le non-croyant est en réalité un problème de perception de la vie, à ne voir que les côtés négatifs, dont le fameux verre à moitié vide. Si bien que l'homme ne devient satisfait que lorsqu'il acquière tout ce qu'il souhaite, au point de penser, que tant qu'il ne possède pas tout, il n'est pas un être réalisé. Quant au croyant qui a déjà tout ce qu'il veut, lui, peut penser s'être réalisé à travers ses biens acquis. Cette confusion, est un marqueur matérialiste, car elle prétend que la quantité de biens matériels est proportionnelle à la réussite de la vie.
Cette manière de penser résulte d'une inspiration civilisationnelle doublement inversée : nous voulons ressembler à ceux qui sont socialement au-dessus de nous, en possédant plus de biens, pour oublier ceux qui sont en dessous. Les classes sociales regardent la plupart de leur temps vers le haut, y compris celles qui sont au sommet, pour mieux dominer les autres. Le jour où les gens commenceront à regarder leur propre étage, et les étages inférieurs, le sommet de la pyramide commencera à trembler, et à devenir légitime, car ce dernier repose entièrement sur l'ensemble des classes, et sans le consentement de la base, il n'y a pas de sommet.
Selon Abû Hurayra, le Messager de Dieu (ﷺ) a dit : « Regardez ceux qui sont plus bas que vous et ne regardez pas ceux qui sont plus haut. Cela est plus à même de vous éviter de sous-estimer le bienfait de Dieu à votre égard ».
https://sunnah.com/bukhari/81/79
https://sunnah.com/muslim/55/12
https://sunnah.com/muslim/55/14