Introduction
L'homme a tendance à se penser libre, rationnel, cohérent avec lui-même. Et pourtant, tous ses comportements vont avoir un impact sur l'environnement, et automatiquement, servir un dessein, une idéologie qui le dépasse.
Idéologie : Ensemble plus ou moins cohérent des idées, des croyances et des doctrines philosophiques, religieuses, politiques, économiques, sociales, propre à une époque, une société, une classe et qui oriente l'action.
Tous les hommes n'ont pas le bagage intellectuel suffisant pour connaître toutes les idéologies qui traversent notre monde. De plus, nous ne sommes pas toujours conscients de servir un courant de pensée. L'islam n'est pas une idéologie en soi. Les religions surpassent les idéologies, ces dernières qui sont souvent simplistes et réductrices. Certaines sous-idéologies peuvent être conformes à l'islam, quand d'autres sont de véritables contre-traditions, elles inhibent le côté spirituel de l'homme, et l'en éloignent tout simplement.
Si le musulman considère l'islam comme la religion de Dieu, donc le Bien absolu pour l'humanité, il en va de soit que toute idéologie opposée ne pourrait servir que le Mal. Chaque contenu d'une sous-idéologie ne peut servir qu'un seul axe, le Bien ou le Mal même si cette vision peut paraître manichéenne. En réalité, cela ne l'est pas, car il y a beaucoup d'idéologies incohérentes, contradictoires, qui peuvent donc servir autant le bien comme le mal pour l'humanité. Cependant, les rares idéologies bonnes ne peuvent l'être seulement dans certaines conditions, certains contextes, à certaines époques, à certaines échelles…
Parfois, par manque de connaissances, nous pensons servir une bonne idéologie, sans savoir qu'elle n'est qu'une sous-idéologie, d'une autre bien plus grande et malintentionnée. Par exemple, l'anti-racisme type « color-blindness », c'est-à-dire, la cécité devant les différences ethniques, est une sous-idéologie, dont le Partie Socialiste français et son organe SOS Racisme se sont appropriés à la fin du XXème siècle pour servir une idéologie beaucoup plus grande, qu'est le mondialisme ; ce dernier visant la dissolution des nations, la mise en place d'une gouvernance mondiale, et qui prônent la circulation des hommes selon les besoins du marché199. Sous prétexte de nier les couleurs de peaux et les différences ethniques pour lutter contre le racisme, on pouvait s'octroyer le droit de dénier également la culture française et ses particularités, pour la fondre dans un globalisme uniforme et standardisé - ce qui revient à banaliser le racisme. Il se peut donc qu'une idéologie se cache derrière une autre, et en pensant faire une chose bonne, les conséquences sont inversées. La majorité des associations anti-racistes sont inefficaces, simplement parce que leur méthode consiste à renvoyer la balle aux racistes, et donc les stigmatiser.
L'unique point positif des idéologies, peu importe leur but, c'est qu'elles regroupent des personnes qui construisent un projet. Mais contrairement aux religions, ce sont des projets uniquement terrestres. Ce qui signifie que cela peut être tout aussi bien bénéfique comme néfaste et destructeur pour l'humanité. Une idéologie n'a pas de spiritualité, et considérer une idéologie comme sa religion est évidemment un danger.
( Il leur fait des promesses et leur donne de faux espoirs. Et le Diable ne leur fait que des promesses trompeuses. )200
Les idéologies ne peuvent construire que des choses terrestres, éphémères, mais il existe des structures ou des schèmes terrestres, humains, artificiels, compatibles avec la spiritualité, avec les mondes supérieurs, métaphysiques, s'ils respectent une certaine éthique. Ce qui veut dire qu'une bonne idéologie peut entraîner de la spiritualité sur la terre. L'idéologie n'est pas créatrice de cette spiritualité, mais seulement révélatrice. Car la spiritualité existe sans l'idéologie, à condition que celle-ci s'inscrive dans une religion révélée.
Les idéologies ne sont pas des dogmes, mais des doctrines. Elles peuvent prêcher le faux et la disharmonie du réel. L'immense majorité d'entre elles sont mauvaises, mensongères, trompeuses, elles cachent leurs buts véritables et propagent de fausses croyances. Elles flattent l'ego de l'homme dans ses désirs terrestres. Un être humain ne devrait se limiter à aucune d'entre elles, car elles restreignent la pensée, et à long terme, dérivent forcément de leurs buts initiaux.
Les mouvements de masse compatibles à ces idéologies n'existent que grâce aux organes de propagande. Les idéologies font agir les hommes selon les croyances propagées, mais aussi sous la menace inconsciente de la peur. Car, comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent, toute fausse croyance ne peut entraîner que de l'angoisse à long terme, de l'insécurité psychique, et c'est ce qui explique cette déviance potentielle.
Dans ce chapitre, nous mettrons en évidence la relative liberté de l'homme. Nous verrons tout d'abord les deux grandes aspirations individuelles de l'esprit humain que sont l'humilité et l'orgueil, qui permettent respectivement, l'une de se protéger naturellement de tout endoctrinement en exerçant sa volonté, et l'autre d'y tomber facilement. Puis nous essaierons de discuter de la liberté de l'homme et de son consentement, au travers de plusieurs démonstrations. On abordera la notion d'inconscient collectif, ainsi que des mouvements des masses ou des foules, bien trop souvent obéissantes à la propagande médiatiques, et en particulier au matraquage télévisuel. Puis, nous nous pencherons sur les conséquences des idéologies de notre époque dans différents domaines sociétaux, et notamment sur la culture.
Orgueil et Humilité : sentir sa propre volonté ?
Avant de parler d'orgueil et d'humilité, il nous faut revenir sur l'égocentrisme infantile et la décentration. Ces deux processus du développement psychique vont être à l'origine de cette nouvelle dualité. Nous avions dit qu'il y avait une forme d’égocentrisme présent chez l'enfant, mais qu'il était muselé d'une certaine façon par la saine nature. Même si l'enfant peut avoir des signes d'amour-propre, cela se manifeste rarement par de l'orgueil. Tout le développement psychique de l'enfant accompagné de son expérience va consister à se défaire de cet amour-propre par une décentration de soi. Et l'un des premiers signes de la décentration est la théorie de l'esprit.
Décentration : 1) Accorder son intérêt à autre chose que soi. 2) Dont le centre n'est plus le moi.
« La vraie valeur d'un homme se détermine en examinant dans quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer du moi. » — Albert Einstein
La théorie de l'esprit, en psychologie, est le processus qui permet de reconnaître chez l'autre des états mentaux. Autrement dit, que l'autre n'est pas un objet vide et creux, mais qu'il possède des connaissances, des intentions, des désirs différents des siens, mais de nature similaire, c'est-à-dire, aussi dignes d'attentions que les siens. Cette théorie de l'esprit, même si elle va se fonder au commencement sur des heuristiques et des projections, elle reste tout de même un marqueur de l’investissement dans la dualité par l'enfant. L'enfant ne regarde plus uniquement ses propres intérêts, sa propre personne, mais va commencer à, non seulement s'intéresser aux autres, mais plus tard, à considérer leurs intérêts. Les autistes ont par exemple une difficulté à acquérir les états mentaux des autres201. Ils interprètent le monde avant toute chose à partir de leur propre point de vue, ils éprouvent des difficultés à développer une théorie de l'esprit, même si certains arrivent parfois à acquérir des stratégies cognitives alternatives pour donner l'illusion d'un investissement dans la dualité.
Le paroxysme de la théorie de l'esprit est l'empathie. Si on se libère des heuristiques, et que notre théorie de l'esprit est fondée sur des algorithmes, alors on peut accéder à une méta-cognition, dont l'empathie est une forme particulière. Il faut distinguer l'empathie, sous sa forme de projection, qui est plus proche de la compassion et de la pitié, de l'empathie réelle qui est une véritable connexion avec l'autre, une véritable compréhension et le partage de la souffrance d'une personne extérieure à soi.
Cette empathie est aussi un premier pas vers l'altruisme. Pour certains psychologues, le véritable altruisme désintéressé n'existe pas. Pour eux, tout altruisme serait intéressé, et serait le simple synonyme de « rendre service ».
En réalité, le véritable altruisme consiste à construire le monde de demain pour que les bases saines et les enseignements fondamentaux et véridiques se perpétuent. La meilleure façon d'être véritablement altruiste est de forger les enfants, et aimer les générations futures qui ne sont pas encore sur terre. Ainsi, l'on ne peut pas vous suspecter d'y chercher un intérêt matériel quelconque !
Sur le chemin du retour, il se mit à pleurer, et ses compagnons lui demandèrent : « Qu'est-ce qui te fait pleurer messager d'Allah ? » Il répondit : « Mes frères me manquent ! » On lui dit alors : « Ne sommes-nous pas tes frères ? » Il dit : « Non ! Vous êtes mes compagnons ! Mes frères sont des gens qui viendront après moi, croiront en moi alors qu'ils ne m'ont pas vu ! »
{ Abu Huraira a rapporté : Le Messager de Dieu (P ) vint au cimetière et dit : « Que la paix soit sur vous, demeure de gens croyants ! Nous devons, si Dieu veut, vous rejoindre. Comme j'aurais bien voulu voir nos frères (dans ce monde) ! » Les gens dirent : « Ne sommes-nous point tes frères ? Ô Messager de Dieu ! » Il dit : « Vous, vous êtes mes Compagnons et mes frères sont ceux qui viendront après ». Ils dirent : « A quoi reconnaîtras-tu ceux de ta communauté qui ne sont pas encore venus ? Ô Messager de Dieu ! » Il dit : « Que dites-vous d'un homme qui possède des chevaux marqués de blanc sur le front et sur les jambes au milieu d'autres chevaux complètement noirs, est-il capable de reconnaître ses propres chevaux ? » Ils dirent : « Bien sûr que oui, ô Messager de Dieu ! » Il dit : « Ils viendront (le jour de la résurrection) la face et les membres tout blancs du fait de leurs ablutions et c'est moi qui leur ouvrirai la route vers le bassin (du Paradis) ». }202
Cela rejoint le principe de générativité que l'on a déjà évoqué dans un article précédent. Essayer de rendre le monde meilleur pour les futures générations.
Le Prophète de l'islam est allé encore plus loin que les autres prophètes dans son altruisme, en réservant son invocation destiné à sa communauté pour l'au-delà.
{ Rapporté par Abu Huraira : Le Messager d'Allah (P ) a dit : « Pour chaque Prophète une invocation est satisfaite, tous les Prophètes se sont empressés de demander l’attribution de leur souhait, j’ai gardé le mien pour intercéder en faveur de ma communauté le jour du Jugement Dernier. » }203
Le concept d'altruisme réciproque, n'est pas une véritable forme d'altruisme. Rendre service à quelqu'un dans l'espoir qu'il vous le rende, n'est pas véritablement désintéressé. En revanche, rendre un service à quelqu'un dans l'espoir qu'il le rende à quelqu'un d'autres à son tour, dans ce cas, on peut parler de désintéressement. Ce deuxième cas, s’appuie sur la norme de réciprocité, dans le but que cet altruisme désintéressé se répande dans la société. Comme nous l'avions vu, un comportement minoritaire peut devenir majoritaire si son comportement est pertinent et persistant. L'altruisme renforce le sentiment de responsabilité, ce sentiment d'être capable de faire des choix justes et nobles.
Les politiques ont compris cela. C'est la raison pour laquelle ils programment des impuissances populaires au travers de différentes lois constitutionnelles. Rétrécir les libertés de l'homme permet de rétrécir son champ d'action. De plus, les idéologies sont filtrées, si bien que si vous faites des activités appartenant à une idéologie cautionnée par les puissants, vous serez généreusement rémunérés, et au contraire, les projets les plus altruistes et désintéressé le sont rarement ; pour preuve, l'humanitaire qui est dans la grande majorité des cas, du simple bénévolat. Comment expliquer que ce soit des associations qui se chargent des SDF en France, et qu'il n'existe aucune institution de la République française qui s'occupe d'eux ? Peut-on dire dans ce cas que la République française est véritablement humaniste ? Pourquoi, tout comme il y a des collecteurs d'impôts, il n'existe aucun métier pour redistribuer l'argent aux nécessiteux ? Imaginez le gouvernement seul, que serait l'état de la France sans ses associations, qui sont des démarches qui viennent du peuple, en dehors de toute politique spectacle ?
Grâce à la théorie de l'esprit et l'altruisme, la saine nature vous pousse jusqu'à l'âge de conscience vers l'humilité, en vous faisant comprendre que vous n'êtes pas seul sur terre et que le monde existe sans vous. De plus, avec l'expérience, comprendre l'immensité de l'univers permet de se rendre compte de notre insignifiance. Il ne faut pas se dévaluer au point de penser que nous ne sommes rien, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que nous ne sommes pas indispensables au fonctionnement du monde. L'humilité et l'orgueil vont être des manifestations d'âge de conscience.
Humilité : Disposition à s'abaisser volontairement (à faire telle ou telle chose) en réprimant tout mouvement d'orgueil par sentiment de sa propre faiblesse.
Orgueil : Présomption, estime exagérée, amour excessif de soi-même, qui fait que l'on est persuadé de sa propre excellence, que l'on se juge supérieur aux autres.
Lorsque vous réussissez votre principe d'individuation, vous devez avoir conscience de votre pouvoir de volonté et d'influence. D'être capable d'agir par vous-même. Et là, l'orgueil ou l'humilité vont avoir un impact, car si vous avez conscience de pouvoir influencer les autres, vous pouvez soit influencer par bienveillance comme en malveillance. Et la malveillance est le résultat de l'orgueil, car vous penserez que vos intérêts premiers sont supérieurs à ceux des autres, et vous les manipulerez donc à votre avantage.
Le problème étant, que l'orgueil est un facilitateur de mécanisme de défense. C'est-à-dire que, plus vous serez vaniteux, plus vous risquez de tomber dans un état d'esprit malveillant ; et plus vous serez malveillant à l’encontre des autres, plus vous serez aveuglé intérieurement. Et ce qui signifie également, que le manipulateur malveillant, sera de plus en plus manipulable par plus manipulateur que lui, … C'est ce que l'on trouve dans les systèmes politiques européens actuels, les petits manipulateurs se retrouvent être de simples marionnettes de plus grands manipulateurs qu'eux.
L'orgueil pousse à se surestimer, se croire parfait, persuader d'être irréprochable. Celui qui pense cela est immédiatement dans l'erreur. En réalité, même si, par le plus grand des hasards, le vaniteux se retrouvait dans une idéologie bienfaisante, le moindre changement de contexte, peut le mener à sa perte, car il sera incapable de changer ses positions au bon moment. Le pire étant que cette idéologie à laquelle il appartient risque de devenir, pour lui, une religion.
Pour revenir sur le mécanisme de projection : pourquoi une personne qui se découvre raciste à notre époque, cela lui devient insupportable à sa conscience ? Tout d'abord, parce que le racisme n'est pas admis dans la norme collective. C'est une déviance, reconnue par la personne elle-même qui avait préalablement la fausse croyance de ne pas l'être. Cette certitude de ne pas être raciste, venant de l'orgueil : « MOI, JE ne peux pas être ainsi, JE ne peux pas être déviant, JE ne peux pas être raciste », sans s'être interrogé préalablement sur ce qu'était un comportement raciste, fait que la personne est une première fois aveuglée. Donc, elle était dans le faux. Mais cette continuité dans l'orgueil, va empêcher toute reconnaissance d'avoir commis une erreur, et la personne va s'obstiner à garder et préserver sa fausse croyance (à savoir : « même si je me rends compte que j'ai des comportements racistes, je continue d'être persuadé que je ne le suis pas et je ne peux pas l'être »). Car, s'imaginer avoir de fausses croyances est inadmissible, impensable pour l'orgueilleux qui se pense supérieur, intouchable, pur. Le mécanisme de projection est un double aveuglement qui peut s'empirer si nous restons dans cette dynamique orgueilleuse.
Cette aspiration de l'esprit liée à l'ego est donc fertile à toute idéologie malsaine, pouvant prendre des apparences de bienveillances. En exemple, combattre le racisme en niant la diversité, comme l'a fait SOS Racisme. Sous l'apparence d'un but noble, les conséquences ont eu un effet inverse.
Le meilleur moyen de se protéger de toute idéologie perverse, est de s'inscrire dans une démarche d'humilité. Savoir dire « je ne sais pas », savoir dire « je me suis trompé », « j'ai commis une erreur », « je l'ignorais », cela va vous permettre d'éviter de vous mentir à vous-même, de rester à votre place, et de ne pas vous confronter à plus grand que vous.
Culpabilité : PSYCHOL. Sentiment douloureux et normal qu'éprouve un sujet à la suite d'une faute réellement commise dont il se sent coupable et responsable parce qu'elle représente la transgression d'une valeur qu'il a intériorisée et reconnue valable (cf. Thinès-Lemp. 1975).
Reconnaître avoir commis des erreurs, avoir eu des fausses croyances, va nous conduire à la culpabilité. Et cela est tout à fait normal, car vous allez repenser à toutes les occasions où vos erreurs et vos croyances ont eu des répercussions sur les autres. Cette culpabilité est très bon signe, car cela est marqueur d'une bonne individuation, soit une bonne conscience de soi, d'un sentiment de responsabilité de ses actes, et d'une bonne théorie de l'esprit jusqu'à l'empathie. Le pervers narcissique, psychopathe et sociopathe, n'éprouvent pas ce genre de culpabilité par manque d'empathie. Il ne fait pas UN avec l'humanité, mais il fait Un, tout seul. Autrement dit, il ne se préoccupe pas des conséquences de ses actes sur les autres.
Une chose dont nous aimerions apporter une précision concerne la confusion dans l'expression « d'oubli de soi » en français.
( Et ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah; [Allah] leur a fait alors oublier leur propres personnes; ceux-là sont les pervers. )204
S'oublier soi-même peut-être une bonne chose, car cela peut être une sorte de sacrifice de soi, au service des autres. Faire passer l'intérêt commun en priorité sur ses propres intérêts, est un oubli de soi noble. C'est une forme d'altruisme réel. Mais l'oubli de soi peut être également compris comme le manque de conscience de soi. L'enfant égocentré n'a pas conscience de lui. Il s'est oublié d'une certaine façon (selon la théologie musulmane), et se retrouvera dans l'adolescence par la construction identitaire et le principe d'individuation. Mais, cela n'est pas définitif. Il peut s'oublier de nouveau, par l'orgueil, et certains mécanismes de défenses que nous avons vus dans l'article précédent. Lorsqu'un croyant commet un péché, durant cet instant, il oublie Dieu, et il perd donc conscience. C'est dans ce second sens que le Coran dit que les pervers se sont oubliés.
( J'écarterai de Mes signes ceux qui, sans raison, s'enflent d'orgueil sur terre. Même s'ils voyaient tous les miracles, ils n'y croiraient pas. Et s'ils voient le bon sentier, ils ne le prennent pas comme sentier. Mais s'ils voient le sentier de l'erreur, ils le prennent comme sentier. C'est qu'en vérité ils traitent de mensonges Nos preuves et ils ne leur accordaient aucune attention. )205
L'orgueil n'est pas un mécanisme de défense, comme nous l'avons déjà dit, mais un facilitateur de mise en place de mécanisme de défense. Il peut vous conduire à l'aveuglement intérieur, et donc, à passer à côté d'une partie de la réalité de la vie bien plus sereine. Cet état passionnel vous fragmente intérieurement, et vous dissocie de l'harmonie du monde.
L'orgueil et l'humilité sont donc les deux clés de la rationalité et de la sincérité chez l'homme. L'humilité vous élève spirituellement, alors que vous vous « abaissez » en exerçant votre volonté librement, et inversement, l'orgueil vous abaisse spirituellement, alors que vous vous êtes élevé, plus ou moins volontairement. En réalité, l'humilité vous élève, parce qu'elle est une preuve que vous vous dominez, que vous vous contrôlez intellectuellement. Que vous ne vous laissez pas emporter naïvement par un courant de pensée ou par les pulsions extérieures du monde.
C'est au seul moyen de ces deux notions, l'humilité et de l'ego, que vous pouvez véritablement ressentir votre volonté. Agir sur son âme au moyen de s'efforcer vers l'humilité, quand l'environnement vous pousse à l'inverse. La majorité des idéologies vont flatter votre ego, car Satan est riche en stratégie d'égarement et surtout à notre époque. Être capable d'agir avec sa propre volonté à tout instant, ce n'est pas donné à tout le monde, et en particulier dans les situations d'appartenance à un groupe.
En vous remettant en cause, en doutant, en vous demandant si vous êtes bien à votre place, si vous ne vous donnez pas plus d'importance que vous n'avez, sans pour autant vous dépréciez, ce n'est pas le but, vous allez tendre vers l'humilité.
Les idéologies qui vont flatter vos egos, vont également vous aveugler intérieurement, provoquer chez vous plus de mécanismes de défense que la majorité des gens. On le voit très clairement chez les personnalités qui passent à la télévision, l’irrationalité y est omniprésente. Il y a une sorte d'inversement, ou souvent, c'est l'artiste qui est plus rationnel que le journaliste ou le politique. Un inversement entre le sérieux et le frivole. Le danger des mécanismes de défense, c'est que vous pouvez vous retrouver en sécurité psychique dans leur mise en place. En d'autre terme, vous allez être dans un confort psychologique en adoptant un comportement irrationnel, sans en avoir conscience. Et plus vous allez mettre en place des stratégies de défense, plus vous allez avoir un manque important de conscience de soi. Et moins vous avez conscience de vos actes, plus vous risquez de ne plus être capable d'agir par vous-même, mais d'être totalement soumis aux pulsions extérieures de votre environnement.
Pour sortir de cette chaîne, il faut pratiquer, ce que l'on appelle en islam, jihad an-nafs206, soit la lutte spirituelle, la lutte contre soi-même, contre les passions et les pulsions de son âme.
Un vieil Indien Cherokee initiait ainsi son petit-fils à propos de la vie : « Une lutte est en cours à l'intérieur de moi », disait-il à l'enfant. « C'est une lutte terrible entre deux loups. L'un est plein d'envies, de colère, d'avarice, de jalousie, d'arrogance, de ressentiment, de possessivité, de mensonge, de supériorité, de fausse fierté. L'autre est bon, il est paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai et remplit de compassion. Cette lutte a aussi lieu en toi, mon enfant, et en chaque personne. » Le petit-fils réfléchit un instant et interrogea son grand-père : « Lequel de ces deux loup va gagner la lutte ? » Le vieil Indien répondit simplement : « Celui que tu nourris. »
Nous aurons l'occasion de revenir sur cette notion de jihad, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que le simple effort de lutter est déjà un acte de conscience intérieure, et surtout de volonté propre. Si vous êtes capables d'exercer votre propre volonté tout le long de votre vie, vous serez véritablement libre.
Illusion de liberté et servitude volontaire ?
Notre projet tourne autour de la question de Dieu, mais il nous fallait évoquer, ne serait-ce qu'au moins une fois, différentes questions liées à Satan. Nous profiterons de cet article pour expliquer quelques conceptions sur la stratégie et les comportements de celui-ci selon l'islam, car nous n'aurons aucun autre endroit pour en parler. La meilleure des stratégies du diable, par la simple suggestion, et de modifier la volonté d'une personne, jusqu'à s'en emparer de manière subtile.
( Le Diable est pour vous un ennemi. Prenez-le donc pour ennemi. )207
Croire en Dieu est une croyance libératrice, lorsque celle-ci est bien comprise et liée correctement au réel. Car bien comprendre l'idée de Dieu, c'est déjà comprendre l'immensité du monde, ses limites incarnées par la métaphysique, et savoir corréler tout ça avec la petitesse de l'humanité. Comprendre les limites du monde, mais aussi et surtout celle de sa propre personne. Et celui qui sait où mettre des frontières dans sa liberté est l'homme le plus libre.
Celui qui n'a posé aucune restriction dans sa liberté, est déjà esclave de ses passions, mais aussi d'une idéologie, que l'on pourrait appeler aujourd'hui libérale-libertaire. Comme nous l'avions dit dans l’introduction de ce chapitre, les hommes ne peuvent pas connaître toutes les idéologies, même, ne serait-ce que celles qui traversent notre époque, et il se peut que, d'aucuns s'inscrivent dans certaines d'entre elles au travers de leur comportement et de leur pensée sans pour autant qu'ils en aient conscience.
« Personne n'est plus en esclavage que celui qui croit à tort qu'il est libre. » — Johann Wolfgang von Goethe
Par exemple, l'homme qui se croit rebelle et plus libre en raison de son détachement de toute autorité, est, en réalité, sous l'autorité de ses passions, mais n'en a pas conscience. Cela dépend tout de même de la légitimité de l'autorité, mais parfois, certains croient en une autorité fictive, fantasmée. Par exemple, des athées pourraient croire qu'il y aurait une autorité religieuse oppressive dans le monde, alors que l'on sait très bien que depuis plus de deux siècles, la religion n'a plus aucun poids dans le discours politique, et que l'idéologie dominante est très agressive envers les religions. Lorsque nous parlons d'idéologie dominante, nous ne parlons pas forcément du plus grand nombre, mais, comme son nom l'indique, de la minorité qui domine, qui a le pouvoir de faire passer ses idées à la masse.
{ Aucun homme ne peut servir deux maîtres : car toujours il haïra l'un et aimera l'autre. On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon. }208
Évidemment, chacun de nos actes s'inscrit dans une idéologie, et ne peut pas servir deux mentalités opposées. Si vous servez Dieu, vous ne servez pas Satan, et inversement…
Par croyance et orgueil, l'homme peut avoir des difficultés à s'agenouiller devant une autorité supérieure, comme celle de Dieu. Par ignorance, cela est moins grave que par égocentrisme. Puisque par exemple, Iblis dans le Coran, savait pertinemment que Dieu avait raison, donc il n'était pas ignorant, mais à refuser tout de même de se prosterner par égocentrisme. Autant Iblis était bien informé, autant l'homme ne l'est pas toujours aussi clairement, notamment dans ses difficultés à comprendre la partie immatérielle de ce monde, et en particulier à notre époque, où le matérialisme est roi. L'homme est trop influencé par l'apparence des choses.
( Seuls croient en Nos versets ceux qui, lorsqu'on les leur rappelle, tombent prosternés et, par des louanges à leur Seigneur, célèbrent Sa gloire et ne s'enflent pas d'orgueil. )209
Le croyant n'éprouve aucune difficulté à se prosterner lorsqu'il reconnaît la vérité, simplement parce qu'il est humble, et cherchera moins à mettre en place des mécanismes de défense, car il n'a pas besoin de se défendre contre la réalité : sa croyance en un Dieu unique le met déjà dans une sécurité psychique et une humilité, qui ne viennent pas contredire la réalité, mais au contraire, viennent s'inscrire dans une harmonie avec celle-ci. Le Croyant est déjà connecté avec le Tout, et il lui faut très peu d'élément pour reconnaître la vérité.
Les religions révélées peuvent vous mettre au service de Dieu, et les idéologies peuvent vous mettre au service de Satan. Car les religions, comme leur nom l'indique, leur but est de relier les gens entre eux, elles ont une dimension unitaire, alors que les idéologies étant souvent réductrices, elles offrent une mentalité sectaire et clivante. C'est la raison pour laquelle il est déconseillé (généralement) de se dire appartenir à une idéologie quelconque. Il ne faut pas laisser sa mentalité se faire dominer par une idéologie.
Dieu vous attire vers l'humilité, lorsque Satan vous pousse dans votre ego à suivre les passions terrestres, à poursuivre les plaisirs du bas-monde. Celui qui pense que la liberté est l'absence de limite est dans l'erreur, car l'absence de restriction, correspond à l'absence de frontière entre le bien et le mal, entre l'intériorité et l'extériorité, et c'est donc l'absence de spiritualité. Le matérialisme correspond à cette absence de limite, où tout serait immanent et relatif, et sans réalité profonde, sans donner de sens à la création. Cette absence de limite, on la retrouve plus facilement chez les jeunes, plus suggestibles aux idéologies égotiques, notamment à travers un sentiment d'invincibilité, d'immortalité, de toute-puissance, qui peut pousser à avoir des comportements à risque inutilement. Le fameux : « Ni Dieu, ni maître » ou « Il faut bien mourir de quelques chose ».
« Celui qui n'a pas de Maître, Satan est son Maître. »
Les croyants ont parfois tendance à oublier l'existence de Satan. Car celui qui croit en Dieu selon les textes révélés, se doit de croire dans l'existence de Satan. Quant aux non-croyants, non seulement ils n'ont pas la conscience de l'existence de Dieu, mais ils ne peuvent pas avoir, non plus, conscience de Satan, à part quelques exceptions (les satanistes par exemple).
« Mes chers frères, n'oubliez jamais, quand vous entendrais vantez le progrès des lumières, que la plus belle des ruses du diable et de vous persuadez qu'il n'existe pas ! » — Charles Baudelaire210
Le manque de science ou d'humilité, peut conduire l'homme à se croire libre, d'avoir des idées qui viennent de sa volonté propre, alors qu'en réalité, il poursuit souvent un raisonnement formaté qu'il lui a été imposer au travers des médias de masse sans qu'ils puissent en prendre conscience, et ce, au moyen de différentes manipulations. La personne adoptera une rhétorique au service d'une idéologie qu'il ignore, car le manipulateur se garde bien de divulguer son identité.
( Certes, je ne manquerai pas de les égarer, je leur donnerai de faux espoirs,je leur commanderai, et ils fendront les oreilles aux bestiaux; je leur commanderai, et ils altéreront la création d'Allah. Et quiconque prend le Diable pour allié au lieu d'Allah, sera, certes, voué à une perte évidente. )211
La dictature idéale serait à l'image de Satan selon la théologie musulmane. C'est-à-dire, faire en sorte que les hommes fassent et répandent la corruption dans la société, d'eux-mêmes, sans qu'ils ne puissent s'en rendre compte, et cela, aux ordres des détenteurs du pouvoir, cachés aux yeux de la population. Les dictatures du XXème siècle, possédaient un gouvernement, plus ou moins indépendant financièrement, mais visible au regard de la population. Alors que les dictatures contemporaines, les donneurs d'ordres doivent être entièrement libres, sans aucune limite, au-dessus des lois, mais surtout et avant tout, doivent échapper à la conscience de la population opprimée. Si vous connaissez le fonctionnement de votre société qu'au travers des médias « officiels », alors il sera aisé, par simple omission, de vous cacher les véritables détenteurs du pouvoir, en ne vous présentant que de simples marionnettes simulant le spectacle du théâtre politique.
Dans ces dictatures de la nouvelle ère, le peuple opprimé ne doit pas avoir conscience de l'être, et doit désirer ce qui va à l'encontre de son intérêt. C'est ce que l'on peut appeler la servitude volontaire212. On l'a constaté également dans les anciennes formes d'esclavages, lorsque les esclaves étaient éduqués et formatés pour avoir une mentalité d'esclaves, ils ne leur venaient pas à l'esprit de se libérer de leur maître, et au contraire, ils les défendaient coûte que coûte, aussi injustes que pouvait être l'esclavagiste.
Les religions révélées existent, mais la plupart des gens oublient souvent qu'il en existe aussi des non révélées, comme le satanisme par exemple213. Ainsi, si les religieux traditionnels croient en des choses irrationnelles comme les miracles, les gens oublient souvent qu'il existe des croyances infiniment plus dangereuses que cela, comme la magie noire, la sorcellerie, ou des systèmes de valeurs comme la Bible satanique écrit par l'américain Anton Szandor LaVey. Lorsque vous adoptez un comportement dans une situation donnée, soit vous faites le bien, soit vous faites le mal, et selon la théologie, cela revient à dire que soit vous rendez service à Dieu, en d'autre terme que votre comportement est conforme aux religions du Livre, soit vous rendez service à Satan, et dans ce cas votre comportement sera très proche d'un écrit satanique.
Il est à remarquer qu'à notre époque les mœurs sont tellement inversées, et surtout chez la jeunesse, qu'à la lecture d'un livre satanique, beaucoup y seraient incapables d'y voir ne serait-ce qu'un peu de mal. Pourquoi ? Simplement parce que la culture télévisuelle, l'idéologie dominante, la politique et la propagande médiatique s'inscrivent dans cette dimension inversée du réel. Le propre de Satan est de vouloir inversé les choses, faire passer le bien pour le mal, et le mal pour le bien. Et les personnes ayant grandi ou évolué dans ce système de valeur médiatique, ont été habituées à ces comportements immoraux, quant aux jeunes, il est maintenant question d'hérédité culturelle, et cela touche même les croyants, qui n'ont pas la foi ferme.
Pour répandre la corruption, il suffit de faire passer le bien pour le mal et le mal pour le bien, ce qui, juste avec de la sémantique est faisable, comme le démontre le roman intitulé 1984, de Georges Orwell. On discutera de la novlangue, dans notre livre suivant sur la dialectique.
L'inversion du bon sens est une première stratégie du diable. De cette inversion, les hommes qui vont suivre celle-ci, vont créer une division avec les autres, qui eux, seront toujours dans le bon sens. De cette division va naître le conflit entre le bien et le mal. Et ceux qui vont suivre le sens inversé, la disharmonie avec le réel, seront aveuglés, dans le sens où, non seulement ils ne pourront pas être croyants, mais Satan sera également dissimulé à leur esprit. Il ne leur sera alors pas possible d'être conscient de faire le mal, et de servir une idéologie perverse. Ils penseront avoir leur propre volonté. Et c'est ici que l'on peut parler d'illusion de liberté.
( C'est Lui [Allah] le Premier et le Dernier, l'Apparent et le Caché et Il est Omniscient. )214
Une précision : si Dieu est, certes, Le Caché, Il l'est au sens de l'Imperceptible, de l'Intérieur (opposé à l'Extérieur), de la Profondeur. Être caché n'est pas une ruse chez Dieu puisqu'Il nous le manifeste, contrairement au diable. Satan n'en fait pas de même, et se plaît à jouer avec les tâches aveugles, les angles mort de l'esprit irrationnel de l'homme. L'un des objectifs de Satan est de vous détourner de Dieu, en éloignant l'homme du sens de sa vie, de la profondeur, de son intériorité spirituelle, et en vous divertissant par l'apparence, les illusions de la matière, et il se cache derrière tous les plaisirs terrestres.
( Ô hommes ! La promesse d’Allah est vérité. Ne laissez pas la vie présente vous tromper, et que le grand trompeur (Satan) ne vous trompe pas à propos d’Allah ! )215
Esprit irrationnel facilité par les mécanismes de défense, eux-mêmes facilité par l'orgueil, et toute la dissimulation va partir de cet aveuglement face à la réalité chez l'homme, en raison de ce qu'il a en commun avec Satan, c'est-à-dire le Nafs, (l'ego). Satan, se connaissant lui-même, il a su identifier en l'homme certaines caractéristiques communes, bien qu'il ne connaisse pas tous les secrets de celui-ci, raison pour laquelle, il est possible de s'en protéger.
« Le Diable a deux cornes, l’orgueil et le mensonge. » — Lanza del Vasto
L'humilité et la vérité sont les deux grandes choses qui éloignent Satan. Lorsque les musulmans font la prière, ils demandent pardon à Dieu, donc d'une part, ils font preuve d'humilité, mais d'autre part, ils sont sensés avoir conscience de leurs péchés. Le croyant doit être capable d'auto-critique, il doit être sincère avec lui-même, et bien se connaître. À l'intérieur d'eux-mêmes, les musulmans doivent savoir pourquoi ils demandent pardon. Mais, contrairement à ce que l'on pourrait penser, cette demande de pardon est un passage très court dans une unité de prière, et cela, pour deux raisons : la première, c'est que Allah vous excuse très rapidement, le simple fait d'avoir reconnu ses erreurs a déjà fait la moitié du travail (« faute avouée, faute à moitié pardonnée »), l'autre moitié s'acquière par le repentir. La deuxième raison, c'est que le but de la prière n'est pas de s'apitoyer sur son sort. Au contraire, plus de 90% d'une unité de prière, c'est de l'invocation et de la récitation de Coran, pour tirer le meilleur de l'homme, et faire naître en lui de la positivité.
« Quiconque s'agenouille devant Dieu se façonne à se prosterner devant un roi. » — Joseph Joubert
D'une certaine façon, étymologiquement, les musulmans sont les esclaves, les serviteurs, ou les dévoués à la cause de Dieu, mais la différence avec tout autre esclave, c'est que le musulman sait qu'il n'y a pas de meilleurs maîtres, et qu'il connaît ou devrait connaître ses propres limites. Le musulman, doit comprendre que l'autorité de Dieu sur lui est la seule et unique autorité légitime à craindre. Dieu ne punit que si nous avons été injustes, et nous récompense pour nos bonnes actions, que ce soit dans cette vie, ou dans l'au-delà.
Enfin, lorsque nous disons que Dieu est la seule autorité légitime pour un musulman, nous sous-entendons par-là que la religion dépasse le cadre des lois de l'homme. Pour être précis, tout musulman se doit de respecter les lois de son pays, mais, ce qui semble injuste doit être sujet au jihad chez le musulman, c'est-à-dire, que celui-ci doit faire un effort pour lutter contre toute injustice même lorsque celle-ci peut prendre la forme d'une loi. Le jihad en France, peut prendre plusieurs formes (nous y reviendrons), mais dans le cas d'une loi injuste, si vous n'êtes pas élus de la République, les formes de résistances possibles sont la désobéissance civile non-violente, comme les manifestations, ou encore le débat dialectique. Dire en France que la religion dépasse le simple cadre Républicain, peut paraître polémique, mais, en comprenant que tout politicien agit selon une idéologie (un idéal), et fait passer cette idéologie avant la loi, on comprend la raison des réformes, soit de la dimension dynamique de la République. Si un politicien veut changer les lois, c'est bien souvent parce qu'il considère son opinion plus importante que la simple loi. Donc il fait passer l'idéologie avant la loi, et cela est vrai dans tout débat. Un élu qui n'a pas conscience de cela n'est qu'une marionnette. Pour les croyants, ce n'est pas les idéologies, mais la religion, représentant leur idéal.
Lorsque nous nous engageons politiquement, et que nous avons un avis tranchés sur une question, cette opinions peut provenir de notre attachement à l'humanisme, au droit de l'homme, à l'écologie, au droit du travail, au condition de travail, etc... Les religieux, et les musulmans en particuliers n'ont pas besoin d'invoquer leur religion pour rechercher la voie droite. Ils leur suffit de dire qu'ils recherchent la justice ou encore le juste milieu. Inutile de faire appel à du vocabulaire islamique, puisque par exemple, la charia est, dans une certaine mesure, déjà présente en France.
L'inconscient collectif, miroir déformant de la réalité ?
Si nous refusons de parler d'inconscient individuel, c'est parce que de notre point de vue, l'inconscient est toujours collectif, et chaque individualité est connectée à une partie de cet ensemble psychique en commun. L'inconscient personnel ne serait au final que la part d'aveuglement individuel face à cet inconscient collectif, et la part de contribution d'enrichissement de ce même espace mental, en fonction de nos propres expériences.
Nous parlons d'un seul inconscient collectif faisant référence à un espace en commun pour l'humanité, mais nous pourrions parler plus précisément de plusieurs sous-inconscients collectifs qui se construisent indépendamment, mais peuvent tout de même se lier les uns aux autres, raison pour laquelle ils appartiennent à un seul et même espace. Même si cette indépendance tend à être de moins en moins vraie en raison de la mondialisation, ce qui est une mauvaise nouvelle pour l'humanité. Car plusieurs fragments d'inconscients collectifs sont plus faciles à maîtriser qu'une seul et même unité psychique commune pour toute l'humanité, regroupant toutes les complexités et les déviances de l'humanité depuis ses origines.
« Ma thèse, donc, est comme suit : en plus de notre conscience immédiate, qui est d’une nature tout à fait personnelle et que nous croyons être le seul psychisme empirique (même si nous ajoutons l’inconscient personnel en appendice), il existe un second système psychique d’une nature collective, universelle et impersonnelle qui est identique à tous les individus. Cet inconscient collectif ne se développe pas individuellement, mais on en hérite. Il consiste en formes préexistantes, les archétypes, qui peuvent seulement devenir conscientes de manière secondaire, et qui donnent une forme définie à certains contenus psychiques. » — Carl Gustav Jung216
Il faut faire la distinction entre l'inconnu et l'inconscient. L'inconnu est l'absence d'une connaissance, et la privation de celle-ci n'a aucun impact sur notre volonté. En revanche l'inconscient est une connaissance (ou un ensemble d'informations), qui échappe à la conscience, et qui influence notre volonté.
Cet espace inconscient existe et se construit depuis l'origine de l'humanité, et continue d'évoluer jusqu'à ce jour. S'il y a inconscient individuel, celui-ci ne peut correspondre qu'au degré d'aveuglement avec lequel nous sommes liés à l'inconscient collectif. Chaque génération va enrichir cet inconscient, ajoutant de nouvelles couches d'aveuglement, et cette strate inconsciente peut être plus ou moins superficiel, en fonction de deux grands facteurs :
Le nombre de personnes qui partagent cette strate aveuglante. Par exemple, plus une fausse croyance va être partagée, plus elle aura du poids dans l'inconscient collectif, et cela se manifestera dans la société. Et au contraire, une croyance personnelle innovatrice non partagée, s'effacera de l'inconscient collectif à la mort de son auteur.
Le temps que cette couche aveugle a persisté au sein de l'humanité. Plus une croyance partagée est ancienne, et à traverser les générations de l'humanité, plus elles risquent d'être ancrées dans l'inconscient collectif, et recouverte par d'autres couches plus récentes. Et plus, une couche est ancienne, plus il est difficile de s'en défaire.
Tout être humain hérite à sa naissance de l'aveuglement de son environnement proche. Il est tout de même possible individuellement de se libérer de l'aveuglement des couches les plus superficielles de sa communauté, et d'être capable de prendre conscience de bien plus de réalité que nos antécédents directs, à condition de faire les efforts nécessaires.
« Cependant, les processus de l'inconscient collectif ne concernent pas seulement les relations plus ou moins personnelles de l'individu avec sa famille ou avec le groupe social avec lequel il maintient un contact, mais ils concernent aussi ses relations globales avec la société, avec la société humaine en général. » — Carl Gustav Jung217
Ces sous-inconscients collectifs sont construits par chaque communauté de l'humanité, que ce soit des communautés de nations, de tribus, de civilisations, ou des communautés de classes et d'ordres sociaux (dans l'inconscient collectif, il peut y avoir également des communautés génétiques, raciales, parce que cet espace regroupe avant tout le faux comme nous l'expliquerons plus bas). Ils forment ce que l'on pourrait appeler les différentes « mentalités », dans le langage courant.
Moins notre aveuglement intérieur est important, plus nous voyons une partie du grand inconscient collectif de notre environnement, et tout vrai intellectuel et savant devraient savoir ce qu'il en est. L'intellectuel doit être sensible aux archétypes, dans le sens où ces derniers sont les clés du pouvoir d'influence sur les hommes.
Archétype : PSYCHOL. [Chez C. G. Jung] Symbole primitif et universel appartenant à l'inconscient collectif de l'humanité et se concrétisant dans les contes, les mythes, le folklore, les rites etc. des peuples les plus divers ;
Contrairement à Jung, nous ne pensons pas qu'il y ait d'archétypes universaux. Ce ne serait, de notre point de vue, qu'une illusion créée par les couches les plus anciennes, soit les plus partagées, et les plus préservées dans le temps, et donc les plus retrouvées dans les grandes communautés du monde. Ce concept d'archétype pourrait se recouper avec la notion de Tradition primordiale ou encore de pérennialisme. Sauf que, la Tradition est métaphysique, quand l'archétype est purement psychologique. Ainsi, la Tradition est transcendante, indépendante de l'homme, alors que l'archétype est immanent, dépend totalement des hommes.
Il n'y aurait donc pas d'archétypes universaux (à part, peut-être, le péché d'Adam et Ève), selon nous, mais il existe une métaphysique de cet inconscient collectif, qui contribue à la systématisation de ces archétypes. Les structures universelles sont inscrites dans l'univers et sont liées à la métaphysique. Mais l'inconscient collectif, étant immanent, est purement psychologique, même s'il existe un lien avec une certaine métaphysique. La métaphysique est la science qui tente de décrire le monde dans sa forme la plus parfaite au travers de ses premières causes. L'inconscient collectif peut vous empêcher de voir ces premières causes, alors qu'elles sont toujours sous nos yeux, même si, en tant qu'être humain, notre corps matériel reste limité dans ses prises de conscience. Et nous ne pouvons pas brûler les étapes : les prises de conscience doivent se succéder avec une certaine logique relationnelle.
Les archétypes sont des ombres de la conscience métaphysique. Ils remplissent l'inconscient collectif, l'espace constitué des fausses croyances, des contradictions, des opinions, des paradoxes, et surtout, des idéologies. Ce sont les idéologies qui forment les archétypes de notre point de vue. C'est-à-dire des schémas de pensées réducteurs et incohérents, qui forment des mêmes combinaisons d'égarement. Tout ce qui n'est pas science véridique, c'est-à-dire retranscrivant parfaitement le réel se retrouve dans cet inconscient collectif, et brouille ou cache, notre perception de la métaphysique du monde.
D'ailleurs, si l'inconscient collectif à ce pouvoir sur la métaphysique, c'est qu'il présente la même absence de langage. Un archétype est, de notre point de vue, un déchet de la pensée humaine, résultant des sophismes et des heuristiques de jugement. Les archétypes recouvrent la vérité, pour se substituer à la volonté des hommes. Et comme nous le verrons dans l'article suivant, les archétypes reproduisent finalement des structures fondamentales identiques, mêmes s'ils peuvent emprunter des formes différentes.
Ce lien avec la métaphysique, c'est ce qui permet aux djinns d'interagir avec cet inconscient collectif. Au travers des archétypes, nous pouvons être véritablement « possédés », dans le sens où, nous pouvons être soit sous contrôle, soit exploité à des fins, qui permettent de donner du pouvoir à ces entités personnifiées, comme de la nourriture énergétique, pulsionnel, vibratoire, pour faire croître leur idéologie, et permettre l'accroissement de leur puissance et de leur survie dans ce bas monde, au travers de l'inconscient collectif. Ainsi, les djinns rebelles, véritables démons vivent des passions de l'homme. Il faut savoir que ceux-là n'ont de pouvoir que par ce que Dieu leur accorde, mais n'ont d'influence, que par ce que l'homme les laisse faire. Ils n'existent dans notre monde, que par nos égarements. Et c'est là où la volonté est importante, car l'humilité, expression consciente doit se substituer à l'orgueil, expression inconsciente, favorisant leur emprise.
L’inconscient collectif est aussi complexe que la quantité des fausses croyances existent chez l'humain. Par les déchets de la pensée humaine, les diables peuvent contrôler une partie de la volonté des hommes. Par ces erreurs de l'imaginaire attribué au réel, l'univers de tous les possibles et des plus inimaginables est ouvert, si bien qu'aujourd'hui, dans les inconscients occidentaux, on peut y trouver des récits décrivant la technologie de type extra-terrestre digne des films hollywoodiens, thème qui n'existait pas dans les récits inconscient d'il y a un siècle. Ce sont les nouvelles mythologies New Age qui fabriquent l'idéologie dominante.
La vie extraterrestre correspond symboliquement à une élévation matérielle, immanente, et donc à l'absence de transcendance. C'est la fuite de ce monde qui est recherché, soit l'irresponsabilité. On peut y voir une forme de messianisme également au travers de ce genre de récit, avec les extra-terrestres jouant le rôle de sauveur. Par absence de spiritualité, le cerveau va prendre au pied de la lettre une expression comme « prendre de la hauteur » ou « voir à vole d'oiseau ».
Le pire étant que ce n'est pas toujours qu'une question de connaissance, puisque des personnes très cultivées peuvent être fortement aveuglées. Et là il faudrait revenir au premier chapitre de notre premier ouvrage, pour bien comprendre, que le plus important ce n'est pas la quantité d'information, mais la compréhension et l'articulation de celles-ci. Car c'est ce qui va vous permettre de faire la distinction entre le vrai et le faux. Beaucoup de personnes très diplômées aujourd'hui présentent des problèmes psychologiques parce qu'elles ont lu beaucoup d'ouvrages, et ont été trop crédules vis-à-vis de leur lecture, et se sont parfois laissées guider par ces livres, qui en réalité, vont les mettre sous possession de djinns. C'est le cas de beaucoup de livres New Age. Ce n'est pas le fait de lire ces ouvrages qui fait cette possession, mais le simple fait d'abandonner sa volonté, à celle de l'auteur présumé du texte.
Lorsque Carl Jung invente le concept d'archétypes218, nul doute qu'il s'inspire des travaux de Sigmund Freud, et notamment de l'ouvrage Totem et Tabou, sensé expliquer, au travers d'un mythe, certains interdits chez les peuples dits primitifs, comme l'inceste ou le cannibalisme. Le mythe est une des formes que peut prendre un archétype pour être retranscrit par le langage. Outre le fait que les œuvres de Freud dans leur ensemble ont toujours été spéculatives, soit indémontrables scientifiquement, ce qui n'est pas toujours dérangeant, Totem et Tabou l'est plus que tous ses autres écrits, par son manque d'universalité. Une subjectivité retrouvée dans ses œuvres postérieures cherchant à expliquer à tout prix le comportement de l’Église chrétienne occidentale. Même concernant le complexe d’Œdipe, qui est une réutilisation d'une mythologie grecque beaucoup plus ancienne et beaucoup plus universelle, Freud déborde par sa partialité à vouloir faire concorder ce complexe avec son premier système topique. Ainsi, ce soit disant désir inconscient d'entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposé (inceste) et celui d'éliminer le parent rival du même sexe (parricide), ce fameux complexe d’Œdipe définit par Freud, n'est pas une réalité pour tous les enfants. Et nous allons expliquer pourquoi…
Il faut revenir à ce que nous avons dit précédemment concernant l'héritage de notre inconscient. Ainsi, l'on comprend que lorsque ce désir inconscient, non-naturel, se présente, se manifeste chez un enfant au travers de comportements observables et interprétables dans ce sens, ce désir vient avant tout de l'inconscient collectif environnemental le plus direct, à savoir les parents, ou la famille qui le porte en elle inconsciemment. Tout désir chez l'enfant est hérité. Désir qu'il faut bien distinguer du besoin naturel. Le premier est pulsionnel, libidinal, énergétique, lorsque le second est tout simplement vital.
En revanche, l’Œdipe correspondant à la structure familiale nucléaire respectant la dualité horizontale et verticale, c'est-à-dire celle du couple homme/femme (horizontale), et de la dualité générationnelle enfants/parents (verticale), pourrait être un archétype dans la pensée jungienne. Or de notre point de vue, c'est un principe universel, donc métaphysique, qui n'est pas dans l'inconscient collectif, mais dans la Vérité harmonieuse du monde, et dont l'Esprit s'incline dans son acceptation, tout comme par orgueil et inconscience, il peut la refuser, au risque de basculer dans la psychose.
« Le complexe d'Œdipe est le moment où s'intériorise la structure mentale primordiale au fondement de toute vie humaine socialisée et organisée : c'est le moment où advient la capacité mentale de se représenter un organigramme, un système articulé de places différenciées. En un mot, l'aptitude à la dialectique et à la politique. Le proto-organigramme, qui sert de matrice à tous les autres, est le système psychoculturel de distinction ET d'articulation coopérative entre les places des hommes et des femmes d'une part, des parents et des enfants, donc par extension des vieux et des jeunes, d'autre part. Attaquer l'Œdipe d'un groupe, attaquer son système de distinctions primordiales entre genres (hommes/femmes) et entre générations (parents/enfants), c'est attaquer toute sa faculté à se constituer un organigramme, donc le faire basculer dans l'impotence organisationnelle et le réduire à des individus juxtaposés, incapables de communiquer et de coopérer. »219
« Avant d’aller plus loin, dissipons quelques malentendus sur la notion de complexe d’Œdipe. Contrairement à un malentendu courant sur cette notion, le bébé n’a pas envie de « coucher avec sa mère ». Cela pour une raison très simple : le bébé ne sait même pas que c’est sa mère, ni a fortiori qu’il soit possible de « coucher » avec qui que ce soit. Le bébé perçoit confusément quelque chose qui lui fait du bien, et il veut rester coller à ce « quelque chose » parce que cela lui fait du bien, tout simplement. Or, la socialisation du bébé, son entrée dans le monde et la vie sociale normale requièrent nécessairement qu’il se décolle de ce « quelque chose » qui lui fait du bien, donc qu’il dé-fusionne du giron maternel. C’est le rôle du Père d’introduire le bébé à tout ce qui constitue une altérité à ce monde primitif et fusionnel de la Mère. Un échec dans ce processus de socialisation dialectique hétéro-normatif, et c’est l’entrée dans la psychose (définition claire de la psychose : le flou identitaire). Or, l’échec dans l’accès à l’hétéro-normativité, échec qui signera l’entrée dans la psychose et le flou identitaire, peut être provoqué volontairement par un piratage du mécanisme œdipien. […] La construction hiérarchisée, mimétique et stéréotypée de la réalité est impossible si des différences et des limites identitaires fixes ne sont pas clairement posées, condition de la stabilisation des choses. Le psychisme doit donc apprendre à se discipliner et à observer des limites (« Je suis un homme, pas une femme », « Je suis un parent, pas un enfant »). Dans son expression la plus simple, le complexe d’Œdipe est le processus par lequel on apprend à supporter la frustration, et à renoncer au « tout, tout de suite ». En quatre mots, l’Œdipe c’est « renoncer à la totalité ». C’est l’étape éducative par laquelle le cerveau doit passer pour tolérer que la satisfaction des désirs ne soit pas immédiate et complète. » — Lucien Cerise220
L’Œdipe est donc un processus naturel, c'est une structure métaphysique (ou métapsychologique). Ce n'est pas un archétype présent dans l'inconscient collectif. Au contraire, un contre-Œdipe ne peut avoir lieu que par l'introduction d'un archétype idéologique.
L'univers inconscient évolue en fonction des innovations « religieuses » des hommes. Ainsi, l'esprit collectif est dans une dynamique d’obscurcissement depuis que l'homme s'est rendu esclave de ses propres créations. L'inconscience d'adoration et d’idolâtrie est spectaculaire à notre époque. Les psychologues et sociologues, ont depuis deux siècles, fait remarquer, que l'adoration d'idoles terrestres est bien plus fréquentes de nos jours que lorsque les religions dominaient politiquement. Gustave Le Bon à la fin du XIXème siècle faisait déjà cette remarque en comparant son époque avec celle sous l'Ancien Régime. Au XX et XXIème siècle rien à changer, si ce n'est l'accroissement démographique qui s'est décuplé. La Révolution industrielle a donné naissance à la foule continue, d'une certaine façon.
Les historiens attestent que, depuis deux siècles, l'on a tué plus sous des régimes sans pouvoirs religieux, que les régimes sous l'influence religieuse ne l'on jamais fait en plusieurs millénaires. Et cela s'explique tout simplement parce que les religions révélées ne s'adressent jamais aux hommes en tant que foule, comme le font les meneurs de guerres, mais au contraire, elles s'adressent aux cœurs des gens, soit à chaque individualité (Soit la diversité dans l'unité, et non pas la recherche de l'uniformité.). Une armée offensive est toujours uniforme, car formatée pour accomplir un acte qui va à l'encontre des intérêts premiers de l'individu. Il faut que celui-ci s'oublie pour être entièrement porté par l'inconscient collectif.
« La Révolution française a fait plus de morts en un mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen-Âge et dans toute l’Europe. » — Pierre Chaunu221
Gustave Le Bon, dans son ouvrage Psychologie des foules222 publié en 1895, nous rappelle que l'âme des foules (qui peut être déjà compris comme les prémisses de l'inconscient collectif de Jung), n'est pas sensible aux raisonnements ; et un individu, aussi indépendant d'esprit et savant qu'il peut être isolément, en situation de groupe, risque de perdre quelques-unes de ses facultés.
Maintenant, nous allons expliquer comment l'inconscient collectif peut jouer le rôle de miroir déformant de la réalité. Autrement dit, comment la perception de la réalité des hommes peut-elle être altérée par les archétypes ? Et cela se constate tout simplement dans une famille. Par exemple lorsque la mère cherche à défendre son fils, même lorsqu'il est indéfendable ; cela pourrait être la preuve d'un archétype présent dans l'inconscient collectif familiale. Archétype de la famille parfaite, ou de l'archétype tribal, conduisant à l'uniformisation de la perception des membres de la famille ou de la communauté, ainsi, lorsque l'un d'entre eux se retrouve déviant, l'archétype prend le dessus sur la réalité. De même, dans une équipe de sport collectif, lors d'un match, si jamais une faute n'est pas sifflée par l'arbitre, mais est réclamée par les membres de l'équipe, l'ensemble de l'équipe va s'uniformiser sur cette décision, qu'elle ait raison ou tort, la réalité n'aura plus d'importance, et l'inconscient collectif de l'équipe aura pris le dessus. On constate également cela à échelle plus grande, comme la mentalité « Charlie » qui s'est créé très récemment en France, prenant pour symbole (archétype) de liberté d'expression, le journal « irresponsable » Charlie Hebdo. Mais la communauté musulmane n'en échappe pas, les nouveaux convertis manquant de science, vont avoir tendance à s'uniformiser avec l'image idéale du musulman, et adopter des expressions musulmanes, en réalité sous le poids de l’inconscient collectif musulman. C'est ce qui se passe chez certains jeunes qui se convertissent et adoptent le « salafisme » : ils ont abandonné l'exercice de leur volonté, non pas pour Allah (Dieu), mais pour un archétype, une image idéalisée de l'islam, en réalité inaccessible. On reconnaît ce type de personne à l'importance qu'il donne à leur apparence de musulman, et à leur crédulité face à tout langage habillé d'islamité. On peut dire que le wahhabisme est un archétype qui a failli être introduit en France dans l'inconscient collectif des musulmans français. En revanche, l'archétype mondialiste fonctionne plutôt bien avec l'islam, raison pour laquelle il est très répandu, et difficile de le défaire, et cela, pas seulement chez les musulmans de France.
Non seulement, l'inconscient collectif déforme la réalité, mais en déformant cette réalité, il dévie les aspirations des hommes. Pour expliquer cela, nous allons nous servir du premier film de science-fiction de la trilogie Matrix. Cela va nous permettre d'expliquer en quoi l'inconscient collectif est un miroir déformant, à l'aide d'une analogie avec le récit du film. Dans Matrix, le héros principal se prénomme Néo. Au début du film, Néo vit dans la matrice, mais il n'en a pas conscience. Il est contacté par des individus qui veulent lui faire découvrir l'état du vrai monde. Ces individus constituent une sorte de dissidence, qui luttent contre les Machines dans le vrai monde. Néo est immédiatement inquiété par des autorités de la matrice, les agents Smith, qui lui insèrent un mouchard, une bestiole traçable à distance. Il choisit de suivre la dissidence, qui lui retirera ce mouchard. Après avoir pris la décision de rencontrer Morpheus, le chef des dissidents, et cru en lui, Néo se retrouve conscient du monde originel, et cela est mis en scène par une sorte de naissance dans un monde mécanique, dépourvu de nature. La dissidence lui enseigne des réalités difficiles à accepter en lien avec la matrice et sa vie passé. Elle le forme afin d'être capable de se défendre face aux autorités du système matriciel. Dans le premier film, l'histoire se termine par la révélation que Néo est l'élu, celui qui est censé accomplir la prophétie pour changer le monde et mettre fin aux Machines. Cette révélation se matérialise par le fait que Néo devient capable de voir la matrice dans son essence même, il voit tous les « algorithmes » se présentant à lui dans le présent, et peut prévoir le comportement de tout programme inscrit dans celle-ci.
Maintenant, nous allons expliquer l'allégorie (que nous avons pu comprendre). Néo est un simple esclave, un zombie qui chaque jour, se lève, travail, consomme, parce que la société ou le système lui a dit qu'il fallait faire ainsi. Dans ce film, la société est en réalité la matrice, et cette matrice correspond symboliquement à l'inconscient collectif. C'est là raison pour laquelle, la description qui en est faite, reste limitée au monde de Néo, et, dans sa mise en scène, est très pauvre en détails. Néo est donc en début d'histoire sous l'emprise de l'inconscient collectif. La dissidence, est le groupe de personnes s'étant libéré en partie de la matrice. Elles sont sorties de l'influence de cet inconscient collectif, soit du système, et en faisant cela, elles risquent leur vie. Néo, en décidant de les rejoindre, prend conscience de l'état du véritable monde (dé-matricé), dirigé par les Machines qui représentent le projet trans-humaniste, ou la déshumanisation. Monde dans lequel les humains ne sont que des piles, soit de l'énergie au service de créatures mécaniques. C'est le symbole de la défaite de l'homme, s'étant mis en esclavage par sa propre création systémique. Les Machines, dans la matrice, prennent la forme des messieurs Smith, des clones uniformes, à l'apparence humaine, dépourvus de sentiments et d'humanité. Ils sont chargés de réinsérer les dissidents dans l'inconscience collective (dans la matrice). Dans le film, cela prend la forme de combats physiques (d'arts martiaux), mais dans notre réalité, les Smith symbolisent les autorités du système. Ce serait les autorités républicaines et maçonniques en France par exemple, dont le combat peut être rhétorique, psychologique, stratégique, juridique, idéologique, et non pas physique, bien évidemment.
Enfin, lorsque Néo devient l'élu, il devient en réalité capable de lire la métaphysique aussi bien de la matrice que du monde véritable, ainsi, il peut lire les premières causes, ce qu'il lui permet d'anticiper chaque conséquence, et de prévoir les programmes de la matrice. Ainsi, il devient capable de se défendre face aux Smith, ce qui, dans notre réalité, revient à dire qu'il a désormais une science suffisante pour répliquer face aux autorités. Néo, par sa foi et l'exercice de sa volonté, met fin à sa peur que sont sensé inspirés les Smith (symbole de l'autorité : on peut faire le lien avec l'expérience de Milgram). Néo peut lire également la métaphysique du monde véritable, ce qui lui permet de mettre fin au contrôle des Machines, qui ont mis en place la matrice, et donc l'inconscient collectif. En allant au cœur des Machines soit du système qui est à l'origine de l'inconscient collectif, il accède à la couche la plus primitive de tout le système matriciel, et libère ainsi l'humanité des aspirations transhumanistes omniprésentes dans son inconscient collectif. Les archétypes créés par les Machines, symbolisant l'idéologie dominante, avaient déformé la réalité des hommes au travers de la matrice, pour qu'ils n'aient comme ambition ou aspiration, le simple fait d'être une ressource humaine à leur service pour le projet transhumaniste.
Matrix est un film intéressant dans sa critique du transhumanisme, thème de réflexion que l'on retrouve dans deux autres films, Mad Max et Terminator, dans lesquels la question du pouvoir de la machine qui échappe à l'homme, de l'homme dominé par elle, ou encore de l'homme ne faisant plus qu'un avec celle-ci, sont abordés et critiqués, au travers de scénario apocalyptique et messianique. Cependant, comme la plupart des productions hollywoodiennes, ces films font des compromis, et mélangent le vrai et le faux. On reparlera des productions culturelles qui ont une importance dans la transmission d'idéologies à la masse, et donc, dans la transmission ou l'entretien de certains archétypes.
Tout est une histoire de prise de conscience, de foi, de libération contre la peur. Les archétypes sont des structures symboliques qui se répètent dans l'inconscient collectif, et c'est la raison pour laquelle ils peuvent se retrouver à l'intérieur de plusieurs peuples.
( Il [l'homme] a par devant lui et derrière lui des Anges qui se relaient et qui veillent sur lui par ordre d'Allah. En vérité, Allah ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce que est en eux-mêmes. Et lorsqu'Allah veut [infliger] un mal à un peuple, nul ne peut le repousser : ils n'ont en dehors de lui aucun protecteur. )223
Dans ce verset du Coran, on peut voir qu'il est question de peuple, donc d'un ensemble ou d'une communauté de personnes. Ce qui est en « lui-même », à l'intérieur de ce groupe d'hommes, ne peut-être que quelque chose de collectif (en commun avec les hommes qui constituent ce peuple) et d'immanent. Ce qui est en nous, correspond aux aspirations inconscientes partagées. C'est la raison pour laquelle l'inconscient nous aveugle intérieurement, et cet aveuglement se répercute sur notre perception extérieure.
La libération d'un peuple va dépendre du degré de libération de ces dirigeants face à cet inconscient collectif. Généralement, les sages, les religieux, les mystiques ont toujours été ceux qui avaient réussi à se détacher des aspirations inconscientes collectives, et c'est une des raisons pour laquelle ils ont souvent été incompris. Et notamment en ce qui concerne leur dénonciation des conspirations, qui par définition, échappent à la conscience des masses. Car toute vérité finit toujours par éclater, et c'est pour cela que l'on sait aujourd'hui que l'histoire est faite de complots. Par exemple, il n'existe aucun document écrit ou signé par Hitler concernant un ordre d'anéantissement des juifs. Ce qui signifie qu'Hitler a comploté dans l'ombre pour éviter que cela atteigne la conscience de son peuple. Nous aimerions rappeler que les conspirations sont scientifiquement plus probables que l'existence des extra-terrestres.
Par la mondialisation, entraînant l’uniformisation de l'inconscient collectif au niveau mondiale, ce qu'il risque de se produire, c'est qu'avec un seul et unique archétype mis en place, il sera possible de contrôler une grande quantité d'hommes issus de chaque communauté et de chaque peuple, par les mêmes suggestions, les mêmes ordres, les mêmes idéologies. Ce qui n'était pas le cas, lorsque la majorité des archétypes de chaque inconscient collectif pour chaque communauté était bien séparée.
Un archétype universel conduit à l'uniformisation des mentalités, alors que la métaphysique, indépendante de l'homme, prônent l'unité dans la diversité des aspirations.
Les archétypes les plus anciens vont exercer une influence plus importante sur celui qui va penser le monde correctement, celui qui est proche de la métaphysique, et donc, celui qui s'est libéré des couches de l'inconscient collectif les plus récentes, en se rapprochant des couches originelles. C'est la raison pour laquelle en islam, il est souvent dit que les grands savants sont les plus mis à l'épreuve, et que Satan use de stratégies de plus en plus perverses à leur égard. Et cela se comprend par le fait, que l'égarement des premiers hommes à nécessité des stratégies plus élaborés, en raison de leur état plus proche de la pureté, et d'un inconscient collectif presque vide, et donc, non influant. Lorsqu'un savant se rapproche de cet état de pureté originelle, il fait face à des stratégies archétypales plus élaborées.
Il y a des personnes conscientes de l'existence de cet espace collectif, dont certaines parcelles restent inconscientes pour d'autres. Ces personnes peuvent s'en servir pour faire croître leur idéologie, en manipulant les personnes inconscientes. Manipuler étant quelque chose de mal, elle nécessite toujours la conscience et la volonté. Sans compter que les idéologies sont réductrices, en renforçant l'aveuglement d'autre personne, les manipulateurs donnent plus de poids à certains archétypes, et deviendront de plus en plus influents dans l'inconscient collectif.
( Est-ce que Celui qui observe ce que chaque âme acquiert [est semblable aux associés ? ] Et pourtant ils donnent des associés à Allah. Dis [leur : ] « Nommez-les. Ou essayez-vous de Lui apprendre ce qu'Il ne connaît pas sur la terre ? Ou avez-vous été simplement séduits par de faux noms ? » En fait, on a embelli aux mécréants leur stratagème et on les a empêchés de prendre le droit chemin. Et quiconque Allah laisse égarer, n'a plus personne pour le guider. )224
Cependant, des personnes vont se prétendre plus éclairées parce qu'elles ont accès à une conscience plus élaborés que celle de la masse. C'est le grand danger de la mentalité élitiste, qui est une idéologie, soit un archétype qui séduit souvent les intellectuels. Très élaboré, les intellectuels peuvent s'y soumettre assez facilement. Puisque ce n'est pas parce que nous avons réussi à prendre conscience d'un élément bien caché de notre univers, que nous devenons pour autant conscient de tout.
Grâce à internet, la communication des hommes est facilitée. Le contournement des censures gouvernementales et idéologiques est désormais possible. Cet accès facilité à l'information et aux idées des grands intellectuels de notre temps permet de déconstruire de nombreux et de lourds archétypes, pour la première fois aussi massivement dans l'histoire de l'humanité. Malheureusement, internet permet aussi l'insertion de nouveaux archétypes.
Nous rajouterions une chose entre l'inconscient collectif et la métaphysique, il existe une autre « couche » qui se situerait entre les deux et qui recouvrerait la métaphysique. Car tous les hommes ne sont pas capables de percevoir les secrets de la Création, bien qu'ils aient pu réaliser de grandes prises de conscience par leurs efforts. C'est dans cette couche intermédiaire que se trouverait le langage (que nous ne mettrions pas dans l'inconscient collectif, ni dans la métaphysique).
« Il semblerait parfois que dans le sein des nations se trouvent des forces latentes qui les guident, Qu'y a-t-il, par exemple, de plus compliqué, de plus logique, de plus merveilleux qu'une langue ? Et d'où sort cependant cette chose si bien organisée et si subtile, sinon de l'âme inconsciente des foules ? Les académies les plus savantes, les grammairiens les plus estimés ne font qu'enregistrer péniblement les lois qui régissent ces langues, et seraient totalement incapables de les créer. Même pour les idées de génie des grands hommes, sommes-nous bien certains qu'elles soient exclusivement leur œuvre ? Sans doute elles sont toujours créées par des esprits solitaires ; mais les milliers de grains de poussière qui forment l'alluvion où ces idées ont germé, n'est-ce pas l'âme des foules qui les a formés ? » — Gustave Le Bon.
Le langage est une ombre superficielle sur la métaphysique. L'homme a besoin du langage pour se rapprocher de la science métaphysique, mais une fois au plus près d'elle, il doit s'en détacher de nouveau. Car le langage construit la pensée, mais celle-ci doit avoir une certaine limite, la rationalité du réel qu'il faut séparer de la « méta-pensée ». La « méta-pensée » n'est plus réellement une pensée, c'est un état de l'être qui n'a plus besoin de rationalité pour dire le vrai.
Pour terminer sur une remarque, concernant l'inconscient individuel, s'il est relié à celui du collectif, et aux plus proches, lorsque un psychanalyste exerce son observation de l'inconscient d'un de ses patients, il faut qu'il garde à l'esprit que le sien peut influer sur celui de son patient. C'est ainsi que peuvent naître les fausses théories, puisque certains invariants dans l'inconscient des personnes consultées, peuvent-être la manifestation conséquente de celui du psychanalyste lui-même.
La Manipulation des Opinions en « Démocratie » ?
On pourrait penser qu'un individu irrationnel serait moins prévisible qu'une personne purement rationnelle. En effet, par définition, pour une personne irrationnelle s'ouvre tout le champ des possibles, et mêmes des impossibles (dans les cas de folies type psychotique par exemple). Et la personne rationnelle suivrait un chemin tracé, donc forcément plus prévisible. Or, il n'en est rien, pour la simple et bonne raison que le champ d'ouverture d'esprit potentielle est affaiblie par l'irrationalité. L’irrationalité est, au final, un aveuglement comportemental, elle fait donc intervenir les différents mécanismes de défense que l'on a déjà évoqués, et il n'y a rien de plus prévisible psychologiquement que quelqu'un qui présente fréquemment les mêmes mécanismes. Alors que pour la rationalité, son champ comportemental des possibles selon les situations est sans limite. Elle est véritablement libre de ses choix, contrairement à l'irrationnel, qui conduit l'homme à l'intérieur de différents pièges. Cela peut s’observer dans un débat, où celui qui ment finit par se retrouver piéger par ses propres contradictions, s'il est face à un bon dialecticien, et donc finit par être contraint à suivre un chemin déjà tracé s'il ne veut pas se contredire. On l'observe également chez certaine personne qui, lorsqu'on leur tend la main et leur propose la paix, sont incapables de s'inscrire dans une telle démarche.
L'irrationalité est aussi une preuve d'un manque de maîtrise de soi. La rectitude de la pensée demande une certaine retenu de ses passions, accessible pourtant à tous, mais, cette maîtrise dépendra des thèmes qui peuvent être liés plus ou moins à certains affects, selon le vécu de la personne.
Dans cet article, nous ne parlerons pas de manipulation individuelle, soit d'une personne envers une autre, mais uniquement de manipulation de masse. Car nous sommes tous amener au cours de notre vie, à avoir des comportement manipulateur, aussi honnête que nous pouvons être. Par exemple lorsque nous désirons quelque chose, et que l'obtention de cette chose dépend du bon vouloir d'une personne, nous savons inconsciemment et naturellement utiliser des stratégies pour influencer la volonté de cette personne.
Les points communs entre la manipulation individuelle et la manipulation collective, se retrouvent dans la modification de la perception externe et interne de la victime. Nous parlions déjà d'illusion, et cela va consister essentiellement à tromper la vigilance, et l'esprit de l'homme.
La manipulation collective est appelée plus couramment la propagande.
« Elle [la propagande] ne prend pas simplement en compte l'individu, ou même l'opinion publique en tant que telle, mais aussi et surtout l'anatomie de la société, avec l'imbrication de ses formations collectives et de leurs allégeances diverses. Elle considère l'individu non seulement comme une cellule de l'organisme social, mais aussi comme une cellule organisée au sein d'un dispositif social. Excitez un nerf à un endroit sensible, et vous déclencherez automatiquement la réaction d'un membre ou d'un organe précis. » — Edward Bernays225
La propagande vise ce que l'on appelle les réseaux d'influence. Ces réseaux peuvent en être à l'origine, comme ils peuvent être de simples sous-réseaux influencés par une organisation plus influente à l'origine de la stratégie de manipulation, dont le premier ignore totalement l'existence du second.
( Ceux qui ont pris les protecteurs en dehors d'Allah ressemblent à l'araignée qui s'est donnée maison. Or la maison la plus fragile est celle de l'araignée. Si seulement ils savaient ! )226
Les principaux réseaux d'influence sont en général à la tête de l'inconscient collectif d'un pays. En France, ce serait le sionisme et la franc-maçonnerie. Il suffit de lire les journaux ou de regarder la télévision pour s'en rendre compte. Comment un imam tel que Hassen Chalghoumi peut-il se retrouver représentant des musulmans en France sur le champ médiatique ?227 Si vous n'étudiez pas l'influence du sionisme en France, vous ne pourrez pas comprendre la présence médiatique de cet imam, qui ne s'explique en réalité que par son affiliation au sionisme228. Pareil lorsque vous savez qui est franc-maçon parmi les spécialistes qui se retrouvent toujours dans une émission comme « C dans l'air », ou sur le plateau de « Ce soir ou jamais », on observe une certaine connivence entre ces personnes appartenant au même réseau, qui argumentent idéologiquement en prétendant leur autorité, et non pas, par la rationalité. Ils s'amusent à orienter le débat dans le sens qu'ils veulent, et le simple fait d'être plus nombreux, va donner plus de poids à leurs arguments, et ainsi orienter l'inconscient collectif des membres présents sur le plateau, et par la même occasion, celui des téléspectateurs. Un professeur d'université ou un chercheur qui aurait le malheur de passer à la télévision, sans appartenir à ses réseaux, et irait dire des vérités scientifiques, qui n'iraient pas dans le sens idéologique souhaité par le système, serait immédiatement stigmatisé comme étant quelqu'un de controversé, aussi professionnel qu'il puisse être.
Par ces exemples, vous comprenez que la propagande utilise des icônes, des personnalités, écrivains, acteurs, journalistes, politiques, chroniqueurs, humoristes, sportifs, artistes, etc.. Les propagandistes, souvent issus de sociétés fermés, types maçonniques, n'ont pas besoin d'être en relation directe avec la masse pour influer sur elle. Ils peuvent utiliser des intermédiaires que cette dernière a accepté de considérer par servitude volontaire. La propagande investit les grands moyens de communication, comme la publicité, la télévision, la radio, les journaux. Elle essaye d'influer sur des personnalités qui ont une résonance importante sur la population, et parfois, elle invite ouvertement ces mêmes personnes à faire partie de ces réseaux.
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'un réseau est invisible au regard des masses. Il n'y a rien de mieux pour échapper à la conscience de l'homme.
« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. » — Edward Bernays229
Voilà comment commence l'ouvrage Propaganda, de Edward Bernays230, cousin de Sigmund Freud, considéré comme le père fondateur de la propagande politique institutionnelle. À la lecture de cet ouvrage, nous comprenons que, dans un système « démocratique », la conspiration est la règle et non pas l'exception. Que la majorité des hommes sont gouvernés par une poignée d'entre eux qui leur insufflent comment penser, comment se comporter, et se substituent à leur volonté pour servir un ordre (ou un désordre) bien précis. C'est tout simplement la mise en place politique de la loi du plus fort (en réalité, seulement chez ceux qui acceptent les règles de ce jeu).
« Aujourd'hui, pourtant, une réaction s'est amorcée. La minorité a découvert qu'elle pouvait influencer la majorité dans le sens de ses intérêts. Il est désormais possible de modeler l'opinion des masses pour les convaincre d'engager leur force nouvellement acquise dans la direction voulue. Étant donné la structure actuelle de la société, cette pratique est inévitable. De nos jours la propagande intervient nécessairement dans tout ce qui a un peu d'importance sur le plan social, que ce soit dans le domaine de la politique ou de la finance, de l'industrie, de l'agriculture, de la charité ou de l'enseignement. La propagande est l'organe exécutif du gouvernement invisible. » — Edward Bernays231
Edward Bernays fait la défense de la propagande dans son ouvrage, car pour lui, cela ne correspond qu'à un moyen d'essayer d'imposer son point de vue. Ce serait tout simplement du prosélytisme idéologique, et un propagandiste ne serait qu'un « conseiller en relations publiques » selon ses propres mots. Cependant, nous ne savons pas s'il prend ses lecteurs pour des imbéciles, ou s'il est d'une naïveté et d'une crédulité candide. Pour Bernays, les faiseurs d'opinions incarnés par des forces invisibles au public, sont forcément au service du peuple, bienveillants, et dénués d'intérêt, c'est ainsi qu'il nous les décrit. Or, tout le XXème et le XXIème siècle nous montre que cela n'a pas été le cas. Qu'il peut y avoir des stratégies idéologiques, et que des faiseurs d'opinions peuvent être manipulés par d'autres. Pire encore, « la stratégie sait se cacher au point de se cacher même à elle-même ; les capitalistes ignorent ce qu'est le capitalisme », nous dit Michel Clouscard232. Ce qui signifie qu'un faiseur d'opinion peut ignorer servir une stratégie, non pas parce qu'il est manipulé par un autre, et non pas seulement parce qu'il est ignorant, mais simplement parce que les fins de l'idéologie en question ne sont pas toujours connues. Le capitalisme est un non-sens, qui est voué à se détruire lui-même, parce qu'il s'ignore.
Pour revenir aux archétypes, le capitalisme en est un qui s'est imposé aux masses récemment dans l'histoire, et ce qu'il faut comprendre, c'est que ce n'est pas un seul homme qui aurait créé une idéologie comme celle-ci, mais c'est une mentalité, résultat d'une opposition à la vérité, créant alors des déchets dans l’inconscient collectif fertile à une certaine période historique.
Dans l'ouvrage de Bernays, il est question de manipulation consciente, c'est-à-dire de la volonté propre de ceux qui sont sensés être les têtes pensantes. Ce sont eux qui utilisent et se servent des archétypes, mais il se peut qu'il y en ait aussi d'inconscients chez eux. Nous avions dit dans l'article précédent qu'un manipulateur est manipulable par plus manipulateur que lui. Les plus grands manipulateurs sont Satan et sa descendance rebelle. Ce qui signifie, qu'en réalité, un homme à la tête de ces réseaux d'influence qui manipule le peuple pour des intérêts autre que le bien commun, il y a de fortes chances qu'il soit lui-même manipuler par les djinns. Autrement dit, un manipulateur malveillant sert, de fait, Satan lui-même, qu'il en est conscience ou non.
Ce qu'il faut bien comprendre également, c'est qu'un archétype étant le résultat des déchets de la pensée humaine, c'est-à-dire des pensées en dehors du droit chemin, celles-ci ne sont pas construites sciemment par l'homme. Les archétypes n'ont pas d'origine humaine. Les archétypes sont des combinaisons structurantes d'idées fausses, non connues par l'homme. Peut-être le psychanalyste, par l'expérience, peut-il déceler certaines associations. Ce sont ces combinaisons spécifiques qui permettent aux djinns de se manifester dans ce monde. C'est ce que Jung a appelé un complexe autonome.
« ...les complexes, en effet, se comportent comme des malins génies cartésiens ; ils paraissent se complaire à des espiègleries [...] ; ils vous mettent sur les lèvres juste le mot qu'il ne fallait pas dire ; ils vous subtilisent le nom de la personne que vous allez présenter ; ils causent un besoin incoercible de toussoter au beau milieu du pianissimo le plus émouvant du concert ; ils font trébucher sur sa chaise avec fracas le retardataire qui veut passer inaperçu ...» — C.G. Jung233
Mais si ceux à la tête des réseaux d'influence ne sont pas conscients d'être eux-mêmes au service d'archétypes, ils sont conscients tout de même de leur stratégie. En revanche, ce qu'ils ignorent souvent, ce sont les conséquences réelles (et non pas spéculatives) de leur stratégie. Ce sont de mauvais stratèges, car le bien finit toujours par vaincre le mal. Tous les faits montrent que la vérité finit toujours par triompher. Et même si elle ne triomphe pas de leur vivant, très peu de ces gens croient en une vie après la mort, raison pour laquelle, ils finiront perdant.
( Voilà ceux qui échangent la vie présente contre le vie future. Eh bien, leur châtiment ne sera pas diminué. Et ils ne seront point secourus. )234
Parfois, leur stratégie, ou leur influence commence à s'estomper. Simplement parce que les masses se rendent compte de la manipulation, mais aussi, parce que des idéologues opposées résistent et travaillent à faire reculer ses influences néfastes pour le bien commun. Dans ce cas, le dernier recours pour faire avancer facilement leur idéologie est la corruption, et notamment celle des autorités institutionnelles. Cela peut se faire par la mise en place de personnes à la tête des institutions, grâce aux réseaux d'influence.
Par exemple en France, cela peut se traduire par la mise en place arbitraire d'un membre franc-maçon dans le corps enseignant des écoles républicaines, et en particulier dans les collèges et les lycées. Et justement, si nous parlons de l'école, c'est parce que la propagande de masse commence dans ce lieu. Seules, l'histoire et l'éducation civique sont touchées (nous mettons de côté la biologie, théorie de l'évolution enseignée qui n'a pas exactement le même but, même si cela reste une forme de propagande).
« Les gens susceptibles d'être ainsi mobilisés sont légion, et une fois enrégimentés ils font preuve d'une telle opiniâtreté qu'ils exercent collectivement une pression irrésistible sur le législateur, les responsables de journaux et le corps enseignant. Leur groupe défend bec et ongles ses « stéréotypes », ainsi que les appelle Walter Lippmann, et transforme ceux de personnalités pourtant éminentes (les leaders de l'opinion publique) en bois flotté emporté par le courant. » — Edward Bernays235
L'école publique est l'occasion pour les différents réseaux idéologiques d'investir l'opinion des générations futures. N'avons-nous pas appris à l'école que le suffrage universel était l’équivalent de la démocratie ? Que Christophe Colomb avait découvert l'Amérique ? Que la propagande était le propre de la dictature ? Que nous descendions du singe ? Que la révolution française de 1789 a été faite par le peuple ? Que la France était une démocratie ? Or, combien de ses informations clés et connues de tous sont véridiques ?
Edward Bernays nous confis, sans aucune gène, qu'il n'y aucune différence entre une autorité dictatoriale et notre système représentatif « démocratique », exceptés les moyens mis en œuvre pour parvenir à ses fins.
« Nous sommes pour une large part gouvernés par des hommes dont nous ignorons tout, qui modèlent nos esprits, forgent nos goûts, nous soufflent nos idées. C'est là une conséquence logique de l'organisation de notre société démocratique. Cette forme de coopération du plus grand nombre est une nécessité pour que nous puissions vivre ensemble au sein d'une société au fonctionnement bien huilé. » — Edward Bernays236
La seule différence étant que ceux vivant en « démocratie » se croient plus libres que ceux évoluant sous un régime autoritaire et dictatorial affirmé.
L'organisation en réseau du système « démocratique » permet de toucher une grande partie de la population. Ainsi, il est plus facile de créer des mouvements de masses adoptants les mêmes comportements. C'est ainsi que fonctionne la mode.
« Pour le grand public, ces personnages représentent le type même des dirigeants associés à l'expression « gouvernement invisible », mais, tous tant que nous sommes, nous vivons avec le soupçon qu'il existe dans d'autres domaines des dictateurs aussi influents que ces politiciens. Une Irene Castle peut imposer la mode des cheveux courts à quatre-vingt-dix pour cent des femmes ayant des prétentions à l'élégance. Les arbitres parisiens de la mode ont raccourci les jupes des dames, alors qu'il y a vingt ans seulement n'importe quelle New-Yorkaise sortie dans cette tenue aurait été arrêtée et jetée en prison ; alors aussi que ce choix a obligé à réorganiser toute l'industrie du prêt-à-porter féminin, capitalisée à hauteur de centaines de millions de dollars. » — Edward Bernays237
« Les femmes ne sont pas moins soumises que les hommes aux injonctions du gouvernement invisible. Un filateur de soie qui cherchait de nouveaux débouchés suggéra à un gros fabricant de chaussures de recouvrir ses escarpins de soie pour les assortir aux robes des coquettes. Sitôt adoptée, l'idée fit l'objet d'une propagande systématique. On convainquit une actrice connue de porter ces souliers. La mode s'en répandit comme une traînée de poudre. » — Edward Bernays238
Ces personnalités qui vont servir une idéologie, et faisant forte impression sur la masse au point d'être copié, c'est ce que l'on appelle tout simplement une idole, que l'on peut très bien comprendre dans le sens religieux.
Idole : Vedette du spectacle, de la chanson ou personnalité à la mode dont l'apparition suscite une sorte de frénésie dans le public.
Mais cette corruption comportementale à l'échelle de la société est naturellement coûteuse.
« La concentration du gouvernement invisible entre les mains de quelques individus s'explique par le coût des dispositifs sociaux à mettre en œuvre pour contrôler les opinions et les comportements des masses. Cela revient très cher de promouvoir une idée ou un produit auprès de cinquante millions de personnes. Les moyens à engager pour persuader les leaders qui, dans chaque domaine, orientent les goûts et les actions du grand public sont également très onéreux. » — Edward Bernays239
« Quelques-uns croient même que nous (la famille Rockefeller) faisons partie d'une cabale secrète travaillant contre les meilleurs intérêts des États-Unis, caractérisant ma famille et moi en tant d'internationalistes et conspirant avec d'autres autour de la Terre pour construire une politique globale plus intégrée ainsi qu'une structure économique - un seul monde si vous voulez. Si cela est l'accusation, je suis coupable et fier de l'être. » — David Rockefeller240
C'est ainsi que vous trouverez les familles les plus riches du monde à la tête de ses réseaux, comme la famille Rockfeller241 par exemple. Car, celui qui a l'argent, a aussi les moyens de se protéger face à la justice (soit d'entretenir l'injustice). Mais elle a aussi les moyens de recruter les meilleurs dans le divertissement, l'illusion, la manipulation, l'escroquerie, pour arriver à leur fin. C'est ainsi que des personnalités milliardaires, comme Georges Soros, vont s'amuser à financer des mouvements contestataires idéologiques afin de contrer tout ce qui va à l'encontre des intérêts du gouvernement américains, notamment sur la scène internationale, comme dans les derniers événements en Ukraine et en Syrie242.
À l'ère d'internet, des choses plus graves se passent. Les propagandistes ayant moins de contrôle sur ce que peuvent voir les masses, leur stratégie va être encore plus perverse. Investir les réseaux sociaux et corrompre des gens (ou en tout cas, les rendre complices), pour qu'ils exercent des comportements immoraux, déviants, ou infantilisant, afin qu'ils se banalisent dans la société. Faire croire au monde que des comportements déviants font partie de la norme, et que les comportements habituels, et traditionnels soient perçus comme étranges ou marginaux. Cela était déjà le cas à la télévision, mais sur internet, ils investissent des sites aux contenus entièrement gratuits, pour répandre au maximum la perversité dans l'humanité. C'est ce qu'il se passe par exemple avec la pornographie, entièrement gratuite et facile d'accès sur internet, pour la banaliser d'une certaine manière, alors que celle-ci ne l'a jamais été dans ces proportions à la télévision.
Exercer une propagande coûte de l'argent. En parallèle, ces réseaux vont alors commencer à se constituer en lobbys pour exercer des pressions avec plus ou moins de violence, comme une mafia, sur différents secteurs où il est possible de se faire du bénéfice sans trop investir. L'exemple le plus parlant est le lobby de l'industrie pharmaceutique, appelé aussi Big Pharma, qui spécule sur la médication chimique et les maladies chez l'homme, tout en exerçant une pression sur le pouvoir législatif en France, et dans bien d'autres pays243. Ainsi, ils vendront des millions de médicaments ou de vaccins inutiles à la santé de l'humanité.
Cette stratégie consiste à fabriquer un problème fictif, et proposer une solution. Le lobby se présente comme le sauveur d'un problème qu'il a lui-même créé. Ainsi, sa manipulation peut échapper à la conscience de la masse si celle-ci ignore le responsable du problème. Le but consiste à faire entrer inconsciemment dans l'inconscient collectif ce que l'on appelle le triangle relationnel de Karpman244. Cela consiste à désigner un persécuteur, et essayer, soit de se mettre à la place de la victime, soit à la place du sauveur. Cela a été la stratégie du sionisme. Le sionisme est le plus grand responsable de l'antisémitisme ces derniers siècles. En France, nous le voyons clairement avec des organes de propagande comme le Crif ou la Licra, ils se proposent d'abord comme sauveur en faisant croire qu'ils luttent contre l'antisémitisme, parfois, ils se mettent en position d'éternelles victimes, en rappelant la mémoire de la Shoah et l'antisémitisme millénaire, et enfin, ils désigneront toute personne critiquant le sionisme comme étant persécuteur. Au final, toute personne qui lutte réellement contre l'antisémitisme, sera décrite comme antisémite par la Licra et le Crif.
« Si vous n'êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment. » — Malcolm X
Ceci est une des stratégies parmi tant d'autres dans la subversion des masses. Un hameçonnage consistant à échapper à la conscience de la victime par un détournement d'intention, ou par son gain de confiance, tout comme le pécheur échappe à la conscience du poisson, et gagne sa confiance par l’appât au bout de l'hameçon. Puis vient l'insertion d'un conflit triangulé, afin de continuer à échapper à la conscience de la victime, en le mettant en conflit avec des groupes de personnes pour qu'elles se détruisent mutuellement. C'est une stratégie de manipulation menant au chaos.245
Une autre manière de manipuler les masses sans qu'elles ne puissent en prendre conscience, est, ce que l'on appelle parfois, le syndrome de la grenouille. On l'illustre par le récit suivant :
« Imaginez une marmite remplie d’eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l’eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continu de nager. La température continue de grimper. L’eau est maintenant chaude. C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant. L’eau est cette fois vraiment chaude; la grenouille commence a trouver cela désagréable, mais elle s’est affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien. La température continue de monter, jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir. Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau à 50 degrés, elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée aussitôt de la marmite. Cette expérience montre que, lorsqu’un changement s’effectue d’une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart de temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte. » — Olivier Clerc
C'est de cette façon, par petite touche successive, de législation en législation, que les idéologies prolifèrent tout en échappant au mouvement de contestation. On le voit en France avec le soit disant « mariage pour tous ». C'est en réalité une histoire qui commence en 1999 par l'instauration du PACS (Pacte civil de solidarité), permettant à deux personnes de même sexe de s'unir civilement. Il a suffit, par la suite, d'appliquer la stratégie du pied dans la porte, pour imposer le « mariage homosexuel » en 2013, qui n'est que la conséquence logique des pressions idéologiques du lobby LGBT. Si en 1999, certains avaient prédit l'arrivée de ce pseudo-mariage, on peut aujourd'hui prédire ce qui risque de venir dans les années à venir. Légalisation de la GPA, de l'inceste, de la pédophilie, et enfin l'union d'un être humain avec toute forme vivante ou non. C'est la logique "progressiste" aidée, encore une fois, par les futures générations, à qui, l'on enseigne la théorie du genre à l'école, pour les préserver dans un état psychotique, un flou identitaire, ou règne la confusion entre homme et femme, et entre adulte et enfant, soit la destruction de l’hétéro-normativité et de la famille nucléaire.
« Ce qui est en cause, c'est l'hétérosexualité en tant que norme. Il nous faut essayer de penser un monde où l'hétérosexualité ne serait pas normale. » — Eric Fassin (sociologue, américaniste, et professeur agrégé à l’École normale supérieure de Paris)246
« (Je ne vois) aucun inconvénient à la polygamie, ni à l’inceste, ni au mariage avec les animaux s’il y a consentement mutuel, ce qui est plus compliqué avec les animaux… Loin de s’achever aujourd’hui, les politiques minoritaires ouvrent une brèche dans laquelle il importe de s’engouffrer pour repenser l’ordre sexuel et social. » — Ruwen Ogien, directeur de recherches au CNRS247
Dans ces exemples, vous pouvez voir que le lobby LGBT a réussi à mettre ses idées dans la tête de personnes à des postes clés du pouvoir, en l'occurrence ici, la recherche universitaire. Mais ce lobby n'est qu'un petit groupe de pression communautaire, en réalité, manipulé par plus grand que lui. Il n'est qu'un outil, pour servir le dessein mondialiste. Tout comme le Crif et la Licra entretiennent l'antisémitisme, il en va de l'intérêt du lobby LGBT d'entretenir l'homophobie, pour pouvoir se mettre à la place de la victime, toujours dans ce fameux triangle de Karpman.
Cette stratégie du syndrome de la grenouille fonctionne également avec l'appauvrissement du peuple. Les inégalités n'ont fait que progressivement s'accroître ces deux derniers siècles, et de cette manière, le pouvoir politique du peuple s'affaiblit. Il devient de moins en moins capable d'être en position de résister face à l’injustice politique.
Autre stratégie de subversion des masses, est le reality-building248, la science de la construction du réel, ou de la réalité reconstruite. Une des choses fondamentales sur laquelle nous avons souvent insisté était le dogmatisme du réel. Lorsque nous venons à la vie, la réalité s'impose à chacun d'entre nous, et dès qu'un événement à lieu, seuls les témoins de ces événements peuvent décrire avec précision ce qu'il s'est réellement passé. Le reality-building va consister à réécrire l'histoire dès l'instant où elle se déroule, sans la prise en compte du réel. Écrire l'histoire avant même que nous puissions avoir de recul dessus, en modifiant ce qui arrange les intérêts d'un groupe, et en omettant sciemment ce qu'il pourrait nuire à ces mêmes intérêts.
« Ce n'est plus la façon dont fonctionne le monde désormais", continua-t-il. "Nous sommes désormais un empire, et quand nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous étudierez cette réalité - de manière judicieuse, sans aucun doute – nous agirons à nouveau, créant d'autres nouvelles réalités, que vous pouvez étudier également, et c'est comme ça que les choses se régleront. Nous sommes les acteurs de l'Histoire... et vous, vous tous, il ne vous restera qu'à tout simplement étudier ce que nous faisons.. »249
En France, nous l'avons vu avec l'Affaire Charlie, dès l'année scolaire suivante, immédiatement intégrée dans les manuels scolaires. Ce qui signifie que l'on ne prend plus le temps d'étudier l'histoire, pour comprendre toutes les forces en jeu dans un scénario tel qu'un attentat comme celui de Charlie Hebdo. On prétend tout savoir, sans enquête judiciaire, sans analyse d'historiens, de sociologues, de géopoliticiens. Le but est de susciter l'émotion, et de nouveau, chez les plus jeunes pour mieux les orienter idéologiquement.
La propagande idéologique peut-être une grande perverse narcissique. On l'observe parfaitement dans les débats télévisuels. Les faiseurs d'opinions fabriquent des impressions totalement artificielles, mais surtout, contraire à la réalité, en vue de susciter l'émotion chez la victime. L'émotion, c'est l'absence de raisonnement. L'émotion chez l'homme a un rôle à jouer, mais la propagande en abuse pour faire taire la rationalité.
Susciter cette émotion par manipulation se fait principalement par les images et les slogans. Une image seule ne signifie rien sans une histoire. Toutes les grandes peintures ont leur histoire.
« Connaître l'art d’impressionner l'imagination des foules c'est connaître l'art de les gouverner. » — Gustave Le Bon250
« Cette pratique qui consiste à déterminer les circonstances et à créer simultanément des images dans l'esprit de millions de personnes est en réalité très courante. » — Edward Bernays251
Les slogans permettent la consommation de masse. Avant les commerçants devaient vanter les mérites de leurs produits, aujourd'hui, grâce à la mode, tout le monde veut consommer les mêmes produits.
« Selon le schéma en usage autrefois, le fabricant suppliait l'acheteur potentiel : « Achetez-moi un piano, s'il vous plaît ! » Aujourd'hui, le schéma s'est inversé et c'est l'acheteur potentiel qui dit au fabricant : « Vendez-moi un piano, s'il vous plaît. » — Edward Bernays252
Le slogan est un outil qui a été utiliser par Edward Bernays, notamment lors d'un événement célèbre pour inciter les femmes à fumer des cigarettes aux États-Unis, alors que ce comportement était tabou auparavant. Le slogan utilisé était "la torche de la liberté", ce qui venait mettre de la positivité dans un objet qui était tout l'inverse : dépendance et nuisance pour la santé, même si ces effets n'étaient pas forcément connus à cette époque, Bernays admet qu'il a fait cela pour faire gagner plus d'argent à un ami, à savoir George Washington Hill, afin de vendre ses cigarettes à un public plus large, en incluant les femmes.253
En France, le slogan « Je suis Charlie », avait également pour but de faire passer le Journal de Charlie Hebdo, comme un symbole de la Liberté d'Expression, ce qui de notre point de vue, est très loin d'en être l'incarnation. Les slogans permettent de véhiculer tout un imaginaire. Aujourd'hui, il n'y a pas un seul produit publicitaire qui n'a pas son slogan, aussi mensonger qu'il puisse être. Même les partis politiques ont leur slogan lors des élections.
Si vous observer les débats politiques à la télévision, vous verrez que pour chaque personnalité, toujours les mêmes mots leur sont accolés par leurs adversaires politiques. De cette façon, ils cherchent à discréditer leurs adversaires, en leur imposant des étiquettes. Par exemple, lorsque Marine Le Pen parle du retour de la maîtrise des frontières de la France, ses « adversaires » politiques (PS, ex-UMP, et Front de Gauche), vont lui renvoyer le vocabulaire suivant : « replis sur soi », « fermeture au monde », et ça peut aller jusqu'à l’évocation de « barbelés »254. Ce champ lexical négatif jusqu'au ridicule, faisant référence à un camp de concentration, agit comme un slogan aux yeux de l'imaginaire collectif français, en venant ternir l'opinion de Marine Le Pen. Lorsque l'on utilise ce procédé aussi grossier, caricatural et malhonnête, cela signifie que nous n'avons pas d'arguments à lui opposer. C'est par ce deuxième signal, à savoir l'absence d'arguments contradictoires de la part de la classe politique traditionnelle, en raison de sa médiocrité et de son mépris du peuple, qui explique simplement les scores récents du Front National.
Les partis politiques sont des inepties découlant de notre système démocratique moderne255. La politique devrait être au service du peuple, ou plutôt du bien commun. Or, aujourd'hui les partis politiques fonctionnent comme des mafias, ont adopté la mentalité des sectes, elles véhiculent des idéologies pour garder le pouvoir, en flattant les minorités agissantes et dominantes. Comme Voltaire le disait, « le petit nombre qui fait travailler le grand,[...], et le gouverne ». Les partis politiques n'ont qu'un seul but, diviser les masses et les contrôler.
« D'où, naturellement, la question suivante : si l'on parvenait à comprendre le mécanisme et les ressorts de la mentalité collective, ne pourrait-on pas contrôler les masses et les mobiliser à volonté sans qu'elles s'en rendent compte ? La pratique de la propagande a récemment prouvé que c'était possible, du moins jusqu'à un certain point et dans certaines limites. » — Edward Bernays256
À partir du moment où vous devenez partisan, vous êtes emportés par les archétypes (les idéologies) qui dominent l'inconscient du groupe. Les idéologies ne sont, au final, que des courants de pensée, et comme la majorité des idéologies s'inscrivent en porte-à-faux avec le réel, toute personne empruntant ces mentalités, deviennent prévisibles, et se rangent docilement dans une case du système. Nous ne pouvons pas nous défaire du système avec des idées émanant de celui-ci.
Notre prévisibilité émane de nos conflits intérieurs, entretenus par le système. Les mathématiques, et l'algèbre en particulier, cherchent à trouver des solutions à des « conflits », comme résoudre une équation, ou encore, faire revenir la dualité, à l'unité. Par exemple, lorsque nous posons 1 + 1, nous avons deux éléments, donc nous sommes dans la dualité (le conflit, l'immanence). En réduisant ce calcul avec un seul symbole, à savoir : 2 (deux) dans cet exemple, nous faisons revenir à l'unité la dualité. Pareil pour les équations, lorsque nous cherchons la ou les valeurs de l'inconnu x, nous résolvons l'équation avec une seule solution.
Là où nous souhaitons en venir, c'est qu'en politique, cela devrait être pareil. Il ne peut pas y avoir plusieurs solutions pour le bien commun. Il peut exister plusieurs moyens pour une seule et même solution, comme il peut exister plusieurs valeurs de l'inconnu x, pour la solution d'une équation. Mais sur deux solutions, il ne peut y en avoir qu'une au service du bien commun, quand l'autre ne peut servir que l'intérêt particulier, une minorité, un problème secondaire. Dans une société individualiste, il n'est donc pas étonnant de voir plusieurs solutions au travers de plusieurs partis politiques...
« Le seul moyen que j'ai pour éviter que l'autre me traite comme un moyen, comme une simple chose, c'est de rendre mon comportement imprévisible, c'est-à-dire d'exercer du pouvoir. »257
Nous avions déjà précisé dans un de nos articles précédents, que les belles choses de ce monde étaient celles qui étaient imprévisibles. Les détenteurs du pouvoir souhaiteraient prédire tous les comportements humains, soit les manipuler, les contrôler, rendre la société totalement mécanique, comme une vulgaire machine, et faire de l'humanité du simple carburant pour faire fonctionner leur machine économique. À l'aide du marketing, et de l'ingénierie sociale, l'homme envieux cherche à réduire les incertitudes, de sorte que la masse soit prévisible, voir même qu'elle aille dans le sens que l'on souhaite. On modélise les comportements, pour en définir les structures, les constantes, les conditionnements, etc...
Dans un système irrationnel, être rationnel devient un acte imprévisible, « révolutionnaire ». Car le système ne sait pas penser la logique, il n'a pas été conçu pour être en harmonie avec le réel.
Un être humain est d'abord un être unique, s'il veut éviter la manipulation, il se doit de retrouver cette unicité, en dehors de la masse. Même si cette dernière forme une apparence homogène, elle n'est, en réalité, qu'un magma d'irrationalité et d'absence de volonté propre. Dans laquelle l'homme se repose sur des phénomènes sociaux comme l'ignorance plurielle ou l'imitation.
Être souverain de sa propre personne, voilà ce qui fait peur au pouvoir. Exercer sa propre volonté, être conscient des stimuli intrusifs à son propre fonctionnement cognitif et affectif, sont des démarches intellectuelles incontournables pour se défendre contre l'esclavage psychologique moderne. Si Descartes disait « Je pense donc je suis », nous pourrions rajouter, que c'est parce qu'il avait la conscience de son pouvoir de penser qu'il avait la liberté d'être.
« La propagande ne cessera jamais d'exister. Les esprits intelligents doivent comprendre qu'elle leur offre l'outil moderne dont ils doivent se saisir à des fins productives, pour créer de l'ordre à partir du chaos. » — Edward Bernays258
La propagande existe depuis que l'homme souhaite tromper son prochain pour avoir le pouvoir. Auparavant, on appelé cela tout simplement de la magie. Car, qu'est-ce qu'un prestidigitateur, si ce n'est quelqu'un qui amuse le public en créant des illusions. L'art de détourner l'intention, la conscience et la vigilance de l'homme s'inspire de la magie.
( Et ils suivirent ce que les diables racontent contre le règne de Solayman. Alors que Solayman n'a jamais été mécréant mais bien les diables : ils enseignent aux gens la magie ainsi que ce qui est descendu aux deux anges Harout et Marout, à Babylone ; mais ceux-ci n'enseignaient rien à personne, qu'ils n'aient dit d'abord : « Nous ne sommes rien qu'une tentation : ne soit pas mécréant » ; ils apprennent auprès d'eux ce qui sème la désunion entre l'homme et son épouse. Or ils ne sont capables de nuire à personne qu'avec la permission d'Allah. Et les gens apprennent ce qui leur nuit et ne leur est pas profitable. Et ils savent, très certainement, que celui qui acquiert [ce pouvoir] n'aura aucune part dans l'au-delà. Certes, quelle détestable marchandise pour laquelle ils ont vendu leurs âmes ! Si seulement ils savaient ! )