L'islam est avant tout une religion. Qui dit religion, dit morale et spiritualité. Elle est pour beaucoup de musulman un guide pour la vie d'ici-bas, dans le but d'améliorer son comportement, et d'endurer dans l'espoir d'une récompense meilleure.
Seulement l'époque et le contexte occidental dans lequel nous vivons, nous amènent à de nombreuses controverses sur ce sujet. La forte méconnaissance de cette religion est appuyée par les amalgames et les stéréotypes véhiculés par les médias de masses. C'est une religion qui se fait de plus en plus remarquer et devient visible dans le quotidien des gens. Tout d'abord parce que le nombre de partisans croît fortement, c'est une réalité démographique, mais aussi parce qu'elle englobe tous les aspects de la vie du croyant, aussi bien la sphère publique que privée. Les textes aussi, suscitent parfois l'incompréhension, en contenant des passages qui peuvent paraître violents pour les non-initiés, et peuvent choquer une majorité. Mais il est important de rappeler qu'ils ne le sont ni plus ni moins que certains passages bibliques, où autres textes religieux.
Dans cette partie consacrée à l'islam, les bases à connaitre pour pouvoir se faire une opinion sur cette croyance seront clairement exposées. Nous verrons en quoi consiste cette religion, ce qu'elle signifie dans son essence propre et qu'est-ce qu'être musulman dans la pratique de tous les jours. En ce qui concerne la foi en islam, on démontrera qu'elle n'est pas irrationnelle et fanatique, mais qu'elle peut découler du savoir et de la raison. Nous continuerons, ensuite, par une présentation du Coran, texte sacré de l'islam incontournable, ainsi qu'une esquisse de l'homme Muhammad, dernier prophète de l'islam. Enfin, nous montrerons en quoi cette religion peut être vecteur de paix et de fraternité, tout en mettant en avant sa compatibilité avec le monde moderne, et tout particulièrement ce qui concerne la condamnation ferme du terrorisme.
Petite remarque avant de commencer, lorsqu'on vous parle de l'islam, qui mieux qu'un musulman peut vous parler de cette religion ? Lorsque vous êtes malades, vous allez bien consulter un médecin, spécialiste des maladies. Donc si vous soihaitez connaître l'islam dans son authenticité, vous devriez demander à un musulman, qui détient un minimum de savoir et de références sérieuses de ses propres textes. Tous textes qui critiquent l'islam, en dehors du cadre, sans apporter de références qui émanent des textes de l'islam n'est pas à prendre en considération.
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
(1) Dis : "Ô vous les infidèles ! (2) Je n'adore pas ce que vous adorez. (3) Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. (4) Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez. (5) Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore. (6) A vous votre religion, et à moi ma religion”.
L'islam est une religion qui a pris naissance au VIIème siècle, dans la péninsule arabique. Selon la tradition, elle a été révélée à Muhammad, dernier prophète et messager de Dieu. L'islam est articulée autour du Coran, considéré comme la parole même du Très-Haut, recueillant toute la révélation. Le Coran est le fondement incontournable, à l'origine des dogmes et des croyances de l'islam. Il est la référence morale partagée par une communauté liée par la foi.
Un adepte de l'islam est appelé musulman. Ainsi être musulman suppose une certaine discipline à laquelle se conformer, et une part de responsabilité. Lorsqu'on se dit musulman, il ne faut pas oublier que, à travers ce que nous sommes et à travers nos actes, nous représentons la religion de Dieu. Ainsi, un mauvais comportement contraire à l'islam, peut ternir l'image de la religion, quelle qu'elle soit d'ailleurs. La religion musulmane n'oblige personne à rejoindre ses rangs. Elle n'impose rien aux autres, si ce n'est son existence, elle souhaite juste être acceptée et tolérée.
Les non-croyants ont la fâcheuse tendance à penser que c'est une religion qui est très rigide, et dure sur le plan psychologique. Or il n'en est rien, puisque comme nous l'avons vu, la spiritualité est un chemin personnel, et par conséquent, personne ne peut vous juger sur votre degré de foi. Seul Dieu devrait en posséder le droit. Même s'il est vrai que le contexte occidental défavorise grandement la pratique du culte, notamment si l'on souhaite suivre fidèlement la tradition. Le musulman est alors parfois amené à faire quelques compromis dans sa vie pour pouvoir vivre sa foi pleinement.
Dans cette première partie sur la présentation générale de la religion musulmane, nous commencerons par quelques précisions étymologiques sur le concept de l'islam pour comprendre ce qu'il renferme réellement. On exposera également les croyances de bases du culte musulman, et vers quoi la foi de l'adorateur doit se tourner. Nous verrons ensuite ce que signifie être musulman, dans une perspective religieuse, et le minimum requis pour s'en revendiquer. Puis, nous ferons une étude comparative brève, afin de démontrer que la morale véhiculée par le Coran, présente de grandes similitudes avec celle prêcher par la Bible.
Islam, la soumission au Dieu Unique ?
Le terme islam vient de la racine arabe salama, et renvoie à deux notions. La première est la totale résignation, soumission et dévotion, sous-entendues à la volonté de Dieu. C'est la reconnaissance de l'homme par la conscience d'un Être Créateur, Unique et Transcendant. La seconde notion est celle de l'accession à la paix, à la finalité pacifique. On la retrouve dans la manière de saluer chez les musulmans, As-Salam Aleykoum, qui signifie Que la paix soit sur vous.
Ceux sont ces deux notions qui se complètent et définissent entièrement l'islam, autrement dit, c'est par la résignation et la dévotion envers l'Être Éternelle, que l'Homme peut accéder à la paix intérieure. Et lorsque l'homme est en paix avec lui-même, il est en paix avec les autres.
Nous verrons également que tout être humain, adulte et responsable, peu importe sa volonté, est soumis à une idéologie. L'adepte de l'islam pense, lui, qu'il est préférable de se soumettre uniquement à la volonté de Dieu, plutôt qu'à une quelconque autre doctrine . Selon la religion musulmane, le but de la vie serait donc d'adorer le Créateur des Cieux et de la Terre. Mais en quoi cela consiste réellement ?
La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la Salat et d'acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu'ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux !
La foi musulmane, consiste à croire d'une part à l'existence de Dieu, mais aussi à avoir foi en Ses paroles, et obéir le plus fidèlement à Ses commandements. Pour obéir à Dieu, il faut tout d'abord reconnaître le caractère divin du Noble Coran. Ensuite, le musulman se doit de croire aux envoyés de Dieu, tel que Abraham, Noé, Moïse, Jésus, ainsi que le prophète Muhammad désigné comme le dernier de Ses messagers. Croire que le prophète Jésus est le Messie, c'est-à-dire croire à son retour sur la terre à la fin des temps, croire aux caractères divins des autres Livres révélés, la Thora, les Évangiles, les Psaumes dans leurs formes originales. Le musulman doit croire également au Jugement Dernier, croire aux anges, aux djinns, aux destins, et à l'au-delà.
Nous croyons en Allah et en ce qu'on nous a révélé, et en ce qu'on a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur : nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis.
Cette croyance envers tous les autres prophètes, et également envers l'ensemble des autres écrits d'origine divine, est une preuve de tolérance, et d'un potentiel pacifique avec le reste du monde, inégalée dans la totalité restante des religions connues. Nous y reviendrons plus en détail .
Le fait de croire sincèrement à tout ce qui est mentionné si dessus, est déjà un premier acte de foi, une première application de l'islam sur soi-même, et une première obéissance à l'égard de Dieu.
Qu'est-ce qu'être musulman ?
Nous allons essayer ici, de définir ce que doit être un véritable musulman, dans le sens religieux du terme. Musulman signifiant ici « celui qui se soumet », « muslim » en arabe, désignant toujours de manière implicite, une résignation uniquement à la volonté de Dieu. Or, l'islam n'est pas monolithique, on peut être musulman d'origine, de culture, ou de religion. Ce qui nous intéresse ici, c'est le musulman pieux, car nous parlons de celui qui a la foi.
La première chose qu'il faut savoir, c'est que tout le monde peut devenir musulman, très simplement. Il suffit de prononcer la shahada, qui est la profession de foi de l'islam. Traditionnellement, elle doit s'effectuer devant deux témoins musulmans, et réciter individuellement, « Je témoigne qu'il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah et que Muhammad est son messager ». Cette profession de foi doit être sue, comprise, acceptée sincèrement, aimée, et appliquée, par celui qui la récite dans le but d’embrasser l'islam .
Profession :
Déclaration publique ayant pour but de faire connaître ouvertement ses opinions, ses sentiments, ses intentions.
Embrasser :
Prendre à cœur quelque chose, le prendre à son compte, s'en charger. Vouloir entreprendre, s'engager dans, se lancer dans quelque chose. Contenir dans son étendue, s'étendre sur l'espace de.
Le second point important, c'est qu'après la foi, doit suivre la pratique. Il est plus ou moins facile de pratiquer l'islam dans son essence, selon l'environnement et l'endroit du monde dans lequel on vit. Dieu nous éprouve différemment, selon l'endroit du globe dans lequel on se situe.
Le musulman doit respecter cinq principes, qui sont des actes témoignant de sa foi. C'est ce qu'on appelle les cinq piliers de l'islam, qui sont obligatoires.
Rapporté par Ibn 'Umar : Le messager de Dieu a dit: « L'Islam est fondé sur cinq choses :
L'attestation qu'il n'y a d'autre dieu que Dieu et que Muhammad est le messager de Dieu ;
Accomplir la prière, consciencieusement et parfaitement ;
Mais ce qui est fondamental à comprendre, c'est que rien n'est imposé au musulman. D'une part, personne n'oblige personne a embrassé l'islam. Donc lorsqu'on a fait ce choix, on suppose qu'il a été fait librement, surtout en Occident.
Nulle contrainte en religion ! Car le bon chemin s'est distingué de l'égarement. Donc, quiconque mécroît au Rebelle tandis qu'il croit en Allah saisit l'anse la plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient.
Le verset si dessus, nous informe le fait qu'il n'y ait « nulle contrainte dans la religion », serait justifié parce que « le bon chemin s'est distingué de l'égarement ». Ceux qui ont en général un regard extérieur à la religion, y voient dans certaines formes du culte une sorte de contrainte, à deux niveaux différents :
Une contrainte par rapport au cadre de vie que notre environnement nous impose. Si l'on prend l'exemple des cinq prières journalières, elles semblent infaisables dans certaines conditions de travail, dans le monde occidental.
Une contrainte, par rapport à la légitimité et la justification de quelques actes. En effet, il se peut que l'on ne saisissent pas immédiatement le sens symbolique, mais aussi pragmatique de certains cultes. Si l'on prend l'exemple du jeûne du mois de ramadan, il y a la dimension symbolique, qui consiste à se mettre à la place du pauvre, ainsi, en ressentant la faim, on se retrouve plus facilement dans l'empathie avec ceux qui sont dans le besoin ; et dans le même temps, il y a l'aspect pratique, qui consiste à la maîtrise de son corps, de ses besoins, de ses pulsions, mais également un assainissement aussi bien spirituel, que physiologique.
Pour le musulman, il n'y a aucune contrainte dans l'accomplissement de ces cinq piliers, et sait que dans la durée, ils lui seront profitables. Néanmoins, se conformer à ces principes n'est pas tâches aisées en Occident, surtout en France, lorsque la laïcité n'est là que pour cacher la religion et non l'intégrer à la société. Nous verrons plus tard, en quoi, ce qu'on nomme le jihad est important, et particulièrement dans le monde moderne .
En effectuant ce minimum, le musulman montre d'une part son adoration envers le Dieu Unique, mais d'autre part aussi qu'il est dans la crainte de ce même Dieu, s'il commet des excès. Cette appréhension deviendra son unique crainte dans ce bas monde.
Non, mais quiconque soumet à Allah son être tout en faisant le bien, aura sa rétribution auprès de son Seigneur. Pour eux, nulle crainte, et ils ne seront point attristés.
Mais attention, en islam, croire en Allah ne consiste pas en une foi aveugle, ni une foi de sentiment, ou de simple intuition. Il ne faut plus être dans le doute concernant l'existence de Dieu, car sinon, nous serions dans l'hypocrisie la plus totale. L'islam n'est pas à considérer avec légéreté, ce n'est pas un jeu. C'est la raison pour laquelle, la shahada doit être prononcée sous toutes les conditions précédemment énumérées. On rajoutera d'une façon plus personnelle, qu'il faut bien faire comprendre aussi à celui qui souhaite se convertir, qu'entrer dans l'islam est comme un point de non-retour. C'est-à-dire que dans l'islam, l'apostasie est un non-sens, puisqu'elle va à l'encontre de la profession de foi. On verra aussi plus tard, pourquoi elle est sévèrement réprimandée, et que cette punition est nécessaire pour la cohésion interne de la religion .
Apostasie :
Renonciation publique à une confession, plus particulièrement abandon de la foi
Les individus voulant s'engager dans l'islam doivent être conscients de tout cela. S'ils n'en prennent pas conscience, ils ne saisissent pas complètement l'essence de cette religion. Les musulmans ont aussi une part de responsabilité dans la conversion d'autrui. Il faut donc avant tout, bien informer celui qui souhaiterai se convertir, ne pas faire du prosélytisme futile, pour ne pas avoir à rencontrer des situations de trahison et de reniement. Pour au contraire, pouvoir balayer les doutes, et ainsi être sincèrement convaincu, afin de confirmer la vérité des écrits révélés.
Les Commandements divins ?
Commandement :
RELIG. Loi, précepte, règle de conduite exprimant la volonté divine que les croyants sont tenus d'observer.
Tout comme la Bible, le Coran possède ses commandements. Les commandements sont les paroles directes de Dieu, qui sont des ordres comportementaux pour les hommes, dans un but social et civilisationnel. Ce sont ces mêmes lois qui établissent le fondement moral de la religion, et du monothéisme abrahamique.
Selon l'Ancien Testament, Dieu a transmis à travers Moïse, sur le mont Sinaï, les dix commandements, gravés sous forme de tables dans la pierre. Littéralement, dans la Bible, on parle plutôt des dix paroles, d'où la notion de Décalogue. Dans le Coran, on peut retrouver des similitudes dans la parole de Dieu, concernant les commandements.
(22) N'assigne point à Allah d'autre divinité; sinon tu te trouveras méprisé et abandonné. (23) et ton Seigneur a décrété : “n'adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi; alors ne leur dis point : “Fi ! ” et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. (24) et par miséricorde; abaisse pour eux l'aile de l'humilité; et dis : “ô mon Seigneur, fais-leur; à tous deux; miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit”. (25) Votre Seigneur connaît mieux ce qu'il y a dans vos âmes. Si vous êtes bons; Il est certes Pardonneur pour ceux qui Lui reviennent se repentant. (26) “Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu'au pauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment, (27) car les gaspilleurs sont les frères des diables ; et le Diable est très ingrat envers son Seigneur. (28) Si tu t'écartes d'eux à la recherche d'une miséricorde de Ton Seigneur, que tu espères; adresse-leur une parole bienveillante. (29) Ne porte pas ta main enchaînée à ton cou [par avarice], et ne l'étend pas non plus trop largement, sinon tu te trouveras blâmé et chagriné. (30) En vérité ton Seigneur étend Ses dons largement à qu'Il veut ou les accorde avec parcimonie. Il est, sur Ses serviteurs, Parfaitement Connaisseur et Clairvoyant. (31) Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté; c'est Nous qui attribuons leur subsistance; tout comme à vous . Les tuer, c'est vraiment, un énorme pêché. (32) Et n'approchez point la fornication. En vérité, c'est une turpitude et quel mauvais chemin ! (33) Et; sauf en droit, ne tuez point la vie qu'Allah a rendu sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent]. Que celui-ci ne commette pas d'excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi). (34) Et n'approchez les biens de l'orphelin que de la façon la meilleur, jusqu'à ce qu'il atteigne sa majorité. Et remplissez l'engagement, car on sera interrogé au sujet des engagements. (35) Et donnez la pleine mesure quand vous mesurez; et pesez avec une balance exacte. C'est mieux [pour vous] et le résultat en sera meilleur. (36) Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. L'ouïe, la vue et le coeur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. (37) Et ne foule pas la terre avec orgueil : tu ne sauras jamais fendre la terre et tu ne pourras jamais atteindre la hauteur des montagnes ! (38) Ce qui est mauvais en tout cela est détesté de ton Seigneur.
(1) Alors Dieu prononça toutes ces paroles, disant : (2) Je suis l’Éternel ton Dieu qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte et de la maison d'esclavage. (3) Tu n'auras point d'autre dieux devant ma face. (4) Tu n'auras point d'image sculptée, toute image soit de ce qui est en haut, au ciel, soit de ce que est ici bas, sur la terre, et ce que est dans les eaux sous la terre. (5) Tu ne te prosterneras pas devant elles, tu ne les serviras pas ; car je suis l’Éternel ton Dieu, Dieu jaloux, se rappelant l'iniquité des pères sur les enfants, jusqu'à la troisième et quatrième génération pour mes ennemis ; (6) Mais faisant miséricorde jusqu'à la millième génération à mes amis et aux observateurs de mes commandement. (7) Tu ne proféreras pas le nom de l’Éternel ton Dieu en vain; car l’Éternel n'innocente pas celui qui profère son nom en vain. (8) Souviens-toi du jour de repos pour le sanctifier. (9) Six jours tu travailleras et feras tout ton ouvrage. (10) Mais le septième jour, repos (consacré) à l’Éternel ton Dieu, tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton esclave, mâle ou femelle, ni ton bétail, ni ton étranger qui est en tes portes. (11) Car en six jours l’Éternel a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce que s'y trouve, et s'est reposé le septième ; c'est pourquoi l’Éternel a béni le jour de repos et l'a sanctifié. (12) Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel ton Dieu te donne. (13) Tu ne tueras point, (14) tu ne commettras point d'adultère, (15) tu ne voleras point, (16) tu ne répondras point contre ton prochain en faux témoin. (17) Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain, tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son esclave mâle ou femelle, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.
On constatera alors, par le tableau comparatif ci-dessous, que les valeurs véhiculées par la Bible, sont quasiment, pour ne pas dire totalement, équivalentes à celles du Coran . La morale judéo-chrétienne est très ancrée aussi bien dans l'inconscient collectif, que dans le cadre juridique des différentes nations de la civilisation occidentale. C'est la raison pour laquelle, les similitudes dans l'enseignement des valeurs sociales de l'islam et du judaïsme, ne peuvent qu'être compatibles avec le monde moderne.
Tableau comparatif
Hamidullah...
Le Coran
La Bible
N'adorez que Lui.
De la bonté envers les père et mère.
Donne son droit au détenteur de parenté et au pauvre et à l'enfant de la route.
Ne sois ni avare ni prodigue.
Ne tuez pas vos enfants par crainte de pénurie.
N'approchez pas la fornication.
Sauf en droit, ne tuez personne.
N'approchez, que pour le mieux, des biens de l'orphelin.
Remplissez le pacte.
Faites pleine mesure.
Ne cours pas après ce dont tu n'as science aucune.
Ne foule pas la terre avec arrogance.
Tu n'adoreras pas d'autres dieux devant ma face.
Tu ne feras pas d'image taillée, ni de représentation... tu ne te prosterneras pas devant elle.
Tu ne prendras point le nom de l’Éternel ton Dieu en vain.
Souviens-toi du jour de repos (sabbat).
Honore ton père et ta mère.
Tu ne tueras point.
Tu ne commettras point l'adultère.
Tu ne déroberas point.
Tu ne porteras point de faux témoignage.
Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose.
Dans la sourate Al-Baqarah, le Coran rappelle les commandements bibliques, afin de remettre à l'ordre, les fils d'Israël qui s'étaient mis à transgressez leurs propres écritures.
(83) Et [rappelle-toi], lorsque Nous avons pris l'engagement des enfants d'Israël de n'adorer qu'Allah, de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents, les orphelins et les nécessiteux, d'avoir de bonnes paroles avec les gens; d'accomplir régulièrement la Salat et d'acquitter le Zakat ! - Mais à l'exception d'un petit nombre de vous, vous manquiez à vos engagements en vous détournant de Nos commandements. (84) Et rappelez-vous, lorsque Nous obtînmes de vous l'engagement de ne pas vous verser le sang, [par le meurtre] de ne pas vous expulser les uns les autres de vos maisons. Puis vous y avez souscrit avec votre propre témoignage.
On remarque que, la plupart de ces commandements sont des négations, des interdictions pour l'Homme. Cela pourrait rejoindre ce qu'on a pu évoquer précédemment, concernant ceux qui y voient certaine contrainte à travers ces lois. Or, cette négation est en réalité une invitation à restreindre les comportements violents chez l'homme (le meurtre, le vol, la fornication, l'arrogance, la convoitise, le mensonge). Ces lois permettent un ordre social naturel indispensable pour un groupe d'homme. On verra que c'est uniquement en respectant ces paroles divines qu'on se rapprochera de la liberté réelle pour tous les êtres humains.
Mais se souvenir aussi qu'il n'y a pas de contrainte en religion, ces commandements ne sont que des incitations à retrouver et emprunter le droit chemin, celui qui mène à Dieu. En vérité, parmi ces commandements, selon la théologie islamique, un seul péché ne sera pas pardonné, le jour du jugement : c'est le manquement au premier commandement. Le fait d'associer d'autres divinités à Dieu, est le plus grand péché de l'islam.
Pour ce qui est des autres commandements, seul le Seigneur de l'Univers sera le Juge Suprême, en fonction du degré d'efforts, de sincérité, et des moyens mis en œuvre pour éviter de les transgressez. Personne ne possède le droit et la légitimité de vous juger sur votre degré de religiosité.
(285) Le Messager a cru en ce qu'on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers; (en disant) : “Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers”. Et ils ont dit : “Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon. C'est à Toi que sera le retour”. (286) Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur. Seigneur ! Ne nous charge pas d'un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. Seigneur ! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde. Tu es Notre Maître, accorde-nous donc la victoire sur les peuples infidèles.
Ainsi, la vision de l'islam n'est pas élitiste, personne n'est certain d'accéder au paradis, comme personne n'est sûre de finir en enfer. Et le fait de se convertir à l'islam n'est pas suffisant, seul l'effort manifesté sera récompensé selon le bon vouloir de Dieu. Dans le dernier verset de la sourate Al-Baqarah, il y a l'espoir, pour tous les Hommes, peu importe leur degré de croyance, du Salut, du Pardon, de la Miséricorde venant de Dieu. Car selon ce verset, aucune personne ne devrait avoir à supporter une charge supérieure à sa capacité. Autrement dit, Dieu nous éprouve dans ce bas-monde par des difficultés, des obstacles, que nous pouvons potentiellement franchir, surpasser, avec des degrés d'efforts plus ou moins importants.
Pour finir, l'avant-dernier verset de la seconde sourate du Coran, commande de croire aux prophètes ayant précédés Muhammad, ainsi qu'à l'ensemble des écrits révélés. Et c'est ici que s'exprime principalement la tolérance inter-religieuse vers laquelle tout musulman doit s'orienter. Si seule la raison est vectrice de paix, le Coran semble unique dans sa tolérance vis-à-vis des autres écritures, et s'avère être le seul texte religieux potentiel pour la paix. Mais si l'on fait référence à la raison pour le processus de pacification, c'est tout simplement parce qu'elle occupe une place importante dans la foi musulmane.
Partie 2 - Foi et Science en islam
Un des grands préjugés, parmi tant d'autres, extrêmement répandu dans le mode de pensée sceptique du monde athéiste, c'est que toutes doctrines religieuses, ou toutes croyances en un dieu quelconque ne seraient que pur irrationalité. Cette conclusion hâtive, vient souvent du manque de compréhension de la portée symbolique des textes sacrés. On verra dans le gand chapitre sur la philosophie, que si la pensée symbolique de l'Homme est si inhibée au XXème siècle, c'est à cause de la destruction de la métaphysique occidentale . Nous avons démontré précédemment, que même si l'on pouvait tout expliquer de notre Univers, la croyance en un Dieu Unique ne pourrait aucunement être remis en question par un véritable croyant . Nous étayerons ce fait plus tard cela par l'argumentation philosophique, pour y introduire d'avantage de rationalité.
« Un préjugé bien répandu et cependant démenti par l'histoire, c'est que Mahomet était ennemi des sciences, des arts et de la littérature. »
En vérité, la religion ne s'est jamais opposée dans ses principes même à la véritable connaissance, l'islam incite à l’instruction, à l'acquisition du savoir, et à la recherche d'information afin de se libérer du mensonge. L'islam est une religion dans laquelle se lient harmonieusement foi et raison.
Le véritable musulman, est celui qui possède aussi bien la foi que la connaissance. Ce savoir peut être très théorique comme très pragmatique. Cette connaissance perçue par l'individu est articulée dans un tel degré de compréhension, qu'il sait distinguer la réalité et l'apparence. Ainsi, celui qui a la foi, n'est plus dans la discussion concernant l'existence de Dieu, mais à l'inverse, il se retrouve plutôt dans le doute que tout ce qui l'entoure ne soit que simple hasard, chaos et désordre.
Foi :
Confiance assurée en quelqu'un ou en quelque chose. Adhésion ferme et entière de l'esprit à quelque chose ; en partic., croyance assurée à la vérité de quelque chose.
Si le croyant possède la foi, ce n'est pas la foi en l'existence de Dieu, car un vrai adepte de l'islam sait que Dieu existe ; mais c'est la foi, dans le sens de la confiance et de l'espoir, de manière à ce que Dieu nous rende meilleurs, nous facilite la vie, et fasse en sorte également que le monde de demain soit plus juste.
Pour certain, la foi serait une discontinuité avec la raison. C'est-à-dire, que la foi serait un basculement vers l'irrationalité, et ne pourrait être compatible avec la Science. On démontrera qu'en vérité, tout le monde à la foi en quelque chose, à commencer par la Science, et que la foi n'est pas une césure avec la rationalité.
Dans ce petit chapitre, nous verrons que la foi et la raison sont recommandées, voir indissociables, et que l'une n'empêche pas l'autre, surtout en islam. La religion n'a jamais été, dans son essence, un ennemi de la pensée, et on pourrait rajouter, que la religion est le résultat de la mise en cohérence des limites de la pensée. Ainsi, on comprendra pourquoi l'islam, dans ses fondamentaux, invite son interlocuteur à la réflexion sur le monde dans lequel il évolue.
Compatibilité entre la Foi et la Raison ?
Étymologiquement, le terme de « foi » provient du latin « fides » et se rattache à une racine indo-européenne « bheidh », qui signifie « avoir confiance ». En islam, dans la langue arabe, la foi se dit « al-îmâne » et signifie littéralement « connaissance, croyance et conviction sans aucun doute possible ». Ce que l'on peut en conclure, c'est que la foi est tout d'abord une position de certitude, que l'on prend par rapport à un objet. Pour exemple, lorsque l'on a foi en quelqu'un dans sa réussite, le terme foi est ici employé dans le sens premier que nous avons exposé, à savoir la confiance. Dans ce cas nous effaçons le doute qu'il puisse être dans l'échec.
La foi est en réalité une prise de position, sur certain sujet dans laquelle le doute n'est plus envisageable. C'est pourquoi, la foi religieuse est une décision difficile à remettre en cause.
On a déjà évoqué, que les textes de l'islam, attirent l'individu vers le droit chemin, mais en vérité, cela va encore plus loin.
Il n'appartient nullement à une âme de croire si ce n'est avec la permission d'Allah. Et Il voue au châtiment ceux qui ne raisonnent pas.
Le Noble Coran nous avertit de nous tourner vers la réflexion, soit le raisonnement. Seule la raison, plus précisément, ce qu'on a déjà défini comme le logos, est une véritable passerelle pour l'accès à l'idée du Dieu Unique. Et par conséquent, seul le logos nous rapproche de la véritable foi comme expérience spirituelle.
Attention, cela ne veut pas forcément dire que les non-croyants ne sont pas des gens raisonnables, et que tous les croyants sont passés par la raison. Mais tout le monde n'effectue pas un travail de recherche de connaissances dans le but de se rapprocher de la vérité. D'ailleurs avoir foi dans la vérité est une nécessité.
Concernant la connaissance, on y reviendra également plus en détail dans le troisième grand chapitre , mais il est évident que la science est indispensable aux musulmans, elle est même un devoir.
Et afin que ceux à qui le savoir a été donné sachent que (le Coran) est en effet, la Vérité venant de ton Seigneur, qu'ils y croient alors, et que leurs cœurs s'y soumettent en toute humilité.
(16) Le moment n'est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs cœurs s'humilient à l'évocation d'Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? Et de ne point être pareils à ceux qui ont reçu le Livre avant eux. Ceux-ci trouvèrent le temps assez long et leurs cœurs s'endurcirent, et beaucoup d'entre eux sont pervers. (17) Sachez qu'Allah redonne la vie à la terre une fois morte. Certes, Nous vous avons exposé les preuves clairement afin que vous raisonniez.
Le Coran nous enseigne l'humilité face à la Science dont doit faire preuve le croyant. Par la raison, le musulman doit non seulement être capable de reconnaître une argumentation logique, mais quand cette connaissance émane d'une personne plus versée dans le savoir que lui, il se doit de l'accepter, sous réserve bien entendu de vérifications de sources, ou de questionnements et d’explications approfondies. Par la suite, si le musulman est honnête avec lui-même, s'il détient toutes les clés, alors il lui faudra très peu de temps pour reconnaître et se soumettre à la grandeur de Dieu en toute humilité. Car le Coran est aussi un signe, qui permet aux gens dotés de raison de reconnaître le caractère sacré du texte, en tant que source divine, et ainsi, acquérir la foi.
Nous allons approfondir et développer notre point de vue sur l'acquisition de la foi.
Arriver à l'âge de raison, l'homme est amené à faire des choix dans sa vie. Avant ce stade, la fitra le protège, elle agit, et le rapproche naturellement de Dieu. À la maturité de la raison, la fitra n'est plus agissante, et l'individu se retrouve avec une fitra qui se perd, s'affaiblit dans son cœur, à cause de son environnement. Il doit donc faire des efforts spirituels dans le but de raviver ce souffle originel. La plupart des gens ne connaissent pas leur vie intérieure au point de ce que nous en faisons la description. La plupart n'ont pas conscience de leur fitra, même durant l'âge de raison. Même l'auteur, ne connaissais pas ces notions lorsqu'il est devenu croyant, mais avec le recul, il comprend qu'elles viennent définir exactement ce qu'il s'est produit durant l'acquisition de sa foi.
La fitra est ce souffle originelle qu'il faut nourrir sans cesse d'énergie spirituelle. Comme nous n'en avons pas toujours conscience, cela passe par des lectures, de la méditation, de la réflexion personnelle, dans la compréhension du monde. Mais cela correspond surtout à tout ce qui en lien avec l'accumulation du savoir, aussi bien pratique que théorique, dans un but de vérité.
Maintenant, où intervient la foi ? Lorsque vous vous nourrissez spirituellement, vous arrivez à vous rapprochez de Dieu naturellement. Certains parlent d'une force, d'autre d'un guide, d'un ange, d'une bonne étoile, d'un destin, les gens se rendent compte de l'existence de quelque chose qui les transcende, mais n'arrivent pas toujours à l'identifier et à le nommer Dieu. C'est pourquoi, bien définir Dieu, constitue une réponse importante dans le cheminement spirituel. On a vu aussi que seul par la Volonté de Dieu, an-nur (la lumière) descend sur le cœur d'un individu, et par sa rencontre avec la fitra, naît la foi .
La foi est ce choix que va faire l'homme de ce dire, qu'à partir de cet instant, il ne peut plus nier ni remettre en quesion l'existence de Dieu. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, la foi est une continuité dans la recherche de la vérité, et non une césure avec la raison. C'est pourquoi un véritable musulman, doit attendre l'âge de raison pour pouvoir confesser sa foi.
Toute personne qui se nourrira spirituellement se retrouvera avec deux chemins différents, qui se résument à la question : Quel est le sens de ma vie ?
Si vous tracez un trait horizontal, celui-ci présentera deux sens. Et bien votre vie peut se résumer à cette ligne, dans laquelle on peut y voir de nouveau le symbole du droit chemin. Soit vous choississez d'aller vers la finalité, soit vous vous en éloignez. En faisant le bon choix, en allant dans le bon sens, celui dans lequel vous avez le plus confiance, celui avec lequel vous n'avez pas rompu, celui qui correspond au sens de la fitra (avant l'âge de raison, la fitra vous fait progresser naturellement dans le bon sens), ce sens que l'on tente de vous inverser dans l'instruction du monde occidental, ce sens qui ne va pas à l'encontre de vos connaissances, à savoir que nous ne sommes plus dans le doute à propos de Dieu, mais dans celui du chaos, du désordre et du hasard.
Pour résumer, la foi, on parle aussi de conviction, existe aussi bien chez les croyants que chez les non-croyants, mais la foi en Dieu, consiste à remettre le doute dans son sens naturel, souvent inversé par le démantèlement de la Métaphysique en Occident. Ainsi, la foi n'est pas un saut vers moins de rationalité, ni un saut qualitatif, ni quantitatif. C'est une prise de décision, qui constitue un palier, ou un bouleversement, dans sa construction et sa compréhension personnelle du monde dans lequel on vit.
La Foi dans la Science, une nécessité ?
Dans le prolongement de ce que nous avons pu dire précédemment, après avoir défini la foi comme une prise de position, nous montrerons qu'elle ne s'applique pas uniquement envers la religion. En effet, la foi fait partie de notre quotidien. Par exemple, lorsqu'une information nous est transmise par une personne que nous considérons comme digne de confiance, nous acceptons plus facilement ses propos. L'information sur les chaînes télévision, les journaux, la radio, tous ces médias de masse, jouent avec la foi de l'homme, et abusent parfois de leur légitimité à relayer l'information. C'est pour cela que nous avons commencé par une initiation à la sagesse, afin d'avoir conscience de notre grande ignorance, et d'être capable d'identifier ce que l'on sait réellement, en le dissociant des informations acquises par médiation ou par un tiers .
Partant du constat que nous avons confiance dans la grande ignorance des hommes sur leur monde, nous avons construit les sciences. La Science s'appuie de nouveau sur la foi, concernant deux choses différentes.
La Science s’appuie sur la conviction des hommes dans le fait que le monde est ordonné, intelligible, qu'il peut être compris et pensé de manière rationnelle.
La Science s'appuie également sur la conviction des hommes dans le fait que la Vérité existe. En effet, la Science découle du fait qu'il existe des informations immuables et universelles. Autrement dit des vérités appartenant à une seule Vérité. Si la Vérité n'existait pas, la Science n'aurait aucun sens et aucune légitimité. Mais la Science ne peut pas prouver l’existence de la Vérité.
Voilà donc la foi dont on n'a pas toujours conscience, qui est celle de la Science. On nous l'inculque très vite et très jeune, durant la scolarité primaire, de sorte qu'elle nous parait être une évidence, une vérité absolue, sans qu'elle ne puisse faire l'objet d'une remise en question. Alors qu'elle est en réalité une foi transmise. Par exemple, aujourd'hui cela nous paraîtrait insensé de remettre en question les mathématiques de bases, qui sont pourtant fondées sur la foi. C'est la raison pour laquelle, il faut être très vigilant concernant le savoir transmis à l'enfant, car il va l'admettre, l'accepter, et difficilement le remettre en cause. On peut l'observer, lorsque le parent raciste va transmettre sa vision racialiste du monde à son fils, ou sa fille, ou encore, de la même manière, le parent religieux, qui va transmettre sa religion à ses enfants.
Les personnes qui insinuent que la foi et la science, ou la raison ne sont pas compatibles, n'ont pas conscience, qu'elles-mêmes détiennent une foi, une confiance dans des prises de position. On peut dire que la raison se construit sur la foi, et que la foi devrait se construire sur l'intelligence, le logos, ce qui n'est pas toujours le cas, pouvant alors créer des conflits. L'exemple d'une personne qui va prendre pour vérité une information qui ne l'est pas. Ici, la foi s'exprime mais ne s'est pas construite sur la réalité.
C'est de cette manière qu'on peut comprendre la foi, comme des paliers, dont les prises de positions peuvent être collectives humainement, comme pour la Science ; ou individuel, comme pour la religion.
Mais, la considération dans la Science ne peut être qu'une nécessité pour le croyant. Cela ne peut être autrement, car si le monde était inintelligible, alors, on devrait renoncer rationnellement à croire en l'existence d'un Dieu. C'est bien le fait qu'il soit compréhensible, qu'il traduit un Ordre, d'ailleurs, on parle de Cosmos, qui légitime la foi dans une divinité transcendante. Renoncer à la Science, c'est quelque part renoncer à Dieu. Ainsi avoir foi dans la Science est une nécessité pour le véritable croyant. C'est parce que le monde est intelligible, qu'on peut espérer un Dieu Législateur responsable de toutes ces lois qui ordonnent l'univers.
Pour revenir à l'islam, la foi dans la Science est recommandée, cela va de soit, mais elle ne s'arrête pas là.
La Coran est un livre composé de versets dont le style et la rhétorique lui sont propres. Le livre saint de l'islam appelle les gens à la réflexion, à la méditation, et met particulièrement l'accent sur les signes de ce monde, que trop peu de gens ne voit même plus, et ne sont plus capables de reconnaître la grandeur de l'univers dans lequel ils évoluent à chaque instant. Nous verrons plus tard dans le chapitre porter sur la psychologie, pourquoi dans le monde occidental moderne, et particulièrement chez les individus qui ont grandi dans les grandes villes, il leur est plus difficile de méditer sur ces signes, que les individus en contact permanent avec la nature .
Et très certainement Nous avons fait descendre vers toi des signes évidents. Et seuls les pervers n'y croient pas.
Dieu vous a soumis le jour et la nuit, le soleil et la lune et les étoiles sont assujetties à son ordre. Autant de signes pour un peuple doué de raison.
Quand le Coran, fait appel à l'Homme afin qu'il se tourne vers les signes de la création, que nous évoqueront dans le troisième grand chapitre , en réalité, Dieu nous demande de nous tourner vers la Science. D'essayer de comprendre la complexité du monde et de ses phénomènes, la complexité de ce que nous sommes, pour finir par comprendre qu'au final, nous ne sommes que poussière comparé au reste de l'Univers. C'est un appel à l'humilité.
La création des cieux et de la terre est quelque chose de plus grand que la création des gens. Mais la plupart des gens ne savent pas.
Mais ne pas se méprendre, le Coran n'est pas un livre de Science, mais un livre de signes comme le souligne le Dr. Zakir Naik. Et les signes sont là pour guider, indiquer des voies de réflexions.
Enfin, le Coran va encore plus loin dans son appel à la méditation. Il va chercher à faire réfléchir aussi bien les adeptes des autres religions que les non-croyants. Dieu existe-t-il ? Ou plutôt Dieu n'existe-t-il pas ? Voilà les preuves qu'avancent les écritures de l'islam. Elles mettent l'accent sur l'inconnaissable, et les mensonges sans preuves, comme les spéculations. En générale, on attribut à la théologie beaucoup de spéculation, mais on verra que dans l'islam, il y a beaucoup de cohérence dans la description du monde Céleste.
Le Coran est en lui-même une preuve de l'existence de Dieu, dont cet ouvrage, en est quelque sorte l'étude. Ainsi, la révélation coranique met au défi de prouver Sa non-existence, puisqu'en effet, si vous posez la question à un individu non-croyant : Quelles sont les raisons qui vous poussent à ne pas croire en Dieu ? On sera surpris alors de voir le manque d'argumentation qui ne sont uniquement, la plupart du temps, de simples ressenties d'ordre irrationnels. Ils choisissent donc souvent de ne pas croire par défaut, mais pourquoi choisir de ne pas croire plutôt que de croire, sachant qu'il n'y a rien à y perdre ? C'est ici, que doit s'opérer la foi, par le choix de croire, à partir du moment qu'il n'y a pas de compromis. Nous avons, dans notre enfance, accepté les mathématiques, parce que nous n'avions pas d'esprit critique, et parce que cela nous semblait logique. Le plus humble, le plus sage, et le plus rationnel, doit pouvoir formuler son ignorance sur le sujet. Très peu de gens sont capables de formuler une telle opinion, on éprouve toujours l'obligation de donner un avis tranché, d'où le recours à la sagesse, faire appel au doute plutôt qu'au jugement.
Et ils ont dit : “Nul n'entrera au Paradis que Juifs ou Chrétiens”. Voilà leurs chimères. - Dis : “Donnez votre preuve, si vous êtes véridiques”.
Ont-ils pris des divinités en dehors de Lui ? Dis : « Apportez votre preuve ». Ceci est la révélation de ceux qui sont avec moi et de ceux qui étaient avant moi. Mais la plupart d'entre eux ne connaissent pas la vérité et s'en écartent.
Ce ne sont que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres. Allah n'a fait descendre aucune preuve à leur sujet. Ils ne suivent que la conjecture et les passions de [leurs] âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur.
Non seulement, les preuves sont apportées en conséquence de l'ignorance des détracteurs, mais aussi le Coran apporte des signes d'une part, par sa connaissance de la sagesse, et d'autre part, par sa connaissance de phénomènes physiques, géologiques, astronomiques, aujourd'hui avérée par la communauté scientifique, qu'on exposera plus tard.
Comme on a pu le dire précédemment, la foi en l'existence de Dieu est une prise de conscience, individuelle, mais dans certain pays, elle peut être collective, si bien que la confiance dans la science est aussi grande que la conviction dans l'existence de Dieu. Et, contrairement à certaines idées reçues, l'une ne vient pas remplacer l'autre. La religion est le prolongement normal de la foi dans la Science .
C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au coeur une inclinaison vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : “Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur ! ” Mais, seuls les doués d'intelligence s'en rappellent.
Mais ceux d'entre eux qui sont enracinés dans la connaissance, ainsi que les croyants , (tous) ont foi à ce qu'on a fait descendre sur toi et à ce qu'on a fait descendre avant toi. Et quant à ceux qui accomplissent la Salat, paient la Zakat et croient en Allah et au Jour dernier, ceux-là Nous leur donnerons une énorme récompense.
Ô vous qui avez cru ! Quand on vous dit : “Faites place [aux autres] dans les assemblées”, alors faites place. Allah vous ménagera une place (au Paradis)Et quand on vous dit de vous lever, levez-vous. Allah élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. Allah est parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.
Notre avis ici est que la plus grande preuve de l'existence de Dieu, est l'homme lui-même. On ne développera pas plus ici notre pensée, mais nous espérons que vous arriverez à la même conclusion, à la fin de cet ouvrage. Il y a encore plus aveugle que celui qui ne veut pas voire, c'est celui qui ne se regarde pas lui-même.
Lorsqu'on dit que l'islam dirige l'homme vers la Science, c'est ici que décroche en général les non-musulmans.
L'islam est une religion qui prend en considération toutes les sphères de la vie. Elle s'étend grâce à sa tradition. Mais le Coran possède une ambition, qui effectivement échappe aux non-musulmans.
Et le jour où dans chaque communauté, Nous susciterons parmi eux-mêmes un témoin contre eux, Et Nous t'emmènerons [Muhammad] comme témoin contre ceux-ci . Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu'un guide, une grâce et une bonne annonce aux Musulmans.
Ainsi, le Coran est pour le musulman comme « un exposé explicite de toute chose ». Il se trouve que dans le monde musulman, certains savants pratiquent cette connaissance. Par exemple, le Cheikh Imran Hosein, est capable d'expliquer et de prédire les conséquences du système économique de la finance du monde moderne, en se basant uniquement sur les simples versets du Coran. Il affirme également avoir étudier certains philosophes à la lumière du Coran.
On verra qu'une propriété intrinsèque de la Vérité, est l'intemporalité. Par conséquent si le Coran est la Parole de Dieu (Allah), alors le contenu du Livre Saint est capable d'expliquer toutes choses, peu importe l'époque à laquelle nous nous trouvons.
Ici, effectivement, pour certain la rationalité se perd, et laisse place à la foi. Mais encore une fois, cette conviction que le Coran est un exposé explicite de toute chose, n'est pas une admission aveugle, c'est un choix établi consciemment par un individu. Puisque effectivement, on peut trouver dans le Coran, un nombre de thèmes abordés incalculables, comme si des combinaisons de versets différentes produisaient des vérités différentes, à des degrés différents, dans des domaines différents. On dit souvent que le Coran est une source de sagesse et de connaissance inépuisable.
Partie 3 - Le Noble Coran
Le Saint Coran est le texte sacré de l'islam. Pour les musulmans, il est considéré comme la Parole de Dieu, d'Allah plus précisément, mais il est aussi le premier livre rédigé en langue arabe. Toute la grammaire arabe d'aujourd'hui se serait battit sur le Coran. Il a été révélé au messager de l'islam, Muhammad, par l'intermédiaire de l'ange Gabriel (Jibrîl). Il lui a été inspiré sur une période de 23 ans, au VIIème siècle, alors que le prophète était illettré .
Et c'est ainsi que Nous t'avons révélé un Coran arabe, afin tu avertisses la Mère des cités (la Mecque) et ses alentours et que tu avertisses du jour du rassemblement, - sur lequel il n'y a pas de doute - Un groupe au Paradis et un groupe dans la fournaise ardente.
(52) Et c'est ainsi que Nous t'avons révélé un esprit [le Coran] provenant de Notre ordre. Tu n'avais aucune connaissance du Livre ni de la foi; mais Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et en vérité tu guides vers un chemin droit, (53) le chemin d'Allah à Qui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. Oui c'est à Allah que s'acheminent les choses.
Le texte fondamental de l'islam est composé de 114 sourates (chapitres) et de 6236 versets. On parle de âyâts plutôt que de versets en arabe, car chacun d'entre eux sont considérés comme des signes, et des preuves de l'inimitabilité du Coran. Il faut bien garder à l'esprit que celui-ci traduit dans une autre langue n'est pas le Coran, mais une simple traduction rapprochée pour y faire parvenir le sens. On essaye donc de conserver le fond, ce qui en général fait perdre la forme. Le Noble Coran nous transmet donc l'islam, qui pourrait être considéré pour certain comme un simple mode de vie. Mais le Saint Coran est considéré comme un miracle en lui-même, d'où son statut d'écriture sacrée.
Cette révélation, accordée au prophète Muhammad, s'est manifestée à partir de ses 40 années, et continuera jusqu'au dernier jour de sa vie. Les versets lui apparaissaient souvent lors de conflits, et apportaient alors une résolution pragmatique aux différentes situations qu'il rencontrait. L'ordre chronologique de la révélation n'est pas l'ordre rédactionnel, c'est-à-dire que le Coran traditionnel, que l'on connait, n'a pas été révélé dans l'ordre dans lequel on le lit.
Pour connaitre l'islam, et pour vous faire une idée par vous-même, seul le Coran détient la vérité sur cette religion. Autrement dit, l'islam, c'est le Coran et rien d'autre. L'islam, ce n'est pas les musulmans, ce n'est pas la politique des pays musulmans, mais uniquement les enseignements et la Parole de Dieu, contenus dans le Coran. Même si l'on veut avoir une lecture indépendante, on peut le faire car les versets sont clairs, à la fois d'une grande simplicité et d'une très grande sagesse. Mais ne jamais oublier que certains versets sont à contextualiser, c'est-à-dire, qu'ils sont contenus dans un récit précis, qu'on ne peut extraire sans précaution.
Dans ce chapitre, nous établirons une présentation du Coran, perçu comme la parole de Dieu pour les musulmans. Nous verrons ensuite que seul le Coran détient l'essence même de l'islam, s'imposant en tant que livre à caractère sacré et à aspiration divine. Nous continuerons, en exposant le but principal des enseignements du Coran, autrement dit on répondra à la question, pourquoi Dieu aurait-il fait descendre une nouvelle révélation, sachant qu'Il avait déjà établi la Vérité auparavant ? Enfin, nous terminerons par regarder l'aspect pratique du Coran, notamment son incroyable vecteur de spiritualité, facilitant ainsi la méditation et la réflexion.
La Parole incréée de Dieu ?
Dans notre première approche du Coran, on essaiera ici, de retracer historiquement sa conception, à savoir, comment à partir de la révélation, s'est constitué le livre saint de l'islam que nous possédons aujourd'hui. Lorsque l'on dit que le Coran a été révélé au messager de Dieu, il faut bien comprendre que Muhammad n'est pas l'auteur du Coran, et il ne s'en est jamais revendiqué.
La révélation du Livre vient d'Allah, le Puissant, le Sage.
La révélation de Dieu sur le messager commença durant ses 40 ans. Muhammad aimait aller se retirer dans une grotte, nommé la grotte de Hira, dans laquelle il s'adonnait à la méditation. On trouve la description de la première apparition de l'ange Gabriel, face au prophète Muhammad, dans les traditions, notamment dès le début du célèbre Sahih Al-Boukhari, recueil de témoignages sur la vie du prophète.
'Aïcha, la mère des Croyants, a dit : "La Révélation débuta chez le Prophète par de pieuses visions qu'il avait pendant son sommeil. Pas une seule de ces visions ne lui apparut sinon avec une clarté semblable à celle de l'aurore. Plus tard, il se prit à aimer la retraite. Il se retira alors dans la caverne de Hirâ, où il se livra au tahannouts, c'est-à-dire à la pratique d'actes d'adoration durant un certain nombre de nuits consécutives, sans qu'il revînt chez lui ; aussi se munissait-il à cet effet de provisions de bouche. Ensuite il revenait vers Khadîja et prenait les provisions nécessaires pour une nouvelle retraite. Cela dura jusqu'à ce que la Vérité lui fut enfin apportée dans cette caverne de Hirâ.
"L'ange vint alors le trouver et lui dit : "Lis ! ---Je ne suis "point de ceux qui lisent", répondit-il. L'ange me saisit aussitôt, raconta le Prophète ; il me pressa au point de me faire perdre toute force et me répéta ce mot : "Lis ! --- Je ne suis point de ceux "qui lisent," répliquai-je encore. Pour la troisième fois l'ange me saisit, me pressa au point de m'enlever toute force, puis me lâcha en disant : "Lis : au nom de ton Seigneur qui a créé. --- Il a créé "l'homme de sang coagulé. --- Lis : et ton Seigneur est le très "généreux" (sourate 96, versets 1, 2 et 3).
"En possession de ces versets, le coeur tout palpitant, le Prophète rentra chez Khadîdja-bent-Khowaïlid et s'écria : "Enveloppez-moi ! "Enveloppez-moi !" On s'empressa de le tenir enveloppé jusqu'au moment où son effroi fut dissipé. Alors, s'adressant à Khadîdja, il la mit au courant de ce qui s'était passé, puis il ajouta : "Ah ! j'ai cru que j'en mourrais ! --- Non tu n'as pas à avoir peur ! répondit Khadîdja. Certes jamais Dieu ne t'infligera d'affronts ; car tu es uni avec tes proches, tu soutiens les faibles, tu donnes à ceux qui n'ont rien, tu héberges les hôtes et tu secours les victimes des vicissitudes du droit."
Ce sont donc ici les cinq premiers versets de la sourate Al-Alaq du Coran qui furent révélés initialement au prophète. Sous forme de fragments, les versets s'imposaient au messager, transmis par l'ange Gabriel, que Muhammad pouvait parfaitement percevoir par ses sens, au point de l'effrayer durant ses premières apparitions.
(192) Ce (Coran) ci, c'est le Seigneur de l'univers qui l'a fait descendre, (193) et l'Esprit fidèle est descendu avec cela (194) sur ton coeur, pour que tu sois du nombre des avertisseurs, (195) en une langue arabe très claire. (196) Et ceci était déjà mentionné dans les écrits des anciens (envoyés). (197) N'est-ce pas pour eux un signe, que les savants des Enfants d'Israël le sachent ?
Mais au-delà de cette peur, la manière dont était transmise la révélation, pouvait également être assez désagréable pour le prophète.
D'après 'Aïcha, la mère des Croyants, El-Harits-ben-Hichâm ayant dit au Prophète : "Envoyé de Dieu, comment te vient la Révélation ?", celui-ci répondit : "A certains moments, elle m'arrive pareille au tintement d'une clochette, et c'est pour moi la plus pénible. Puis la Révélation s'interrompt, et alors seulement je saisis ce que l'ange m'a transmis. D'autres fois, l'ange se montre à moi sous une forme humaine, il me parle et je retiens ce qu'il m'a dit."
'Aïcha ajoute : " Certains jours que le froid était très vif, je vis le Prophète recevoir la Révélation ; au moment où elle cessait, le front du Prophète ruisselait de sueur."
La révélation commença durant le mois de Ramadan, étant une des raisons pour laquelle les musulmans jeûnent durant cette période précise. La nuit durant laquelle le prophète reçu la révélation, est appelée la nuit du destin (Al-Qadr).
(Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d'entre vous est présent en ce mois, qu'il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre égal d'autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d'Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants !
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
(1) Nous l'avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d'Al-Qadr. (2) Et qui te dira ce qu'est la nuit d'Al-Qadr ? (3) La nuit d'Al-Qadr est meilleure que mille mois. (4) Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l'Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. (5) Elle est paix et salut jusqu'à l'apparition de l'aube.
Lorsqu'il est dit dans le Coran, que ce dernier est descendu la nuit de la destinée, il ne faut surtout pas le comprendre comme un livre matériel. « Le Coran », francisation de « al Qu'ran » en arabe, signifie « la Récitation ». Le Coran est donc avant tout un texte qui se récite. C'est ainsi que le Coran descendait fragment par fragment sur le prophète sur une période de 23 ans, environ 13 ans à la Mecque, et 10 ans à Médine, ce qui signifie jusqu'à la fin de sa vie.
En vérité c'est Nous qui avons fait descendre sur toi le Coran graduellement.
Que soit exalté Allah, le Vrai Souverain ! Ne te hâte pas [de réciter] le Coran avant que ne te soit achevée sa révélation . Et dis : “ô mon Seigneur, accroît mes connaissances ! ”
Et ceux qui ne croient pas disent : “Pourquoi n'a-t-on pas fait descendre sur lui le Coran en une seule fois ? ” Nous l'avons révélé ainsi pour raffermir ton cœur. Et Nous l'avons récité soigneusement.
Dès que le messager de Dieu recevait une parcelle du Coran, il le récitait tout d'abord dans l'assemblée des hommes, et récidivait pour l'assemblée des femmes. Au même moment, le prophète appelait ses scribes, ainsi sous sa dictée, il faisait mettre par écrit les fragments révélés du Coran. Il demandait par la suite, aux copistes de lire ce qu'ils avaient retranscrit, et Muhammad vérifiait de manière à corriger les éventuelles erreurs commises dans la rédaction. Il leur indiquait ensuite dans quelle disposition fallait-il placer la nouvelle révélation par rapport aux fragments antérieurs, car en effet la révélation n'a pas été réunie dans l'ordre chronologique, pour des raisons qu'on discutera plus bas .
Le messager de Dieu, encourageait à la multiplication des copies des fragments coraniques, ainsi qu'à leur apprentissage par cœur, et à leur récitation dans les interventions cultuelles. La rédaction complète et définitive du Coran, tel que nous le connaissons aujourd'hui, ne fut pas finalisée durant le vivant de Muhammad . En effet, les fragments de la révélation n'étaient pas préservés par le prophète lui-même, mais par les scribes, permettant alors de diffuser le message plus facilement par multiplication des copies, retranscrites sur diverses matières : parchemins, peaux, omoplates, nervures de palmes, morceaux de pierre, poterie cassée, etc .
On remarquera également que le Coran est en langue arabe, alors que le message est sensé être destiné à l'humanité. Rien n'empêche la traduction de ce dernier, mais tout musulman vous dira, qu'il est toujours nécessaire et recommandé de revenir à la langue originale, pour comprendre toutes les subtilités du texte coranique. Une langue arabe, réceptacle de la parole de Dieu, qui a été durant des siècles la langue internationale des sciences, et qui, pour des raisons de dialectiques évidentes, que nous discuterons dans un autre grand chapitre , permet de s'affirmer comme un message au caractère divin, et apparaît aux yeux des hommes comme un miracle.
(3) Un Livre dont les versets sont détaillés (et clairement exposés), un Coran [lecture] arabe pour des gens qui savent, (4) annonciateur [d'une bonne nouvelle] et avertisseur. Mais la plupart d'entre eux se détournent; c'est qu'ils n'entendent pas.
À la mort du prophète Muhammad, des guerres dites d'apostasie furent lancées envers les premiers fidèles de la religion de Dieu, au point où beaucoup d'entre eux y perdirent la vie. Étaient visés particulièrement les détenteurs de la connaissance du texte de l'islam. Par peur de perdre à jamais le message divin, non encore rassemblé, le calife Abû Bakr, décida d'envoyer, Zaid Ibn Thâbit, l'un des scribes du prophète qui connaissait le Coran par cœur, en mission dans le but de rassembler les fragments coraniques, éparpillés et dispersés dans la péninsule arabique. L'objectif d'Abû Bakr était de reconstituer une édition complète de la révélation, dans un souci de préserver l'entièreté du message révélé. Mais afin d'assurer la fidélité, il demanda également à Zaid Ibn Thâbit, de chercher au moins deux attestations pour chaque verset, ce qu'il réalisera avec succès, excepté pour deux versets (confirmés tout de même par la mémoire de plusieurs fidèles). Ce recueil de fragments coraniques, obtiendra l’appellation de mashaf (collection de feuilles) .
Ce rassemblement de la révélation, réunit en un seul ouvrage en moins d'un an après la mort du prophète, sera préservé par le calife Abû Bakr. Puis il sera transmis ensuite, à la mort du premier calife, à son successeur 'Umar, et qui, à son décès, terminera dans les mains de sa fille Hafsah, savante et veuve du prophète .
Entre temps, l'islam se répand rapidement. Les fidèles du prophète, en quinze années, transmettent l'islam de l'Andalousie à l'Inde, sans utilisation de la force, mais par transmission du message tel qu'on leur avait enseigné (et non selon le mashaf), entraînant alors une conversion spectaculaire de centaines voir de milliers de personnes.
Mais voilà que viendra se poser le problème de la prononciation de la révélation, créant alors les premières querelles entre musulmans. Chacun revendique l'authenticité de son message, et de sa manière de le prononcer. En effet, il se peut que le prophète lui-même est transmis le Message selon plusieurs « dialectes » ou « accentuations ». Ou même que la prononciation divergea avec le temps, selon la langue des régions. Alors le troisième calife 'Uthmân, qui se rendit très vite compte du danger d'une multiplication des versions du Coran, demanda alors à ceux qui revendiquaient d'avoir le véritable message, de composer un Coran ; avec pour seule condition d'utiliser un seul « dialecte ». C'est ainsi, qu'au final, le dialecte original du prophète s'était imposé, correspondant alors au mashaf, préservé par Hasfah.
Dialecte : LINGUISTIQUE. Forme particulière d'une langue, intermédiaire entre cette langue et le patois, parlée et écrite dans une région d'étendue variable et parfois instable ou confuse, sans le statut culturel ni le plus souvent social de cette langue, à l'intérieur ou en marge de laquelle elle s'est développée sous l'influence de divers facteurs sociaux, politiques, religieux, etc.
C'est ainsi, que le calife 'Uthman décréta la destruction de tous les morceaux de révélation que détenaient les scribes et la population. Pour conserver le mashaf, et l'établir en autorité sur toutes autres versions, qui sera rédigé par la suite en sept copies identiques, fidèles à l'original, qu'on enverra dans les quatre coins du pays islamique. Cela permettrait dorénavant d'éviter les discordes entre musulmans.
Ainsi le Coran que nous connaissons aujourd'hui, est celui du mashaf, entreprit premièrement par Abû Bakr, également premier homme converti à l'islam, et diffusé par le troisième calife 'Uthman, au VIIème siècle.
L'essence et la législation de La religion de Dieu ?
Le Saint Coran nous transmet donc ce qu'est l'islam. Il est très important d'insister sur le fait, que le Coran est l'essence même de l'islam. En apparence, cela ne pourrait être considéré pour certain comme un simple mode de vie, d’ailleurs, la première fois que l'on ouvre le Coran, beaucoup l'appréhende comme une sorte de philosophie du Moyen Orient. Or l'islam est bien plus qu'une philosophie, c'est une religion. Elle définit un système de valeur, un mode de vie, une législation, une foi, un objectif, tout cela dans la sacralité, que l'on a déjà évoquée.
Le Coran est le premier livre vers lequel doit se tourner tout musulman. C'est la première source d'information, qui permet de discerner ce qui est bien ou ce qui est mal aux yeux de Dieu. D'ailleurs, un des noms du Coran, est le Discernement.
(13) Ceci [le Coran] est certes, une parole décisive [qui tranche entre le vrai et le faux], (14) et non point une plaisanterie frivole !
On dégagera alors du Coran, une législation du droit et des devoirs des musulmans, qu'on nomme la Charia. La Charia en occident détient une connotation assez négative, elle signifie littéralement « la voie pour se rapprocher de Dieu ». On en retient souvent que le côté punitif, alors qu'il y a majoritairement un côté gratifiant et bénéfique sur l'action des musulmans et la société en générale. Il est important également de préciser que la Charia ne s'applique qu'envers les musulmans, et nous y reviendront plus en détails dans un autre chapitre .
Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu'Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t'avons révélé, ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : “établissez la religion; et n'en faites pas un sujet de division”. Ce à quoi tu appelles les associateurs leur parait énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent.
Le Coran, vient s'inscrire dans la tradition abrahamique, si bien que l'on retrouve beaucoup de références et de récits, en lien avec les textes juifs et chrétiens. Le Coran, est aussi parfois appelé le Dernier Testament, faisant référence à l'Ancien (la Thora juive) et le Nouveau (l’Évangile chrétien) Testament. Ce qui peut expliquer les ressemblances de système de valeurs, notamment comme on a pu le voir précédemment à travers les commandements. On remarquera également que le Coran, est le seul parmi ces textes religieux qui dénomme sa religion. C'est un point essentiel, qui établit une distinction nette avec le reste des croyances monothéistes.
Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d'Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte -. (Vous sont interdits aussi la bête) qu'on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité. Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion : ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. Si quelqu'un est contraint par la faim, sans inclination vers le péché... alors, Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
Une des questions que l'on est en droit de se poser, c'est pourquoi Dieu a-t-il nécessairement besoin d'un autre messager après Jésus, pourquoi un autre Livre Saint malgré la Bible ? Lui qui est si Omnipotent, commettrait-il des erreurs ? Nous essayerons d'apporter une réponse à travers plusieurs points :
Première chose, Dieu a envoyé plusieurs prophètes, avant Muhammad, pour avertir les différents peuples, tel que Abraham, Noé, Loth, Moïse, Jésus. Chacun avait pour rôle d'avertir leur peuple à propos de l’au-delà, et Muhammad, lui, était donc destiné à prévenir le peuple arabe.
Les Livres Saint précédant sont incomplets, par exemple l’Évangile ne possède pas de législation. Ils n'apportent pas toutes les solutions à tous les problèmes rencontrés dans le monde moderne. On pourrait citer ici l'exemple du racisme, sur lequel on reviendra.
Dieu, par Sa Miséricorde, a décidé de nous alléger certains fardeaux, qu'ils nous imposaient auparavant à travers la Bible. Le texte judaïque étant très pointilleux, il décida d'alléger sa compréhension, pour pouvoir le donner à la porter du plus grand nombre. Ainsi à travers cette nouvelle révélation, Dieu nous dévoile Son Amour, qu'Il éprouve pour Sa créature que nous sommes.
Enfin, Muhammad, était un messager annoncé par Moïse et Jésus, et également le dernier messager, non seulement envoyé aux Arabes, mais également au reste de l'humanité.
Si Nous abrogeons un verset quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable. Ne sais-tu pas qu'Allah est Omnipotent ?
Un autre point sur lequel il faut insister, est le fait qu'il n'y a rien d'abrogé dans le Coran. Malgré ce qu'on peut lire selon certains versets, il n'existe aucune règle d’abrogation. Cette dernière concerne uniquement cet allègement, que nous avons établi dans le troisième point, une abrogation inter-texte, et non intra-texte. Cette atténuation dont il est question dans le Coran, concerne l'évitement de la difficulté dans la vie d'ici-bas.
Certain ne manque pas de souligner l'évolution du discours de Muhammad, en fonction de ses versets révélés. Il est normal, que la révélation, pour être légitime et accepter auprès d'un groupe d'hommes, doit pouvoir se dévoiler par étapes et par phases, et s'effectuer dans une certaine logique. Par exemple, les versets du Coran, se révélaient parfois au prophète lors de conflits, et venaient alors apporter une résolution. Il est évident que selon l’ascension en autorité du messager de Dieu, les problèmes de la cité n'étaient pas de mêmes degrés, du début à la fin, de la révélation. Terminant chef d'Etat, par conséquent la fermeté d'un discours plus politique à la fin, demeurait plus légitime, que s'il l'avait effectué dès ses débuts. Il ne faut pas oublier que, la révélation est sensée venir de Dieu, par l'intermédiaire de l'Ange Gabriel, et que par conséquent, sa planification et le déroulement de la révélation dans le temps ne peuvent être que parfait.
C'est ainsi que nous l'avons fait descendre un Coran en [langue] arabe, et Nous y avons multiplié les menaces, afin qu'ils deviennent pieux ou qu'il les incite à s'exhorter ?
D'ailleurs, malgré certains versets qui peuvent choquer le non-initié, il faut savoir, que si le discours de Muhammad était accepté par la population, c'est qu'il détenait un caractère miraculeux. D'où son rang de texte sacré, attribué, en partie, à sa syntaxe, mais aussi a bien d'autre chose, dont on discutera le long de cet ouvrage.
Eh bien, qu'ils produisent un récit pareil à lui (le Coran), s'ils sont véridiques.
Le Noble Coran met au défi quiconque de produire une œuvre qui pourrait l'égaler. Car il est bien facile de faire de la critique de texte, mais encore faut-il être à la mesure et détenir les compétences pour juger un tel écrit. Il réduira sa gageure à la composition d'une seule sourate. Un challenge toujours d'actualité. Il suffirait de composer une sourate meilleure que, la sourate Al-Kawthar par exemple, qui ne présente que trois versets. Cependant personne n'est en capacité de produire une telle chose, et on verra par la suite pourquoi.
Et quand leur sont récités Nos versets en toute clarté, ceux qui n'espèrent pas notre rencontre disent : “Apporte un Coran autre que celui-ci” ou bien “Change-le”. Dis : “Il ne m'appartient pas de le changer de mon propre chef. Je ne fait que suivre ce qui m'est révélé. Je crains, si je désobéis à mon Seigneur, le châtiment d'un jour terrible”.
Pour les musulmans, c'est un Livre inaltérable, puisque comme nous l'avons vu, non seulement, c'est la Parole sacrée de Dieu, justifié par un langage inimitable, mais également, on peut l'observer à travers son incroyable préservation dans le temps, si bien que le message n'a pas été perdu, et demeure le même que celui d'il y a 14 siècles maintenant.
En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien.
Le Coran est donc un véritable guide pour les gens qui souhaitent se comporter avec droiture dans leur vie. Il nous est enseigné ce qu'est l'islam, décrété comme religion par Dieu, à travers un texte achevé, original et inégalé, véhiculant alors ce qui est juste, et injuste aux yeux de Dieu.
Un Rappel, un Guide, une Guérison, une Miséricorde ?
On essaiera ici d'exposer la description de ce qu'est le Coran, comment se définit-il, mais également qu'est-ce qu'il est sensé apporter de nouveau aux croyants d'un point de vue pratique ? En résumé quelle est la nécessité de la dernière révélation de Dieu ? On apportera une réponse selon trois axes majeurs : un rappel, un guide et une guérison.
Donc tout d'abord, notre premier élément de réponse, est que le Coran est un rappel.
Et ceci [le Coran] est un rappel béni que Nous avons fait descendre. Allez-vous donc le renier ?
Mais un rappel de quoi exactement ? Le Coran est un rappel sur l'existence de l'au-delà, du paradis et de l'enfer. Un rappel sur l'existence de Dieu. Un seul rappel pour l'ensemble de l'humanité.
Ceci est un message (le Coran) pour les gens afin qu'ils soient avertis, qu'ils sachent qu'Ils n'est qu'un Dieu unique, et pour que les doués d'intelligence s'exhortent.
Un rappel également sous forme d'avertissement, parce que le commun du mortel à tendance à oublier, à se laisser corrompre par l'environnement qu'il a bâti. Un rappel pour éviter ce déclin de civilisation qu'on observe majoritairement, allant du monothéisme au polythéisme et à l’idolâtrie inconscients. Le Coran nous rappelle le droit chemin à suivre dans la vie d'ici-bas, et que seuls nos actes seront jugés après notre mort.
C'est certainement un rappel [le Coran] pour toi et ton peuple. Et vous en serez interrogés.
(69) Nous ne lui (à Muhammad) avons pas enseigné la poésie; cela ne lui convient pas non plus. Ceci n'est qu'un rappel et une Lecture [Coran] claire, (70) pour qu'ils avertisse celui qui est vivant et que la Parole se réalise contre les mécréants.
Un rappel, également venant confirmer l'ensemble des messages antérieurs, et témoigner de leur source divine.
Ce Coran n'est nullement à être forgé en dehors d'Allah mais c'est la confirmation de ce qui existait déjà avant lui, et l'exposé détaillé du Livre en quoi il n'y a pas de doute, venu du Seigneur de l'Univers.
Voici un Livre (le Coran) béni que Nous avons fait descendre, confirmant ce qui existait déjà avant lui, afin que tu avertisses la Mère des Cités (la Mecque) et les gens tout autour. Ceux qui croient au Jour dernier, y croient et demeurent assidus dans leur Salat.
Ensuite, le Coran est un guide pour le croyant. Un guide tout d'abord, pour bien se comporter, à la fois envers soi, envers les autres et envers Dieu. Un guide qui permet de savoir ce qu'attend Dieu des hommes sur la Terre. Un guide, dans le but de savoir le chemin qu'il faut suivre et notre finalité.
C'est ainsi que Nous le fîmes descendre (le Coran) en versets clairs et qu'Allah guide qui Il veut.
Un guide pour éviter de répandre le malheur et la souffrance sur la Terre. Ce qui nous permettra de comprendre le dernier point.
Nous n'avons point fait descendre sur toi le Coran pour que tu sois malheureux,
مَا أَنزَلْنَا عَلَيْكَ الْقُرْآنَ لِتَشْقَىٰ
Enfin, le Coran se désigne comme une guérison. Avant tout, c'est même une bonne nouvelle pour les fidèles, qui vient redonner de l'espoir, pour des jours meilleurs.
(67) Dis : “Ceci (le Coran) est une grande nouvelle, (68) mais vous vous en détournez.
La révélation de Dieu, permet de nous faire comprendre que l'injustice commise sur la terre sera sanctionnée, et que par conséquent cela permet également de justifier le bon comportement.
Le Coran va même jusqu'à se décrire comme une guérison pour les âmes. En effet, la sacralité du Livre vient soulager l'endurance épuisante des hommes qui se comportent bien dans cette vie, malgré le manque de contrainte. Car, contrairement à ce que l'on peut penser, le bon comportement est plus difficile d’accès que son antagoniste.
Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. Cependant, cela ne fait qu'accroître la perdition des injustes.
Si Nous en avions fait un Coran en une langue autre que l'arabe, ils auraient dit : “Pourquoi ses versets n'ont-ils pas été exposés clairement ? quoi ? Un [Coran] non-arabe et [un Messager] arabe ? ” Dis : “pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison”. Et quant à ceux qui ne croient pas, il est une surdité dans leurs oreilles et ils sont frappés aveuglement en ce qui le concerne; ceux-là sont appelés d'un endroit lointain.
Pour conclure, le Coran est une miséricorde de la part de Dieu. Puisqu'à travers Sa révélation, Il nous rappelle sur la vie future, et Il nous guide et nous soutient dans la vie d'ici bas. Le Coran est la preuve que Dieu nous porte intérêt, et qu'Il se soucie des hommes et de leur sort dans l'au-delà.
Un Livre enclin à la réflexion ?
Si nous avons insisté lourdement sur le fait que le Coran soit un guide, il est important de préciser que ce n'est pas un livre d'endoctrinement. Mais bien au contraire, la révélation de Dieu est destinée au seul être vivant doté de raison qu'est l'être humain. C'est un livre qui amène à la réflexion, au questionnement et à l'émancipation personnelle, intellectuellement et spirituellement que l'on soit homme ou femme.
Ceci [le Coran] est un guide. Et ceux qui récusent les versets de leur Seigneur auront le supplice d'un châtiment douloureux.
(Nous les avons envoyés) avec des preuves évidentes et des livres saints. Et vers toi, Nous avons fait descendre le Coran, pour que tu exposes clairement aux gens ce qu'on a fait descendre pour eux et afin qu'ils réfléchissent.
Le Coran est un guide qui vient également balayer le doute, en ré-inversant ce dernier dans son ordre naturel comme nous avons pu déjà le voir avec la foi et la prise de décision. En apportant les réponses adéquates au sens de la vie, aux finalités des hommes, de leur raison d'être, la réflexion se réoriente instinctivement vers Celui qui les a créés, à savoir Dieu.
Ne méditent-ils pas sur le Coran ? Ou y a-t-il des cadenas sur leurs cœurs ?
Est-ce que celui qui se fonde sur une preuve évidente (le Coran) venant de son Seigneur et récitée par un témoin [l'archange Gabriel] de Sa part, cependant qu'avant lui [Muhammad] il y a le livre de Moïse tenant lieu de guide et de miséricorde... [est meilleur ou bien celui qui ne se fonde sur aucune preuve valable ? ]: Ceux-là y croient; mais quiconque d'entre les factions n'y croit pas, aura le Feu comme rendez-vous. Ne sois donc pas en doute au sujet de ceci (le Coran). Oui, c'est la vérité venant de ton Seigneur; mais la plupart des gens n'y croient pas.
Le Noble Coran est un livre qui vient rétablir le sens de la vie des hommes en y apportant des réponses claires et sans ambiguïtés. Des réponses basées sur la science et sur la vérité. C'est d'ailleurs cette rhétorique immuable et véridique du Coran qui donne son caractère divin et sacré. Ainsi tout ne se trouve pas seulement dans sa forme, unique et inimitable, mais ce qui est incroyable, c'est que son fond l'est tout autant.
(27) Nous avons, dans ce Coran, cité pour les gens des exemples de toutes sortes afin qu'ils se souviennent. (28) Un Coran [en langue] arabe, dénué de tortuosité, afin qu'ils soient pieux !
C'est un livre qui touche tous les domaines de la vie, la spiritualité, la politique, la manière de se comporter, la science, les arts, les prophéties. Et malgré toute sa complexité et sa variété de sujets, il ne révélera aucune contradiction. Il est la révélation de Dieu dans sa finalité.
Et certes, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d'exemples. Mais la plupart des gens s'obstinent à être mécréants.
Et assurément, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d'exemples. L'homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur.
Et dans ce Coran, Nous avons certes cité, pour les gens, des exemples de toutes sortes. Et si tu leur apportes un prodige, ceux qui ne croient pas diront : “Certes, vous n'êtes que des imposteurs”.
C'est un livre extrêmement clair et simple, à la portée de tous ceux savent lire. Il nous conduit vers une multitude de réflexions sur notre univers, en s'appuyant sur de simples exemples de la vie de tous les jours, mais également en les illustrant par des paraboles. Il est dit que le Coran est conçu de telle manière qu'il rend accessible aisément d'une part sa mémorisation, et d'autre part, la réflexion et la méditation dans le but de la quête vers Dieu.
C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui encore, des centaines, peut-être même des milliers d'enfants sur la terre, connaissent le Coran par cœur.
En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour la méditation. Y a-t-il quelqu'un pour réfléchir ?
Nous l'avons rendu (le Coran) facile [à comprendre] en ta langue, afin que tu annonces par lui la bonne nouvelle aux gens pieux, et que, tu avertisses un peuple irréductible.
Enfin, maintenant que nous arrivons à la fin de notre sous-chapitre sur le Noble Coran, nous allons pouvoir revenir sur la raison expliquant pourquoi, la révélation dans l'ordre chronologique, ne correspond pas au Coran d'aujourd'hui. Autement dit, comment le prophète pouvait-il savoir où se situerai chaque verset dans la version finale.
Le premier élément de réponse apporté pas le Coran, est qu'il existerait, selon la théologie islamique, un Coran original auprès de Dieu qui devrait ressembler à celui que nous connaissons aujourd'hui. Ainsi, par ses visions, le prophète Muhammad devait percevoir ce Coran, qui est une Récitation, rappelons-le.
(21) Mais c'est plutôt un Coran glorifié (22) préservé sur une Tablette (auprès d'Allah).
بَلْ هُوَ قُرْآنٌ مَّجِيدٌ
فِي لَوْحٍ مَّحْفُوظٍ
Ensuite, l'ordre établit aujourd'hui, fidèle au recommandation du prophète, est réalisé de façon à ce que sa mémorisation soit facilité.
Pour terminer, la révélation s'imposait souvent au messager de Dieu lors de conflits dans les affaires de la citoyenneté, et venait apporter une résolution appropriée. Mais les réponses pouvaient être de toute sorte : sociales, politiques, militaires, religieuses, scientifiques, philosophiques, théologiques.
Allah a fait descendre le plus beau des récits, un Livre dont [certains versets] se ressemblent et se répètent. Les peaux de ceux qui redoutent leur Seigneur frissonnent (à l'entendre); puis leurs peaux et leurs cœurs s'apaisent au rappel d'Allah. Voilà le [Livre] guide d'Allah par lequel Il guide qui Il veut. Mais quiconque Allah égare n'a point de guide.
L'ordre établit par les écritures saintes, semblent encore aujourd'hui une énigme, si ce n'est par les éléments de réponses établies précédemment. En effet on trouve dans le Coran beaucoup de répétitions de récits. Cependant, elles se différencient chacune par des précisions qui leur sont propres. Mais ce qu'on pourrait se demander, c'est pourquoi, n'y a-t-il pas un seul récit avec toutes les précisions élaborées ? Pourquoi la nécessité de repasser à plusieurs reprises par exemple, le récit d'Iblis, qui désobéit à Dieu ? Ces réponses, seul Dieu les connait à ce jour, et s'Il le veut, nous comprendrons la raison d'une telle disposition de Sa parole avec le temps.
Vous aurez remarqué, qu'à travers la description du Coran, nous aurons utilisé à de nombreuses reprises ce dernier pour justifier ce qu'il est. Pour certain, cela n'a pas de légitimité, de manière compréhensible. En raison du fait qu'ici nous n'avons pas encore apporté les preuves, mais seulement une présentation de ce que pensent les musulmans. Nous verrons tout de même, à la suite de cet écrit, que ce que dit le Coran de lui-même, se retrouvera confirmer par des exemples concrets.
Partie 4 - Muhammad, le Messager de Dieu
Muhammad est un homme qui a su rentrer dans l’histoire de l'humanité. À la fois complexe dans sa psychologie, mais simple à travers ses actes, il sera un, pour ne pas dire le, meilleur des hommes qu'est porté la terre. Il naquit en l'an 53 avant l'Hégire, soit en 569 après Jésus-Christ, à la Mecque . Une naissance, comportant déjà une somme de miracles rapportée par la tradition, montrant alors les signes précurseurs d'un futur prophète . Il se réclamera derniers des envoyés de Dieu, faisant référence à la tradition abrahamique, et instaurera l'islam, la religion de Dieu.
Néanmoins, pour apprendre à connaitre celui que l'on nommera le Messager de Dieu, il n'y a pas d'autre solution que de passer par les textes et les témoignages historiques. Pour respecter l'épistémologie islamique, il y a ce qu'on appelle la Sunna (la Tradition).
La Sunna constitue la deuxième source d'information pour le musulman. Ce sont toutes les paroles et les actes rapportés du prophète Muhammad. C'est une œuvre très conséquente, et importante en islam. Ces paroles et ces actes rapportés du prophète sont appelés hadith.
Pour faire une brève introduction à la science du hadith, ils sont le récit de ce que Muhammad a fait ou a dit durant son vivant, raconter par un observateur extérieur. Chaque hadith, détient ce qu'on appelle une chaîne de transmission, composée de plusieurs noms dont le dernier est sensé être celui qui était témoin de ce qu'il narre. Chaque récit détient son degré de fiabilité, allant de l'authenticité, à l'invention la plus totale. Pour pouvoir détecter la fiabilité d'un hadith, il faut étudier les biographies de chaque nom des personnes compris dans la chaîne de transmission du hadith en question. Ensuite, il existe d'autres critères, comme l'âge de l'auteur durant l’événement rapporté, ses capacités intellectuelles, sa mémoire, son caractère, s'il était respecté, apprécié, s'il était digne de foi (de confiance), etc . Inutile de vous préciser, le travail minutieux que cela exige.
Les deux plus grands ouvrages de collections et de compilations de hadiths utilisés par les musulmans sont les Sahih (Authentiques) de l'Imam Al-Bukhari et de l'Imam Muslim , . Ces deux personnes ont réalisé un travail gigantesque dans le but de différencier les hadiths authentiques de ceux qui sont considérés comme plus faibles, ou simplement inventés.
Le défaut des recueils de hadiths, est qu'ils n'ont pas été rédigés dans l'ordre chronologique de la vie du prophète. Ce qui nous amènera par la suite à la rédaction de biographie se basant également sur les hadiths, mais cette fois-ci les mettant dans l'ordre de la vie du messager de Dieu. La plus belle biographie de Muhammad reconnu comme telle, est Ar-Raheek Al-Makhtoum (Le Nectar Cacheté) du Cheikh Safi Ar-Rahman Al-Mubarak Fawri .
Mais si vous souhaitez avoir une approche plus sérieuse et universitaire, extrêmement sourcé et moins synthétique qu'il n'y parait, l'excellent ouvrage du théologien français Muhammad Hamidullah, Le Prophète de l'Islam - Sa vie, son œuvre, semble être la référence en France, à l'ordre du jour sur ce sujet.
Enfin, il existe d'excellentes conférences sur la Sirah (la biographie du prophète), effectuées par Yasir Qadhi .
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
(1) Quand le soleil sera obscurci, (2) et que les étoiles deviendront ternes, (3) et les montagnes mises en marche, (4) et les chamelles à terme, négligées, (5) et les bêtes farouches, rassemblées, (6) et les mers allumées, (7) et les âmes accouplées (8) et qu'on demandera à la fillette enterrée vivante (9) pour quel péché elle a été tuée. (10) Et quand les feuilles seront déployées, (11) et le ciel écorché (12) et la fournaise attisée, (13) et le Paradis rapproché, (14) chaque âme saura ce qu'elle a présenté. (15) Non ! ... Je jure par les planètes qui gravitent (16) qui courent et disparaissent ! (17) par la nuit quand elle survient ! (18) et par l'aube quand elle exhale son souffle ! (19) Ceci [le Coran] est la parole d'un noble Messager, (20) doué d'une grande force, et ayant un rang élevé auprès du Maître du Trône, (21) obéi, là-haut, et digne de confiance. (22) Votre compagnon (Muhammad) n'est nullement fou; (23) il l'a effectivement vu (Gabriel), au clair horizon (24) et il ne garde pas avarement pour lui-même ce qui lui a été révélé. (25) Et ceci [le Coran] n'est point la parole d'un diable banni. (26) Où allez-vous donc ? (27) Ceci n'est qu'un rappel pour l'univers, (28) pour celui d'entre vous qui veut suivre le chemin droit. (29) Mais vous ne pouvez vouloir, que si Allah veut, [Lui], le Seigneur de l'Univers;
Dans notre présentation du prophète, nous ne retracerons pas sa vie dans son intégralité, car un ouvrage entier devrait lui être consacré. Ce qui nous intéressera ici, c'est surtout sa dimension psychologique. On abordera alors le prophète selon deux grands axes, qui sont les deux grandes facettes du messager, à savoir, l'homme Muhammad d'un coté, ses qualités en tant qu'être humain, puis Muhammad le messager de Dieu de l'autre, ses caractéristiques en tant que prophète.
Un homme comme les autres ?
Muhammad est un personnage historique incontournable à la compréhension de l'islam. Avant d'être le messager de Dieu, il vivra pendant quarante ans comme tout autre homme, à quelques événements près selon la tradition.
« Après tout c’était un homme d’entre les hommes, soumis à nos défaillances, disposant de nos pouvoirs, Mohammad ibn ‘Abdallâh de la tribu de Qoraysh, notre frère. »
dans Mahomet, p.379
Cette conclusion d'un célèbre orientaliste, Maxime Rodinson, qui étudiera la vie de Muhammad, à travers une approche matérialiste et rationaliste, dans son ouvrage Mahomet, détient une part de vérité. Muhammad était effectivement un homme comme les autres et l'islam ne le nie pas, car le prophète lui-même le disait :
« Je suis un être humain, ce que je vous dis à propos de quelque chose en relation avec la religion, acceptez-le, mais lorsque je vous dis quelque chose issu de ma propre opinion, gardez-vous à l’esprit que je suis un être humain. »
Mais Rodinson va trop loin, et détient la prétention de pouvoir discuter de la psychologie du prophète, et attribue la révélation divine de Muhammad, à son inconscient. Or, on verra que l'inconscient, est une croyance du début du XXème siècle amené par Freud. Mais cette approche même ne correspondrait pas à l’idée telle qu'elle peut être définit par les psychanalystes, puisque le prophète était conscient lorsqu'il recevait la révélation, et se souvenait parfaitement de ce qu'il vivait. L'inconscient est synonyme de chaos et de désordre, et ne peut être présent chez un être rationnel, qui révélera un discours cohérent, et qui finira chef d'État. L'inconscient est une partie de l'esprit qui se détache par conflit, c'est un fragment qui échappe à la conscience. Or lorsqu'on est dans la raison, l'esprit est en paix et n'est pas fragmenté. On attribuera cette erreur de Rodinson à son approche matérialiste, et donc réductrice.
La preuve en est qu’aujourd’hui, 1,6 milliard d'hommes et de femmes sont adeptes de l'islam, quatorze siècles plus tard. Pensez-vous qu'un homme malade mentalement puisse faire cela ? Pensez-vous qu'un homme instable psychiquement, puisse réaliser un acte aussi grand ? Évidemment que non.
Seuls ceux qui éprouvent de la jalousie envers le prophète peuvent tenir de tels mots à son encontre.
D'ailleurs, c'est précisément parce qu'il était un homme comme les autres, que ce qu'il aura réalisé de manière inégalée dans toute l'histoire de l’humanité, lui donne ce prestige que même les plus grands conquérants historiques envient. Il aura été d'après l’astrophysicien Michaël H. Hart, le personnage historique le plus influent qu'ait connu l'Humanité .
Le Coran nous indique également, que Muhammad était exemplaire dans son comportement, et que par conséquent, tout musulman devrait le prendre pour modèle .
En effet, vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment.
On se réfère beaucoup à la Sunna pour connaitre les réactions qu'avait le prophète dans chaque situation. Mais à titre personnel, nous pensons qu'agir en calque du prophète, être une simple imitation du messager, en récitant des hadiths par cœur, et en les sortant de leur contexte historique, n'est pas une bonne démarche. Imiter n'est pas comprendre. Il ne faut jamais nier ce que nous sommes au fond de nous, car le prophète était un homme comme les autres, et le musulman doit pouvoir révéler et préserver sa propre personnalité, tout comme le prophète avait sa personnalité. Nous y reviendront avec l'uniformisation.
Pour donner un exemple concret des qualités humaines qu'il détenait, avant même d'être prophète, avant de recevoir la révélation, Muhammad était un commerçant, plutôt doué en affaire. Mais il fut également réputé pour être un homme dont on avait la plus grande confiance, si bien que les gens n'hésitaient pas à lui confier leur bien le plus cher. Il reçut alors le nom d'al-Amin qui signifie l'Honnête .
C'est la raison pour laquelle dans l'islam le prophète Muhammad est aimé. Néanmoins, ce qu'il faut savoir distinguer, c'est que le prophète n'est pas adoré. Il faut bien faire cette séparation entre l'amour et l'adoration, qui sont deux actes bien différents. Les musulmans aiment et adorent Allah, c'est-à-dire qu'ils Lui vouent un culte. Alors qu'au contraire, les musulmans aiment le prophète, mais par contre, aucun acte d'adoration ou cultuel que ce soit, ne doit être effectué à son encontre.
L'amour envers le prophète, que portent les musulmans, doit s'exprimer à travers leurs paroles, avec respect, vérité, sincérité, et non avec idolâtrie.
Description physique et simplicité incarnée ?
Dans l'islam, on parle très peu de la description physique de Muhammad. D'une part, parce qu'on verra que le prophète ne devrait pas être représenté et imagé. Ensuite, pour éviter également l'idolâtrie envers le messager de Dieu, moins on a une représentation physique du prophète, plus on se rapprochera d'une compréhension, d'une connaissance et d'un amour envers lui, sans pour autant tomber dans l'adoration. Enfin, connaitre Muhammad physiquement n'apporte rien à sa propre compréhension de l'islam, mais il faut plutôt se focaliser et se concentrer sur ses comportements.
Toutefois, il existe à travers quelques hadiths et autres traditions, des ébauches du portrait physique du messager de Dieu. En voici un exemple :
« "Il était incroyablement lumineux et de grande beauté. Il avait un visage splendide. Son ventre ne bombait pas, sa tête n’était pas petite, elle avait des traits fins et harmonieux. Il avait des yeux attirants noirs vifs fin arqués par des sourcils continus. Sa voix était cassée. Le blanc de ses yeux était très blanc et le noir, très noir, donnant l’impression d’avoir du khol, ses sourcils s’affinaient, avec un petit duvet entre eux. Il avait un joli cou mince. Quand il se taisait, il impressionnait, et quand il parlait, il dominait et accroissait l’émerveillement, son élocution était très agréable, claire et concise, jamais superflue, au point qu’on aurait dit que des perles sortaient de sa bouche. De loin, il était le plus beau et le plus merveilleux des hommes, et de près, le meilleur. Sa taille était moyenne, ni trop grande au point de forcer l’élévation du regard, ni trop petite au point d’exiger l’abaissement des yeux. Il était telle une jolie ramure entre deux, mais la plus plaisante des trois à regarder." "Il était toujours entouré par ses Compagnons qui prenaient soin de lui. A chaque fois qu’il prononçait quelque chose, les auditeurs l’écoutaient avec une attention passionnée et chaque fois qu’il donnait un ordre, ils rivalisaient d’ardeur pour l’exécuter. Il était servi et entouré, mais jamais renfrogné ni critiqueur." »
Néanmoins, connaitre le prophète physiquement n'a pas réellement d'importance dans notre démarche spirituelle. Mais cela permet de donner tout de même une preuve de l'existence physique du prophète, comme être ayant bien exister dans l'Histoire, pour ceux qui en douteraient encore.
On va ici répondre à une question, souvent soulevée par les non-musulmans, à savoir, pourquoi n'a-t-on pas le droit de représenter Muhammad en image ?
Le premier élément de réponse, qu'on entend souvent, c'est qu'effectivement, l'absence de représentation est compréhensible pour Dieu, en vue de ce qu'on a déjà abordé dans nos chapitres précédents. Mais pour Muhammad, beaucoup ne comprennent pas. Et bien, nous avons déjà en partie répondu à cette question, qui est pour éviter justement, l'idolâtrie qui pourrait être faite envers le prophète. Une véritable spiritualité est sensée être dénuée de toute image définie et limitée par sa propre imagination. En résumé, c'est pour prévenir, qu'il n'y ait pas à l'avenir des prosternations sur des images, posters, idoles, statues, figurines représentants le prophète, comme cela peut arriver, et arrive malheureusement trop souvent dans les autres religions. D'ailleurs en islam, tous les autres prophètes également ne doivent pas être représentés, et nous verrons, pourquoi même les hommes et les dessins représentants des créatures quels quelles soient sont généralement prohibés en islam .
Le second élément de réponse, est lié à la description physique du prophète. L'absence de représentation permet d'éviter les stéréotypes et les préjugés, comme par exemple le fait que les Chrétiens et les Juifs seraient majoritairement blancs, les bouddhistes seraient majoritairement asiatiques, ce qui, par identification, fait adhérer un groupe d’hommes à une religion uniquement sur des critères physiques. Sachant que l'islam a été envoyé pour l'ensemble de l'humanité, il fallait détruire ce préjugé de religion des Arabes. Cette identification matérialiste, à la couleur de la peau du corps, est un danger pour la cohérence interne de la religion, et ne correspond pas aux valeurs véhiculées par l'islam. Et ceci, a été d'ailleurs un grand succès, puisqu'aujourd'hui les musulmans sont répartis sur l'ensemble de la surface du globe. La plus grande communauté musulmane n'est pas le monde arabo-musulman, contrairement à ce que l'on pourrait penser, mais correspond à celle de l'Asie du Sud-Est .
En Occident, pendant longtemps, jusque dans la fin des années 90, dans les livres pédagogiques présentant l'Histoire du monde, l'on décrivait Muhammad, comme un conquérant, voulant étendre son empire par la force et l'épée. Cependant, nous savons que si ces faits étaient vrais, ce genre de méthode prosélyte n'aurait jamais produit l'effet escompter, à savoir le résultat connu à ce jour du nombre de fidèles. En effet, cela n'aurait pu donner que l'effet inverse, car qui pourrait soutenir une telle pratique. C'est ainsi que lorsque l'on étudie consciencieusement la vie du prophète de l'islam, naissent des discours comme celui du Mahatma Gandhi, un des symboles de la paix, et de la non-violence, qui a pu écrire à son propos :
« Je voulais mieux connaître la vie de celui (Muhammad) qui aujourd'hui détient indiscutablement les cœurs de millions d'êtres humains. Je suis désormais plus que jamais convaincu que ce n'était pas l'épée qui créait une place pour l'Islam dans le cœur de ceux qui cherchaient une direction à leur vie. C'était cette grande humilité, cet altruisme du prophète, l'égard scrupuleux envers ses engagements, sa dévotion intense à ses amis et adeptes, son intrépidité, son courage, sa confiance absolue en Dieu et en sa propre mission. Ces faits, et non l'épée, lui amenèrent tant de succès, et lui permirent de surmonter les problèmes.»
La simplicité de Muhammad déconcerterait les hommes les plus éloquents d'aujourd'hui. On a tendance à penser, que l’intelligence est une histoire de complexité, et que plus on connaîtrait de chose et plus on les maîtriserait, plus on serait intelligent. Or, cela ne fonctionne pas tout à fait ainsi. Une des grandes leçons qu'on peut tirer du caractère du prophète, est que les grands hommes sont souvent des hommes simples. Comme si, la méditation, la spiritualité, la recherche de vérité dans toute sa complexité, nous ramenaient à la simplicité.
Rapporté par Anas ibn Malik : Le Prophète a dit : "Facilitez les choses et ne les rendez pas difficiles ! Annoncez aux gens des choses agréables et ne les effrayez pas !"
http://sunnah.com/bukhari/78/152
Et cette simplicité sera d’ailleurs un des principes importants de l'islam. À trop rechercher la complexité, on en oublie parfois l'essentiel.
Un leader politique, militaire et religieux ?
On fera ici une présentation très succincte de l'homme, Muhammad, et si vous souhaitez plus de précisions sur sa biographie, vous pouvez vous reportez aux ouvrages présentés dans l'introduction, dans lesquels vous retrouverez les sources authentiques. Nous nous focaliserons sur l'aspect leadership, du messager de Dieu, à savoir comment à partir de rien , un homme illettré, qui ne savait ni lire ni écrire, su s'établir en chef et construire un État islamique, sans utilisation de la force et de l'oppression. La réponse, à ce qui peut être une énigme pour certain, peut être traitée simplement en affirmant qu'à Muhammad, étant le messager de Dieu, lui a été accordé alors un destin qui serait fatalement victorieux. Mais ce qui nous intéresse surtout ici, est comment cela s'est produit concrètement. On verra que cela se présente à travers trois axes qui sont la propagation de la religion, la résistance stratégique et militaire, et enfin la politique cohérente, tout cela dans l'objectif d'améliorer la société vers plus de justice, pour le bien-être et la libération d'un peuple opprimé.
Muhammad vivra à la Mecque, la première partie de sa vie, exceptés quelques voyages pour des affaires commerciales, et quelques événements durant son enfance. On remarquera que le sédentarisme, l'enracinement, et l'attachement à sa terre, dont des marqueurs importants pour comprendre la tradition. Nous y reviendrons dans d'autres chapitres.
Vers la quarantaine, Muhammad se rendit compte que ses méditations, sa connaissance profonde du monde et sa spiritualité, l'éloignaient petit à petit du peuple. En effet, on sait que la période pré-islamique, était une période de profonde ignorance pour la péninsule arabique. Alors le prophète, s'isolait quelque fois dans la grotte de Hirâ, pour méditer sur les signes de l'univers. C'est durant ce temps, que Muhammad, recevra la première révélation par l'ange Gabriel, et, dans le même temps, entreprendra la réforme de son peuple.
Muhammad, loin d'être psychologiquement défaillant, comme certain aimerait à le penser, s'interrogeait sur son propre cas, à propos de ses « hallucinations » , visuelles et auditives. Ne serait-ce pas l'œuvre du diable, pouvait-il se demander . Il savait que cela n'avait rien d'anodin, et comprendra très vite que son message comportait une mission divine qui lui été attribuée.
Cette mission divine et prophétique, que l'on verra plus en détails dans les articles suivants, consistera à répandre l'islam, la parole et la religion de Dieu, le Seul et l'Unique Dieu pour tous. Abandonner toutes superstitions, en finir avec les idoles, particulièrement présentes en abondance à la Mecque.
Les premières conversions se faisaient dans le secret. La femme et les enfants de Muhammad seront les premiers convertis. Ensuite, ce sera au tour d'Abû Bâkr, qu'on désignera comme le premier compagnon du prophète, futur premier calife. La religion de Dieu transmise par Muhammad, remportait un certain succès, au point d'en déranger les autorités Mecquoises. Les premiers musulmans étaient persécutés, on exerçait alors des pressions sur les nouveaux convertis. Muhammad était menaçé de mort et le pouvoir Mecquois l'identifiait, à tort, mais volontairement, comme responsable de l'ensemble des problèmes sociaux. C'est durant cette période, qu'on a tué des hommes et des femmes uniquement parce qu'ils étaient musulmans. Il s'agissait là des premiers martyrs de l'islam.
C'est dans ces circonstances que Muhammad, et une grande partie de la population musulmane de la Mecque entrepris une migration vers Médine (Yatrib). On parle de l'Hégire, qui peut signifier à la fois « émigration », mais également « rupture ». Une rupture, car Muhammad, rompt avec les liens du sang, avec l'organisation tribale, clanique de la société, car cela ne correspond aucunement avec les valeurs anti-racistes de l'islam.
C'est donc à Médine qu'il instaurera le premier État islamique, dont le noyau central sera cette nouvelle communauté liée par la foi. On reviendra sur la politique menée par cet État.
Les premiers convertis, pour être musulman, ne devaient que croire en un Dieu Unique et que Muhammad était son messager. Il n'y avait pas encore toute la pratique, car la religion de l'islam ne s'était pas encore totalement révélée. La force de ce nouvel État islamique aura été de savoir lier, dans sa constitution même, une harmonie entre le spirituel et le temporel. C'est-à-dire, commander aux musulmans de ne pas s'adonner complètement aux mondes matériels et à ses désirs, et pour cela, donna un minimum nécessaire à chacun pour la pratique d'une vie spirituelle, l'exemple la prière cinq fois par jour . L'instauration de la prière individuel et collective, permettait aux hommes d'échanger avec Dieu, sans l'intermédiaire de prêtre, ou quelconque autre instance. Cet équilibre est nécessaire dans toute société, car s'adonner uniquement au monde spirituel n'est pas forcément à la porter de chacun, mais s'adonner totalement au monde temporel, pouvait alors engendrer des déséquilibres psychologiques évidents, et des conflits d’intérêts sociétaux. Nous verrons qu'il y aura tout de même une séparation entre le religieux et le politique.
Malgré l'hégire du prophète à Médine, les persécutions des chefs Mecquois continuèrent, au point de lui déclarer ouvertement la guerre.
C'est durant ces batailles, aidées par l'ange Gabriel selon la tradition, que se sont dévoilées les compétences militaires et stratégiques du prophète.
(124) (Allah vous a bien donné la victoire) lorsque tu disais aux croyants; “Ne vous suffit-il pas que votre Seigneur vous fasse descendre en aide trois milliers d'Anges” ? (125) Mais oui ! Si vous êtes endurants et pieux, et qu'ils [les ennemis] vous assaillent immédiatement, votre Seigneur vous enverra en renfort cinq mille Anges marqués distinctement.
Il fut un très grand tacticien, en évitant de faire couler le sang inutilement, et en déstabilisant son adversaire par des subterfuges assez extraordinaires. On ne donnera que quelques exemples ici.
Protéger Médine, par des tranchées, et des terrains impraticables pour le combat. Le système de tranchées était inconnu du peuple arabe.
Soutirer des informations à l'ennemi par des subterfuges. L'exemple de la bataille de Badr, où un prisonnier ennemi refusait de répondre à la question, à savoir combien y avait-il d'ennemis. Le prophète reformula la question en lui demandant combien de chameaux étaient égorgés par jours ? En apportant la réponse de 9 chameaux égorgés, le prophète en déduisit que les ennemis n'étaient pas loin de 1000 , puisqu'un chameau nourrisait environ cent personnes.
Connaissances en météorologie. Le prophète établissait le campement de sorte que sur le champ de bataille, son armée n'aurait pas le soleil dans les yeux.
Toutes ces choses semblent assez simples, mais elles avaient leur importance, car elles permettaient alors au messager de Dieu d'avoir toujours un temps d'avance sur l'ennemi.
Tableau résumant les conflits entre Musulmans et Mecquois
Ann. hég
Bataille
Puissance Ennemie
Ennemis tués
Puissance musulmane
Musulmans tués
2
Pillage de Médine par Kurz
.
0
0
0
2
Représailles de Nakhalh
4 (?)
1
9
0
2
Bataille de Badr
950
70
313
14
2
Pillage de Médine par Abû Sufyân
200
0
0
2
3
Représailles de Qaradah
?
0
100
0
3
Bataille d'Uhud
3000
22
700
70
5
Banu'l-Mustaliq
200 (?)
10
30 (?)
1
5
Pillage de Médine par Kurz
12 000
8
3 000
6
Au final, une centaine de morts seulement sous son commandement, malgré plusieurs batailles, et des effectifs dépassant le millier. Rien n'indique que Muhammad n'est tué de ses propres mains ni même ordonné de le faire. Il s'est toujours défendu et a résisté contre l'oppression injustifiée .
Les talents de stratège du prophète se révéleront efficaces également durant la reconquête de la Mecque pour l'unifier à Médine, et ainsi, agrandir l'état islamique déjà commencé.
Tout d'abord, il imposera une trêve, et négociera le droit d’effectuer une visite à la Mecque. Il profitera de cette dernière pour continuer à gagner le cœur du peuple Mecquois, en répandant la parole divine.
Ensuite, il dissimulera à l'ennemi l'information selon laquelle il reprendrai La Mecque, tout simplement en manquant d'informer volontairement ses fidèles. Ainsi, il neutralisa l'espionnage adverse.
Lorsqu'il arriva près de la Mecque, au campement, il demanda à chacun de ses combattants d'allumer un feu. L'armée de Muhammad était composé de 10 000 hommes, ce qui faisait 10 000 feux de camp. En voyant tous ces feux, l'ennemi cru par estimations, que le nombre de combattants était de plusieurs fois ces 10 000 hommes, ce qui fit augmenter leur crainte et leur désespoir.
Enfin, durant l'envahissement de la Mecque, les hérauts musulmans criaient et avertissaient : « Quiconque s'enfermera dans sa maison, ou livrera ses armes, ou se réfugiera dans le sanctuaire de la Ka'ba, ou entrera dans la maison d'Abû Sufyân, sera sauf ». Abû Sufyân, le chef suprême de la Mecque, et chef de l'opposition, s'était fait capturé par l'armée du prophète le jour précédant la reconquête. La disparition d'Abû Sufyân, ajoutés des avertissement des hérauts, permis de semer le doute dans la tête des habitants de la Mecque. Ils se demandèrent si Abû Sufyân ne les avait pas trahis, ou bien s'était-il converti lui aussi à l'islam. Ces subterfuges fonctionnèrent parfaitement, puisque la Mecque fut reprise sans la moindre résistance .
En ayant ici fini avec les compétences militaires du prophète, on se penchera désormais brièvement sur la politique islamique menée par ce dernier.
Comme nous avons déjà pu le dire, l'état islamique commença à s'instaurer à Médine, peu de temps après l'hégire. Ce qu'il faut savoir également, c'est que Muhammad fut le premier homme dans l'histoire, à avoir composé une constitution écrite d'un Etat qui fut mise en application . Il faut également rappeler qu'il partira de rien, c'est-à-dire, qu'il n'est pas l'héritier d'un quelconque état, mais le constituera lui même, à partir de ses fidèles, et de décisions prises, avec le reste des non-musulmans de Médine. Le but étant de construire une cité-état, afin d'organiser la citoyenneté, et de pourvoir la ville d'institutions judiciaires, éducatrices, financières, militaires religieuses, etc . Usant de sphères d'influence entre les différentes tribus, dans un but d'entente commune entre non-musulmans, Juifs et Arabes, puis plus tard formant des pactes et des alliances, jusqu'à parfois l'expédition militaire, en vue d'un agrandissement .
L'identité islamique, formée par cette constitution, ne prenait en considération ni l’ethnie, ni la couleur de peau, ni l'origine des êtres humains. Seul l'individu lui-même, était considéré comme cellule de base de l’identité spirituelle de ce nouvel Etat. C'était assez nouveau pour le peuple Arabe, de voir des clans se former, non pas par la consanguinité, mais par une fraternité spirituelle. On parle également de Weltanschauung , mot d'origine allemande sur lequel nous reviendrons, car l'identité islamique est dynamique. Elle change selon la composition de ses individus et de leur manière de percevoir le monde .
La tolérance de cet État s'est montrée également à travers la permission de chaque tribu de pouvoir gérer leur propre administration. Certaines tribus Juives acceptèrent sans contrainte, que Muhammad soit à la tête de la leur. En vérité, c'était là la véritable laïcité, car les différentes communautés pouvaient appliquer leurs propres lois religieuses dans leurs affaires au quotidien. Seul dans le cas où une tribu n'arrivait pas à régler elle-même un conflit interne, la communauté allait se présenter devant Muhammad, comme arbitre suprême. Mais même dans un cas rapporté de la communauté Juive, il n'appliqua pas la loi islamique, mais demanda au Juifs de le faire selon les écrits de leur Torah . Ingénieux, puisque Muhammad savait que sa loi venait de Dieu, elle ne pouvait être que meilleure pour les hommes, et déstabilisa ainsi la communauté, hésitant à appliquer sa propre Loi.
(42) Ils sont attentifs au mensonge et voraces de gains illicites. S'ils viennent à toi, sois juge entre eux ou détourne toi d'eux. Et si tu te détournes d'eux, jamais ils ne pourront te faire aucun mal. Et si tu juges, alors juge entre eux en équité. Car Allah aime ceux qui jugent équitablement. (43) Mais comment te demanderaient-ils d'être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le jugement d'Allah ? Et puis, après cela, ils rejettent ton jugement. Ces gens-là ne sont nullement les croyants.
Enfin cette tolérance, aux autres cultes, et la manière propre à l'islam de séparer le religieux du politique, en créant l'unité dans la diversité .
En seulement 23 ans, ce que Muhammad aura réalisé ressemblera à un simple conte biblique et mythologique. Pourtant la version officielle des historiens, qu'elle soit occidentale ou orientale, ne peut que s'y soumettre et l'attester comme véridique.
Un prophète parmi tant d'autres ?
Muhammad, dernier messager de Dieu, est un prophète comme il y en eut tant d'autre à travers l'histoire. Mais avant d'en dire plus, nous devons d'abord définir ce qu'est un prophète aux yeux de l'islam. Un prophète dans le contexte islamique, est un être humain, élu par Dieu, plus digne et plus élevé que les autres hommes, pour porter le message de la révélation . Ce message est un avertissement s'adressant au peuple concerné à propos de leur comportement, et rappeler l'existence de Dieu, de l'Au-delà et du Jugement Dernier. La plupart du temps, des miracles leur sont accordés sous la permission de la Volonté de Dieu. Si nous devions donner notre propre définition, nous dirions que ce sont des hommes que Dieu a destiné, dès le départ de la création de l’univers, à travers leurs vies et leurs actes, à comprendre l'essence de la religion, le but de la vie, et à pouvoir influer sur les mentalités de leur peuple en question. Par leur vécu prédestiné, leur corps et leur esprit deviennent un réceptacle apte à recevoir la révélation divine.
Il est plutôt rare que Dieu s'adresse directement à Ses prophètes, mais Il leur fait parvenir le message par l'intermédiaire de l'Ange Gabriel, comme ce fut le cas pour Muhammad.
Dis : “Quiconque est ennemi de Gabriel doit connaître que c'est lui qui, avec la permission d'Allah, a fait descendre sur ton cœur cette révélation qui déclare véridiques les messages antérieurs et qui sert aux croyants de guide et d'heureuse annonce”.
Selon certaines références islamiques, les prophètes ont été aux nombres de 124 000 dans l'histoire de l'humanité, dont 315 auraient jouer le rôle de messager. Il y a donc une distinction entre les prophètes, « nabi », et les messagers, « rassul », c'est-à-dire ceux qui ont laissé derrière eux un livre. Tous les messagers sont des prophètes, mais tous les prophètes ne sont pas forcément des messagers.
Abû Umâma rapporte ainsi avoir posé les questions suivantes au Prophète Muhammad (sur lui la paix) : "Ô Prophète de Dieu, quel homme a été le premier prophète ? – C'est Adam. – Ô Prophète de Dieu, Adam fut-il un prophète ? – Oui, un prophète, auquel Dieu a parlé ; Il l'a créé de Sa Main, ensuite y a insufflé l'âme puis lui a dit : "Adam, avance". – Ô Messager de Dieu, quel a été le nombre total de prophètes ("nabî")? – Il y en a eu cent vingt quatre-mille ; trois cent quinze parmi eux ont été messagers ("rassul")…"
Dans le Coran, il n'y a que 25 prophètes dont les noms sont mentionnés . Les plus connus étant Jésus, Moïse, Abraham, Adam, Noé, Jonas, Salomon, David, etc. On pourrait aussi penser que certains prophètes évoqués dans la Bible, fassent partis de ces 124 000, ainsi que des grandes figures historiques, tels que Bouddha ou Confucius, mais ici nous faisons que des hypothèses. Néanmoins, ce qu'il faut comprendre, c'est que ces prophètes ont été chacun envoyé pour un peuple et dans des époques différentes, ce qui pourrait être une explication à ce nombre gigantesque qui, au premier abord, peut sembler exagéré.
Certes, Nous avons envoyé avant toi des Messagers. Il en est dont Nous t'avons raconté l'histoire; et il en est dont Nous ne t'avons pas raconté l'histoire. Et il n'appartient pas à un Messager d'apporter un signe [ou verset] si ce n'est avec la permission d'Allah. Lorsque le commandement d'Allah viendra, tout sera décidé en toute justice; et ceux qui profèrent des mensonges sont alors les perdants.
On sait aussi, qu'à ce jour il existe plusieurs milliers de langues parlées à travers le monde, sachant que la langue peut être un marqueur fort pour définir un peuple, et sachant que les langues tendent à disparaître au fil du temps, ce nombre de 124 000 parait beaucoup moins amplifié, à travers cette analyse.
(23) Tu n'est qu'un avertisseur. (24) Nous t'avons envoyé avec la Vérité en tant qu'annonciateur et avertisseur, Il n'est pas une nation qui n'ait déjà eu un avertisseur. (25) Et s'ils te traitent de menteur, eh bien, ceux d'avant eux avaient traité (leurs Messagers) de menteurs, cependant que leurs Messagers leur avaient apporté les preuves, les écrits et le Livre illuminant.
Il est très important de comprendre que du point de vue de l'islam, tous ces prophètes, y compris Jésus, ne sont que de simples êtres humains. Et c'est exactement la même chose pour le prophète Muhammad, il est un simple humain, messager de Dieu.
(94) Et rien n'empêcha les gens de croire, quand le guide leur est parvenu, si ce n'est qu'ils disaient : “Allah envoie-t-Il un être humain-Messager ? ” (95) Dis : “S'il y avait sur terre des Anges marchant tranquillement, Nous aurions certes fait descendre sur eux du ciel un Ange-Messager”.
Muhammad s'inscrit dans la lignée des prophètes dit Abrahamiques, descendant d'Abraham. C'est la raison pour laquelle l'islam est une continuité du Judaïsme et du Christianisme.
Muhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés - S'il mourait, donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants.
Le prophète Muhammad est non seulement un avertisseur, mais il apporte aussi la confirmation des écrits antérieurs, tels que la Torah ou l’Évangile dans leur forme original.
Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d'Allah : ils tuent, et ils se font tuer. C'est une promesse authentique qu'Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l'évangile et le Coran. Et qui est plus fidèle qu'Allah à son engagement ? Réjouissez-vous donc de l'échange que vous avez fait : Et c'est là le très grand succès.
Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t'est venue. A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu'Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes œuvres. C'est vers Allah qu'est votre retour à tous; alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez.
Selon certaines sources islamiques, il y aurait eu 104 livres révélés par des envoyés de Dieu, et donc d'inspiration divine .
Ce qui explique également pourquoi le prophète Muhammad, ne se revendique pas comme innovateur, mais plutôt comme un rénovateur et restaurateur du monothéisme pur .
Les miracles et la Révélation divine accordés à Muhammad ?
Comme pour l'ensemble des prophètes à travers l'histoire, Muhammad rencontra des difficultés à se faire entendre et à convaincre son peuple. Évidemment, si demain un homme se présentait devant vous comme un messager de Dieu, le croiriez-vous sans preuve perceptible, tangible, surtout à notre époque, où le matérialisme est roi. Alors c'est ainsi qu'on demanda à Muhammad d'effectuer des miracles. Nous entendrons ici par miracle, tout fait qui échappe au raisonnement humain.
(90) Et ils dirent : “Nous ne croirons pas en toi, jusqu'à ce que tu aies fait jaillir de terre, pour nous, une source; (91) ou que tu aies un jardin de palmiers et de vignes, entre lesquels tu feras jaillir des ruisseaux en abondance; (92) ou que tu fasses tomber sur nous, comme tu le prétends, le ciel en morceaux, ou que tu fasses venir Allah et les Anges en face de nous ; (93) ou que tu aies une maison [garnie] d'ornements; ou que tu sois monté au ciel. Encore ne croirons-nous pas à ta montée au ciel, jusqu'à ce que tu fasses descendre sur nous un Livre que nous puissions lire”. Dis[-leur]: “Gloire à mon Seigneur! Ne suis-je qu'un être humain-Messager ?"
Tout comme Moïse a fendu la mer, Jésus a guéri l'aveugle et le lépreux, à Muhammad, a été accordé des miracles, par la Volonté de Dieu. Il y eut par exemple l’ascension (Mi'râj) au septième ciel, qui a permis à Muhammad de visiter le paradis et de rencontrer certains prophètes. C'est également par cet événement que Dieu a imposé les cinq prières journalières à Sa créature, dans le but de L'adorer. Cela fut un épisode important de l'islam, mais il semblerait qu'il s'agisse ici d'une expérience spirituelle du prophète, et donc, non suffisamment convaincante, pour se justifier en tant que messager de Dieu. Néanmoins, le théologien Muhammad Hamidullah, nous rapporte que les songes des prophètes n'ont pas moins de valeurs que leur état de veille, en prenant l'exemple d'Abraham, de Salomon et de Jacob, qui ont « vu » Dieu à travers leur songe. On décrit souvent les croyants en profonde méditation entre un état de veille et de sommeil .
Il existe, selon la tradition, un ensemble de miracles accordés au prophète, tout à fait authentiques, puisqu'il y eut des témoins oculaires, des écrits rapportés, des sources convergentes, mais également, aucune contestation sur les faits miraculeux cités dans le Coran.
On demandait parfois au prophète de réaliser des choses invraisemblables, comme fendre la lune en deux, et pourtant, à l'aide de Dieu, Muhammad l'effectua, et scinda l'astre en question . Nous n'avons pas beaucoup de précisions concernant cet événement, qui fut pourtant observé et confirmé par un roi indien, du nom de Chakrawati Farmas, à la même époque du prophète .
Le prophète de l'islam réalisa également d'autres miracles, ainsi que des prophéties, c'est-à-dire des prédictions historiques . Des coïncidences, allant en faveur du prophète, en dehors de sa volonté, comme cette histoire des termites qui rongèrent le document mentionnant l'exclusion du prophète de la Mecque, et épargnant seulement le nom de Dieu et de Son messager .
Mais cela ne semblait toujours par suffisant, car comme tout autre miracle, seuls ceux qui étaient présents lors des événements miraculeux ont pu y croire et encore, beaucoup continuèrent de traiter ces faits de mensonges et de mythes, ou encore qualifiaient le prophète de magicien puissant.
Et ceux qui ne savent pas on dit : “Pourquoi Allah ne nous parle-t-Il pas [directement], ou pourquoi un signe ne nous vient-il pas” ? De même, ceux d'avant eux disaient une parole semblable. Leurs cœurs se ressemblent. Nous avons clairement exposé les signes pour des gens qui ont la foi ferme.
« Ceux d'avant eux », dont pourrait faire référence ce passage du Coran, peut-être attribué aux peuples ayant reçu un prophète, mais plus particulièrement au peuple Juif. En effet, selon les écrits sacrés, seul au peuple Juif a été accordé, à un moment de l'histoire particulier, au mont Sinaï, le privilège de pouvoir percevoir Dieu par leur sens. Et malgré cela, une partie d'entre eux avaient continué à douter. C'est pour cela que Dieu donna un miracle d'une toute autre nature à Muhammad. Il lui révéla le Coran.
Et Nous savons parfaitement qu'ils disent : “Ce n'est qu'un être humain qui lui enseigne (le Coran)”. Or, la langue de celui auquel ils font allusion est étrangère [non arabe], et celle-ci est une langue arabe bien claire.
(30) Et quand la Vérité leur vint, ils dirent : “C'est de la magie et nous n'y croyons pas”. (31) Et ils dirent : “Pourquoi n'a-t-on pas fait descendre ce Coran sur un haut personnage de l'une des deux cités ? ” (la Mecque et Taef). (32) Est-ce eux qui distribuent la miséricorde de ton Seigneur ? C'est Nous qui avons réparti entre eux leur subsistance dans la vie présente et qui les avons élevés en grades les uns sur les autres, afin que les uns prennent les autres à leur service. La miséricorde de ton Seigneur vaut mieux, cependant, que ce qu'ils amassent.
Le prophète ne savait ni lire, ni écrire, et pourtant, Dieu a choisi de faire descendre la révélation sur lui. Comme si, cette difficulté, l'aiderait à mieux comprendre l'importance de l'acquisition du savoir . L'analphabétisme du prophète est confirmé, puisqu'il n'aurait appris à écrire qu'à la fin de sa vie, et des lettres ont été retrouvées, décrivant une écriture hésitante, semblable à celle d'un enfant. Concernant toutes les autres lettres du messager de Dieu, envoyées aux différents chefs de tributs, elles ont été rédigées par des scribes, sous sa dictée.
(38) Mais non... Je jure par ce que vous voyez, (39) ainsi que par ce que vous ne voyez pas, (40) que ceci [le Coran] est la parole d'un noble Messager, (41) et que ce n'est pas la parole d'un poète; mais vous ne croyez que très peu, (42) ni la parole d'un devin, mais vous vous rappelez bien peu. (43) C'est une révélation du Seigneur de l'Univers. (44) Et s'il avait forgé quelques paroles qu'ils Nous avait attribuées, (45) Nous l'aurions saisi de la main droite, (46) ensuite, Nous lui aurions tranché l'aorte. (47) Et nul d'entre vous n'aurait pu lui servir de rempart. (48) C'est en vérité un rappel pour les pieux. (49) Et Nous savons qu'il y en a parmi vous qui le traitent de menteur; (50) mais en vérité, ce sera un sujet de regret pour les mécréants, (51) c'est là la véritable certitude. (52) Glorifie donc le nom de ton Seigneur, le Très Grand !
D'ailleurs, on retrouve ce témoignage également dans la tradition, lors de la première révélation faite à Muhammad, lorsque l'ange Gabriel lui demande de réciter, et au messager de rétorquer qu'il ne savait pas lire.
(50) Et ils dirent : “Pourquoi n'a-t-on pas fait descendre sur lui des prodiges de la part de son Seigneur ? ” Dis : “Les prodiges sont auprès d'Allah. Moi, je ne suis qu'un avertisseur bien clair”. (51 Ne leur suffit-il donc point que Nous ayons fait descendre sur toi le Livre et qu'il leur soit récité ? Il y a assurément là une miséricorde et un rappel pour des gens qui croient.
Et ils disent : “Pourquoi ne nous apporte-t-il pas un miracle de son Seigneur ? La Preuve (le Coran) de ce que contiennent les écritures anciennes ne leur est-elle pas venue ?
Comme l’ensemble de Ses miracles et de Ses signes ne semblaient pas suffisants aux hommes, pour leur donner la foi, Dieu nous a fait parvenir Ses révélations. Le Noble Coran est qualifié de miracle des miracles. Mais en quoi le Coran est un miracle différent des autres ? Pourquoi Dieu dit-Il que le Livre devrait nous suffire ?
La réponse à cette question est fort simple, tous les autres miracles étaient d'ordre sensible, matériel, et éphémère. Tandis que les écritures du Coran sont d'ordre spirituel, rationnel, et éternel.
Nous allons te révéler des paroles lourdes (très importantes).
إِنَّا سَنُلْقِي عَلَيْكَ قَوْلًا ثَقِيلًا
Mais nous entendons déjà la question, qu'en est-il de la Bible ? N'est-elle pas d'ordre divine elle aussi ? Nous verrons que pour un tas de raisons, et nous n'en ferons pas état ici, car il n'est pas question de discréditer la foi chrétienne, mais plutôt d'exposer la croyance de l'islam, qui est que la Sainte Bible ne bénéficie pas d'un miracle aussi surprenant et comparable à celui du Coran. La Bible a une inspiration divine incontestable, mais ne serait pas aussi rigoureuse que l'illustre Coran. Et il est clairement mentionné dans ce dernier que les textes précédents auraient subi des falsifications de la part des hommes, qu'elles soient volontaires ou non.
En vérité c'est Nous (Allah) qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien.
Et c'est bien en cela que le Coran détiendrait une supériorité par rapport aux autres écritures. Dieu a décidé d'en être le gardien, autrement dit le Coran, est infalsifiable. On a déjà vu comment s'est constitué le Coran resté intacte, dans sa forme originale, jusqu'à aujourd'hui, c'est-à-dire qu'il a traversé quatorze siècles sans subir une seule altération. Il existe d'ailleurs une histoire intéressante, lors des premières impressions papier du Coran. L'imprimeur, averti au sujet qu'il s'agissait du livre de Dieu, en tant que non-croyant, décida de faire une farce, en enlevant des passages de l'original, sur les copies. Il ne fut pas long avant que les musulmans détectèrent les anomalies, et revinrent voir l'imprimeur en question, qui avoua sa faute. Il dit alors avoir fait cela avec la Bible, et que personne n'y remarqua rien. C'est la raison pour laquelle il décida de se convertir à l'islam, et reconnu l'authenticité du Coran.
Mais ce qui différencie le Coran des autres écrits sacrés, sans vouloir polémiquer sur l'origine divine de certains textes, est que ces autres livres de Dieu avaient besoin du miracle pour prouver leur origine divine. Alors que le Coran, étant un miracle en lui-même, n'a pas besoin de preuves supplémentaires, puisque le miracle et la révélation sont combinés ensemble. Nous aurons l'occasion d'exposer ces nombreux miracles, qu'ils soient littéraires, scientifiques, spirituels ou historiques.
Maintenant, la pensée que nous partageons avec le théologien Muhammad Hamidullah, et que nous essaierons de vous transmettre à travers cette œuvre, est que ce ne sont pas les miracles qui devraient être source de la foi en Dieu. Ces derniers ne doivent être que des signes et non des preuves. L'islam est tout d'abord un enseignement, et il vaut mieux croire par la rationalité de cet enseignement que par l'irrationalité des miracles. Ces derniers qui sont présentés dans le Coran comme facile à réaliser pour Dieu, ne permettent aucunement d'en tirer des leçons, ni même aucune morale, vertu, et aucune disposition à la croyance en un quelconque Dieu unique .
Le dernier des messagers, envoyé à l'Humanité ?
Avant de s'imposer comme le dernier des messagers, envoyé pour l'humanité, la révélation devait alors s'adapter aux circonstances et au statut du prophète. Comme nous avons déjà pu le dire, la révélation a été graduelle, allant du purement religieux, vers un discours plus politique, mais logique, puisque l'inverse n'aurait jamais pu être aussi efficace. La révélation dirigeait Muhammad vers ceux auxquels il devait s'adresser.
Et avertis les gens qui te sont les plus proches.
وَأَنذِرْ عَشِيرَتَكَ الْأَقْرَبِينَ
Expose donc clairement ce qu'on t'a commandé et détourne-toi des associateurs.
Voici un Livre (le Coran) béni que Nous avons fait descendre, confirmant ce qui existait déjà avant lui, afin que tu avertisses la Mère des Cités (la Mecque) et les gens tout autour. Ceux qui croient au Jour dernier, y croient et demeurent assidus dans leur Salat.
Le Coran retrace cette évolution logique , en témoignent les différents passages relevés précédemment. Tout d'abord, Muhammad devait avertir les gens proches de lui, puis il devait rendre sa révélation publique, enfin il devait avertir l'ensemble de la Mecque, ainsi que les cités avoisinantes.
Muhammad n'a jamais été le père de l'un de vos hommes , mais le messager d'Allah et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient.
Muhammad étant donc le dernier des envoyés de Dieu, sa mission de messager s'étendra bien plus loin que l’avertissement de son propre peuple. Il est envoyé pour l'ensemble de l'humanité. Il est important de garder à l'esprit la tolérance aux autres cultes comme le faisait le prophète, et nous en ferons part dans d'autres articles. Il n'a jamais imposé sa religion à quiconque, il a seulement voulu imposer son existence, ce qui est radicalement différent.
Nous avions vu précédemment que foi et raison allaient de paire, et que ce n'est pas parce que c'est écrit dans le Coran qu'il s'agit de la Vérité, et qu'il suffit de le lire pour le croire. C'est un travail de reconnaissance par le savoir et la connaissance, d'un texte qui ne possède pas les caractéristiques d'une production humaine.
Ainsi, c'est pour cela que Muhammad n'a jamais clamé être l'auteur du Coran, mais l'a bien décerné entièrement à Dieu. Et si l'islam s'impose comme la religion de Dieu fidèlement à ses écrits, cela signifierait donc qu'elle est Vérité pour toute l'humanité.
Certes, Nous t'avons envoyé avec la vérité, en annonciateur et avertisseur; et on ne te demande pas compte des gens de l'Enfer.
Ainsi, le Coran étant inaltérable, comme nous avons pu le voir, et que dans ce dernier Dieu a dit : « Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous. » , alors l'islam, s'impose comme la religion de Dieu naturellement, et Muhammad s'impose dans l'histoire comme le dernier des prophètes de Dieu, celui qui porte l'ultime sceau de la prophétie .
Imaginez que tout cela a été décrété au VIIème siècle, en plein désert d'Arabie Saoudite, et voilà qu'aujourd'hui une grande partie de la population mondiale embrasse cette religion, pour former une, pour ne pas dire la, plus grande communauté du monde, une communauté liée par la foi. C'est pour cela que le prophète Muhammad, restera l'homme le plus influant de l'Histoire sur la population mondiale, tant sur l'évolution des mentalités et notamment sur la vision de la fraternité entre les Hommes de cette planète.
Partie 5 - La Fraternité en islam
Dans cette partie consacrée à la fraternité en islam, on essaiera de la définir et de comprendre le cadre dans lequel elle doit s’inscrire, et ainsi, quelles en sont ses limites. Nous ferons par la suite une distinction entre l'universalité et l'uniformité, et nous justifierons laquelle plaide en faveur de la véritable fraternité. On évoquera alors deux attitudes qui portent atteinte à la fraternité en général de l'humanité, à savoir le racisme et l'esclavagisme, qui sont deux pratiques que l'islam condamne et nous verrons alors par quels procédés.
En introduction de ce chapitre, on citera ici, une partie du Sermon d'Adieu du prophète Muhammad, d'un essaie de traduction par le théologien Hamidullah, sermon qu'il effectua à la fin de sa vie, récapitulant certains droits et devoirs des musulmans, de l'ordre islamique.
451. « Voici le texte de ce « Sermon d'Adieu » :
" Louange à Dieu : nous Le louons, nous Lui demandons secours, nous implorons Son pardon, et nous rentrons vers Lui ; et nous cherchons protection auprès de Dieu contre les vices de nos âmes et contre les maux de nos actions. Quiconque est guidé par Dieu, nul ne l'égare ; et quiconque Il égare, nul ne le guide. J'atteste qu'il n'a de Dieu sinon Dieu Lui-même, Lui-seul qui n'a aucun associé ; et j'atteste que Muhammad est Son esclave et Son Envoyés.
Je vous prescris, ô esclaves de Dieu, la crainte de Dieu, et je vous incite à Son obéissance. Je cherche ainsi à commencer par ce qui est le mieux.
Or donc, ô peuple, écoutez que je vous explique, car je ne sais pas si je pourrais encore vous rencontrer ici, après cette année.
Ô peuple, en vérité vos sang, vos biens et vos honneurs sont inviolables jusqu'à la rencontre de votre Seigneur, aussi inviolable que ce jour même, en ce mois, dans cette région (sacrée) ; – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le.
Or, quiconque reçoit un dépôt, qu'il le rende à celui qui le lui avait confié.
Et l'intérêt (usure) du temps de l'Ignorance est aboli, mais vous avez le droit sur vos capitaux : ne soyez ni oppresseurs ni opprimés. Dieu a décrété qu'il n'y ait pas d'intérêt. Et le premier intérêt, par lequel je commence, c'est l'intérêt de mon oncle 'Abbâs ibn 'Abd al-Muttalib (dont un fils a été assassiné).
Et les dignités du temps de l'Ignorance sont abolies, sauf la garde (de la Ka'ba) et la charge d'abreuver (les pèlerins).
Et le meurtre intentionnel sera puni par le talion ; et le meurtre quasi-intentionnel, où l'on tue par un bâton ou par une pierre, cela coûtera cent chameaux (comme prix de sang). Quiconque exigerait davantage, serait des gens du temps de l'Ignorance. – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le.
Or donc, ô peuple, Satan a, en vérité, désespéré d'être adoré dans votre terre ; mais il sera heureux d'être obéit dans des choses autres que celle-là : dans ceux de vos actes que vous considérez comme sans valeur. Prenez donc garde à lui pour votre religion.
Ô peuple, en vérité, l'intercalation (d'un mois profane au milieu des mois de la trêve de Dieu) est une addition de la mécréance ; sont égarés par cette addition ceux qui se sont rendus mécréants : ils rendent profane ce mois pendant une année, et ils le rendent sacré pendant une autre année, pour observer extérieurement le nombre (des mois) que Dieu a rendus sacrés ; ils profanent ce que Dieu a rendu sacré et ils rendent sacré ce que Dieu a rendu profane. Et, en vérité, le temps est revenu à la condition où Dieu l'avait créé le jour qu'Il a créé les cieux et la terre. (l'année avec intercalation et sans intercalation ayant coïncidé).
Et, en effet, le nombre des mois auprès de Dieu est 12, dans le livre de Dieu, le jour où il a créé les cieux et la terre. De ces 12 mois, quatre sont sacrés, dont trois consécutifs et un isolé : Dul'l-Qa'dah. Duhu'l-Hijjah et Muharram, et Rajab-des-Mudarites qui se trouve entre Jumâdâ et Cha'bân. – Ai-je fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le.
Or donc, ô peuple, quant à vos femmes, elles ont un droit sur vous, et vous, vous avez un droit sur elles : en votre faveur, il leur incombe qu'elles ne laissent fouler votre lit par personne sauf vous-mêmes, et qu'elles ne laissent entrer dans vos maisons aucune personne que vous n'aimez pas, sauf avec votre permission ; et qu'elles ne commettent pas la promiscuité. Si elles le font, Dieu vous a, en vérité, permis de les réprimander, et d'établir des lits séparés. Si elles cessent et vous obéissent, il vous incombe de leur fournir nourriture et vêtements convenables. Et assurez aux femmes le meilleurs traitement. Et, en vérité, vous les avez prises par un dépôt de Dieu, et vous vous êtes permis de les aborder par une parole de Dieu. Craignez donc Dieu en ce qui concerne les femmes, et assurez-leur le meilleur traitement. – Ai-je fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le.
Ô peuple, en vérité, les Croyants sont des frères. Et les biens d'un frère sont inviolables sauf de son bon gré. – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le.
Ne redevenez donc pas mécréants après ma (mort), les uns frappant les cous des autres. Et en vérité, j'ai laissé auprès de vous de quoi empêcher l'égarement ; le Livre de Dieu et la Conduite de Son Prophète. – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le.
Ô peuple, en vérité, votre Seigneur est un, et votre ancêtre est un : vous descendez tous d'Adam, et Adam était (créé) de terre. Le plus digne de vous auprès de Dieu est celui qui (Le) craint le plus. Et aucun Arabe n'a une supériorité sur un non-Arabe, sauf par la piété. – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le. Sur quoi la foule répondit : "Oui". Et lui d'ajouter : Ô vous tous présents, faites parvenir (ce message) aux absents.
Ô peuple, en vérité, Dieu a fixé pour chaque héritier sa portion de l'héritage : il n'est donc pas permis de faire un testament en faveur d'un héritier (en plus de sa portion fixe). Et le testament en faveur d'un étranger ne doit pas dépasser le tiers (de la totalité de l'héritage). Et l'enfant appartient au lit (à la mère ?) et l'homme qui a commis l'adultère est lapidé. Quiconque revendiquera (la parenté) d'un autre que de son père, et quiconque se réclamera d'un patronage autre que celui de ses patrons, sur eux la malédiction de Dieu, des anges, et de tous les humains. On n'acceptera d'eux (au Jugement Dernier) aucun paiement ni équivalent (rançon). Et la paix sur vous !"
452. Le Prophète avait pris soin que toutes les foules puissent entendre son grand discours, et des "haut-parleurs" humains avaient été installés de place en place, qui répétaient chaque phrase qu'il prononçait. Ce discours n'a apparemment aucun caractère politique, mais en fait il voulait préparer l'opinion publique musulmane pour un régime supra-racial. N'était-il pas révolutionnaire de déclarer et enseigner qu'un Arabe n'a aucune supériorité sur un non-Arabe ? Il dira par ailleurs : il faut obéir à l'autorité légale détenue par même un noir à nez coupé ! »
Une vision universaliste et fraternelle pour l'Humanité ?
La fraternité est un sentiment moral, d'amour, de solidarité, qui unit les gens par la parenté, mais par extension également des individus non liés par le sang. Au commencement, comme l'islam l'affirme, nous descendons tous de Adam et de Ève, c'est-à-dire du premier homme et de la première femme. Il se trouve que la science réaffirme aujourd'hui que les races n'existent pas, mais aussi, que les premiers êtres humains du monde ont leur origine sur le continent africain. De ce fait, ce sentiment de fraternité devrait exister pour l'ensemble de l'humanité. Cependant, ce n'est pas un sentiment naturel, dans le sens inné, mais une manière de pensée intelligente qui s'apprend dans le but d'une entente amicale et d'une harmonie entre un ou des groupes de personnes. Ce n'est pas naturel car, comme nous avons pu le voir précédemment, notre environnement nous pousse à nous égarer, et la couleur de la peau est un critère facile pour semer la division entre les hommes.
Les gens formaient (à l'origine) une seule communauté (croyante). Puis, (après leurs divergences,) Dieu envoya des prophètes comme annonciateurs et avertisseurs; et Il fit descendre avec eux le Livre contenant la vérité, pour régler parmi les gens leurs divergences.
Question : Sommes-nous tous différents ou tous semblables ? Cette question revient à se demander si nous avons plus de points en communs ou alors plus de différences ? Selon notre méthodologie que l'on nommera la méthode du miroir, nous avons tous des points communs, cela ne nous attribut pas une différence ; par contre nous avons tous des différences, cela nous attribut un point commun. Conclusion, nous sommes plus semblables que différents et que malgré nos différences, nous devrions être capable de vivre ensemble.
Maintenant, la fraternité doit se situer dans le cadre de l'universalité. Mais la vision universaliste n'est pas une vision d'uniformisation. Il s'agit de montrer qu'il existe des points moraux universels admis et respectés par tous les peuples, et toutes les nations. Et c'est uniquement à travers cela que l'on peut déceler ce sentiment de fraternité. C'est un sentiment d'amitié qui lie tous les êtres humains sur la terre, aux delà de toutes frontières, qu'elles soient matérielles et immatérielles.
« Je ne suis ni Athénien, ni Grec, mais un citoyen du monde. »
Nous ne sommes ni Parisien, ni Français, mais citoyen du monde, le musulman français peut partager ce point de vue avec Socrate uniquement dans la dimension morale. C'est parce qu'il n'est pas question de nier notre appartenance au peuple Français, dans notre cas, parler sa langue, chérir certains aspects de sa culture, de son environnement, c'est par ces marqueurs qu'il nous est possible de comprendre et d'éprouver de l'empathie pour les autres peuples. Le peuple est très attaché à sa terre, en témoigne le peuple palestinien.
De la même manière, les intérêts premiers des musulmans français devraient aller en faveur du cadre de vie français, car la France est la terre, sur laquelle ils vivent et évoluent simplement tous les jours. On peut se sentir musulman dans une autre sphère qui est la dimension spirituelle, et religieuse. Être musulman et Français n'est pas contradictoire, car il ne relève pas de la même dimension, et l'un n'est pas supérieur à l'autre, l'islam nous façonne intellectuellement et nous éduque spirituellement, la France, elle, nous donne le droit d'exister et de s'exprimer en tant qu'individu et citoyen à part entière dans sa République. Et même la laïcité de la France devrait normalement protéger le musulman de pouvoir exercer son culte idéalement.
L’universalité nous permet d'être en droit de condamner les actes d'un autre pays, sur le plan moral, mais en rien nous devrions intervenir, sur le plan pratique, sur un territoire étranger. Cela ne devrait pas être de notre ressort, et nous devrions privilégier notre propre cadre de vie. Nous n'avons pas à intervenir parce qu'il faut bien comprendre le contexte du pays en question, ce qui n'est pas forcément évident. Mais tant qu'il y aura encore des injustices institutionnalisées en France, nous ne devrions pas avoir à intervenir et regarder ailleurs, car la dispersion est une mauvaise méthode pour soigner les maux d'une société. Il faut choisir des priorités sur lesquelles se focaliser.
Nous ferons remarquer également, et ici nous nous adressons aux musulmans particulièrement, qu'il se peut qu'ils soient eux aussi dans l'erreur. Notre fraternité ne doit pas être tribale, c'est-à-dire lorsqu'un frère ou une sœur commet un pécher, il ou elle doit être réprimandé, selon les propos de nos écrits : commander le bien, et interdire le blâmable. Il ne faut pas protéger par le mensonge, et ne pas être dans l'angélisme de la communauté musulmane. Ce n'est parce que l'on pense que l'islam est la vraie religion, qu'il nous est permis de faire ce que l'on veut. Si l'islam détient des règles strictes, c'est justement, pour assurer la cohérence et la cohésion de la communauté, afin qu'elle soit la meilleure possible. Par exemple, sur le plan de la foi et des actes d'adorations, l'islam est sans aucun doute devant toute autre religion. L'oumma, est la communauté des musulmans liés par la foi, et non par une pratique politique, une nationalité, ou on ne sait quelle autre ambition. C'est une communauté spirituelle et religieuse, qui n'a pour but uniquement l'adoration de Dieu. La religion de l'islam n'a rien de politique en elle-même, dans le sens d'une prise du pouvoir, mais les musulmans de France ont le droit de s'engager dans la politique.
Et parmi Ses signes la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants.
La morale est donc universelle, mais il existe des choses qui ne relèvent en rien ni du bien ni du mal, qui sont neutres, comme par exemple la langue parlée ou encore la culture adoptée d'un pays. Ainsi, ces caractères neutres peuvent être à l'origine de la définition d'un peuple. Chaque peuple, à ses propres références, sa propre Histoire, sa propre langue, sa propre culture ou encore parfois sa propre monnaie. Ce qui est important, c'est que les peuples continuent d'avoir des rêves différents, au niveau matériel, car cela permet de garder la diversité du monde, qui est un facteur d'enrichissement humain. Mais il est aussi important que les individus de chaque région du monde, peu importe leur peuple, aspirent aux mêmes codes moraux sur le plan spirituel, pour pouvoir garder un minimum d'ordre social sur la planète. Et c'est cela la fraternité.
Pour l'exemple français, un homme qui résume parfaitement cette pensée, est Camel Bechikh, président de l'association Fils de France. Son objectif principal est d'aider les musulmans à ne pas renier leur amour pour leur pays d'accueil, en faisant bien la distinction entre le culte et la culture. Tout ce qui est dans cet ouvrage est du domaine du culte et du spirituel, c'est le fait musulman, l'islam. Pour être entièrement dans la pensée de Camel Bechikh, il aurait fallu un second livre, nommé Redécouvrir la France par son Histoire, et c'est au musulman d'harmoniser les deux sans qu'il y est en lui de contradiction. Les musulmans de France doivent être capable de se réapproprier l'histoire de France sans pour autant la renier ou la dénaturer, mais bien au contraire, en mettant en valeur les points positifs, ou les faits jamais mis en avant, permettant une meilleure compréhension de l'islam et son rapport avec la France . Et rien ne les empêche d'étudier également l'Histoire de la civilisation islamique dans le même temps.
Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur.
Cependant, il se peut que malgré tout, certains musulmans, d'origine immigrée, aient du mal à s'estimer en tant que français. On pourrait prendre le cas de Kémi Séba, polémiste français, bien qu'il soit né en France, n'a jamais réussi à se sentir français. Aujourd'hui, il vit en Afrique, afin de ne plus être en contradiction avec lui-même. C'est un choix qu'il faut être capable d'assumer. Nous devrions aimer notre pays natal ou d'accueil, et si cela n'est pas le cas, nous investir pour l'améliorer. Et pour certains, le quitter de leur propres grès, sans que ce ne soit aux politiques d'en décider à leur place.
Le jour où les enfants des quatre coins du monde recevront les mêmes enseignements, des problèmes en émergeront. Une seule monnaie, une seule langue, une seule couleur de peau, des organisations supra-nationales, en cela, certains individus y voient un avenir pacifique. Cependant, cela créera l'effet inverse, car les frontières d'aujourd'hui ne sont pas matérielles et donc encore surmontables et suffisantes pour la fraternité. Mais l'effacement des nations favorisé par le processus du mondialisme et la négation des peuples par une forme de globalisation, risqueraient de mettre fin à la diversité, et donner naissance à un individualisme matériel, imposant ainsi une pensée unique à la population mondiale. La Bible nous met en garde contre cela, avec l'histoire de la tour de Babel .
Détruire la diversité est une forme de racisme inconscient. S'il n'y a plus de diversité, il n'y a plus a rien à partager. C'est une des raisons pour laquelle, l'enracinement à son pays est important, car plus nous connaîtrons notre pays, notre peuple, et plus nous aurons à échanger et à partager avec les autres populations du monde.
Concernant l'uniformité, on pourrait déjà faire la remarque sémantique suivante : l'uniformité est l'union dans la forme, mais pas dans le fond.
« La conclusion qui se dégage nettement de tout cela, c'est que l'uniformité, pour être possible, supposerait des êtres dépourvus de toutes qualités et réduits à n'être que de simples « unités » numériques ; et c'est aussi qu'une telle uniformité n'est jamais réalisable en fait, mais que tous les efforts faits pour la réaliser, notamment dans le domaine humain, ne peuvent avoir pour résultat que de dépouiller plus ou moins complètement les êtres de leurs qualités propres, et ainsi de faire d'eux quelque chose qui ressemble autant qu'il est possible à de simples machines, car la machine, produit typique du monde moderne, est bien ce qui représente, au plus haut degré qu'on ait encore pu atteindre, la prédominance de la quantité sur la qualité. C'est bien à cela que tendent, au point de vue proprement social, les conceptions « démocratiques » et « égalitaires », pour lesquelles tous les individus sont équivalents entre eux, ce qui entraîne cette supposition absurde que tous doivent être également aptes à n'importe quoi ; cette « égalité » est une chose dont la nature n'offre aucun exemple, pour les raisons mêmes que nous venons d'indiquer, puisqu'elle ne serait rien d'autre qu'une complète similitude entre les individus ; mais il est évident que, au nom de cette prétendue « égalité » qui est un des « idéaux » à rebours les plus chers au monde moderne, on rend effectivement les individus aussi semblables entre eux que la nature le permet, et cela tout d'abord en prétendant imposer à tous une éducation uniforme. »
René Guénon, métaphysicien français du début du XXème siècle, fait une critique du monde moderne occidental, à vouloir uniformiser le monde, et à le niveler selon son propre modèle. Il avait déjà compris ce que beaucoup ne voient toujours pas aujourd'hui, les effets négatifs de la mondialisation, le mondialisme précisément, qui nivelle intellectuellement par le bas, les différents peuples de chaque nation.
La diversité s'oppose à l'uniformité, l'uniformité s'oppose à l'unité, mais l'unité ne s'oppose pas à la diversité. Il est donc possible de créer l'unité dans la diversité, à condition de bien définir l'unité vers laquelle nous devrions nous orienter.
L'uniformisation pose des problèmes, par exemple, d'un point de vue européen, lorsque des étudiants, par des programmes comme Erasmus, viennent en France, ils prennent les stéréotypes des catégories sociales de leur propre pays, et l'appliquent à celui de la France. Cela constitue un biais non-négligeable, et sème une part de chaos dans la société. Car souvent, les étudiants sont intelligents mais oublient ce biais, et lorsqu'ils leur arrivent de s'engager politiquement, détiennent des critères de jugement de catégories sociales complètement hors contexte, comme ce qui est subversif dans un pays européen ne l'est pas forcément dans un autre.
L'immigration massive pose des problèmes identitaires, car lorsque elle est mondialisée, la distinction des peuples ne s'opère plus, et une uniformisation s'observe. D'aucuns, par manque de repère identitaire, s'accrochent à l'islam, et le portent en supériorité par rapport à leur appartenance nationale. Si on leur demandait, à quel peuple ils appartiennent, ils ne sauraient répondre. Car l'islam n'est pas un peuple, mais une communauté spirituelle, comme en témoigne les propos du prophète. Mettre la religion et la nationalité sur le même plan n'a rien d’extraordinaire, ni de profane. Il faut savoir faire la distinction entre l'adoration de Dieu et l'adoration de l'islam, dont la seconde n'a rien de musulmane !
L'uniformisation se véhicule aujourd'hui par les médias de masse, on dit au peuple comment penser, par des journalistes, qui perdent souvent leur objectivité pour des intérêts supra-nationaux, et qui passent avant ceux du peuple. De ce fait, le cadre de vie se détériore progressivement, et le décalage avec les médias grandit au fur et à mesure du temps.
On peut le voir également, par ces émissions de divertissement télévisées, sous forme de jeux, avec des concurrents qui doivent répondre à des questions. Dans ces jeux, on remarque tout d'abord, que la culture générale est souvent mise en avant, pour y donner l'illusion que celui qui détient le plus de connaissances est le plus intelligent. Une des nombreuses manifestations modernes du règne de la quantité sur la qualité, pour faire référence à René Guénon ! Deuxièmement, ce sont des jeux d'argent, dangereux, car ils influencent réellement le cours de la vie, alors qu'un jeu est normalement établi pour faire semblant. Troisièmement, l'effort n'est fait que pour le prestige personnel, et non pour faire avancer la cause humaine. Enfin, les émissions diffusées à la télévision, sont « adaptées » dans plusieurs pays à l'identique, créant une forme d'uniformité, constatée dans toutes les grandes villes du monde.
Par exemple, Qui veut gagner des millions, est une émission de télévision dont le concept a été adapté dans plus de 50 pays différents. Cependant, ce qui attitre notre attention est la pure similitude entre toutes ces adaptations . Elles ne diffèrent que par la langue, contrairement à la bande son, aux décors et à les présentations qui sont identiques, jusqu'au physique du présentateur parfois ! On est presque ici, dans le rite cultuel, et le manque d'identité. C'est là, le nivellement par le bas et l'absence d'authenticité, de signature, de personnalité d'un peuple.
Ce genre d'uniformisation, détruit la pensée alternative qui à long terme peut se transformer en une dictature de la réflexion, où émettre une opinion différente du pouvoir en place reflétée par les médias, serait condamné. Le délit d'opinion sur certains sujets existe déjà en France malheureusement, et se diffuse à travers le monde. D’ailleurs on pourrait se demander aujourd'hui, en 2013, si la France existe toujours, et si ses frontières ont encore un sens au vue des projets de l'union européene. Ces effacements de frontières sont bien entendus une catastrophe pour les peuples de l'Europe, qui commencent à en prendre conscience, car l'uniformisation des peuples contribue à la disparition des traditions, et donc de la diversité de l'humanité. Et détruire la diversité de l'humanité, est une forme de racisme, qu'il soit conscient ou non.
Une solution contre le racisme ?
Le racisme est une idéologie qui se base sur la croyance que les races existent. C'est une attitude de focalisation sur une catégorie de personnes particulières, qui va conduire à une discrimination générale mais aussi peu parfois conduire à une auto-stigmatisation de la part de la victime. Par exemple, les médias parlent sont sans cesse de certain Français en soulignant leur origine afro-maghrébine. Alors qu'il serait plus judicieux, de ne pas faire de distinction. Vous remarquerez que lorsqu'on parle de Français d’origine immigré, nous faisons rarement allusion aux immigrés de pays européen. Aujourd'hui, la sémantique a évolué, on parle des jeunes des banlieues. On ne cesse de leur rappeler leur origine visible, alors qu'on ne le fait avec aucune autre ethnie. Tout simplement, parce qu'il est plus facile de discriminer une personne sur la couleur de sa peau, car cela est visible. L'auteur pourrait en témoigner, puisqu'avant sa conversion, on ne l'avait jamais interrogé sur ses origines. Depuis, il arrive qu'on le questionne sur sa généalogie. Comme s'il devait justifier ses convictions, qui n'ont, en réalité, rien d'éthnique ou de culturel.
Pour revenir aux dérives médiatiques, elles peuvent conduire certains individus à se comporter de manière discriminatoire envers une catégorie de personnes. Mais cette attitude de discrimination a des conséquences non-négligeables sur les victimes elles-mêmes, comme par exemple, des humiliations, des pertes d'estime de soi ou encore une diminution de performances intellectuelles dans certaines situations données (cf. Steele & Aronson, 1995 ). Les plus vulnérables à la ségrégation ont tendance à s'attacher à leur pays d'origine, au détriment de celui dans lequel ils vivent chaque jour. Le racisme est une idéologie de division. Elle est nuisible pour une cohésion nationale, et ne favorise pas l'intégration. Le racisme est malheureusement très présent dans les médias, et passe inaperçu.
Le racisme est une conséquence du matérialisme. Il est la conséquence d'une construction identitaire sur un support matériel à savoir la couleur de peau, ou, en règle générale, sur des signes visibles comme la kippa ou le hijab. Or une construction de l'identité, dans l'idéal, devrait se faire uniquement sur des abstractions et des valeurs, et non sur des objets matériels.
Du fait qu'aujourd'hui, cette idéologie soit condamnable dans la quasi-totalité du monde, le racisme reste présent dans nos sociétés et se fait de plus en plus subtile, ce qui fait sa perversion. Le racisme ne consiste pas qu'en des actes d'hostilité et de violences. Il peut aussi être parfois une conduite de favoritisme, ou de sympathie systématique, pour une catégorie de personne donnée. Par exemple, la discrimination positive, les ratios ou les quotas, restent des discriminations, car c'est une attitude qu'on oblige à adopter envers une catégorie de personnes ciblées.
Le racisme est également toujours présent dans la pensée élitiste, et l'on ne constate aucune réelle évolution depuis des siècles, si ce n'est dans le domaine judiciaire. Depuis les philosophes des Lumières, ne faisant pas exception, les mentalités restent assez xénophobes, particulièrement sur les couleurs de peau, et de plus en plus sur l'étiquette religieuse.
« Le nègre représente l’homme naturel dans toute sa barbarie et son absence de discipline. Pour le comprendre, nous devons abandonner toutes nos façons de voir européennes. Nous ne devons penser ni à un Dieu personnel ni à une loi morale ; nous devons faire abstraction de tout esprit de respect et de moralité, de tout ce qui s’appelle sentiment, si nous voulons saisir sa nature… on ne peut rien trouver dans son caractère qui s’accorde à l’humain. »
« Les Noirs, sont des êtres incultes et incapables d’assimiler les éléments de la civilisation. Car la volonté, est un antique bien culturel dont la naissance coïncide au fond avec l'origine de la culture. Tant que la volonté est inexistante, il ne saurait être question de quelque culture que ce soit. C'est pourquoi il est manifestement insensé de vouloir inculquer de la culture aux nègres. »
« En France on voudrait bien réduire les émeutes à leur niveau social. Voir en elles une révolte de jeunes de banlieues contre leur situation, la discrimination dont ils souffrent et contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont Noirs ou Arabes et s’identifient à l’Islam. Il y a en effet en France d’autres émigrants en situation difficile, chinois, vietnamiens, portugais, et ils ne participent pas aux émeutes. Il est donc clair qu’il s’agit d’une révolte à caractère ethnico-religieux. »
Les exemples pourraient se multiplier, et le XXIème siècle n'y fait pas défaut. On aimerait justifier ces propos par le fait qu'ils aient été proférés les siècles passés.. On pourrait aisément remettre ce genre d'argument en cause, en précisant que même aujourd'hui les élites continuent d'être racistes, alors que le peuple l'a toujours été beaucoup moins. Et il se peut que dans un futur proche, on enseignera en Histoire, qu'il était normal, au XXIème siècle, d'éprouver de l'hostilité envers une ethnie, et de lui faire la guerre, en raison de sa couleur de peau, ou encore pour des raisons religieuses, politiques, idéologiques, etc. Comme ce fut le cas pour l'esclavage des noirs, l'extermination des Indiens d'Amérique, ou encore du génocide juif lors de la Seconde Guerre mondiale.
Cependant l'islam a apporté depuis le VIIème siècle une solution. Un Dieu pour tous, pour tous les peuples, sans aucune discrimination.
Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entreconnaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur.
Selon le Noble Coran, ce qui a le plus de valeurs aux yeux de Dieu, ce n'est pas le genre, ni la culture, ni la langue, ni la couleur de peau, mais la piété. Il précise par ailleurs dans ce même verset, que Dieu a établi différentes nations dans un but de partage, et non de compétition. Comme le confirme le Sermon d'Adieu du prophète, la couleur de peau ou l'origine ethnique ne donne aucune supériorité légitime .
Cette notion de partage entre les peuples est très importante. Le métissage est une pratique à double tranchant. Il peut bien entendu créer une nouvelle diversité, mais bien souvent au détriment d'une autre. Lorsqu'on impose aux gens la mixité, de manière globalisée et collective, cela constitue un problème. En revanche, à titre individuel, lorsque deux êtres humains d’ethnies différentes s'aiment, cela n'a rien de problématique. Cependant, il existe des cas où, l'un des deux protagonistes fassent l'objet d'un racisme refoulé. On l'observe le plus souvent, chez les femmes européennes, ayant eu un parent raciste, en raison d'un passé coloniale occidentale. Comme pour justifier leur désapprobation, ou par culpabilisation, elles vont être attirées vers le type d'homme discriminé par le parent. Or, il s'agit également d'une forme de racisme, puisqu'il est question d'une conduite systématique de favoritisme envers une catégorie de personnes, donc au détriment des autres. Cela peut traduire une haine de soi, et un rejet de sa propre identité, qui se manifestera à travers l'enfant métissé, reflétant une scission avec la filiation. Cependant, cela concerne des situations particulières, et le métissage peut tout aussi bien être le fruit d'un amour sincère.
Le métissage ne concerne pas uniquement la couleur de la peau, mais peut aussi être culturel.
« Le patriotisme n'est pas exclusif : c'est la même chose que l'humanité. Je suis patriote parce que je suis homme et humain. »
Le métissage, c'est aussi l'union européenne. Comme son nom l'indique le projet est une union et non une alliance. Durant la seconde guerre mondiale, Hitler dirige l'Allemagne sous un national-socialisme raciste, appelé nazisme. Étant en partie responsable de cette grande guerre, on a cru et certains croient encore que ceux sont les frontières nationales qui sont la cause des conflits armés. Qu'il s'agisse du patriotisme ou du nationalisme, ni l'un, ni l'autre ne possède intrinsèquement du racisme ou de la xénophobie.
Nationalisme :
Courant de pensée fondé sur la sauvegarde des intérêts nationaux et l'exaltation de certaines valeurs nationales.
P. ext., mod. Doctrine, mouvement politique fondé sur la prise de conscience par une communauté de former une nation en raison des liens ethniques, sociaux, culturels qui unissent les membres de cette communauté et qui revendiquent le droit de former une nation autonome.
Patriotisme :
Attachement profond et dévouement à la patrie, souvent avec volonté de la défendre militairement en cas d'attaque extérieure.
Le nationalisme d'Hitler est un cas particulier dans l'Histoire. Il était raciste uniquement parce que les idéaux du chancelier allemand l'étaient. Mais, un Nationalisme Français serait l'exaltation de la Liberté, de l'Égalité et de la Fraternité, ce qui n'a rien de raciste, ni même d'anti-Républicain, et n'est pas contraire à l'islam, puisque ce sont des valeurs partagées. Il ne faut pas que les musulmans oublient que la France leur donne des droits. Le fait qu'elle soit une République laïque, leur permet d'en être les citoyens. De même, être patriote français, être attaché à sa terre, ne peut être contraire à l'islam, sinon les musulmans du monde entier ne soutiendrait pas les palestiniens, qui en est l'exemple le plus marquant de ce dernier siècle.
Après la seconde guerre mondiale, l'Europe a emprunté une politique inverse à celle d'Hitler, toute aussi extrême, qui est l'Union Européenne.
« Et l'amour des siens, c'est pas la haine des autres.»
Le racisme est aussi l'expression d'une intolérance à ce qui est différent. Il existe deux manières de procéder pour pousser cette logique à l'extrême. Soit on se comporte comme Hitler l'a fait, c'est-à-dire qu'on éradique ceux qui sont différents, par la violence et par la force, méthode abjecte et condamnable. Soit on applique la politique européenne, qui consiste à faire en sorte que les différents peuples européens acceptent de s'uniformiser seuls, sans violence, détruisant alors la diversité, et devenant raciste par consentement et ignorance. C'est un mécanisme très pervers, qui doit être méditer par chacun d'entre nous, car l'Occident est victime de ce processus aujourd'hui encore, qui dépasse le simple cadre de la couleur de la peau. Dissoudre les nations, sous prétexte qu'elles seraient la cause des guerres dans le monde, relève du même raisonnement, que de dire, il faut supprimer tous ceux qui ne sont pas « blancs » sous-prétexte qu'ils seraient la cause du racisme chez les « blancs » europééns. Nous vous laissons à la réflexion. Tout cela pour dire que la cause des conflits entre les hommes, qu'il s'agisse de racisme ou de guerre, se trouve en l'homme, et non à l'extérieur de lui. C'est ce qu'on appelle la projection, et nous détaillerons ce processus dans le chapitre traitant de psychologie. Les nations ne sont pas responsables des conflits entre les hommes, à partir du moment où celles-ci n'ont pas d'ambitions expansionnistes, colonialistes ou tribalistes.
L'Occident a reconnu l'égalité des hommes, indépendament de leur couleur de peau, depuis seulement le siècle passé. Il est normal qu'en moins d'un siècle, le racisme n'est pas totalement disparut chez l'homme. On peut l'observer à travers les deux plus grands partis politiques français, qui présentent, une forme de paternalisme d'un côté, et, un déni reflété par un ensemble de propos maladroits de l'autre. Ils font l'objet d'un refoulement raciste émanant d'un inconscient collectif élitiste.
Maintenant, pourquoi l'islam peut être une solution contre le racisme ? L'auteur de ce livre est français, blanc de peau, musulman non-visible, est n'a donc jamais été victime de racisme, bien évidemment, mais plutôt était témoin d'actes racistes. Il n'a donc pas la prétention de savoir, ou de comprendre cette souffrance, qu'il reconnait pourtant. Il faut donc regarder les témoignages d'hommes ayant subit des discriminations racistes, tels les afro-américains du XXème siècles.
« Jamais je n’ai connu d’hospitalité aussi sincère, de fraternité aussi bouleversante que celles des hommes et de femmes de toutes races réunis sur cette vieille Terre Sainte, patrie d’Abraham, de Mohamed et des autres prophètes des Saintes Écritures. Jamais je n’ai été honoré comme ici. Jamais je ne me suis senti plus humble et plus digne.
L’Amérique a besoin de comprendre l’islam, parce que c’est la seule religion qui ignore le racisme. Ce pèlerinage m’a obligé à réviser certaines idées qui étaient miennes, à rejeter certaines conclusions auxquelles j’étais parvenu. Au cours des onze journées que j’ai passé ici, dans le monde musulman, j’ai mangé dans le même plat, bu dans le même verre, dormi dans le même lit (ou sur le même tapis) j’ai prié le même Dieu que mes coreligionnaires aux yeux les plus bleus, aux cheveux les plus blonds, à la peau la plus blanche. Dans leurs paroles comme dans leurs actes, les musulmans "blancs" sont aussi sincères que les musulmans "noirs" d’Afrique nigériens, soudanais, ghanéens. Nous sommes véritablement frères. Parce qu’ils croient en un seul Dieu, ils excluent toutes considérations de race de leur esprit, de leurs actes, de leurs comportements.
J’ai pensé en les voyant que si les blancs américains admettaient l’Unicité de Dieu, ils pourraient peut-être admettre l’unicité de l’homme et ils cesseraient de s’affronter, de nuire à autrui pour des raisons de couleur. Le racisme étant le véritable cancer de l’Amérique, nos "chrétiens" blancs devraient se pencher sur la solution islamique du problème ; solution qui a fait ses preuves, et qui pourrait peut-être intervenir à temps pour sauver l’Amerique d’une catastrophe imminente. Celle-la même qui s’est abattue sur l’Allemagne raciste et qui finit par détruire les allemand eux-mêmes.
Chaque heure passe ici en Terre Sainte m’a permis de mieux comprendre le problème racial en Amérique. On ne saurait blâmer le noir pour son agressivité dans ce domaine. Il ne fait que réagir à quatre siècles de racisme conscient de la part des blancs. Mais si le racisme américain mène au suicide, je crois que les jeunes blancs de la nouvelle génération, ceux des universités, verront ce qui crève les yeux. Je crois que nombre d’entre eux opteront pour la vérité spirituelle. C’est le seul moyen qu’ait encore l’Amérique d’éviter le désastre. »
L'islam tue le racisme
Les propos de Malcolm X formulés lors d'une interview, en retour de la Mecque, sont très intéressants et très pertinents. Les musulmans ayant bien compris leur religion, leur couleur de peau ne constitue pas une partie de leur identité, et préfèrent simplement se catégoriser comme des êtres humains. Leur construction identitaire à dépasser le cadre de la couleur de leur peau, autrement dit, de la description physique. En islam, nous sommes tous frères et sœurs, et descendant d'un seul père et d'une seule mère, et c'est par cette explication, que nous comprenons la diversité venant d'une seule unité.
« J’ai eu beaucoup de grands moments dans ma vie. Mais les sensations que j’ai éprouvées tandis que j’étais sur Le mont Arafat, le jour du Hadj (pèlerinage musulman), étaient les plus forts de ma vie. Je me suis senti exalté par l’atmosphère spirituelle indescriptible qui y régnait: lorsqu’un million et demi de pèlerins invoquaient Dieu pour le pardon de leurs péchés et pour leur accorder Sa Grâce et Ses bénédictions. C’était une expérience poignante que de voir des gens appartenant à des couleurs, races et nationalités différentes, rois, hommes d’états et hommes ordinaires de pays très pauvres, tous enveloppés de deux draps blancs simples, le même pour tous, priant Dieu. Priant Dieu sans aucun complexe de supériorité ou d’infériorité entre eux. C’était une des manifestations pratiques et concrètes du concept d’égalité de l’homme en Islam. »
La fraternité de l'islam a fait ses preuves. Tout musulman, qui se voit aller faire la prière collective dans une mosquée, ne se préoccupe pas de la couleur de peau de la personne qui prie à ses côtés.
Abolition de l'esclavage ?
L'esclavage est le fait de priver un homme de sa liberté, pour en faire la propriété exploitable d'un autre individu. L'esclave devient un bien matériel et une simple marchandise. Cela va sans dire que l’esclavage est un acte dégradant et une grave atteinte à l’humanité, car cela mène l’être humain à subir humiliations et méchancetés, ainsi qu'une perte de sa dignité.
Malheureusement, après avoir apporter une définition du musulman, certains prétendent encore que l'islam autoriserait l'esclavage. Nous avons déjà démontré partiellement en quoi cela était inexact, mais nous verrons comment cela s'est traduit concrètement. Les occidentaux qui tiennent ses propos, devrait regarder leur histoire, avant d'apporer des commentaires moralistes.
« Les Européens tirent une grande fierté en prétendant qu’ils ont aboli l’esclavage dans le monde, bien qu’ils aient eu la décence de le faire au milieu du siècle passé seulement. Avant cela, ces puissances occidentales pillèrent l’Afrique sur un très large plan, capturèrent les hommes libres, les réduisirent à la servitude et les transportèrent vers leurs nouvelles colonies. Le traitement infligé à ces malheureuses personnes a été pire que celui réservé aux animaux. Les livres écrits par les auteurs occidentaux eux-mêmes témoignent de ces faits.
Après l’occupation de l’Amérique et des Indes occidentales, et durant trois cent cinquante ans, la traite des esclaves a perduré. Les côtes africaines — où les Africains de peau noire furent capturés et apportés de l’intérieur des terres puis embarqués à bord des bateaux — étaient connues comme les Côtes des Esclaves. Pendant seulement un siècle (de 1680 à 1786), le nombre de gens libres ayant été capturés et asservis seulement pour les colonies britanniques s’élève, selon l’évaluation des auteurs britanniques, à 20 millions d’êtres humains. Sur une durée d’un an seulement (1790), il est dit que 75.000 êtres humains ont été capturés et envoyés pour des travaux forcés dans les colonies. Les bateaux utilisés pour transporter les esclaves étaient exigus et sales. Ces malheureux africains ont été jetés dans les cales des bateaux comme du bétail, empilés les uns sur les autres jusqu’au plafond, et bon nombre d’entre eux ont été enchaînés à des poutres en bois sur lesquelles ils pouvaient à peine se mouvoir tellement ils étaient à l’étroit. Ils ne recevaient pas de nourriture convenable, et s’ils tombaient malades ou étaient blessés, aucun traitement médical ne leur était prodigué. Les auteurs occidentaux eux-mêmes déclarent qu’au moins 20% du nombre total des personnes capturées pour l’esclavage et le travail forcé ont péri durant leur transport de la côte africaine vers l’Amérique. Ils ont également estimé que le nombre de personnes qui ont été capturées pour l’esclavage par les diverses nations européennes pendant l’apogée de l’institution esclavagiste atteint la centaine de millions au bas mot.
Voici l’histoire des personnes qui dénoncent les Musulmans jour et nuit pour leurs considérations sur l’esclavage. C’est comme si un criminel pointait du doigt un homme innocent.»
En vérité, il est inutile de préciser que l’islam, une religion qui appelle à préserver l’homme et sa dignité, condamne de telles pratiques dans son essence même. En effet, nous avons vu que le musulman est celui qui se soumet, sous-entendu uniquement à Dieu. Autrement dit, un musulman est libre par essence, et ne se soumet à aucune contrainte terrestre, et à aucune autre autorité que celle de Dieu, et par conséquent à aucun homme. L’islam est contre la soumission des personnes à des tâches serviles pour d'autres hommes.
D'après Abu Huraira, le messager d'Allah a dit : Dieu a dit : " Je serai l'adversaire de trois hommes le Jour du Jugement: - un homme qui jure par Moi et brise son serment; - un homme qui a vendu un homme libre et en a consommer le profit - et un homme qui a employé un ouvrier, a exigé son dû en totalité et ne l'a pas payé (pour son travail)."
Petite remarque sur le type de hadith cité si dessus, on parle de hadith « Qudsi », qui signifie « divin, sacré », car la chaîne de transmission a pour origine Dieu Lui-même.
Maintenant, nous allons voir que l'islam n'est pas seulement contre l'esclavage dans ses propos, mais a apporté également des solutions pour contribuer à son abolition. En effet, cette pratique en Arabie, avant l'arrivée de l'islam était malheureusement très courante, mais nous verrons que le prophète Muhammad, à travers l'islam, a tenté d'entreprendre une transition, étape par étape, dans l'abolition de l'esclavage.
La première étape a été une abolition morale.
Al-Ma'rur a rapporté: À Ar-Rabadha, j'ai rencontré Abu Dhar qui portait un manteau, et son esclave, lui aussi, en portait un semblable. J'ai demandé pourquoi. Il a répondu: "J'ai maltraité une personne en appelant sa mère avec de mauvais noms." Le Prophète m'a dit: 'O Abu Dhar! L'avez-vous maltraité en appelant sa mère avec de mauvais noms ? Vous avez encore quelques caractéristiques de l'ignorance. Vos esclaves sont vos frères et Allah les a placés sous votre commandement. Ainsi, quiconque a un frère sous son commandement devrait le nourrir de ce qu'il mange et l'habiller de ce qu'il porte. Ne leur demandez pas (aux esclaves) de faire des choses au-delà de leur capacité (puissance) et si vous le faites, alors aidez-les. "
Tout d'abord, le prophète mit en avant l'humanité de l'esclave, « vos esclaves sont vos frères », autrement dit, ils sont vos égaux. Ils font donc partie de la fraternité humaine. Cela permet de montrer que les esclaves ne sont plus des choses, des outils, pour les utiliser à des tâches serviles. Ils sont à considérer comme un des membres de la famille. Ils deviennent des êtres sur qui nous avons aucuns droits.
Le Messager d'Allah a dit : " Dieu les a mis en votre possession. Et s’Il le voulait, c’est vous qu’il aurait mis en leur possession."
Ensuite, par la rhétorique, le messager de Dieu démontra que les maîtres auraient pu être à la place des esclaves, et que cette domination n'a été permise que par la Volonté de Dieu. Cela permis aussi, de réduire à néant les arrogances des maîtres qui se pensaient supérieurs, en leur rappelant; qu'ils étaient aussi humains qu'eux, et qu'ils n'avaient, tout comme eux, pas choisi l'endroit où ils étaient nés.
Le messager d'Allah a dit : " Quiconque tuera son esclave, nous le tuerons. Quiconque rasera son esclave, nous le raserons. Quiconque émasculera son esclave, nous l’émasculerons."
Enfin, toujours sur le plan moral, le prophète Muhammad, d'après les témoignages, se mettait très en colère lorsque l'on commettait des violences sur un esclave. Il usait donc de la menace, et particulièrement celle de la loi du Talion, dans un but de dissuader les maltraitances sur les esclaves.
La seconde étape est l'abolition pratique et réelle.
Le prophète incitait et encourageait à libérer les esclaves des propriétaires, par différentes manières.
Tout d'abord, par l'expiation des péchés, comme précisé dans le Coran. Le fait de libérer un esclave par sa propre volonté, était considéré comme un acte de grand mérite.
Allah ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l'intention d'exécuter. L'expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez normalement vos familles, ou de les habiller, ou de libérer un esclave.
Il y eut donc ce qu'on appelle le `itq, l’affranchissement volontaire de la part des maîtres, mais aussi le mukâtabah, ou contrat d'affranchissement, qui a consisté à accorder la liberté à l’esclave qui le souhaitait de sa propre volonté, moyennant une somme d'argent convenue entre l'esclave et le maître .
Et que ceux qui n'ont pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes jusqu'à ce qu'Allah les enrichisse par Sa grâce. Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d'affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux; et donnez-leur des biens d'Allah qu'Il vous a accordés. Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente, ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes . Si on les y contraint, Allah leur accorde après qu'elles aient été contraintes, Son pardon et Sa miséricorde.
Le prophète et ses compagnons contribuèrent également à l’affranchissement des esclaves. Le Prophète Muhammad libéra à lui seul soixante-trois esclaves, dont le jeune Zaid ibn Hârithah . Le nombre d’esclaves libérés par `Â’ishah (la femme du prophète) était de soixante-sept, `Abbâs en libéra soixante-dix, `Abd Allâh Ibn `Umar en libéra mille, et `Abd Ar-Rahmân en racheta à lui seul trente mille puis les affranchit.
La dernière étape est l'intégration.
L'islam contribua aussi à ce que ces esclaves soient intégrés dans la société et non rejetés. Le prophète avait mis fin à la discrimination du statut d’esclave, notamment grâce à la première étape, la désensibilisation morale. La seule forme d'esclavage qui fut conservée dans la société islamique était celle des prisonniers de guerre, capturés sur le champ de bataille. Mais plutôt que s'en débarrasser de manière cruelle et indigne, l’islam, tout d'abord, leur donne des droits, et des moyens de se racheter. Leurs gardiens étaient enjoints de bien les traiter.
(7) Ils accomplissent leurs vœux et ils redoutent un jour dont le mal s'étendra partout. (8) et offrent la nourriture, malgré son amour , au pauvre, à l'orphelin et au prisonnier,
On les fit se répartir dans la population, les mettant ainsi en contact avec d’autres êtres humains, afin d'être considérés, avant tout, comme des hommes, sans être discriminés, et pouvaient être acquittés par le paiement d'une rançon. Les prisonniers lettrés pouvaient également s’acquitter en enseignant l'art d'écrire et de lire, à dix enfants musulmans .
Le résultat de cette politique, éminemment humaine, était que la plupart des hommes qui furent capturés sur les champs de bataille adverses, puis amenés en territoire islamique comme esclaves, embrassèrent l’islam, et leurs descendants furent de grands disciples, imams, juristes, exégètes, hommes d’état et généraux de l’armée musulmane, à tel point que plus tard, ils devinrent même des gouverneurs du monde musulman.
En quelques dizaines d'années, les résultats ont été concrets, l'esclavage fut aboli en Arabie, et l'on ne pouvait plus distinguer en une seule génération, les descendants d'esclave.
Cependant, il faut reconnaître que cela n'a pas perduré, l’esclavage est très vite revenu en pratique après la mort du prophète. Il paraît étrange étrange pour un musulman de ne pas comprendre, que l'unique soumission à la volonté de Dieu, correspond à un affranchissement de toute forme d'esclavagisme terrestre. Ce qui devrait être un des premiers arguments, qui pourtant n'a pas toujours été compris ainsi.
Une dernière preuve selon laquelle l'islam condamne la pratique de l'esclavage, se retrouve dans les noms musulmans. Il existes des prénoms commençant par 'Abd qui signifie esclave ou serviteur de. Or pour qu'un nom soit considéré comme musulman, 'Abd doit être suivi obligatoirement d'un attribut de Dieu. Il est interdit de le faire suivre par le nom d'une personne, ou d'un être humain, y compris celui du prophète. Le messager de Dieu, interdisait aussi aux musulmans de qualifier les personnes qui aidaient à accomplir les travaux par 'Abdi (mon esclave) ou Amati (mon esclave femme).
« ... être libre, c'est choisir soi-même ses chaînes »
Aujourd'hui l'esclavage moderne, est la soumission des hommes à des systèmes d'argents, des institutions, mais nous reviendrons sur ce sujet. Lorsque tous les hommes seront esclaves de Dieu, seront les serviteurs de Dieu, alors tous les hommes se seront libérés du monde matériel et seront égaux devant leur Créateur. Il n'y aura alors ni oppresseur ni opprimé.
Partie 6 - À Propos du terrorisme
« Quand on a peur de quelqu'un on croit facilement le mal qu'on dit de lui »
Le terrorisme islamique n'avait quasiment aucune réalité en Occident avant le 11 septembre 2001. Évènement qui viendra marquer l'histoire, le début du XXIème siècle, et justifier le conflit des civilisations, qui lui aussi n'avait aucune réalité dans l'esprit du citoyen lambda. Cependant, elle est devenue une réalité, en partie à cause des médias, qui ont véhiculé des clichés, des stéréotypes, et créé des symboles anti-occidentaux, crus naïvement par une partie de la population. En conséquence, elle se construira en réaction et en opposition, sans prendre en considération la compléxité de la réalité, aveuglée par l'ampleur de la catastrophe. Le 9/11 a bien entendu fait des victimes innocentes, mais bien plus encore, là où on le pense le moins.
Des guerres ont été lancées contre certains pays du Moyen-Orient, ne constituant bien entendu aucune menace réelle pour l'Occident, mais seulement pour des intérêts géostratégiques, dont les attentats précédents viennent justifier les interventions militaires des puissants.
En Occident, la guerre est seulement sémantique, psychologique, on parle d'ennemi intérieur, de musulmans colonisateurs, qui n'aimeraient pas la France, et d'un islam toujours en opposition avec les Français. Ces amalgames véhiculés sciemment par le système journalistique, et artistique parfois, sont éminemment porteur d'islamophobie en France. La discrimination des musulmans a grimpé ces dix dernières années, allant même jusqu'à la stigmatisation dans les décisions politiques. Il est donc notre devoir de démanteler cet islam fanatique et fantasmé, qui ne ressemble en rien à l'islam exposé dans cet ouvrage. Un islam traditionnel et originel, majoritaire, et qui ne demande qu'à être écouté.
Nous commencerons ce chapitre d'actualité, par faire une distinction conceptuelle entre l'intégrisme, l'extrémisme et le terrorisme, qui renvoient à des choses bien différentes. L'islam n'est pas monolithique, comme on a déjà pu le voir. Il existe beaucoup d'incompréhension sur le salafisme, et sur d'autres courants de l'islam, dont certains sont bien évidemment plus critiquables que d'autres. Nous verrons aussi comment les médias manipulent à des fins politiques les informations concernant des actes, n'ayant rien avoir avec l'islam, et pourtant associés sémantiquement. Faisant s'installer un climat malsain en Europe, fragmentant la société à l'aide de provocations anti-religieuses, certains se servent de la religion pour vivre sur son dénigrement. Favorisant aussi une islamophobie, en France particulièrement, dans un contexte social déjà difficile pour les musulmans, dont nous essaierons d'identifier les multiples causes de son origine.
Extrémisme et intégrisme islamique ?
Avant de parler du terrorisme, nous devons le distinguer de deux notions, l'intégrisme et l'extrémisme, qui ont pris des connotations négatives en France, alors qu'elles n'ont pourtant rien, en elle-même, de dangereux, du moins en partie.
Commençons par l'intégrisme, qui est le fait de pratiquer sa religion le plus fidèlement possible, selon la tradition, et de manière intransigeante. L'intégrisme n'implique pas nécessairement le communautarisme.
Intégrisme :
Doctrine qui consiste à adopter une attitude de conservatisme intransigeant dans une religion, un parti, un mouvement.
Bien que ce comportement peut être qualifié de réactionnaire, ou de conservateur, il n'a pour le moins rien d'inquiétant ou de néfaste pour la société, juste le fait d'être un peu marginalisé. Si l'on devait donner un exemple d'intégristes musulmans, ce serait les salafistes, ceux qui souhaitent vivent leur religion le plus fidèlement possible comme elle était vécue à l'époque du prophète de l'islam. Rappelons tout de même, qu'il existe des intégristes chrétiens et juifs depuis des siècles en France.
Maintenant, la seconde notion est celle d'extrémisme. On peut en dégager deux formes.
Extrémisme :
Tendance à adopter des opinions, des conduites extrêmes.
Choisir de faire le bien, ou de faire le mal, de manière extrême. Bien évidemment, chaque groupe d’extrémistes pense qu'il lutte pour la cause du bien.
« Les médias ont dit que j'étais un extrémiste, et j'ai répondu: Oui, je suis un extrémiste, je suis extrêmement gentil, je suis extrêmement clément, je suis extrêmement honnête et extrêmement juste.»
Cette citation du Dr. Zakir Naik, chirurgien, intellectuel, prédicateur et théologien islamique indien, qui peut sembler en apparence manquer d'humilité, vient rappeler justement que l'extrême dans le bien ne peut être un mal en soi. Et que c'est justement parce que nous manquons de fermeté vis-à-vis de l'injustice, des mauvaises choses, et du mauvais comportement, que le monde est tel qu'il se porte aujourd'hui.
Vous avez donc d'une part, cette première forme d'extrémisme, de certains intellectuels musulmans, comme le Dr Zakir Naïk, qui poussent leurs connaissances de l'islam à leur extrême. Dont le but est de partager la parole de Dieu, le Coran, de transmettre la paix, en établissant un commentaire juste des versets, et de faire comprendre l'essence de l'islam au monde. On peut dire que c'est une forme de fondamentalisme musulman, puisque le but est de revenir au fondamentaux de l'islam. De la même manière, le fondamentalisme est une forme d'extrémisme, et même d'intégrisme. L'intégrisme est extrémiste, l'extrémisme n'est pas forcément intégriste.
Jean Michel Vernochet sur le Wahhabisme
Puisque à l'opposé, vous avez une forme d'extrémisme, qui elle s'éloigne de la morale religieuse. C'est un extrémisme de perversion, dont le but est de corrompre le vrai message de Dieu, d'en dévier les lectures, amenant parfois au fanatisme, et oubliant les fondamentaux de l'islam. Il peut conduire à des actes de barbarie, et est souvent la conséquence lorsque les fondations de la foi ne sont pas solides. Nous avions vu que la foi en islam, était de l'ordre de la raison, et donc, si un individu acquierait sa foi par la passion, par le sentiment, par l'affectif, il sera plus tenté à commettre ce genre d'acte, dénaturant l'islam, que celui qui a acquis la foi par la science et la connaissance.
On sait que des courants de l'islam n'échappent pas au sectarisme, comme le Wahhabisme par exemple . Dans toutes les formes de sectes, il y a une recherche aux sources effectuée, afin de paraître crédible, mais le développement de l'argumentation amène à la contradiction, et l'oubli des fondamentaux de la religion. Par un ensemble de spéculations, l'esprit dévie de la droiture de la raison, et s’entraîne dans d'énormes paradoxes, à cause d'une foi hypocrite .
Mais ne pas oublier que le fanatisme n'est pas la conséquence uniquement des religions. Il est d'ailleurs le plus souvent politique, tout comme il existe des hommes moraux sans religion, il existe des fanatiques sans religion.
En France, il est vrai qu'il existe de l'intégrisme, qui n'est pas néfaste en soi, et parfois de l'extrémisme, qui n'est pas une déviance dans tous les cas comme nous avons pu le voir. Il existe certes parfois des revendications religieuses. Or, les musulmans ne doivent pas être dupe, et devraient se focaliser sur le respect et l'application de la laïcité. Faire des revendication religieuses peut conduire au communautarisme, et donc fragmenter la République Française. Les musulmans devraient plutôt pointer du doigt les contradictions de la laïcité française, et rappeler aux autorités politiques, ainsi qu'aux citoyens, que la neutralité n'existe pas. Nous reviendrons plus en détails sur le concept de laïcité, de son inversion de sens, et de l'exception française, en rélaité non-accepté par les français eux-mêmes .
La notion de jihad peut aussi amener à l'incompréhension, nous la définirions plus précisément, mais contrairement aux idées reçues, ce concept ne renvoie pas à la guerre sainte, car en islam, aucune guerre n'est sainte. Le jihad désigne avant tout un combat intérieur, et dans le pire des cas, correspond à la défense armée. Par exemple, respecter les horaires dans l'application de la prière est considéré comme une forme de jihad en islam. Le Jihad armé ne peut pas et ne devrait pas exister en Occident, pour des raisons claires qu'on abordera dans un autre article .
Maintenant, ces notions mal comprises et souvent amalgamées sciemment par la presse écrite, se rend responsable d'une atmosphère islamophobe. Il ne faut alors pas confondre deux choses, l'islamophobie, la peur irraisonnée de l'islam, et le terrorisme islamique, qui est une manipulation, dans le but de créer cette islamophobie.
Le terrorisme islamique ?
Nous allons aborder directement la polémique du début du siècle, le drame du 11 septembre 2001. Évènement qui fit beaucoup de mal au peuple américain, mais également à la communauté musulmane, notamment par la stigmatisation intensive dont elle fut la victime, et qui continue encore aujourd'hui. Il faut savoir que l'islam condamne fortement ce type d'acte, qu'on qualifie de terroriste. Le terrorisme est le fait de pratiquer un ensemble d'actes de violences, spontané ou systématique, dans un but politique, pour déstabiliser une société, tout en lui inspirant la crainte, et en créant un climat d'insécurité.
Terrorisme :
Ensemble des actes de violence qu'une organisation politique exécute dans le but de désorganiser la société existante et de créer un climat d'insécurité tel que la prise du pouvoir soit possible.
Les attentats perpétrés en Occident, revendiqués par des groupuscules extrémistes politiques, sous effigie de l'islam, relayés maladroitement par les médias, au départ par ignorance, aujourd'hui, volontairement, a fait naître le terme d'islamisme. Ce concept, évidemment, porte à confusion, puisqu'il n'existe pour aucune autre religion. Aujourd'hui, lorsqu'un délinquant se revendique de l'islam, on parle d'islamisme, alors que pour un criminel lambda, on ne revient jamais sur ses croyances spirituelles. On pourrait citer le cas du Norvégien Anders Behring Breivik , dont l'appartenance maçonnique est toujours occultée dans les médias dominants. Les journalistes se plaisent à salir l'islam, au point de lire des absurdités, comme sur la chaîne BFM TV, qui titrait : « un toxicomane proche de l'islam », information complètement dénuée de sens.
Pour revenir au terrorisme, il n'est pas condamné uniquement par les mots des fidèles, mais dans son essence même, le Coran, qui depuis le septième siècle réprimande ce genre d'absurdité. Le terrorisme n'a aucune légitimité aux yeux du Dieu de l'islam, et celui qui est sensé être dans Sa crainte, ne devrez pas le désobéir.
(29) Ô les croyants ! Que les uns d'entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement. Mais qu'il y ait du négoce (légal), entre vous, par consentement mutuel. Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. (30) Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Allah.
C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu'en dépit de cela, beaucoup d'entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre.
Le Verset 29 de la Sourate An-Nisa, démontre clairement que le Coran, ainsi Dieu, interdit formellement les attentats-suicides, et le Verset 30, démontre que le Feu leur serait promis. Si des individus se revendiquent croyants, ils devraient être dans la crainte de Dieu, ainsi que de l'Enfer. Or, s'ils commettent des actes kamikazes, ils ont désobéi à la parole de Dieu. Peut-on réellement qualifier de musulman, celui qui ne suit pas les fondamentaux du Coran ?
Ensuite, le Verset 32 de la Sourate Al-Ma'idah, montre aussi qu'il est prohibé par Allah de commettre un meurtre envers un innocent. Il semble inutile de s'étaler plus longtemps sur le sujet, il parait évident qu'on ne peut qualifier d'islamique ce genre d'acte.
Cependant cet évènement mondialisé, le 9/11, restera vivement gravé dans la mémoire des individus, divisant ces derniers, entre ceux qui ne se posent plus de questions, aveuglés par la colère et l'émotion suscitées par la mise en scène des médias occidentaux, et d'un autre côté, ceux qui se posent des questions par soucis d'honnêteté intellectuelle et de curiosité.
Le monde n'est pas aussi simple qu'on le prétend. Les médias ne fournissent aucune analyse des évènements, et nous présentent l'information brute selon leur point de vue. C'est pour cela que tout le monde peut se faire passer pour un musulman terroriste. Il suffit de crier « Allahu akbar », porter une longue barbe avec une djellaba, juste avant de se supprimer avec des explosifs. Ainsi les témoins de la scène, l'assimileront immédiatement à l'islam, bien qu'il n'en ait aucune preuve réelle. Il ne faut pas se fier aux apparences. Et cela fonctionne de la même façon en politique, où l'on peut usurper l'identité de l'adversaire. C'est la raison pour laquelle, il y a des enquêtes qui sont faites, et vous entendrez souvent, à la télévision, « la piste islamiste est privilégiée ». Maintenant, qu'en est-il réellement selon les rapports statistiques d'Europole, la police européenne. Les attentats, dits islamistes, perpétrés sur le territoire européen, ces dix dernières années, ne représentent même pas 1% de la totalité des attentats. Mais la plupart de ces derniers sont en général d'ordre politique, de partis indépendantistes, séparatistes et autres groupes mafieux, qui sont souvent occultés du grand public, et dont les informations ne sont pas toujours relayées par les grands médias.
Annexe 1. Aperçu des attentats manqués, déjoués et complétés en 2012 par États membres de l'UE et par affiliation
Etats Membres
Inspiration Religieuse
Partie de Gauche
Partie de Droite
Séparatiste
Non-Spécifié
Total (2012)
Belgique
2
0
0
0
0
2
Bulgarie
0
0
1
0
1
2
France
4
0
0
121
0
125
Grèce
0
1
0
0
0
1
Italie
0
10
0
0
1
11
Espagne
0
7
1
46
0
54
Royaume-Unis
-
-
-
-
24
24
Total
6
18
2
167
26
219
L'omission volontaire dans le relais d'informations, permet de créer l'exclusivité, le sensationnel, et c'est ainsi que le monde se souvient de l'affaire Merah, alors que personne ne pourrait mentionner un seul attentat autre que celui-ci en 2012. Tout cela pour dire qu'en réalité, les vrais terroristes sont les médias, si l'on reprend notre définition. Car, non seulement leur propagande est capable d'amener un climat d'insécurité dans un pays, en véhiculant des informations anxiogènes, mais aussi, cela divise le peuple, entre ceux qui ne sont pas capables de discerner la manipulation médiatique, de la vérité. Ce qui peut avoir pour conséquence, une désorganisation totale de société.
Il existe aussi parfois une forme de déni de la part de certains Français, dans le fait que certains musulmans puissent revendiquer leur appartenance Française. Une soit disant opposition conflictuelle entre la France et l’islam est un discours encore présent dans les médias. Toutefois, si l'on donnait plus fréquemment la parole aux musulmans dans les médias, la population serait un peu plus informée, avertie et habituée à entendre le véritable discours de l'islam.
Les médias savent très bien tout cela. Lorsque l'on ignore complètement ce qu'est l'islam, l'esprit de l'homme possède au départ une case vide, sur la conception de cette religion. Les médias transmettent sans cesse une image négative du musulman, à tel point que certains individus ont une conception uniquement médiatique, arriérée et fantasmée de l'identité musulmane. C'est le problème des personnes qui ne sont pas en contact avec l'islam, et qui ne le connaissent qu'à travers les journaux. Cela peut faire monter une forme d'islamophobie, notamment par des processus psycho-sociologiques évidents et bien connus.
Il peut s'effectuer également chez certains individus une généralisation : « Les musulmans sont comme cela parce que je l'ai vu à la télé, parce que c'est écrit dans les journaux », des spéculations théoriques ne correspondant pas à la réalité.
D'ailleurs, pour contrer le terme islamisme, terme amalgamant dans la manière de raisonner, le boxer Muhammad Ali répliqua ceci à un journaliste indélicat qui lui avait demandé, quelques jours après le 11 septembre :
Le journaliste : « Vous vous sentez comment en ayant la même religion qu’Oussama Ben Laden ? »
Muhammad Ali : « Et vous ? Vous vous sentez comment en ayant la même religion qu’Hitler ? »
Cette déclaration n'a pas pour but de décrédibiliser le journalisme, mais plutôt le rapprochement illégitime, et la mauvaise manière de raisonner.
Les gouvernements ont aussi une part de responsabilité. Les citoyens français de confession musulmane sont de moins en moins écoutés sur le champ médiatique, et donc politique. Il ne faudrait donc pas s'étonner qu'une des conséquences soit le communautarisme, qui peut très vite renvoyer à certaines dérives républicaines.
Mais nous n'en avons pas fini avec le terrorisme, et nous allons voir maintenant quelques cas précis.
Propagande et fausse lutte contre le terrorisme ?
Maintenant que nous avons bien défini la notion de terrorisme, et vu que les médias s'en servaient à des fins sensationnels, nous verrons aussi, qu'il existe des intérêts lucratifs. Aymeric Chauprade, politologue et géopoliticien français, va plus loin, et n'hésite pas à dire que le terrorisme organisé est un fait étatique . C'est-à-dire qu'il est souvent le produit d'une organisation au service d'un état précis. Nous savons aujourd'hui que la lutte contre le terrorisme ces dernières années, a été un prétexte pour certaines organisations afin de s'enrichir, prétextant une ampleur de cette menace non-réaliste.
En effet, pour perpétrer un attentat d'ordre assez important, comme celui du 11/9, il faut des moyens et des renseignements confidentiels et précis, comme ceux des services secrets par exemple.
On retrouve les mêmes mécanismes pour la lutte contre le tabac : on en fait de la prévention, alors qu'en réalité l'État en bénificie. Lorsque le tabac rapporte de l'argent à l'État, le terrorisme, lui, permet de donner l'illusion de l'insécurité à des fins politico-médiatiques. C'est un procédé de division de société, dans le but de stigmatiser une population, afin que rien ne change au niveau politique.
Nous allons aborder des exemples, d'énoncés de faits, vus concrètement dans la presse journalistique ces dernières années, souvent tronqués, et sans production d'analyse, ce qui peut créer de nombreux amalgames.
Le premier exemple emblématique est celui de Oussama Ben Laden. Sans rentrer dans les thèses complotistes, toute personne saines d'esprit aura compris que la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, n'apporte aucune réponse concrète, et omet un bon nombre d'éléments, mystérieux autour de cet évènement, soit disant imprévisible. Mais ici ce n'est pas notre propos.
Ben Laden, mujahedin arabe, s'est battu pour repousser les Soviétiques du territoire afghan dans les années 90 . Aidé et financé par les Etats-Unis, et la CIA en particulier, à travers la nébuleuse Al-Qaïda, comme le dévoilera Hillary Clinton . Car les Etats-Unis ne voulaient pas que les Russes aient la main mise sur les territoires de l'Asie Centrale.
Une fois qu'il ne leur est plus utile, on monte une opération médiatique, où l'on fait passer le manipulé pour un criminel. Ben Laden n'a aucun lien, que ce soit de près ou de loin, avec les attentats du 11 septembre , et d’ailleurs condamnera ces actes en invoquant l'islam et ses principes, une semaine après les attentats, dans une interview . Pourtant les médias n'ont cessé de l'associer avec cet évènement, lui qui était auparavant présenté comme un héros de guerre par ses mêmes médias occidentaux. On s'arrangera donc pour le faire taire et le corrompre par l'argent. Cependant, le musulman, comme nous l'avons vu, ne se soumet qu'à Dieu, et on ne peut obtenir son silence par corruption, surtout quand il s'agit de cacher la vérité. Ben Laden s'est rendu compte bien assez tôt qu'il avait été manipulé. En 2011, une opération des forces spéciales américaines a été mise en place, dans le but de supprimer Ben Laden, et d'éviter que certaines informations clés ne soient divulguées. Opération politico-médiatique (?), puisque là encore aucune preuve n'est montrée au grand public. Pourtant, Ben Laden, selon certaines sources , serait mort antérieurement à cette opération, tout comme Al-Qaïda.
À cause du manque d'analyse des journalistes, une partie du peuple américain s'est réjouie de la mort de Ben Laden, ce qui montre le degré de propagande. On ne peut se réjouir de la mort d'un homme, sauf si cela avait permis de mettre fin à la guerre, ce qui n'a pas été le cas ici.
Concernant la France, il y a eu la propagande Merah .
L'affaire Mohammed Merah, jeune homme français d'origine musulmane, qui s'est fait manipulé par les services de renseignement français, dont le sort a été le même que celui de Ben Laden. Une traque des autorités, dont la vie de l'individu n'a plus aucune valeur aux yeux de l'autorité. Elle demeure justifiée aux yeux du monde par l'opération médiatique établit auparavant. En effet, caméras de télévision, opération spectaculaire, exclusivité, plutôt que de faire le choix de l'intervention discrète, par effet de surprise, comme on le fait normalement pour n'importe quel autre criminel . Cela permet de nous interroger sur la réelle sincérité dans la manière dont est traitée l'information.
Nous tenons à préciser, que nous ne défendons nullement les actes de ces deux protagonistes, mais nous dénonçons ici, un mécanisme de manipulation médiatique. Médiatiser par le sensationnel permet de créer des symboles. Un symbole s'ancre et reste dans l'inconscient collectif d'une société. Aujourd'hui certains luttent contre les islamistes, qui nous le rappelons, en France, ne représentent qu'un épiphénomène, aux dépens de groupuscules séparatistes.
Donc, en quoi est-ce une fausse lutte contre le terrorisme. Tout d'abord, comme nous l'avons vu, le terrorisme organisé est la manifestation d'organisations étatiques.
Secondement, le traitement médiatique laisse présager que dans l'islam, il y aurait une composante terroriste, et c'est sur ce point précis que nous allons nous arrêter, car il semble être le plus important. Nous pouvons le voir à travers certaines productions artistiques, soit disant subversives.
Beaucoup de musulmans ne savent pas pourquoi certaines caricatures du prophète sont attaquables en justice, alors que d'autres ne le sont pas.
Par exemple, la caricature danoise , célébre pour avoir fait polémique, résume entièrement la conception que détient l'idéologie dominante occidentale sur l’islam. Il nous a été très dur de présenter cette image dans notre livre, car il blesse de nombreux musulmans, à juste titre, mais nous le mettons dans le cadre d'exemple et de pédagogie. Nous ne savons pas qu'elle était le but de ce dessin, mais ce qui est sûre, c'est que si il semble vouloir dénoncer le terrorisme islamique, il est de très mauvais goût et manque de précision. Arrêtons-nous un moment sur cette caricature, que nous dit-elle réellement ? Nous avons ici tout d'abord un portrait du prophète, qui rappelons-le, est interdit d'être représenté en islam, pour une question d'universalisme et de métaphysique. Donc, il y a d'abord au premier plan le blasphème, autorisé par la loi dans le cadre français ; jusque-là les musulmans peuvent l'ignorer. Cependant, cette caricature ne s'arrête pas là, elle associe le prophète avec une bombe, celle du terroriste. Ce que nous devons lire et interpréter sur cette caricature, est que l'essence de l'islam est principalement terroriste, puisque les musulmans doivent prendre le prophète comme modèle. Ceci est donc diffamatoire, puisqu'elle ne désigne, non pas une minorité de musulmans, mais elle pointe l'ensemble des musulmans, comme étant potentiellement terroristes. Cette caricature est donc insultante et condamnable. Nous pourrions aller plus loin, en ajoutant, qu'il y a un déni d'histoire à travers cette image, car le prophète n'a jamais commis d'acte offensif, mais au contraire n'a fait que libérer son peuple.
Comment trouver normal, que le 10 juillet 2013, 1er jour de ramadan pour les Français de confession musulmane, on puisse trouver, dans les kiosques, une couverture de Charlie Hebdo traduisant beaucoup de violence vis-à-vis des musulmans, puisqu'on dépasse ici l'excuse de l'ignorance. Pour des consommateurs qui se sentent subversifs, alors qu'ils sont en réalité dans le prêt-à-penser, en achetant ce genre de journal satyrique. Le message est clair, et il choque, mais est-ce que cela va dans le bon sens, se moquer de la mort de personne croyante. S'attaquer au Coran, c'est s'attaquer à la foi des croyants. Ce qui est dit à travers ce dessin : les gens qui meurent sous les balles sont des idiots, parce qu'ils refusent de prendre les armes, et préfèrent prendre le Coran. Nous vous défions de trouver une autre interprétation logique. Même si l'on remettait la caricature dans son contexte politique, la vraie subversion aurait été de rire de ceux qui ont les armes, ceux qui sont dans une position d’oppresseur, cela aurait été plus courageux. Mais tout cela a permis à ce journal en question d'effectuer ses meilleures ventes, lorsqu’il mettait justement ce genre de dessin en première de couverture, pour vous montrer à quel point l'islamophobie est rentable !
La presse médiatique est en partie responsable des stéréotypes véhiculés sur l'islam, et l'entretient sans que nous puissions changer les choses à ce jour. Aujourd'hui, on se rend compte même, que salir la religion permet d'obtenir des subventions, qu'il s'agisse de la religion chrétienne ou musulmane, au détriment des intérêts sociaux communs et du bien vivre ensemble.
Préjugés, stéréotypes et prophéties-autoréalisatrices ?
Pour combattre réellement le terrorisme d'inspiration religieuse, il faut lutter contre les stéréotypes, les préjugés, les perceptions négatives à travers les œuvres artistiques. Ils ne font que renvoyer une mauvaise perception de l'islam, souvent mise en avant par les médias.
Lutter également contre les informations transmises, biaisées parfois volontairement, par ces médias de masses, dans un but politique, par exemple, cacher la crise et ne pas aborder les vrais problèmes de société. Mais nous pourrions également parler des propagandes cinématographiques.
Des films français, de fausses dénonciations d'un terrorisme complètement fantasmé et irréaliste, fleurissent chaque année (ex: Un prophète, Voyage sans retour, La Désintégration). Ces films ont les points communs suivant :
Laisser entendre, qu'il y a quelque chose de potentiellement terroriste et dangereux dans l'islam religieux.
Création de stéréotype, pas uniquement sur les musulmans mais aussi sur leurs rapports aux autres et à la société (discriminé, origine immigrée, délinquant, marginalisé).
Un scénario surréaliste, dont le personnage principal bascule dans l'égarement, sans qu'on puisse connaitre la raison naturelle de ses choix. Par exemple, dans le film La Désintégration, on ne comprend pas le lien qui existe entre la discrimination à l'emploi, la pratique de la religion et le passage à l'acte d'ordre politique. C'est un scénario, qui fait beaucoup de raccourci, et est très dangereux dans sa stigmatisation.
Ce genre de film est paradoxal. Puisque, au lieu de dénoncer et de faire une critique réaliste des courants musulmans les plus déviants, les scénarios sont insensés, portent à ambiguïté, et sont fantasmatique. Par un manque de travail et de documentation, ou tout simplement, par stigmatisation volontaire, ce genre d'œuvre cinématographique peut faire naître de l'islamophobie.
Mais, il existe aussi d'autres types de provocations, comme les films sur l'islam, dont la date de sorti a été anoncée pour le 11 septembre, en référence aux attentats du World Trade Center (ex : L'innocence des musulmans, Voyage sans retour, ce dernier sous-titré, la France aussi a ses Djihadistes).
Il y a aussi des films que l'on peut clairement définir comme de la propagande. Un film comme Fitna, montre beaucoup d'ignorance et de rejet. En mettant un passage du Coran, collé à une image qui ne représente pas l'islam.
Mais les musulmans doivent faire preuve de patience, car au final, le producteur et réalisateur néerlandais responsable du film Fitna, Arnoud van Doorn, admettra son manque d’honnêteté intellectuelle, et se convertira à l'islam durant l'été 2013 .
Le fait de toujours parler négativement des musulmans a une influence croissante sur l'islamophobie, mais également des impacts négatifs sur le musulman lambda. À force de parler d'un problème qui n'existe pas, on le créé sémantiquement, et il devient réel ; alors comment cela est possible ? Par un mécanisme psycho-sociologique appelé prophétie auto-réalisatrice . Certaines personnes éprouvent du mépris pour les Français, et se plaisent à attiser les frustrations des Français de confession musulmanes. On pourrait mentionner des groupuscules politiques d’extrême droite comme Les Identitaires .
Les prophéties auto-réalisatrices, sont des processus qui permettent de modifier le comportement d'autrui selon une prédiction donnée (cf. les travaux de Word, Zanna et Cooper ).
Par exemple, l'effet Pygmalion est une prophétie auto-réalisatrice célèbre. Elle consiste, dans le cadre scolaire par exemple, à l'enseignante de se convaincre d'avoir d'excellents élèves, et de se comporter dans le sens de cette prédiction. Ainsi, les élèves seront influencés par le comportement de l'enseignante, et obtiendront de meilleurs résultats, si l'enseignante croit en la réussite de ses élèves.
Un autre exemple connu, dans le domaine de la médecine, est l'effet Placebo. C'est un processus durant lequel une substance dépourvue de principe actif va produire des effets positifs sur le malade, à partir du moment où ce dernier croit en sa guérison par cette substance.
Pour revenir, sur le terrorisme, les prophéties-autoréalisatrices ont tendance, malgré tout, à consolider les clichés et les préjugés au sein de nos sociétés.
À force de répéter que les musulmans sont des terroristes, on augmente les risques de faire naître des terroristes d'inspirations religieuses.
C'est pour cela, qu'il faut que les musulmans continuent à garder leur calme, et faire preuve de patience, comme ils savent le faire. Il est toujours, préférable d'apporter des explications argumentées concernant les éléments que l'on condamne et que l'on qualifie d'islamophobe. Et si vos explications ne sont pas entendues, n'y accordez pas plus d'importance que nécessaire.
Tome I - La Raison | Chapitre 5 - Présentation Générale de l'islam