Religion

Albert Einstein

Définissez-moi d'abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j'y crois.

Anselme de Cantorbéry

Mon Dieu, vous qui donnez l'intelligence à la foi, faites que je comprenne, autant que vous le jugez utile, que vous existez comme nous le croyons, et que vous êtes tel que nous vous croyons. La foi nous dit que vous êtes l'être par excellence, l'être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir. « L'insensé a dit dans son cœur : II n'y a point de Dieu ; » a-t-il dit vrai ? La foi nous trompe-t-elle quand elle affirme l'existence de la divinité ? Non, certes. L'insensé lui-même, en entendant parler d'un être supérieur à tous les autres et au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir, comprend nécessairement ce qu'il entend ; or, ce qu'il comprend existe dans son esprit, bien qu'il en ignore l'existence extérieure. Car autre chose est l'existence d'un objet dans l'intelligence, autre chose la notion de l'existence de cet objet. Ainsi quand un peintre médite un tableau qu'il va bientôt jeter sur la toile, ce tableau existe déjà dans son esprit ; mais l'artiste n'a pas encore l'idée de l'existence réelle d'une œuvre qu'il n'a pas encore enfantée; il ne peut avoir cette idée que lorsque l'œuvre conçue dans son imagination prend une forme et s'incarne, pour ainsi dire, sous son pinceau. Dès lors cette œuvre existe à la fois et dans l'esprit de l'artiste et dans la réalité. L'insensé lui-même est donc forcé d'avouer qu'il existe, du moins dans l'intelligence, quelque chose au-dessus de laquelle la pensée ne peut rien concevoir, puisqu'on entendant parler de cet être suprême, quel qu'il soit, il comprend ce qu'il entend, et que tout ce qui est compris existe dans l'intelligence. Or, cet être suprême au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir ne saurait exister dans l'intelligence seule ; car, en supposant que cela soit, rien n'empêche de le concevoir comme existant aussi dans la réalité, ce qui est un mode d'existence supérieur au premier. Si donc l'être suprême existait dans l'intelligence seule, il y aurait quelque chose que la pensée pourrait concevoir au-dessus de lui ; il ne serait plus l'être par excellence, ce qui implique contradiction. Il existe donc sans aucun doute, et dans l'intelligence et dans la réalité, un être au-dessus duquel la pensée ne peut rien concevoir.

Fiodor Dostoïevski

Mais alors, que deviendra l’homme, sans Dieu et sans immortalité ? Tout est permis, par conséquent, tout est licite ?

Malcolm X

Jamais je n’ai connu d’hospitalité aussi sincère, de fraternité aussi bouleversante que celles des hommes et de femmes de toutes races réunis sur cette vieille Terre Sainte, patrie d’Abraham, de Mohamed et des autres prophètes des Saintes Écritures. Jamais je n’ai été honoré comme ici. Jamais je ne me suis senti plus humble et plus digne. L’Amérique a besoin de comprendre l’islam, parce que c’est la seule religion qui ignore le racisme. Ce pèlerinage m’a obligé à réviser certaines idées qui étaient miennes, à rejeter certaines conclusions auxquelles j’étais parvenu. Au cours des onze journées que j’ai passé ici, dans le monde musulman, j’ai mangé dans le même plat, bu dans le même verre, dormi dans le même lit (ou sur le même tapis) j’ai prié le même Dieu que mes coreligionnaires aux yeux les plus bleus, aux cheveux les plus blonds, à la peau la plus blanche. Dans leurs paroles comme dans leurs actes, les musulmans "blancs" sont aussi sincères que les musulmans "noirs" d’Afrique nigériens, soudanais, ghanéens. Nous sommes véritablement frères. Parce qu’ils croient en un seul Dieu, ils excluent toutes considérations de race de leur esprit, de leurs actes, de leurs comportements. J’ai pensé en les voyant que si les blancs américains admettaient l’Unicité de Dieu, ils pourraient peut-être admettre l’unicité de l’homme et ils cesseraient de s’affronter, de nuire à autrui pour des raisons de couleur. Le racisme étant le véritable cancer de l’Amérique, nos "chrétiens" blancs devraient se pencher sur la solution islamique du problème ; solution qui a fait ses preuves, et qui pourrait peut-être intervenir à temps pour sauver l’Amérique d’une catastrophe imminente. Celle-la même qui s’est abattue sur l’Allemagne raciste et qui finit par détruire les allemand eux-mêmes. Chaque heure passe ici en Terre Sainte m’a permis de mieux comprendre le problème racial en Amérique. On ne saurait blâmer le noir pour son agressivité dans ce domaine. Il ne fait que réagir à quatre siècles de racisme conscient de la part des blancs. Mais si le racisme américain mène au suicide, je crois que les jeunes blancs de la nouvelle génération, ceux des universités, verront ce qui crève les yeux. Je crois que nombre d’entre eux opteront pour la vérité spirituelle. C’est le seul moyen qu’ait encore l’Amérique d’éviter le désastre.

Mireille Hadas-Lebel

Chez les Grecs, l’idée d’un principe unique qui anime le monde relevait de la philosophie. Chez les Juifs, il n’y avait peut-être pas de philosophes, mais cette idée de principe unique, cette intuition que l’on appelle monothéisme, était commune à tous, du plus grand au plus humble, et s’accompagnait de l’interdit de la représentation de la divinité, ce qui, dans un environnement idolâtre, paraissait la chose la plus étrange du monde. Ce Dieu n’était cependant pas un principe abstrait, mais une force tutélaire : roi, père, juge qui veillait sur les Hommes et exigeait d’eux un comportement moral dont aucune divinité de l’Olympe ni de l’Orient antique ne pouvait donner l’exemple. Tel est le Dieu que prient encore aujourd’hui les Juifs.

Mohandas Karamchand Gandhi

On peut dire que Dieu est Vérité, mais il est plus juste de dire que la Vérité est Dieu.

Muhammad Ali

J’ai eu beaucoup de grands moments dans ma vie. Mais les sensations que j’ai éprouvées tandis que j’étais sur Le mont Arafat, le jour du Hadj (pèlerinage musulman), étaient les plus forts de ma vie. Je me suis senti exalté par l’atmosphère spirituelle indescriptible qui y régnait: lorsqu’un million et demi de pèlerins invoquaient Dieu pour le pardon de leurs péchés et pour leur accorder Sa Grâce et Ses bénédictions. C’était une expérience poignante que de voir des gens appartenant à des couleurs, races et nationalités différentes, rois, hommes d’états et hommes ordinaires de pays très pauvres, tous enveloppés de deux draps blancs simples, le même pour tous, priant Dieu. Priant Dieu sans aucun complexe de supériorité ou d’infériorité entre eux. C’était une des manifestations pratiques et concrètes du concept d’égalité de l’homme en Islam.

Thomas d'Aquin

Il fut nécessaire pour le salut de l'homme qu'il y eût, en dehors des sciences philosophiques que scrute la raison humaine, une doctrine procédant de la révélation divine. Le motif en est d'abord que l'homme est destiné par Dieu à atteindre une fin qui dépasse la compréhension de son esprit, car, dit Isaïe (64, 3), "l'œil n'a point vu, ô Dieu, en dehors de toi, ce que tu as préparé à ceux qui t'aiment". Or il faut qu'avant de diriger leurs intentions et leurs actions vers une fin, les hommes connaissent cette fin. Il était donc nécessaire, pour le salut de l'homme, que certaines choses dépassant sa raison lui fussent communiquées par révélation divine. A l'égard même de ce que la raison était capable d'atteindre au sujet de Dieu, il fallait aussi que l'homme fût instruit par révélation divine. En effet, la vérité sur Dieu atteinte par la raison n'eût été le fait que d'un petit nombre, elle eût coûté beaucoup de temps, et se fût mêlée de beaucoup d'erreurs. De la connaissance d'une telle vérité, cependant, dépend tout le salut de l'homme, puisque ce salut est en Dieu. Il était donc nécessaire, si l'on voulait que ce salut fût procuré aux hommes d'une façon plus ordinaire et plus certaine, que ceux-ci fussent instruits par une révélation divine. Pour toutes ces raisons, il était nécessaire qu'il y eût, en plus des disciplines philosophiques, œuvres de la raison, une doctrine sacrée, acquise par révélation.

Simone Weil

Entre deux hommes qui n'ont pas l'expérience de Dieu, celui qui le nie en est peut-être le plus près.