Citations de Professeur Muhammad Hamidullah

Professeur Muhammad Hamidullah

« Quoi quʼil en soit, Muhammad consulta ses fidèles ainsi que ses voisins non-Musulmans ; et tous réunis dans la maison dʼAnas (Bukhâri 96/16, N°18), décidèrent de se constituer en une cité-état. La loi constitutionnelle fut rédigée dans un acte, dont le texte nous a heureusement été conservé intégralement. Si cʼest la constitution du premier Etat musulman, cʼest également la première constitution-écrite dʼun Etat dans le monde entier. »

Professeur Muhammad Hamidullah

451. « Voici le texte de ce « Sermon d'Adieu » : " Louange à Dieu : nous Le louons, nous Lui demandons secours, nous implorons Son pardon, et nous rentrons vers Lui ; et nous cherchons protection auprès de Dieu contre les vices de nos âmes et contre les maux de nos actions. Quiconque est guidé par Dieu, nul ne l'égare ; et quiconque Il égare, nul ne le guide. J'atteste qu'il n'a de Dieu sinon Dieu Lui-même, Lui-seul qui n'a aucun associé ; et j'atteste que Muhammad est Son esclave et Son Envoyés. Je vous prescris, ô esclaves de Dieu, la crainte de Dieu, et je vous incite à Son obéissance. Je cherche ainsi à commencer par ce qui est le mieux. Or donc, ô peuple, écoutez que je vous explique, car je ne sais pas si je pourrais encore vous rencontrer ici, après cette année. Ô peuple, en vérité vos sang, vos biens et vos honneurs sont inviolables jusqu'à la rencontre de votre Seigneur, aussi inviolable que ce jour même, en ce mois, dans cette région (sacrée) ; – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le. Or, quiconque reçoit un dépôt, qu'il le rende à celui qui le lui avait confié. Et l'intérêt (usure) du temps de l'Ignorance est aboli, mais vous avez le droit sur vos capitaux : ne soyez ni oppresseurs ni opprimés. Dieu a décrété qu'il n'y ait pas d'intérêt. Et le premier intérêt, par lequel je commence, c'est l'intérêt de mon oncle 'Abbâs ibn 'Abd al-Muttalib (dont un fils a été assassiné). Et les dignités du temps de l'Ignorance sont abolies, sauf la garde (de la Ka'ba) et la charge d'abreuver (les pèlerins). Et le meurtre intentionnel sera puni par le talion ; et le meurtre quasi-intentionnel, où l'on tue par un bâton ou par une pierre, cela coûtera cent chameaux (comme prix de sang). Quiconque exigerait davantage, serait des gens du temps de l'Ignorance. – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le. Or donc, ô peuple, Satan a, en vérité, désespéré d'être adoré dans votre terre ; mais il sera heureux d'être obéit dans des choses autres que celle-là : dans ceux de vos actes que vous considérez comme sans valeur. Prenez donc garde à lui pour votre religion. Ô peuple, en vérité, l'intercalation (d'un mois profane au milieu des mois de la trêve de Dieu) est une addition de la mécréance ; sont égarés par cette addition ceux qui se sont rendus mécréants : ils rendent profane ce mois pendant une année, et ils le rendent sacré pendant une autre année, pour observer extérieurement le nombre (des mois) que Dieu a rendus sacrés ; ils profanent ce que Dieu a rendu sacré et ils rendent sacré ce que Dieu a rendu profane. Et, en vérité, le temps est revenu à la condition où Dieu l'avait créé le jour qu'Il a créé les cieux et la terre. (l'année avec intercalation et sans intercalation ayant coïncidé). Et, en effet, le nombre des mois auprès de Dieu est 12, dans le livre de Dieu, le jour où il a créé les cieux et la terre. De ces 12 mois, quatre sont sacrés, dont trois consécutifs et un isolé : Dul'l-Qa'dah. Duhu'l-Hijjah et Muharram, et Rajab-des-Mudarites qui se trouve entre Jumâdâ et Cha'bân. – Ai-je fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le. Or donc, ô peuple, quant à vos femmes, elles ont un droit sur vous, et vous, vous avez un droit sur elles : en votre faveur, il leur incombe qu'elles ne laissent fouler votre lit par personne sauf vous-mêmes, et qu'elles ne laissent entrer dans vos maisons aucune personne que vous n'aimez pas, sauf avec votre permission ; et qu'elles ne commettent pas la promiscuité. Si elles le font, Dieu vous a, en vérité, permis de les réprimander, et d'établir des lits séparés. Si elles cessent et vous obéissent, il vous incombe de leur fournir nourriture et vêtements convenables. Et assurez aux femmes le meilleurs traitement. Et, en vérité, vous les avez prises par un dépôt de Dieu, et vous vous êtes permis de les aborder par une parole de Dieu. Craignez donc Dieu en ce qui concerne les femmes, et assurez-leur le meilleur traitement. – Ai-je fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le. Ô peuple, en vérité, les Croyants sont des frères. Et les biens d'un frère sont inviolables sauf de son bon gré. – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le. Ne redevenez donc pas mécréants après ma (mort), les uns frappant les cous des autres. Et en vérité, j'ai laissé auprès de vous de quoi empêcher l'égarement ; le Livre de Dieu et la Conduite de Son Prophète. – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le. Ô peuple, en vérité, votre Seigneur est un, et votre ancêtre est un : vous descendez tous d'Adam, et Adam était (créé) de terre. Le plus digne de vous auprès de Dieu est celui qui (Le) craint le plus. Et aucun Arabe n'a une supériorité sur un non-Arabe, sauf par la piété. – Ai-je donc fait parvenir (le message) ? Ô Dieu, témoigne-le. Sur quoi la foule répondit : "Oui". Et lui d'ajouter : Ô vous tous présents, faites parvenir (ce message) aux absents. Ô peuple, en vérité, Dieu a fixé pour chaque héritier sa portion de l'héritage : il n'est donc pas permis de faire un testament en faveur d'un héritier (en plus de sa portion fixe). Et le testament en faveur d'un étranger ne doit pas dépasser le tiers (de la totalité de l'héritage). Et l'enfant appartient au lit (à la mère ?) et l'homme qui a commis l'adultère est lapidé. Quiconque revendiquera (la parenté) d'un autre que de son père, et quiconque se réclamera d'un patronage autre que celui de ses patrons, sur eux la malédiction de Dieu, des anges, et de tous les humains. On n'acceptera d'eux (au Jugement Dernier) aucun paiement ni équivalent (rançon). Et la paix sur vous !" 452. Le Prophète avait pris soin que toutes les foules puissent entendre son grand discours, et des "haut-parleurs" humains avaient été installés de place en place, qui répétaient chaque phrase qu'il prononçait. Ce discours n'a apparemment aucun caractère politique, mais en fait il voulait préparer l'opinion publique musulmane pour un régime supra-racial. N'était-il pas révolutionnaire de déclarer et enseigner qu'un Arabe n'a aucune supériorité sur un non-Arabe ? Il dira par ailleurs : il faut obéir à l'autorité légale détenue par même un noir à nez coupé ! »