Assalamu alaikum wa rahmatullahi wa barakatuh, chers frères et sœurs en Islam.
Aujourd'hui, nous allons aborder un sujet crucial pour notre compréhension de la foi : l'anthropomorphisme en Islam, et comment une interprétation littérale de certains passages du Coran peut mener à des erreurs de croyance.
L'exemple concret : "La Main d'Allah"
Dans le Noble Coran, nous trouvons des passages qui, pris littéralement, pourraient suggérer des attributs physiques à Allah (SWT). Par exemple :
"La Main d'Allah est au-dessus de leurs mains" (Sourate Al-Fath, verset 10)
"Ce que J'ai créé de Mes deux Mains" (Sourate Sad, verset 75)
Ces versets soulèvent une question intrigante : Dieu a-t-il une ou deux mains ? Ou est-ce que cette question elle-même révèle une incompréhension fondamentale de la nature divine ?
Ces versets, interprétés littéralement, pourraient amener certains à imaginer Allah (SWT) avec des attributs physiques humains. C'est là que réside le danger de l'anthropomorphisme.[1]
Le danger du littéralisme
L'interprétation littérale de ces versets va à l'encontre d'un principe fondamental de l'Islam : Allah (SWT) est au-delà de toute ressemblance avec Ses créatures. Le Coran affirme clairement : "Rien ne Lui ressemble" (Sourate Ash-Shura, verset 11).[2]
L'approche asharite : une solution équilibrée
L'école asharite, fondée par l'Imam Abu al-Hasan al-Ash'ari, apporte une approche équilibrée et respectueuse. Elle propose deux méthodes principales pour traiter les versets qui semblent attribuer des caractéristiques humaines à Allah :[3]
1. Le Tafwid (délégation)
Affirme la réalité de ces attributs mentionnés dans le Coran.
Refuse catégoriquement toute interprétation anthropomorphique.
Adopte la position de s'en remettre à Allah (SWT) quant à la véritable nature de ces attributs, tout en niant toute similitude avec les créatures.[4]
2. Le Ta'wil (interprétation)
Le ta'wil est une méthode d'interprétation plus active qui cherche à comprendre le sens métaphorique ou allégorique de ces versets. Dans l'asharisme :
On reconnaît que certains versets du Coran ont un sens apparent (zahir) qui ne peut être accepté littéralement.
On cherche alors à interpréter ces versets d'une manière qui soit conforme à la transcendance divine et aux principes fondamentaux de l'Islam.
Cette interprétation se fait en s'appuyant sur la langue arabe, le contexte du verset, et d'autres textes religieux.[5]
Par exemple, pour le verset mentionnant "La Main d'Allah", le ta'wil asharite pourrait interpréter cela comme une métaphore de la puissance ou de la générosité d'Allah, plutôt que comme un membre physique.[6]
Il est important de noter que les asharites n'appliquent le ta'wil qu'en dernier recours, quand le sens apparent du texte contredit clairement les principes fondamentaux de la foi islamique.[7]
Le risque du salafisme littéraliste
Certains courants salafistes, en cherchant à revenir aux interprétations des premiers musulmans, peuvent parfois tomber dans le piège du littéralisme. Cette approche risque de :
Conduire à une compréhension anthropomorphique d'Allah (SWT).
Aller à l'encontre du principe fondamental de l'unicité et de la transcendance divine (Tawhid).
Créer des divisions au sein de la communauté musulmane.[8]
Conclusion
En tant que musulmans, notre devoir est de préserver la pureté du Tawhid. L'approche asharite, avec ses méthodes de tafwid et de ta'wil, nous offre un cadre intellectuel solide pour comprendre ces versets sans tomber dans l'anthropomorphisme.
Rappelons-nous toujours que la grandeur d'Allah (SWT) dépasse notre compréhension humaine. Notre rôle est d'affirmer ce qu'Allah (SWT) a affirmé pour Lui-même, tout en Le déclarant exempt de toute ressemblance avec Ses créatures, et en cherchant à comprendre Ses paroles d'une manière qui convient à Sa majesté.[9]
Qu'Allah (SWT) nous guide tous vers la compréhension correcte de Sa religion. Amin.
N'oubliez pas de vous abonner à notre chaîne pour plus de contenus sur l'Islam et la théologie. Jazakumullahu khairan.
Sources :
[1] Al-Ghazali, "Al-Iqtisad fi al-I'tiqad" (The Middle Path in Theology)
[2] Ibn Kathir, "Tafsir Ibn Kathir" (Exégèse du Coran par Ibn Kathir)
[3] Al-Shahrastani, "Kitab al-Milal wa al-Nihal" (The Book of Sects and Creeds)
[4] Ibn Qudamah al-Maqdisi, "Lum'at al-I'tiqad" (The Luminance of Creed)
[5] Al-Razi, "Asas al-Taqdis" (The Foundation of Sanctification)
[6] Al-Baqillani, "Al-Insaf" (The Book of Impartial Judgment)
[7] Al-Juwayni, "Al-Irshad ila Qawati' al-Adilla fi Usul al-I'tiqad" (Guidance to Conclusive Proofs in the Fundamentals of Belief)
[8] Ibn Taymiyyah, "Al-Aqidah Al-Wasitiyah" (The Medinan Creed)
[9] Al-Tahawi, "Al-Aqidah Al-Tahawiyyah" (The Creed of Imam Al-Tahawi)
Aujourd'hui, nous allons aborder un sujet crucial pour notre compréhension de la foi : l'anthropomorphisme en Islam, et comment une interprétation littérale de certains passages du Coran peut mener à des erreurs de croyance.
L'exemple concret : "La Main d'Allah"
Dans le Noble Coran, nous trouvons des passages qui, pris littéralement, pourraient suggérer des attributs physiques à Allah (SWT). Par exemple :
"La Main d'Allah est au-dessus de leurs mains" (Sourate Al-Fath, verset 10)
"Ce que J'ai créé de Mes deux Mains" (Sourate Sad, verset 75)
Ces versets soulèvent une question intrigante : Dieu a-t-il une ou deux mains ? Ou est-ce que cette question elle-même révèle une incompréhension fondamentale de la nature divine ?
Ces versets, interprétés littéralement, pourraient amener certains à imaginer Allah (SWT) avec des attributs physiques humains. C'est là que réside le danger de l'anthropomorphisme.[1]
Le danger du littéralisme
L'interprétation littérale de ces versets va à l'encontre d'un principe fondamental de l'Islam : Allah (SWT) est au-delà de toute ressemblance avec Ses créatures. Le Coran affirme clairement : "Rien ne Lui ressemble" (Sourate Ash-Shura, verset 11).[2]
L'approche asharite : une solution équilibrée
L'école asharite, fondée par l'Imam Abu al-Hasan al-Ash'ari, apporte une approche équilibrée et respectueuse. Elle propose deux méthodes principales pour traiter les versets qui semblent attribuer des caractéristiques humaines à Allah :[3]
1. Le Tafwid (délégation)
Affirme la réalité de ces attributs mentionnés dans le Coran.
Refuse catégoriquement toute interprétation anthropomorphique.
Adopte la position de s'en remettre à Allah (SWT) quant à la véritable nature de ces attributs, tout en niant toute similitude avec les créatures.[4]
2. Le Ta'wil (interprétation)
Le ta'wil est une méthode d'interprétation plus active qui cherche à comprendre le sens métaphorique ou allégorique de ces versets. Dans l'asharisme :
On reconnaît que certains versets du Coran ont un sens apparent (zahir) qui ne peut être accepté littéralement.
On cherche alors à interpréter ces versets d'une manière qui soit conforme à la transcendance divine et aux principes fondamentaux de l'Islam.
Cette interprétation se fait en s'appuyant sur la langue arabe, le contexte du verset, et d'autres textes religieux.[5]
Par exemple, pour le verset mentionnant "La Main d'Allah", le ta'wil asharite pourrait interpréter cela comme une métaphore de la puissance ou de la générosité d'Allah, plutôt que comme un membre physique.[6]
Il est important de noter que les asharites n'appliquent le ta'wil qu'en dernier recours, quand le sens apparent du texte contredit clairement les principes fondamentaux de la foi islamique.[7]
Le risque du salafisme littéraliste
Certains courants salafistes, en cherchant à revenir aux interprétations des premiers musulmans, peuvent parfois tomber dans le piège du littéralisme. Cette approche risque de :
Conduire à une compréhension anthropomorphique d'Allah (SWT).
Aller à l'encontre du principe fondamental de l'unicité et de la transcendance divine (Tawhid).
Créer des divisions au sein de la communauté musulmane.[8]
Conclusion
En tant que musulmans, notre devoir est de préserver la pureté du Tawhid. L'approche asharite, avec ses méthodes de tafwid et de ta'wil, nous offre un cadre intellectuel solide pour comprendre ces versets sans tomber dans l'anthropomorphisme.
Rappelons-nous toujours que la grandeur d'Allah (SWT) dépasse notre compréhension humaine. Notre rôle est d'affirmer ce qu'Allah (SWT) a affirmé pour Lui-même, tout en Le déclarant exempt de toute ressemblance avec Ses créatures, et en cherchant à comprendre Ses paroles d'une manière qui convient à Sa majesté.[9]
Qu'Allah (SWT) nous guide tous vers la compréhension correcte de Sa religion. Amin.
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Sources :
[1] Al-Ghazali, "Al-Iqtisad fi al-I'tiqad" (The Middle Path in Theology)
[2] Ibn Kathir, "Tafsir Ibn Kathir" (Exégèse du Coran par Ibn Kathir)
[3] Al-Shahrastani, "Kitab al-Milal wa al-Nihal" (The Book of Sects and Creeds)
[4] Ibn Qudamah al-Maqdisi, "Lum'at al-I'tiqad" (The Luminance of Creed)
[5] Al-Razi, "Asas al-Taqdis" (The Foundation of Sanctification)
[6] Al-Baqillani, "Al-Insaf" (The Book of Impartial Judgment)
[7] Al-Juwayni, "Al-Irshad ila Qawati' al-Adilla fi Usul al-I'tiqad" (Guidance to Conclusive Proofs in the Fundamentals of Belief)
[8] Ibn Taymiyyah, "Al-Aqidah Al-Wasitiyah" (The Medinan Creed)
[9] Al-Tahawi, "Al-Aqidah Al-Tahawiyyah" (The Creed of Imam Al-Tahawi)
Auteur(s) : Anthony Ghelfo
Catégorie(s) : Enseignement Théologie
Type : Article
Tag(s) : anthropomorphisme asharisme croyance interprétation main salafisme tafwid tawil
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