Comment les animaux dirent au
lion d’avoir confiance en Dieu et de
cesser de faire des efforts
Un grand nombre d’animaux, dans une agréable vallée, étaient pourchassés par un lion.
Étant donné que le lion surgissait de l’affût et les emportait, ce pâturage leur était devenu pénible à tous.
Ils ourdirent une ruse, et vinrent auprès du lion, disant : « Nous assurerons ta complète subsistance au moyen d’une redevance.
« Ne chasse aucune proie en dehors de cette redevance, afin que l’herbe ne nous devienne pas amère. »
Comment le lion répondit
aux animaux
et leur expliqua les avantages
de l’effort
Oui, dit-il, si je trouve chez vous de la bonne foi et non de la fraude, car j’ai souvent vu des fraudes chez Zayd et Bakr*. (* Untel et Untel)
« Je suis mortellement las de la ruse et de la fraude des hommes, je suis blessé par la morsure du serpent et du scorpion.
« Mais pire que tous les hommes, quant à la fraude et à la haine, est l’homme charnel qui me guette à l’intérieur de moi-même.
« Mon oreille a entendu “le croyant n’est pas mordu deux fois”, et j’ai adopté de tout mon cœur et de toute mon âme cette parole du Prophète. »
Comment les animaux affirmèrent
la supériorité de la confiance en
Dieu sur l’effort et le gain
Ils dirent tous :« Ô sage plein de connaissances, renonce à la prudence : elle ne sert à rien contre le décret divin.
« La prudence implique bouleversements et dangers. Va, place ta confiance en Dieu : la confiance en Dieu vaut mieux.
« Ne lutte pas avec la Destinée, ô féroce et furieux que tu es, de peur que la Destinée ne te cherche aussi querelle.
« Il faut être mort en présence du décret de Dieu, afin qu’aucun coup ne puisse venir du Seigneur de l’Aurore. »
Comment le lion maintint la
supériorité de l’effort et du gain sur
la confiance en Dieu et la
résignation
Oui, dit-il, mais si la confiance en Dieu est le véritable guide, se servir des moyens aussi est la règle (Sunna) du Prophète.
« Le Prophète a proclamé hautement : “Tout en ayant confiance en Dieu, attache le genou de ton chameau.’’
« Entends la signification de “Celui qui gagne sa vie est aimé de Dieu” ; tout en ayant confiance en Dieu, ne sois pas négligent quant aux moyens. »
Comment les animaux préférèrent
la confiance en Dieu
à l’effort
L’assemblée des animaux lui répondit, disant : « Considère le gain, provenant de la faiblesse des créatures, comme une bouchée de tromperie accordée à la taille du gosier.
« Il n’y a pas d’oeuvre meilleure que la confiance en Dieu ; en vérité, quoi de plus cher à Dieu que la soumission ?
« On ne fuit souvent l’affliction que pour tomber dans l’affliction ; on n’échappe souvent au serpent que pour rencontrer le dragon.
« L’homme a préparé une ruse, et sa ruse était (pour lui) un piège : ce qu’il croyait être la vie était ce qui buvait son sang.
« Il a fermé la porte, et l’ennemi se trouvait dans la maison ; la ruse de Pharaon était une histoire de ce genre.
« Cet homme cruel tua des centaines de milliers de petits enfants, tandis que celui qu’il cherchait était dans sa propre maison.
« Puisque notre vision est très imparfaite, que ta propre vue s’anéantisse (fanâ) dans la vue de l’Ami.
« Sa vue en échange de la nôtre : quelle récompense ! Dans Sa vision, tu trouveras tout l’objet de ton désir.
« Tant que le petit enfant ne pouvait rien saisir, ni courir, il ne pouvait chevaucher que le cou de son père.
« Lorsqu’il devint turbulent, et fit des pieds et des mains, il tomba dans les ennuis et l’adversité.
« Les esprits des créatures, avant la création de la main et du pied, en raison de leur fidélité volaient dans le domaine de la pureté.
« Lorsqu’ils tombèrent sous le coup de l’ordre divin “Descendez22”, ils devinrent captifs de la colère, de la cupidité et du contentement.
« Nous sommes de la famille du Seigneur, et assoiffés de lait ; le (Prophète) a dit : “Les hommes sont de la famille de Dieu.”
« Celui qui nous donne la pluie qui vient du ciel est aussi capable, par Sa miséricorde, de nous donner du pain. »
Comment le lion affirma à nouveau
que l’effort était supérieur à la
confiance en Dieu
Oui, dit le lion ; mais le Seigneur des créatures a placé une échelle devant nos pieds.
« Pas à pas, nous devons nous élever vers le toit ; être un fataliste (djabrî) ici, c’est avoir de vains espoirs.
« Tu as des pieds : pourquoi te fais-tu boiteux ? Tu as des mains : pourquoi caches-tu tes doigts ?
« Quand le maître met une bêche dans la main de son serviteur, son intention s’est fait connaître à lui sans parole.
« La main comme la bêche sont les signes de Dieu ; le fait que nous pensions à la fin est Sa déclaration claire.
« Si tu saisis Ses signes dans ton cœur, tu consacreras ta vie à t’y conformer.
« Il te donnera de nombreux indices des mystères, Il t’enlèvera ton fardeau et te conférera l’autorité.
« Portes-tu (Son fardeau) ? Il te fera emporter (vers le ciel). Reçois-tu (Son ordre) ? Il te fera recevoir (en Sa faveur).
« Si tu acceptes Son ordre, tu en deviendras le témoin : si tu recherches 1’union (avec Lui) tu Lui seras ensuite uni.
« Ton libre arbitre, c’est ton effort pour remercier Dieu de Ses bienfaits ; ton fatalisme, c’est la négation de ces bienfaits.
« Rendre grâces pour le pouvoir (d’agir) augmente ton pouvoir ; le fatalisme enlève ce bienfait de la main.
« Ton fatalisme est comme dormir sur la route : ne dors pas ! Ne dors pas avant de voir la porte et le seuil !
« Prends garde ! Ne dors pas, ô fataliste sans prudence, sauf sous cet arbre chargé de fruits.
« De sorte qu’à chaque instant le vent puisse agiter les rameaux et faire pleuvoir sur le dormeur des douceurs et un viatique.
« Le fatalisme, c’est dormir au milieu des brigands ; comment sera-t-il fait merci à l’oiseau inopportun ?
« Et si tu dédaignes Ses signes, tu te crois un homme, mais, si tu réfléchis bien, tu es comme une femme.
« Cette mesure de compréhension que tu possèdes est perdue : la tête à laquelle on a retranché la compréhension devient une queue,
« Parce que l’ingratitude est iniquité et honte ; elle amène l’ingrat au fond du feu infernal.
« Si tu mets ta confiance en Dieu, fais-le pour ton action : sème la graine, et appuie-toi sur le Tout-Puissant. »
Comment les animaux affirmèrent
une fois de plus la supériorité de la
confiance en Dieu sur l’effort
Ils se mirent tous à crier contre lui, disant : « Ces gens avides qui ont semé la graine des moyens,
« Ces myriades et des myriades d’hommes et de femmes, pourquoi donc sont-ils demeurés privés de prospérité ?
« Des myriades de générations, depuis le commencement du monde, ont ouvert cent bouches, comme les dragons :
« Ces gens intelligents ourdirent des ruses telles que la montagne fut arrachée de ses bases.
« Le Dieu de Majesté a décrit leurs ruses : “Même si leurs stratagèmes étaient assez puissants pour déplacer les montagnes. ”
« Mais, sauf le lot qui leur était préparé depuis 1’éternité, rien ne leur advint de ce qu’ils avaient projeté et de leurs efforts.
« Ils échouèrent dans tous leurs plans et actions : les actes et les commandements du Créateur demeurent.
« Ô homme noble, ne considère pas l’action autrement que comme un nom ; ô homme habile, ne crois pas que l’effort soit autre chose qu’une illusion. »
lion d’avoir confiance en Dieu et de
cesser de faire des efforts
Un grand nombre d’animaux, dans une agréable vallée, étaient pourchassés par un lion.
Étant donné que le lion surgissait de l’affût et les emportait, ce pâturage leur était devenu pénible à tous.
Ils ourdirent une ruse, et vinrent auprès du lion, disant : « Nous assurerons ta complète subsistance au moyen d’une redevance.
« Ne chasse aucune proie en dehors de cette redevance, afin que l’herbe ne nous devienne pas amère. »
Comment le lion répondit
aux animaux
et leur expliqua les avantages
de l’effort
Oui, dit-il, si je trouve chez vous de la bonne foi et non de la fraude, car j’ai souvent vu des fraudes chez Zayd et Bakr*. (* Untel et Untel)
« Je suis mortellement las de la ruse et de la fraude des hommes, je suis blessé par la morsure du serpent et du scorpion.
« Mais pire que tous les hommes, quant à la fraude et à la haine, est l’homme charnel qui me guette à l’intérieur de moi-même.
« Mon oreille a entendu “le croyant n’est pas mordu deux fois”, et j’ai adopté de tout mon cœur et de toute mon âme cette parole du Prophète. »
Comment les animaux affirmèrent
la supériorité de la confiance en
Dieu sur l’effort et le gain
Ils dirent tous :« Ô sage plein de connaissances, renonce à la prudence : elle ne sert à rien contre le décret divin.
« La prudence implique bouleversements et dangers. Va, place ta confiance en Dieu : la confiance en Dieu vaut mieux.
« Ne lutte pas avec la Destinée, ô féroce et furieux que tu es, de peur que la Destinée ne te cherche aussi querelle.
« Il faut être mort en présence du décret de Dieu, afin qu’aucun coup ne puisse venir du Seigneur de l’Aurore. »
Comment le lion maintint la
supériorité de l’effort et du gain sur
la confiance en Dieu et la
résignation
Oui, dit-il, mais si la confiance en Dieu est le véritable guide, se servir des moyens aussi est la règle (Sunna) du Prophète.
« Le Prophète a proclamé hautement : “Tout en ayant confiance en Dieu, attache le genou de ton chameau.’’
« Entends la signification de “Celui qui gagne sa vie est aimé de Dieu” ; tout en ayant confiance en Dieu, ne sois pas négligent quant aux moyens. »
Comment les animaux préférèrent
la confiance en Dieu
à l’effort
L’assemblée des animaux lui répondit, disant : « Considère le gain, provenant de la faiblesse des créatures, comme une bouchée de tromperie accordée à la taille du gosier.
« Il n’y a pas d’oeuvre meilleure que la confiance en Dieu ; en vérité, quoi de plus cher à Dieu que la soumission ?
« On ne fuit souvent l’affliction que pour tomber dans l’affliction ; on n’échappe souvent au serpent que pour rencontrer le dragon.
« L’homme a préparé une ruse, et sa ruse était (pour lui) un piège : ce qu’il croyait être la vie était ce qui buvait son sang.
« Il a fermé la porte, et l’ennemi se trouvait dans la maison ; la ruse de Pharaon était une histoire de ce genre.
« Cet homme cruel tua des centaines de milliers de petits enfants, tandis que celui qu’il cherchait était dans sa propre maison.
« Puisque notre vision est très imparfaite, que ta propre vue s’anéantisse (fanâ) dans la vue de l’Ami.
« Sa vue en échange de la nôtre : quelle récompense ! Dans Sa vision, tu trouveras tout l’objet de ton désir.
« Tant que le petit enfant ne pouvait rien saisir, ni courir, il ne pouvait chevaucher que le cou de son père.
« Lorsqu’il devint turbulent, et fit des pieds et des mains, il tomba dans les ennuis et l’adversité.
« Les esprits des créatures, avant la création de la main et du pied, en raison de leur fidélité volaient dans le domaine de la pureté.
« Lorsqu’ils tombèrent sous le coup de l’ordre divin “Descendez22”, ils devinrent captifs de la colère, de la cupidité et du contentement.
« Nous sommes de la famille du Seigneur, et assoiffés de lait ; le (Prophète) a dit : “Les hommes sont de la famille de Dieu.”
« Celui qui nous donne la pluie qui vient du ciel est aussi capable, par Sa miséricorde, de nous donner du pain. »
Comment le lion affirma à nouveau
que l’effort était supérieur à la
confiance en Dieu
Oui, dit le lion ; mais le Seigneur des créatures a placé une échelle devant nos pieds.
« Pas à pas, nous devons nous élever vers le toit ; être un fataliste (djabrî) ici, c’est avoir de vains espoirs.
« Tu as des pieds : pourquoi te fais-tu boiteux ? Tu as des mains : pourquoi caches-tu tes doigts ?
« Quand le maître met une bêche dans la main de son serviteur, son intention s’est fait connaître à lui sans parole.
« La main comme la bêche sont les signes de Dieu ; le fait que nous pensions à la fin est Sa déclaration claire.
« Si tu saisis Ses signes dans ton cœur, tu consacreras ta vie à t’y conformer.
« Il te donnera de nombreux indices des mystères, Il t’enlèvera ton fardeau et te conférera l’autorité.
« Portes-tu (Son fardeau) ? Il te fera emporter (vers le ciel). Reçois-tu (Son ordre) ? Il te fera recevoir (en Sa faveur).
« Si tu acceptes Son ordre, tu en deviendras le témoin : si tu recherches 1’union (avec Lui) tu Lui seras ensuite uni.
« Ton libre arbitre, c’est ton effort pour remercier Dieu de Ses bienfaits ; ton fatalisme, c’est la négation de ces bienfaits.
« Rendre grâces pour le pouvoir (d’agir) augmente ton pouvoir ; le fatalisme enlève ce bienfait de la main.
« Ton fatalisme est comme dormir sur la route : ne dors pas ! Ne dors pas avant de voir la porte et le seuil !
« Prends garde ! Ne dors pas, ô fataliste sans prudence, sauf sous cet arbre chargé de fruits.
« De sorte qu’à chaque instant le vent puisse agiter les rameaux et faire pleuvoir sur le dormeur des douceurs et un viatique.
« Le fatalisme, c’est dormir au milieu des brigands ; comment sera-t-il fait merci à l’oiseau inopportun ?
« Et si tu dédaignes Ses signes, tu te crois un homme, mais, si tu réfléchis bien, tu es comme une femme.
« Cette mesure de compréhension que tu possèdes est perdue : la tête à laquelle on a retranché la compréhension devient une queue,
« Parce que l’ingratitude est iniquité et honte ; elle amène l’ingrat au fond du feu infernal.
« Si tu mets ta confiance en Dieu, fais-le pour ton action : sème la graine, et appuie-toi sur le Tout-Puissant. »
Comment les animaux affirmèrent
une fois de plus la supériorité de la
confiance en Dieu sur l’effort
Ils se mirent tous à crier contre lui, disant : « Ces gens avides qui ont semé la graine des moyens,
« Ces myriades et des myriades d’hommes et de femmes, pourquoi donc sont-ils demeurés privés de prospérité ?
« Des myriades de générations, depuis le commencement du monde, ont ouvert cent bouches, comme les dragons :
« Ces gens intelligents ourdirent des ruses telles que la montagne fut arrachée de ses bases.
« Le Dieu de Majesté a décrit leurs ruses : “Même si leurs stratagèmes étaient assez puissants pour déplacer les montagnes. ”
« Mais, sauf le lot qui leur était préparé depuis 1’éternité, rien ne leur advint de ce qu’ils avaient projeté et de leurs efforts.
« Ils échouèrent dans tous leurs plans et actions : les actes et les commandements du Créateur demeurent.
« Ô homme noble, ne considère pas l’action autrement que comme un nom ; ô homme habile, ne crois pas que l’effort soit autre chose qu’une illusion. »
Auteur(s) : Djalâl ad-Dîn Rûmî
Catégorie(s) : Art Littérature Spiritualité Théologie
Type : Lecture
Tag(s) : confiance effort jihad moyen mujahid sunna
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